Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 269
Temps de recherche: 0.0993s

témoin

Le regard d'Antoine a été l'un des plus beaux jamais portés sur moi, et aussi l'un des derniers.
Lorsque le petit Français me regardait, je m'aimais. Je m'aimais dans ce qu'il croyait de moi, dans ce qu'il disait de moi, dans ce qu'il espérait. Je m'aimais, lorsqu'il marchait à mes côtés comme l'aide de camp d'un général. Lorsqu'il prenait soin de moi. Qu'il me protégeait de son innocence. Je m'aimais, dans ses attentions, dans la fierté qu'il me portait. Je m'aimais, dans cette dignité qu'il me prêtait, dans ce courage, dans cet honneur. J'aimais de lui tout ce que son coeur disait de moi. Lorsqu'Antoine me regardait, il voyait le Fianna triomphant, le compagnon de Tom Williams, le rebelle de Crumlin, l'insoumis de Long Kesh. Lorsqu'il me regardait, Danny Finley était vivant.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Retour à Killybegs

[ réconfort ] [ littérature ] [ exister ] [ enfant ]

 

Commentaires: 0

homme-par-homme

Visiblement, ils venaient à peine de se marier, il posait sa main sur la sienne, il la regardait dans les yeux. Comment était-il ? Assez grand, plutôt bien bâti, un peu alourdi, assez intelligent, architecte, chargé de la construction d’un hôtel. Il parlait peu, il prenait un radis – mais comment était-il ? Et comment étaient-ils ensemble, tout seuls, que faisait-il avec elle, elle avec lui, l’un avec l’autre ? … Pouah, trouver ainsi un homme aux côtés de la femme qui vous intéresse, cela n’a rien de plaisant… mais c’est pis encore lorsqu’un tel homme, avec qui vous n’avez rien de commun, devient aussitôt l’objet de votre curiosité (forcée) et que vous devez deviner ses tendances et ses goûts les plus secrets ; il vous faut, malgré votre répugnance, le sentir à travers cette femme.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "Cosmos", trad. Georges Sédir, éd. Denoël, 1966, page 30

[ rivalité ] [ imagination sexuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

À un étudiant qui voulait savoir où j'en étais par rapport à l'auteur de Zarathoustra, je répondis que j'avais cessé de le pratiquer depuis longtemps. Pourquoi ? me demanda-t-il. - Parce que je le trouve trop naïf... Je lui reproche ses emballements et jusqu'à ses ferveurs. Il n'a démoli des idoles que pour les remplacer par d'autres. Un faux iconoclaste, avec des côtés d'adolescent, et je ne sais quelle virginité, quelle innocence, inhérentes à sa carrière de solitaire. Il n'a observé les hommes que de loin. Les aurait-il regardés de près, jamais il n'eût pu concevoir ni prôner le surhomme, vision farfelue, risible, sinon grotesque, chimère ou lubie qui ne pouvait surgir que dans l'esprit de quelqu'un qui n'avait pas eu le temps de vieillir, de connaître le détachement, le long dégoût serein.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De l'inconvénient d'être né, 1973, Oeuvres, Gallimard 1995, p.1323, sur Nietzsche

[ philosophie ]

 

Commentaires: 0

suicide

Il... Il était en train de fabriquer un cercueil à deux places, dis-je calmement. - Quoi? - A deux places... Et le soir du 13 septembre, tard, il est allé dans la chambre de ma mère. Il a pris une seringue hypodermique, il l'a remplie de morphine et il l'a injectée dans son corps, puis il s'est allongé à ses côtés jusqu'à ce qu'elle meure. Il l'habillée de sa robe de mariée, l'a descendue dans la cave et l'a déposée dans le cercueil. Il est resté là deux bonnes heures, puis il a enfilé son costume de mariage, à son tour, et s'est installé dans le cercueil à côté d'elle. Il a pris une surdose de morphine, a rabattu le couvercle au-dessus de lui, il est resté comme ça et il est mort...

Auteur: Ellory RJ Roger Jon

Info: Les anonymes

[ couple ] [ euthanasie ]

 

Commentaires: 0

flatterie

Ce serait une bonne chose, Agathon, si le savoir était de nature à s’écouler du plus plein au plus vide, dès lors que nous serions, nous deux, au contact l’un de l’autre : ainsi l’eau s’écoule, par l’intermédiaire du brin de laine, de la coupe la plus pleine à la coupe la plus vide. S’il en est ainsi du savoir, j’attache un grand prix à me trouver à tes côtés, car j’imagine qu’une grande et belle science, venue de toi, va m’emplir. Ma science à moi est sans doute médiocre, et même douteuse comme un songe, tandis que la tienne est éclatante et peut se développer beaucoup encore, elle qui a brillé si vivement en toi dès ta jeunesse, et s’est manifestée avant-hier devant plus de trente mille Grecs, qui en furent les témoins.

