Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 247
Temps de recherche: 0.0506s

animal

Les faucons pèlerins étaient les oiseaux les plus rapides du monde. Il ne se lassait jamais d'admirer leur vol majestueux ; il lui arrivait de les regarder chasser de l'aube au crépuscule. Le cou tendu, le rapace repérait sa proie d'un oeil vif, puis repliait ses ailes et plongeait en piqué. Juste avant de l'atteindre, il interrompait net son plongeon et la frappait de ses serres acérées. La mort était instantanée. Ils pouvaient aussi intercepter n'importe quel oiseau en plein vol. Aucun n'était capable de déjouer leurs plans. (...)
Les faucons pèlerins mâles défendaient leur territoire et se livraient à de stupéfiantes acrobaties aériennes afin d'inciter la femelle à s'accoupler. Ils lui tendaient un piège, pour ainsi dire. Une fois la femelle convaincue d'avoir affaire au mâle le plus extraordinaire qu'elle ait jamais rencontré, elle acceptait de rester en permanence sur sa saillie rocheuse, ne la quittant qu'une fois par jour pour se nourrir.

Auteur: Brennan Allison

Info: Traque fatale

[ mâles-femelles ] [ séduction ]

 

Commentaires: 0

experts

Une formule a fait tilt dans l’opinion : qualité de la vie, protection de l’environnement. Mais bien sûr ! on s’en empare, on couvre avec ces formules n’importe quelle entreprise de déménagement du territoire, de destruction de l’humain et de son paysage, de dénaturation de l’environnement. Et pourquoi pas ? Ces mots ne sont que des mots, donc rien. Simplement des formules à la mode. Laissez-nous pratiquer les choses sérieuses, la croissance, l’équipement. Et lorsque vous montrez que ces "formules" ont un contenu très vaste, une valeur, et impliquent des choix de base, alors il y a rejet, on ne peut pas être conduit, dirigé par des mots et des évocations de valeur. La pratique c’est autre chose que votre discours. Et le mépris pour le philosophe et l’humaniste apparaît aussitôt sous la politesse glacée de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Jouez avec les mots, nous en prendrons quelques-uns à titre décoratif, et laissez-nous les choses.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 256

[ langage asservi ] [ dualisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

banlieues

Pour répondre à une demande croissante, toute une économie souterraine du deal s'est mise en place sur le territoire. Bien que la vente de produits stupéfiants demeure illégale, la loi du marché a abouti à la structuration d'une véritable filière professionnelle. D'après les experts, ce qu'on pourrait appeler " l'interprofession du chichon " emploierait aujourd'hui pas moins de 200 000 personnes, ce qui est considérable et classe ce secteur d'activité parmi les tout premier employeurs français - au même rang que la SNCF (200 000 salariés) mais devant EDF (160 000) ou Intermarché (130 000). L'essentiel de ces emplois clandestins sont localisés dans les quartiers sensibles et les banlieues et, dans ces territoires en difficulté, l'économie du cannabis assure un revenu à dix fois plus de personnes qu'Uber et autres compagnies de VTC (qui aurait créé 20 000 emplois selon une étude du cabinet BCG), qui sont pourtant d'importants pourvoyeurs d'emplois pour les jeunes de ces quartiers.

Auteur: Fourquet Jérôme

Info: L'archipel français

[ économie parallèle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

couple

Plus moyen d'arrêter le conjuré, qui se croyait de nouveau maître à bord, libre de se laisser aller à sa fureur hargneuse (comme dit la Manchote) et de piétiner les conditions stipulées dans le contrat d'association mis au point après un sondage express sur l'inconvénient d'être apparié (encore une pique de la sorcière), la vie à deux est-elle pour vous une expérience exaltante (à court terme) ? éprouvante (à la longue) ? absurde (de bout en bout) ? egophage (de jour en jour) ? dissolvante (nuit après nuit) ? une expérience de brève communion mutuelle suivie de longues humiliations réciproques (ou comment atteindre l'orgasme quand le désir n’y est plus) ? d'incompréhension sournoise changée en indifférence affichée (ou le plaisir de renoncer à une énigme quand on n’en a rien tiré) ? le souvenir de territoires concédés avec des trémolos et repris sans sommation, un pied de nez comme paraphe (ou le bonheur de se sentir enfin bien peinard après des années dans le lit de Procuste) ?

Auteur: Lê Linda

Info: Les trois parques, pp. 120-121

[ complexe ] [ conflictuel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

isolement

Même si je n'étais pas fixé sur la façon dont j'allais me servir de ce premier témoignage, et même si je ne pensais pas que l'existence d'un écrivain se réduit à la somme d'anecdotes récoltées à son propos, Antoine Sorel, après cet après-midi et cette soirée passées à écouter Barbet, m'apparaissait moins désincarné (...)

Il n'avait parlé que de ce qui l'avait amené à s'éloigner de ses semblables, sans être un Alceste drapé dans sa morgue et se croyant très au-dessus du commun. Il n'avait parlé que de son sentiment d'être, parmi ses prochains, un cas d'espèce, de ne pas avoir, contrairement à la plupart d'entre eux, une carapace qui l'aurait préservé des crises de conscience, de ne pas connaître cette absence d'émotivité qui l'aurait sauvé de bien des marasmes. Il prenait tous les risques et allait toujours plus loin dans l'exploration des territoires non encore défrichés, de telle manière que son inventivité effrénée le désaxait et l'emportait vers l'outre-monde.

Auteur: Lê Linda

Info: Oeuvres Vives, pp.54-55

[ fuite ] [ heimatlos ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

perdu

Il vient d’entrer dans une réalité parallèle, dans une réalité bardique, dans une mort magique et bredouillée, dans un bredouillis de réalité, de malveillance magique, dans une tumeur du présent, dans un piège de Solovieï, dans une phase terminale démesurément étirée, dans un fragment de sous-réel qui risque de durer au moins mille sept cent neuf années et des poussières, sinon le double, il est entré dans un théâtre innommable, dans un coma exalté, dans une fin sans fin, dans la poursuite trompeuse de son existence, dans une réalité factice, dans une mort improbable, dans une réalité marécageuse, dans les cendres de ses propres souvenirs, dans les cendres de son propre présent, dans une boucle délirante, dans des images sonores où il ne pourra être ni acteur ni spectateur, dans un cauchemar lumineux, dans un cauchemar ténébreux, dans des territoires interdits aux chiens, aux vivants et aux morts. Sa marche a commencé et maintenant, quoi qu’il arrive, elle n’aura pas de fin.

Auteur: Volodine Antoine

Info: Terminus Radieux

[ égaré ] [ désorienté ] [ déphasé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

traces

Le paysage qui m'entourait, en apparence si authentique et sauvage, avec ses arbres, ses pâturages, ses torrents et ses rochers, était en fait le produit de siècles de labeur, un paysage artificiel au même titre que celui de la ville. Sans l'homme, rien de ce qui était là-haut n'aurait été pareil. Pas même le ruisseau, ni certains arbres majestueux. Même le pré où je prenais le soleil aurait été une forêt dense, rendue impénétrable par les troncs et les branches tombées, les rochers couverts de mousse, et un sous-bois rempli de genévriers, de buissons de myrtilles et de racines intriquées. Il n'y a pas d'état sauvage dans les Alpes, mais une longue histoire de présence humaine, qui traverse aujourd’hui une époque d’abandon : certains le déplorent comme la fin d’une civilisation, moi, il m’arrivait au contraire de me réjouir quand je voyais des vestiges engloutis par le sous-bois ou un arbre sortir de terre là où, un temps, on avait semé le blé.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Dans "Le garçon sauvage", pages 36-37

[ territoire ] [ aménagement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

Les derniers refuges de la vie de l'esprit ou de l'aspiration des âmes n'ont pas échappé au règne du marketing quantitatif : la religion, la culture et le sport sont les dernières victimes de l'argent prédateur. La belle aventure du cinéma américain a sombré sous la loi de la distribution et l'emprise des téléviseurs. Il faut désormais créer des besoins au spectateur comme au lecteur, au sportif, au fidèle. Il faut du programmé. Tout doit se vendre, tout doit être rentabilisé : livres, disques, films de grande consommation pour les salles, vidéos à la maison ou dans les mobiles homes. Le succès mondial du Titanic n'est pas un hasard, mais le premier signe du pressentiment populaire d'un naufrage qui menace l'humanité. Il faut créer des frayeurs, des cauchemars pour faire apprécier les fausses voluptés d'un quotidien banal. Les hautes technologies pourront-elles éviter le pire ? Les technocrates en sont convaincus. Je ne le crois pas. La mort veille et protège son territoire : l'éternité.

Auteur: Dauzier Pierre

Info: Le Marketing de l'apocalypse

[ audimat ] [ décadence ]

 

Commentaires: 0

nations individus

La géopolitique est finalement l'étude de l'équilibre entre les options et les limitations. La géographie d'un pays détermine en grande partie les vulnérabilités auxquelles il est confronté et les outils dont il dispose. (...)

Les pays dont le territoire est plat - pensez à la Pologne ou à la Russie - ont plus de facilité à construire des infrastructures et s'enrichissent donc plus rapidement, mais ils se retrouvent également à la merci des invasions. Cela nécessite d'importantes armées permanentes, mais le simple fait de tenter de gagner un peu de sécurité déclenche automatiquement l'angoisse et la paranoïa chez les voisins. (...)

Les pays disposant de rivières navigables - la France et l'Argentine en sont de bons exemples - commencent la partie avec cette  'infrastructure' déjà intégrée.  Une facilité de transport interne qui rend ces nations non seulement socialement unifiées, riches et cosmopolites, mais aussi suffisantes. Elles ont la fâcheuse habitude de se surestimer et ont donc tendance à se surcoter.

Auteur: Zeihan Peter

Info:

[ identités communautaires ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ghetto

Et puis on arriva en territoire noir. Les rues étaient jonchées d’un tas d’objets divers : une vieille chaussure, une chemise orange, un vieux sac à mains… un pamplemousse pourri… une autre chaussure… un jean… un pneu…
Je devais slalomer au milieu de tout ça. Deux jeunes Noirs d’une dizaine d’années nous dévisagèrent, juchés sur leurs vélos. Un regard rempli d’une haine absolue, implacable. Je la sentais. Les Noirs pauvres haïssaient. Les Blancs pauvres haïssaient. C’était seulement quand les Noirs avaient de l’argent et que les Blancs avaient de l’argent qu’ils se mélangeaient. Certains Blancs aimaient les Noirs. Très peu de Noirs aimaient les Blancs, et peut-être même aucun. Ils voulaient leur revanche. Peut-être ne l’auraient-ils jamais. Dans une société capitaliste, les vaincus bossent pour les vainqueurs et il faut donc qu’il y ait plus de vaincus que de vainqueurs. Qu’est-ce que j’en pensais ? Je savais que la politique ne parviendrait jamais à résoudre le problème et qu’il ne restait pas assez de temps pour forcer la chance.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 108

[ racisme ] [ faux problème ] [ Etats-Unis ] [ tensions raciales ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson