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brocante

Ces temps-ci, son boulot, à défaut de son gagne-pain, consistait à revendre de l’illusion, en chiffonnier hardi. Avec Bessie, il écumait les territoires les moins substantiels du comté, et récupérait les artefacts-fantômes qu’il dénichait en chemin? Il pouvait s’agir de vieilles nippes spectrales, ou d’un souvenir encore vif d’une caisse à thé datant de l’enfance, ou bien de trucs qui n’avaient aucun sens, des vestiges d’un rêve quelconque. Freddy se rappelait la fois où Jem avait trouvé une sorte de pommeau de canne recourbé, sculpté pour ressembler à un poisson allongé et minutieusement chantourné, mais doté d’une trompe évoquant celle d’un éléphant avec des trucs qui ressemblaient à des yeux de verre tout le long des deux côtés. Ils avaient essayé d’en jouer, mais le tube était bourré de sciure toute tassée avec, enfouis dedans, de drôles de bidules en plastique. L’instrument avait dû rejoindre les autres curiosités là-bas dans la pièce principale du fantôme de la maison de Jem, parce qu’on ne savait jamais, le pommeau-poisson devait sûrement trôner dans la vitrine de Jem avec l’uniforme de grenadier fantôme et des souvenirs de chaises.

Auteur: Moore Alan

Info: Jérusalem

[ marché aux puces ]

 

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événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

soi

Moi : "Mais l’au-delà est-il tellement terne ?"

S[erpent] : "A ce qu’il semble, il n’y a là-bas de mouvement que lorsque j’y vais. Sinon, tout y fluctue simplement comme dans un théâtre d’ombres. L’élément personnel fait totalement défaut."

Moi : "Mais qu’est-ce au juste que ce maudit élément personnel ? Satan m’a donné dernièrement la forte impression qu’il était la quintessence de la personnalité."

S : "Bien sûr, n’est-il pas l’éternel contradicteur ? Car, la vie personnelle, jamais tu ne la mettras en accord avec la vie absolue."

Moi : "Ne peut-on donc pas réunir ces contraires ?"

S : "C’est que ce ne sont pas des contraires, mais de simples différences. Aussi bien ne qualifieras-tu pas le jour d’opposé de l’année ou le boisseau d’opposé de la coudée."

Moi : "C’est clair comme le jour, mais un peu ennuyeux."

S : "Comme toujours quand on parle de l’au-delà. Il se dessèche toujours davantage, surtout depuis que nous avons trouvé un compromis entre les opposés et que nous avons conclu le mariage. Je crois que les morts sont une espèce en voie d’extinction."

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 477

[ dialogue ] [ métaphysique ] [ impasse rhétorique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fusion

Il est merveilleux, dans une infinie solitude sur le rivage marin, sous un ciel brouillé, de porter son regard sur un désert d’eau sans limites. Encore faut-il être allé là-bas, devoir en revenir, vouloir passer de l’autre côté, ne pas le pouvoir, être dépourvu de tout ce qui fait vivre, et percevoir néanmoins la voix de cette vie dans le grondement des flots, le souffle de l’air, le passage des nuages, le cri solitaire des oiseaux. Il faut pour cela une exigence du cœur et cette déception que, pour m’exprimer ainsi, la nature vous inflige. Mais tout cela est impossible devant le tableau, et ce que je devais trouver dans le tableau lui-même, je ne le trouvai qu’entre moi et le tableau, à savoir une exigence adressée par mon cœur au tableau et une déception que m’infligeait le tableau. Je devins ainsi moi-même le capucin, le tableau devint la dune, mais l’étendue où devaient se porter mes regards mélancoliques, la mer, était totalement absente.

(A propos du Moine au bord de la mer, une oeuvre du peintre allemand Caspar David Friedrich.)

Auteur: Kleist Heinrich von

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[ émotion ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

antisémitisme

Bonjour Jean-François Copé,
Je voudrai vous encourager.
Il serait certainement préférable qu'avec votre ami Jacob vous quittiez la France pour Israël. Ils ont besoin de monde là-bas. Et nous on voudrait bien se débarrasser des sournois représentants du capital nomade. Vous avancez masqués. Nous le serons aussi. Vous avez la presse et la finance. Nous avons le nombre.
La France est bien trop pénétrée par le sionisme, par comparaison aux autres pays. Un certain Adolf l'avait déjà souligné. Mais c'est plus fort que vous. Vous avez la vérité, l'arrogance, la certitude d'être au-dessus. Vous avez la confiance de Mammon. Jésus avait mis le doigt dessus... Hélas la bête immonde est toujours là.
"Un goy est comme un chien. Les Ecritures nous apprennent qu'un chien mérite plus de respect qu'un goy." Ereget Rashi Erod 22 30
"Les juifs ont droit à être appelés hommes, pas les goyim." Iebhammoth 61a
"Il faut remplacer les serviteurs goyim morts, comme les vaches, ou les ânes perdus. Il ne faut pas montrer de sympathie pour le juif qui les emploie." Iore Dea 377
On ne vous laissera pas faire. Vous êtes le diable.

Auteur: Internet

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[ haine ]

 

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famille

Dès lors, la vie avait pris un drôle d'aspect. Il arrivait à Anthony de se lever le matin encore plus crevé que la veille. Il dormait pourtant de plus en plus tard, surtout le week-end, ce qui faisait enrager sa mère. Quand les copains le vannaient, il prenait la mouche, répliquait avec ses poings. Sans cesse, il avait envie de cogner, de se faire mal, de foncer dans les murs. Alors il partait faire du vélo avec son walkman sur les oreilles, en se repassant vingt fois la même chanson triste. Soudain, en regardant Beverly Hills à la télé, de hautes mélancolies le prenaient. Ailleurs, la Californie existait, et là-bas, c'est sûr, des gens menaient des vies qui valaient le coup. Lui, il avait des boutons, des baskets trouées, son œil foutu. Et ses parents qui régnaient sur sa vie. Bien sûr, il contournait les ordres et défiait constamment leur autorité. Mais tout de même, ces destins acceptables restaient hors de portée. Il n'allait quand même pas finir comme son vieux, bourré la moitié du temps à gueuler devant le JT ou à s'engueuler avec une femme indifférente. Où était la vie, merde ?

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Leurs enfants après eux

[ routine ] [ ennui ] [ jeunesse ] [ révolte ]

 
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humour

Ça se passe au Texas du temps des cow-boys à grands chapeaux, à grandes bottes et à pistolets (c'est important). C'est un vendredi après-midi sous un soleil de plomb dans la rue principale d'un petit village lors d'un marché. L'histoire proprement dite :
Deux cow-boys se baladent dans la foule. John dit à Bob : tu vois le gars là-bas je l'aime pas.
Bob : Lequel ??? (y a à peu près 1000 personnes, bon j'exagère... disons 117)
John : ben celui avec un grand chapeau
Bob : ben tout le monde a des chapeaux !!
John : Mouais.. bon celui avec des grandes bottes
Bob : ben tout le monde a des grandes bottes
John : Mouais... bon celui avec 2 pistolets à la ceinture
Bob : mais... tout le monde a 2 pistolets à la ceinture
John : attend...
John sort ses 2 pistolets et tire sur toutes les personnes se trouvant sur la place. C'est un vrai massacre, les paisibles citoyens tombent les uns après les autres. Il n'en reste qu'un.
John : Tu vois le gars qui reste ??
Bob : ben ouais
John : et ben, tu vois ce gars j'l'aime pas !!

Auteur: Internet

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[ absurde ]

 

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famine

[à propos de la visite de Macron aux Restos du Coeur, ce 21/11, pour le début de la campagne 2017-2018 de l'association]
- C'est ignoble, cette séquence. Non mais c'est quoi, ça ? C'est un président qui va aux Restos du coeur - des Restos du coeur qui ne devraient pas exister, qui existent simplement parce que l'Etat est incapable de remplir sa mission. Comment c'est possible qu'en 2017 des gens n'aient pas assez à manger ? Enfin c'est quand-même une des missions essentielles de l'Etat ! Ce mec va là-bas, c'est notre président, il prend un bain de foule, il fait des selfies. Vous lui posez une question pour lui dire : 'Mais c'est quand-même pas ?... y a quand-même pas un petit problème, dans le fait que les Restos ?...' Et là, lui, il fait : 'Oh oui, c'est un problème...' Et là, à ce moment-là, vous avez pas vu ? Il fait un clin d'oeil à quelqu'un, avec un petit sourire, parce qu'il prend la photo. Mais ça, ça montre la déconnexion totale de ces gens qui sont au pouvoir. C'est indécent, c'est cynique ! Enfin je comprends pas qu'on soit pas tous retournés en voyant ces images, c'est scandaleux !

Auteur: Caron Aymeric

Info:

[ vingt-et-unième siècle ]

 

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transhumance

Le vieux berger était déjà loin, là-bas dans la pente. Ça suivait tout lentement derrière lui. C'était des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc, comme des vagues de boue, et, dans leur laine il y avait de grosses abeilles de la montagne prisonnières, mortes ou vivantes. Il y avait des fleurs et des épines ; il y avait de l'herbe toute verte entrelacée aux jambes. Il y avait un gros rat qui marchait en trébuchant sur le dos des moutons. Une ânesse bleue sortit du courant et s'arrêta, jambes écartées. (...) [Elle] regardait les hommes avec ses beaux yeux moussus comme des pierres de forêt. (...)
C'était des bêtes de bonne santé et de bon sentiment, ça marchait encore sans boiter. La grosse tête épaisse, aux yeux morts, était pleine encore des images et des odeurs de la montagne. (...) Les têtes aux yeux morts dansaient de haut en bas, elles flottaient dans les images de la montagne et mâchaient doucement le goût des herbes anciennes : le vent de la nuit qui vient faire son nid dans la laine des oreilles et les agneaux couchés comme du lait dans l'herbe fraîche, et les pluies !...

Auteur: Giono Jean

Info: Le grand troupeau

[ alpage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

métissage

[…] Je supporterais aussi peu l'Europe que toi l'Asie. Restons ici, à Bakou, où l'Asie et l'Europe s'interpénètrent insensiblement. Je ne peux pas aller à Paris, il n'y a pas de mosquée là-bas et pas de Seyd Moustafa. Il faut que je puisse de temps à autre me délecter de l'âme asiatique pour supporter tous ces étrangers qui viennent chez nous. À Paris, je te haïrais comme tu m'as haï après la fête de Moharrem. Pas tout de suite, mais à un moment quelconque, après un carnaval ou après un bal, je commencerais soudain à te haïr à cause du monde étranger dans lequel tu voudrais me forcer à entrer. C'est pourquoi je reste ici, quoi qu'il puisse arriver. Je suis né dans ce pays et je veux y vivre et y mourir.

Elle se tut pendant tout ce temps. Lorsque j'eus fini, elle se pencha vers moi et sa main caressa mes cheveux.

- Pardonne à ta Nino, Ali khan. J'étais très sotte. Je ne sais pas pourquoi je pensais que tu pourrais changer plus vite que moi. Nous restons ici et nous ne parlons plus de Paris. Tu conserveras ta ville asiatique et moi, la maison européenne.

Auteur: Kurban Saïd

Info: Ali et Nino, pp. 319-320

[ couple ]

 
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Ajouté à la BD par miguel