Auteur: Platon

Info: Dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 175 d-e

[ éloge ] [ ironie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Georgette entra et se dirigea vers la cuisine. Elle venait tous les samedis matin depuis deux mois. Depuis deux mois, tous samedis matin, en la faisant entrer, Lethouar la déshabillait machinalement des yeux - ainsi qu'il avait accoutumé de procéder avec les femmes qu'il voyait. Décidément, non : rien a tirer de celle-là. Ses jambes ne semblaient faites que pour marcher. Les fesses présentaient le même aspect platement utilitaire. les seins manquaient de présence. Quant à la tête - qu'il considérait de toute façon chez les femmes comme un appendice d'intérêt accessoire - tout y avait aussi un caractère fonctionnel. L'ensemble, ni plus beau ni plus laid qu'un appareil électroménager, décourageait la critique comme le désir, même le désir d'un homme d'esprit ouvert et toujours disposé à trouver en chaque femme des côtés plaisants.

Auteur: Kassak Fred Pierre Humblot

Info: Bonne vie et meurtres. Editions Crémille, 1973. PP12, 13. Parlant de sa femme de ménage

[ obsédé ] [ humour ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Parmi celles que je réussis à mettre dans mon lit, certaines se montrèrent encore plus bizarres. Une bibliothécaire de trente-deux ans m'offrit son corps moins d'une demi-heure après que nous eûmes fait connaissance à une soirée, et dans l'heure qui suivit elle me demanda en mariage. Après quoi elle me fit une leçon sur mes responsabilités nouvelles en qualité de futur époux. Il serait de mon devoir de lui assurer une certaine aisance tant que je vivrais et après ma mort - c'est à dire qu'il me fallait souscrire une assurance-vie. En l'espace de moins de deux heures, cette étrange créature était prête à m'épouser et à m'enterrer. Elle ne se décida à partir que lorsque je lui expliquai que j'étais issu d'une tribu qui enterrait la veuve vivante aux côtés de son mari défunt.

Auteur: Vizinczey Stephen

Info: Eloge des femmes mûres : Les souvenirs amoureux d'Andras Vajda

[ rencontre ] [ humour ] [ pouvoir ] [ contre mesure ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Pour commencer, l'immense majorité des tueurs en série sont des hommes, expliqua Hunter. Les tueuses en série ont en général un intérêt purement matériel ou financier. Ce qui peut arriver aussi avec leurs homologues masculins mais beaucoup plus rarement. Les mobiles d'ordre sexuel sont les plus fréquents chez eux. Les études ont aussi révélé que les femmes criminelles tuent en général des proches, maris, membres de la famille ou personnes qui dépendent d'elles. Pour les hommes, ce sont en général des étrangers. Les tueuses en série ont aussi tendance à agir plus discrètement, avec du poison ou des méthodes moins violentes, comme l'étouffement. Les tueurs en série, au contraire, sont très portés sur les tortures et les mutilations. Quand les femmes sont impliquées dans des homicides sadiques, elles jouent en général le second rôle aux côtés d'un homme.

Auteur: Carter Chris

Info: La marque du tueur, p.119

[ assassin ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-femme

Une femme à son balcon, en train de fumer. Les cheveux desséchés par les décolorations, la peau ternie par la nicotine et le regard marqué par les heures supplémentaires. Elle était en jogging, ou peut-être en pyjama, observant la cour en bas où s’était rassemblé un groupe de jeunes en scooter. Zeno fut certain qu’elle cherchait parmi eux le visage absent de son fils. À d’autres fenêtres, à d’autres balcons des sept tours qui enserraient les Lombriconi sur trois côtés, comme pour les assiéger, il y avait des dizaines de femmes semblables. Plus jeunes, plus vieilles. À demi cachées derrière un rideau, ou le front plissé contre la vitre. Des pinces à linge à la main, un petit miroir de maquillage, un portable. Toutes identiques dans leur façon de regarder dehors, tels des oiseaux coincés dans un colombier.

Auteur: Avallone Silvia

Info: La vie parfaite, Page 18, Liana Levi, 2018

[ banlieue ] [ HLM ]

 

Commentaires: 0

chiens de garde

Les journalistes des grands médias français sont les employés d’une dizaine de millionnaires bien connus, dont le propriétaire de Marianne, Daniel Kretinsky. Ils défendent logiquement leurs intérêts : ceux, capitalistiques, de détruire les limites dans tous les domaines, économique mais aussi culturel ou sur le plan des mœurs. Tout est bon à cette fin, surtout que les contradicteurs n’ont quasiment aucun accès à la parole publique, ou y sont caricaturés. Dans ce contexte, il est logique que tous les moyens, y compris les plus infamants, comme instrumentaliser la souffrance des victimes du nazisme, soient continuellement utilisés pour défendre un système productiviste dont Hitler fut pourtant l’un des grands pionniers en Europe aux côtés les fascistes. Je renvoie ici vos lecteurs au Manifeste futuriste de Marinetti (1876-1944), ode au Progrès, qui a été une des inspirations constituantes du fascisme

Auteur: Cheynet Vincent

Info: Cette réponse à son interview n'est pas parue sur le site de l'hebdomadaire Marianne le 21 août 2019.

[ domination ] [ média ] [ auto-perpétuation du système ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel