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famille

J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.

Auteur: Andrea Jean-Baptiste

Info: Cent millions d'années et un jour

[ géniteurs ] [ ascendants directs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

agonie

- Il ne faut pas pleurer, mon amour. Il faut se résigner à l'inévitable. - Chut, dis-je. Repose-toi, tu vas aller mieux. - Il suffit que j'étende la main, dit-il, pour sentir le froid de la mort. Veux-tu me prendre dans tes bras quand le moment sera venu ? Je suis en paix. Ne pleure pas. - Si je pleure, dis-je, ce n'est pas sur toi, c'est sur moi, mon bien-aimé, comment pourrai-je supporter l'existence sans toi qui est mon amour et ma vie? - Tu n'es pas seule, dit-il. Je vis dans mes enfants. Il se tut. Puis je l'entendis murmurer mon nom et je me penchai vers lui. - Nous avons été heureux ensemble, n'est-ce pas ? - Toujours, mon amour, toujours. - Tout se précipite, dit-il. Etends-toi un peu à côté de moi. Je mis mon visage contre le sien : son souffle caressait ma joue, doux et léger comme un pétale de rose ; puis il soupira, comme de fatigue, et tourna vers moi son visage ; et c'est ainsi que s'enfuit son âme si tendre et que la lumière s'éteignit dans ses yeux.

Auteur: Markandaya Kamala Purnaiya Taylor

Info: Le Riz et la mousson, p. 243

[ couple ] [ au revoir ] [ mort ] [ séparation ]

 

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teintes

[...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Madame Diogène, p. 97

[ coloris ] [ outils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Il était près de midi quand la chaleur de juillet réveilla enfin Amy Robinson et Jan Huebner. Jan s'était endormi comme une masse sur le lit d'Amy et elles se trouvaient allongées côte à côte, comme au temps où elles étaient camarades de chambre, se plaignant tour à tour de la vodka de mauvaise qualité et de l'âge mûr. Jan lui confessa qu'elle était ménopausée depuis quelques mois. "Aussi asséchée que la Pecos, dit-elle. Et tu sais ce qu'il fait ce salopard de Richard, sitôt qu'il voit ça, l'ordure, il me quitte pour trouver des eaux plus arrosées. Il me fait au revoir de la main. Un sourire. Et s'en va tranquillement.
- Arrête, arrête, arrête, dit Amy.
- Tu as raison, je suis grotesque. Jan gémit et se rassit. Son rouge à lèvres Prune de Minuit était assorti aux poches bouffies qui lui cernaient les yeux. Une question importante, est-ce que la Pecos est asséchée ?
- Là, c'est une colle.
- Le Sahara, alors ?
- C'est déjà mieux. Mais à mon avis, ce n'est pas une rivière.
- Pas une rivière ?
- Je ne crois pas.
- Merde alors.

Auteur: O'Brien Tim

Info: juillet, juillet

[ règles ] [ cycles ]

 

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être humain

Les grizzlis communiquent au moyen de leur taille, de leurs postures, de leur gueule, de leurs oreilles et de leurs yeux. Lorsqu'ils se dressent sur leurs pattes de derrière en balançant la tête, ils essaient simplement de mieux voir et de mieux sentir. Un grizzli qui souffle des whoosh est inquiet mais ne représente pas une menace pour l'homme. Par contre, s'il lance des woof tout en restant sur place, il peut être dangereux. Quand il ouvre et ferme ses mâchoires tout en bavant, il est temps de prendre la fuite. S'il baisse la tête vers l'une de ses pattes de devant tout en regardant sur le côté, il vous indique qu'il aimerait s'éloigner paisiblement si vous en faites autant. Si sa tête est tournée vers le côté, vous pouvez encore vous en aller. Si elle est basse, mais bien droite, et que ses oreilles sont rabattues vers l'arrière, il est sur le point de charger. Si, au dernier moment, ses yeux deviennent fixes et froids, vous êtes vraisemblablement dans un beau merdier.(...) C'est certainement l'ultime signal que vous recevrez avant de voir une masse de fourrure fondre sur vous.

Auteur: Peacock Doug

Info: Mes années grizzly

[ animal ] [ communication ]

 

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littérature

Là-haut, je m'assieds dans l'anfractuosité, je mets les bras autour de mes genoux, et je regarde. Je suis la gargouille de ce flanc de montagne. Si j'avais des ailes, elles seraient de geai. Elles se déploieraient en craquant comme du vieux cuir puis, une fois étendues, lâcheraient des gouttes d'huile.
De mon perchoir vertigineux, voici ce que je vois : une ville et des arbres miniatures. Le monde est une boite à joujoux renversée. Je vois des maisons de poupées, des camions que conduisent des puces. Et je vois d'autres choses, plus grosses et pourtant plus lointaines. Je vois des forêts, des champs, des montagnes et des nuages. Je vois l'ivoire des dents de requin acérées que forment les pics. Tout ça d'un regard. Au-delà de ce que je vois, il n'y a rien. Il n'y a pas d'endroit au-delà de celui-ci. D'où je suis, je vois tout ce qui arrive avant d'être vu, moi.
Mes cheveux dansent devant mes yeux. Je les repousse du bout des doigts.
Surrender se retourne et réfléchit. Il a envie de mordre. Sa lèvre supérieure ondule comme une vague. Rien d'important, ici, à part mon lévrier.

Auteur: Hartnett Sonya

Info: Finnigan et moi

[ surplomb ] [ hauteur ]

 

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sevrage

Les gens n'ont aucune idée de ce qu'on ressent quand on est en manque. C'est épouvantable, vraiment horrible. (...) Ton corps se retourne comme un sac et se fait la guerre à lui-même trois jours durant. Après ça se tasse, mais ce sont les trois jours les plus longs de ta vie, et tu n'arrêtes pas de te demander pourquoi tu t'infliges ça alors que tu pourrais être en train de vivre ta putain de vie normale de rock star bourrée de fric. Mais non, tu as choisi de vomir tes tripes et de grimper aux murs. Pourquoi tu t'infliges ça ? Je me le demandais bien. Et je me le demande toujours. Ça grouille de bêtes sous ta peau, tes intestins se révoltent, tu ne peux pas empêcher tes membres de s'agiter dans tous les sens, tu te dégueules et te chies dessus simultanément, et il y a de la merde qui s'écoule de ton nez et de tes yeux. Si tu es raisonnable, la première fois que tu vis ça, t'es bien obligé de reconnaître: "Je suis accro." Mais ça ne t'empêchera quand même pas de replonger, aussi raisonnable sois-tu.

Auteur: Richards Keith

Info: Life

[ drogue ] [ héroïne ] [ témoignage ] [ souffrance ]

 

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musique

J'avais décidé de faire Loyon Lapèdze en son temps parce qu'agacé par le manque de punch des productions des chanteurs suisses romands. Avec cette question : où est l'énergie de chez nous ? Bon, j'avais vécu un moment aux USA et j'avais pris un peu de recul. Assez vite j'ai compris qu'on la trouvait à la campagne, chez les travailleurs plutôt manuels, capables d'insuffler de la vigueur dans la langue. Du coeur, bien loin des copistes merdouillons de la ville, juste bons à faire du sous-Bashung ou à vous pondre des resucées Souchonesques. Chaque endroit a son énergie. Et les jeunes, en général si perdus, si attirés par le clinquant extérieur... ont partout tendance à ne plus voir ce qu'ils ont sous les yeux. Sentiment multiplié par cent en Suisse ou l'exiguïté et le carcan de l'organisation ternissent la vie jusqu'à l'insupportable. Probable cause de ce complexe vaudois, particulièrement vaudois. Il est patent même chez Ramuz, et on le retrouve jour après jour, chez beaucoup de politiciens du crus. Du coup ils abandonnent leur naturel source et "raffinent", comme on dit ici, bref certains peuvent être à mourir de rire avec leur langage "habillé du dimanche".

Auteur: Mg

Info: 7 nov. 2014

[ helvète ] [ émigration ] [ comprendre ]

 

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humour

Ca se passe dans un avion. Tout à coup, on entend le commandant de bord annoncer d'une voix tremblante que l'avion va s'écraser dans 10 mn. A ce moment, une fille très moche se lève et commence à crier:
- Non, non, je ne veux pas mourir ! Je suis trop jeune et encore vierge ! J'ai 25 ans et je ne sais pas ce que c'est qu'être une femme. J'aimerai juste savoir ce que ça fait ! Est-ce que quelqu'un dans l'avion peut me montrer ce que ça fait d'être une femme ?
Les gens qui étaient au bord de la panique se calment et passent au mutisme le plus complet. A ce moment, un gars superbe se lève, un mélange de Brad Pitt, Johnny Depp et Leonardo di Caprio et dit:
- Moi, je peux vous faire vous sentir une femme.
Il s'avance vers la fille, enlève les boutons de sa chemise un à un, l'enlève, dévoilant un torse de Chippendale tandis que la fille le dévore des yeux. Le gars lui tend sa chemise et en la regardant droit dans les yeux dit :
- Lave-moi ça, connasse et magne-toi le cul !

Auteur: Internet

Info:

[ absurde ] [ macho ]

 

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barbarie

Moulin finissait de dîner quand le général allemand le convoqua dans son bureau. Avant l’entrevue, un officier lui signifia clairement et en français ce qu’on attendait de lui. Les autorités d’occupation exigeaient qu’il signe un "protocole" qui relatait qu’au hameau de La Taye, des femmes et des enfants avaient été violés et tués par des soldats "nègres" en pleine retraite. Par ce biais, les officiers de la Wehrmacht essayaient de se dédouaner en faisan endosser aux tirailleurs sénégalais un massacre dû en réalité à leurs propres troupes. Moulin refusa net. (…) Aussitôt les coups commencèrent à s’abattre sur lui (…) Dès lors, il se mura dans le silence. Pendant des heures, il fut obligé de rester debout (…) On le conduisit ensuite sur les lieux pour qu’il "juge sur pièces". C’était une vision d’horreur qui s’offrait à ses yeux. Bientôt pour le confronter de plus près, un officier allemand l’obligea à se coucher sur un tronc humain qui avait été une femme (…) Finalement il se retrouva en cellule (…) Sur le sol de la cellule, il y avait du verre brisé (…) Un matin de juin un soldat allemand le découvrit couvert de sang, un plaie béante dans la gorge.(…)

Auteur: Péan Pierre

Info: Jean Moulin, l'ultime mystère

[ torture ] [ racisme ] [ ww2 ]

 

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