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superficialisation

C’est dans de telles conditions qu’on voit se déchaîner soudainement, avec une allégresse carnavalesque, une fin parodique de la division du travail ; d’autant mieux venue qu’elle coïncide avec le mouvement général de disparition de toute vraie compétence. Un financier va chanter, un avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson comme jalons dans l’histoire universelle. Chacun peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était d’abord fait connaître. Là où la possession du "statut médiatique" a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on a été capable de faire réellement, il est normal que ce statut soit aisément transférable, et confère le droit de briller, de la même façon, n’importe où ailleurs.

Auteur: Debord Guy

Info: Dans "Commentaires sur la société du spectacle"

[ amateur-professionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perte de l'insouciance

Une jeune fille morte est couchée sur un lit. Je dois dire que j'ai rarement vu une peinture aussi émouvante. Trois ou quatre écolières, des camarades de la défunte, sont en face du mystère qui, dans sa grandeur majestueuse, bouleverse et saisit les âmes en fleur et les refroidit d'un souffle. Elles ont peur ; elles ne s'y retrouvent plus dans leurs jeux et leurs exercices : les parents, les demeures, les champs, l'église, mais elles vont reprendre pied, et dès le lendemain, ou même déjà dans l'heure qui suit, elles rentreront dans l'habituel. Mais à présent, elles sont devant le corps de leur amie, prenant congé, et tout ce qu'elles connaissaient, elles ne le connaissent plus, l'inconnaissable est là, familier. Mourir est tellement imposant, et c'est infiniment peu de chose, aussi. C'est comme n'importe quoi, comme cueillir les cerises quand elles sont mûres, comme faire de la luge en hiver ou boire un café.

Auteur: Walser Robert

Info: in "Histoires d'images", éd. Zoé, p. 61-62 - trad. Marion Graf

[ tableau ] [ similitudes ] [ stupéfaction ] [ principe de réalité ] [ cadavre ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

Tout en n'aimant pas les femmes, car il n'en aime aucune, Maupassant les aime cependant par-dessus tout. Il les traite de "rosses inconscientes" de "merveilles de chair ronde et douce qu'habite l'infamie" ; il confond la "femellerie" avec la féminité, mais il écrit au même instant : "Il suffit d'une jolie femme, voyez-vous, pour électriser les Français." "Si une jolie femme m'ordonnait de passer par le trou d'une aiguille, je crois que j'y sauterais comme un clown dans un cerceau. Je mourrai ainsi, c'est dans le sang. Je suis un vieux galantin, moi, un vieux de la vieille école ! La vue d'une jolie femme me remue jusque dans mes bottes" (Les idées du Colonel). (Et ne doutons pas que ce soient les idées de Maupassant.) Il se donne infiniment de peine pour l'Eternel Féminin. Il croit au sourire de la Joconde.
"La vraie femme que j'aime c'est l'Inconnue, l'Espérée, la Désirée ..."

Auteur: Morand Paul

Info: Vie de guy de Maupassant

[ femmes-par-hommes ] [ littérature ] [ obsédé ]

 

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anthropomorphisme

"Oui, nous avons créé l'homme selon la plus parfaite des formes." Lorsqu'on lit ce verset du Coran, il semble à première vue que l'islam donne à l'homme une place éminente dans l'univers. L'expression de "plus parfaite des formes" résonne en effet comme un éloge des facultés propres de la nature humaine, son intelligence, son imagination, sa volonté, etc. Ce sont elles qui s'installent logiquement au sommet de la création divine et font de lui la meilleure des créatures de Dieu.
Mais derrière cette valorisation apparente se cachent en réalité de redoutables problèmes, dont l'humanisme islamique peine à sortir pour produire l'éloge de la grandeur de l'homme que ce verset semblait promettre. Car la meilleure des créatures, si parfaite soit-elle et quelle que soit sa supériorité vis-à-vis des autres êtres créés, n'est jamais qu'une création condamnée en tant que telle à servir son Créateur, c'est-à-dire soumise à l'intelligence et à la volonté d'un Etre infiniment plus puissant qu'elle-même.

Auteur: Abdennour Bidar

Info: L'islam sans soumission : Pour un existentialisme musulman

[ religion ]

 

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langage

- Il devient de plus en plus urgent de se libérer de l'extraordinaire conformisme des gens qui parviennent à faire croire aux autres que les mots sont indexés au réel... et ainsi à les piloter... - Comment ça? les mots ne renvoient pas au réel selon vous? - Oui, mais indexés au une réalité telle que la désire celui qui la crée. En disant "les mots" ici il s'agit bien sûr des idées. Si je vous dis "un arbre", nous serons d'accord, en tout cas pour ce qui est de des aspects généraux de l'appellation. Pour le reste le réel "mis en mots" est généralement formulé dans l'idée de convaincre le lecteurs, surtout crédule - je ne fais pas autre chose ici. En clair, le bon sens de l'instinct lui est infiniment supérieur.. Hélas ce bon sens holistique est, grâce à l'efficacité de l'ingénierie sociale, toujours plus masqué, pour ne pas dire interdit.

Auteur: Mg

Info: Dialogue sur FB, 4 fév. 2020

[ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cosmogonie

Pour la pensée indienne, l’ignorance est "créatrice". En se servant de la terminologie des deux principales écoles védantines, on pourrait dire que le monde est une création subjective de l’inconscient humain, de la "nescience" (ajnâna) ou bien alors la projection cosmologique de Brahman, la "grande illusion" (mâyâ), à laquelle seule notre ignorance confère de la réalité ontologique et de la validité logique.
[…] c’est l’ignorance ou l’illusion qui sont considérées par la pensée indienne comme étant la source intarissable des formes cosmiques et du devenir universel. Le monde, tel notamment qu’il se présente dans l’expérience humaine, est une multiplicité en devenir incessant ; il est créateur de formes infiniment nombreuses. Mais ce monde-ci, c’est-à-dire le Cosmos tout entier, ne peut être, pour la métaphysique védantine, qu’une "illusion", à moins qu’il ne soit la projection d’une "magie" divine – car la seule réalité qui soit susceptible d’être pensée est l’être (sat) : l’Un, égal à soi-même, immobile, autonome, sans "expérience", sans devenir.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" page 28

[ védantisme ] [ idéalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureuse ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des années ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.

Auteur: Cather Willa

Info: Pionniers

[ symbiose ] [ nature ] [ rêve ]

 

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nivellement

La fortune de cette notion [fierté], transférée directement de l’anglais pride, manifeste aussi la défaite radicale de tout ce qui avait été, dans les temps anciens, vanté sous le nom d’ "humilité" ou de "modestie". Le paradoxe est que cette "humilité" ou cette "modestie", d’origine essentiellement chrétienne, avaient servi à combattre, comme autant d’absurdités ou de prétentions dérisoires, les anciennes prétentions païennes à la reconnaissance inégalitaire, réduites finalement à l’état de vanités, et considérées en fin de compte comme des signes de la misère de l’homme. La vieille passion de la "gloire" avait volé en éclats sous l’effet de cette critique, et cette défaite avait ouvert la voie au triomphe de la reconnaissance égalitaire que les révolutions des deux derniers siècles ne firent que mettre en application de manière efficace. En d’autres termes, c’est l’humilité elle-même qui, en détruisant l’ancienne vanité inégalitaire, a frayé la route à une nouvelle vanité infiniment moins fragile qui, sous le nom démocratique de fierté, étend partout son despotisme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1629

[ christianisme ] [ conséquence imprévue ] [ égalitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Dans le Bouddhisme, la Substance est envisagée, non comme la cause créatrice et déterminante de l’accidence cosmique, mais comme la non-manifestation ou la non-existenciation par rapport au monde manifesté, ou comme le "Vide" par rapport à la plénitude illusoire des choses ; c’est pour cela que cette doctrine n’a pas l’idée d’un "Dieu", car ce serait là - au point de vue dont il s’agit — introduire dans le Vide transcendant quelque chose de la plénitude cosmique, ou en d’autres termes, ce serait projeter dans la Réalité principielle quelque chose de la manifestation. Mais comme celle-ci, au regard du Vide infiniment réel, est une sorte de néant - ses éléments constitutifs n’ont aucune solidité ni aucune permanence -, elle apparaît à son tour comme un "vide" ; la Substance, ou la Réalité que nous pouvons envisager sous cet aspect, est en effet une "plénitude", non dans le sens d’une matérialité spatiale ou autre, bien entendu, mais en vertu de son être, dont l’absoluité n’admet aucune fissure.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 79

[ différence orient-occident ] [ expression métaphysique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

justice divine

Dreyfus aurait donc été victime d’une iniquité affreuse. Eh ! bien, après ? Il y en a comme ça un million ou deux, par chaque génération, et personne n’en parle. L’intéressant pour moi serait de savoir, au juste, CE qu’expie, là-bas, ce forçat. Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite.

Celui-là était riche. Quelle était l’origine de sa richesse et quel usage en faisait-il ? De même qu’il paie pour d’autres, dans son bagne, qui sait si quelqu’un ne paie pas pour lui, d’une manière encore plus épouvantable, au fond de quelque caverne ? Auprès de cela, que sont les autres considérations ?

En dehors du monde militaire, voyez la légion de scélérats qui s’agitent autour de cette affaire, pour ou contre, depuis Hanotaux et Drumont, pour ne rien dire de l’imbécile Rochefort, jusqu’à l’immonde Crétin Émile Zola et toute sa clique.

Mais, encore une fois, Dieu sait ce qu’il fait. Vous verrez dans quelle fosse va tomber la France…

Auteur: Bloy Léon

Info: Extrait d'une lettre à un soldat, 25 avril 1899

[ focalisation médiatique ] [ judéité ] [ pensée de droite ]

 

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