Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 171
Temps de recherche: 0.0485s

choc littéraire

Bref, il m'a donné un exemplaire du livre de Céline — Comment ça s'appelle ? – Voyage au bout de la nuit. maintenant écoutez, la plupart des écrivains me rendent malade. Leurs mots ne touchent même pas le papier. Mais Céline, il m'a donné honte du pauvre écrivain que je suis, j'ai eu envie de tout jeter par la fenêtre. Un foutu maître chuchotant dans ma tête. dieu, l'impression d'être redevenu un petit garçon. Tout ouïe. Entre Céline et Dostoïevski il n'y a rien, si ce n'est Henry Miller. Enfin, passé le vertige qui m'a saisi en découvrant combien j'étais insignifiant, j'ai repris la lecture, et je me suis laissé mener par la main, volontiers. Céline était un philosophe qui savait que la philosophie était vaine ; un queutard qui savait que la baise était du vent ; Céline était un ange, il a craché dans les yeux des anges et puis il est descendu dans la rue. Céline savait tout ; je veux dire il en savait autant qu'il y a à savoir quand on a deux bras, deux pieds, une bite, quelques années à vivre ou moins que ça, mais avant toute chose. bien sûr, il avait une bite. vous saviez ça, il n'écrivait pas comme [Jean] Genet, qui écrit très très bien, qui écrit trop bien, qui écrit si bien qu'il vous fait piquer du nez. [...]

Auteur: Bukowski Charles

Info: À Henry Miller 16 août 1965

[ éloge ] [ admiration ] [ inspiration ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivains

Chère Marie mille mercis pour Miller. Il va vous être renvoyé - Très instructif. On prend soin de nous avertir en préface que ce n’est ni du Céline ni du Joyce - Peut-être... Mais c’est en tout cas du Zarathoustra, du Jean-Jacques, du "Petit chose", du Vallès, du Rimbaud, du Faulkner, du Passos, du Charles Louis Philippe, vraiment je ne connais rien de plus ressassé, archi pontifié, de moins original. C’est le débraillé conventionnel du Maupassant américain, l’épaté de Kansas City, pourri de littérature. J’oubliais Dostoiewsky ! Il y a vingt génies de ce genre en permanence à la Coupole (...) Un pays qui produit des bombes atomiques doit avoir des auteurs cataclomiques ! On en catapulte aux gogos - même catafouillis chez ce Steinbeck ressasseur de Don Quichotte, de Maupassant, en bafouilleux, morne, à la sauce russe, titubant, vaseux - Je vois de très beaux jours pour Cherbulliez, Feuillet, Goncourt plagiés quand ils auront été rendus confus, bégayeurs et motorisés par les hybrides à génie des officines de traduction - Quels rugissements d’extase quand on nous ramènera les "Contes de mon Moulin" morosifiés, érotisés, cacafouillis traduits par un génie d’Arkansas ! Le sous-préfet braguette ouverte ronflant sous un essaim d’abeilles qui lui décuplent la verge ? La chèvre de Monsieur Seguin baisée toute la nuit par le Loup périssant d’amour à l’aurore ? - Voilà des factures nouvelles ! A en bramer d’admiration ! Notre vieux cheval naturaliste peinturluré américain, harnaché zazou peut encore faire de drôles de recettes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia en décembre 1946 dans Lettres à Marie Canavaggia: (1936-1960, Gallimard, 2007, 768 p.)

[ états-unis ] [ férocité critique ] [ élan pamphlétaire ] [ avis littéraire ]

 
Commentaires: 1

beaux-art

Côte à côte avec la race humaine, coule une autre race d'individus, les inhumains, la race des artistes qui, aiguillonnés par des impulsions inconnues, prennent la masse amorphe de l'humanité et, par la fièvre et le ferment qu'ils lui infusent, changent cette pâte détrempée en pain et le pain en vin et le vin en chansons. De ce compost mort et de ces scories inertes ils font lever un chant qui contamine. Je vois cette autre race d'individus mettre l'univers à sac, tourner tout sens dessus dessous, leurs pieds toujours pataugeant dans le sang et les larmes, leurs mains toujours vides, toujours essayant de saisir, d'agripper l'au-delà, le dieu hors d'atteinte : massacrant tout à leur portée afin de calmer le monstre qui ronge leurs parties vitales. Je vois que lorsqu'ils s'arrachent les cheveux de l'effort de comprendre, de saisir l'à-jamais inaccessible, je vois que lorsqu'ils mugissent comme des bêtes affolées et qu'ils éventrent de leurs griffes et de leurs cornes, je vois que c'est bien ainsi, et qu'il n'y a pas d'autre voie. Un homme qui appartient à cette race doit se dresser sur les sommets, le charabia à la bouche, et se déchirer les entrailles. C'est bien et c'est juste, parce qu'il le faut! Et tout ce qui reste en dehors de ce spectacle effrayant, tout ce qui est moins terrifiant, moins épouvantable, moins fou, moins délirant, moins contaminant, n'est pas de l'art. Tout le reste est contrefaçon. Le reste est humain. Le reste appartient à la vie et à l'absence de vie.

Auteur: Miller Henry

Info: Tropique du cancer

[ vie ] [ révolte ]

 

Commentaires: 0

médiatiquement convenable

Imaginez un jeune Isaac Newton voyageant dans le temps depuis l'Angleterre de 1670 pour enseigner aux étudiants de Harvard en 2017. Après ce saut temporel Newton a toujours la même personnalité obsessionnelle et paranoïaque, avec le syndrome d'Asperger, un mauvais bégaiement, des humeurs instables et des épisodes de manie psychotique et de dépression. Mais il est désormais soumis aux codes de conduite de Harvard qui interdisent tout "manque de respect pour la dignité d'autrui" ; toute violation lui vaudra des ennuis avec l'Inquisition de Harvard (le "Bureau pour l'équité, la diversité et l'inclusion"). Newton veut aussi publier Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica, pour expliquer les lois du mouvement qui régissent l'univers. Mais son agent littéraire lui explique qu'il ne peut obtenir un contrat de publication décent tant qu'il n'a pas sa propre "plateforme d'auteur" avec au moins  20 000 followers sur Twitter - en lui reprochant d'avoir provoqué des réactions négatives pour avoir diffusé ses opinions excentriques sur l'alchimie de la Grèce antique, la cryptographie biblique, la monnaie fiduciaire, le mysticisme juif ou la manière de prédire la date exacte de l'Apocalypse.

Newton ne ferait pas long feu en tant qu'"intellectuel public" dans la culture américaine moderne. Tôt ou tard, il dirait des choses "offensantes" qui seraient rapportées à Harvard et reprises par les médias grand public sous forme de putaclicks (clickbait) pour l'indignation morale. Son excentricité et sa maladresse orageuse lui vaudront d'être rapidement expulsé du monde universitaire, des médias sociaux et de l'édition. Résultat ? D'un côté, il génèrerait du trafic sur Huffpost, Buzzfeed et Jezebel, et les gens disposeraient d'une nouvelle controverse à propos de laquelle ils pourraient développer des attitudes vertueuses sur Facebook. De l'autre nous n'aurions pas les lois du mouvement de Newton.

Auteur: Miller Geoffrey

Info:

[ comparaison diachronique ] [ moraline publique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

contentement

Des heures d'affilée, je restais étendu au soleil à ne rien faire, à ne penser à rien. Entretenir le vide dans l'esprit, c'est un exploit, et un exploit rudement salubre. Ne pas dire un mot de toute une journée, ne pas voir de journal, ne pas entendre de radio, ne pas écouter de commérages, s'abandonner absolument, complètement, à la paresse, être absolument, complètement indifférent au sort du monde, c'est la plus belle médecine qu'on puisse s'administrer. (...) Le corps se change en un instrument tout neuf, merveilleux ; on regarde les plantes, les pierres, les poissons, avec d'autres yeux ; on se demande où veulent en venir les gens en ce démenant au milieu de leurs activités frénétiques (...). Si seulement on pouvait éliminer la presse - quel grand pas en avant nous ferions, j'en suis sûr ! La presse engendre le mensonge, la haine, la cupidité, l'envie, la suspicion, la peur, la malice. Qu'avons-nous à faire de la vérité, telle que nous la servent les quotidiens ? Ce qu'il nous faut, c'est la paix, la solitude, le loisir. Si nous pouvions tous nous mettre en grève et renier sincèrement tout intérêt pour ce que fait le voisin, peut-être arriverions nous à signer un nouveau bail de vie, à apprendre à nous passer de téléphone, de radio et de journaux, de machines de toutes sortes, d'usines, de fabriques, de mines, d'explosifs, de cuirassés, de politiciens, d'hommes de loi, de conserves, de trucs et de machins, même de lames de rasoir, ou de cellophane, ou de cigarettes, ou d'argent. Rêve fumée, bien-sûr. Quand les gens se mettent en grève, ce n'est que pour réclamer de meilleurs conditions de travail, de meilleurs salaires, de meilleures chances de devenir autre choses que ce qu'ils sont.

Auteur: Miller Henry

Info: Dans "Le colosse de Maroussi"

[ état méditatif ] [ désaliénation ] [ simplicité volontaire ] [ laisser-aller ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Il y a une chose que j'aime chez les Polonais : leur langue. Le polonais, quand il est parlé par des gens intelligents, me met en extase. Sonorité d'une langue qui porte en elle de singulières images où affleure toujours une pelouse verdoyante finement piquetée dans laquelle frelons et serpents tiennent une grande place. Je me souviens de ces jours lointains quand Stanley m'invitait à rendre visite à ses proches ; il me faisait porter un petit rouleau de musique car il voulait me présenter à ces riches parents. Je me souviens bien de cette atmosphère car en présence de ces Polonais à la langue bien pendue, trop polis, prétentieux et complètement bidons, je me sentais toujours misérablement mal à l'aise. Mais lorsqu'ils parlaient entre eux, parfois en français, parfois en polonais, je m'asseyais et les observais avec fascination. Ils faisaient d'étranges grimaces polonaises, tout à fait différentes de celles de nos parents, qui étaient de stupides barbares au fond. Les Polonais faisaient penser à des serpents debout équipés de colliers de frelons. Je ne savais jamais de quoi ils parlaient, mais j'avais toujours l'impression qu'ils assassinaient poliment quelqu'un. Tous équipés de sabres et de larges épées qu'ils tenaient entre leurs dents ou férocement brandies dans quelque charge tonitruante. Ils ne s'écartaient jamais du chemin, et donc écrasaient femmes et enfants, les transperçant de longues piques ornées de fanions rouge sang. Tout cela, bien sûr, dans le salon autour d'un verre de thé, les hommes portant des gants couleur beurre, les femmes agitant leurs ridicules  lorgnons. Les femmes étaient toujours d'une merveilleues beauté, du type blonde houri ramassée il y a des siècles lors des croisades. Elles sifflaient leurs longs mots polychromes grâce à de minuscules bouches sensuelles, aux lèvres douces comme des géraniums. Ces furieuses excursions entre vipères et pétales de rose produisaient une sorte de musique enivrante, genre de biniou à cordes d'acier capable de produire et restituer des sons inhabituels, comme des sanglots et des jets d'eau.

Auteur: Miller Henry

Info: Sexus

[ incompréhensible idiome ] [ mondanités ] [ terminologie étrangère ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

divertissements à la demande

Il n'est pas étonnant que les industries de la radio et de la télévision aient pu entrer en concurrence avec le film malgré la gigantesque expansion que celui-ci avait connue : ces deux industries avaient précisément l'avantage de pouvoir écouler comme marchandise, en plus de la marchandise à consommer elle-même, les instruments qu'exige sa consommation, et cela — à la différence du film — chez presque tout le monde. Il n'est pas étonnant non plus que presque tout le monde ait marché : ils n'avaient plus à aller consommer la marchandise au cinéma, c'était la marchandise qui venait à eux, livrée à domicile par les postes de radio et de télévision. Bientôt les Schmid et les Smith, les Müller et les Miller consacrèrent les nombreuses soirées qu'ils passaient auparavant ensemble au cinéma à “recevoir” chez eux les jeux radiophoniques ou bien le monde. La situation qui au cinéma allait de soi — à savoir la consommation, par une masse, de marchandises de masse — avait été supprimée sans que cela entraîne, bien sûr, la moindre baisse de la production de masse : au contraire, la production de masse destinée à l'homme de masse et celle de l'homme de masse lui-même avaient plutôt accéléré leur cadence quotidienne. On servit aux oreilles de millions d'auditeurs la même nourriture sonore : chacun fut traité en homme de masse, en “article indéfini”, par cette nourriture produite en masse ; elle confirma chacun dans sa qualité ou dans son absence de qualité. Mais du même coup, et à cause précisément de la production en masse de postes de radio et de télévision, la consommation collective était devenue superflue. Voilà pourquoi les Schmid et les Smith consommaient désormais les produits de masse en famille, ou même seuls ; d'autant plus abondamment d’ailleurs qu'ils étaient plus isolés. Le type de l'ermite de masse était né. Maintenant, ils sont assis à des millions d'exemplaires, séparés mais pourtant identiques, enfermés dans leurs cages tels des ermites — non pas pour fuir le monde, mais plutôt pour ne jamais, jamais manquer la moindre bribe du monde en effigie.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 120-121

[ déréalisation ] [ uniformisation ] [ médiatisation du monde ] [ isolement ] [ cercle vicieux ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sujet inconscient

Qu’il y ait "des pensées qui se pensent elles-mêmes", disons que c’est à l’accepter et à l’entendre, que la découverte de FREUD nous a convoqués.

Qu’il y ait "des pensées qui se pensent elles-mêmes" reçoit de FICHTE le nom de "postulat de la déraison". C’est là sans doute une expression qui doit nous retenir en ce qu’elle marque, sans équivoque, la limite de la philosophie de la subjectivité, dans son impossibilité à concevoir rien d’une pensée qui ne serait pas l’acte d’un sujet.

Au contraire, articuler "les lois de la pensée qui se pense elle-même" requiert de nous, de nous constituer des catégories incompatibles radicalement avec celles de la pensée pensée par le sujet. C’est pourquoi nous nous aiderons ici de ce qui a été élaboré dans un domaine de la science où il fut question, dès l’origine, des pensées qui se pensent elles-mêmes : qui s’articulent en l’absence d’un sujet qui les anime.

Ce domaine de la science, c’est la logique mathématique. Disons que nous devons tenir la logique mathématique comme logique pure, pour le jeu théorique où se réfléchissent " les lois de la pensée qui se pense elle-même " en dehors de la subjectivité du sujet.

Or, on doit noter que la constitution du domaine de la logique mathématique s’est faite par l’exclusion, progressivement assurée, de la dimension psychologique, où il semblait auparavant possible de dériver la genèse des éléments des catégories spécifiquement logiques. Rappelons qu’à nos yeux l’exclusion de la psychologie nous laisse libres de suivre, en ce champ, les traces où se marque ce qu’il faut nommer "le passage du sujet", dans une définition qui ne doit plus rien à la philosophie du cogito pour ce qu’elle rapporte le concept du sujet, non pas à sa subjectivité, mais à son assujettissement.

En quoi la logique mathématique s’avère-t-elle propre à notre lecture ? Eh bien, en ceci : que l’autonomie et la suffisance qu’elle s’efforce d’assurer à son symbolisme rendent d’autant plus manifestes les articulations où achoppe la marque de son fonctionnement. C’est donc très simplement en tant qu’elles articulent sans le savoir la suggestion de la subjectivité du sujet, que les lois de la logique mathématique peuvent nous retenir ici.

Auteur: Miller Jacques-Alain

Info: Séminaire de Jacques Lacan, 30 novembre 1966

[ psychanalyse ] [ exemplarité structurelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie du genre

Dans la 41e séance du séminaire Lacan, nous et le réel, j’avance que Macron ne connaît rien à la psychanalyse, car il prend ses renseignements du côté de [Jacques-Alain] Miller qui lui ne comprend rien à la psychanalyse.

La déclaration de Macron en 2019 concernant "le père" en est:

"La paternité se divise en deux fonctions: une génétique et l'autre symbolique. Et pour la partie symbolique, il n'y a pas de problème, je comprends votre problème. C'est que vous, votre problème, c'est que pour vous un père est forcément un mâle. Tous les psychanalystes vous diront donc le contraire."

Tous les psychanalystes? Ou les "psychanalystes" de l’ECF*?

Après Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, il s’agit de se poser la question: une vérité répétée par un perroquet est-elle toujours une vérité ? et de faire ainsi la différence entre sujet de l’énonciation et sujet de l’énoncé, et partant, entre Discours de l’Analyste et Discours Universitaire (ce que dit Lacan, et ce que dit Miller de ce que dit Lacan)...

"(...) ce passage de la mère au père caractérise une victoire de la vie de l’esprit sur la vie sensorielle, donc un progrès de la civilisation car la maternité est attestée par le témoignage des sens tandis que la paternité est une conjecture, est édifiée sur une déduction et sur un postulat." Freud - L’homme Moïse et la religion monothéiste

Pour que la fonction paternelle soit activée, encore faut-il pouvoir se dire qu’il y aura eu du père... ce qui implique nécessairement un rapport d’alliance entre les deux sexes, une union sexuelle entre un homme et une femme, avec ce que cela comporte d’asymétrie constitutive (mater certa, pater semper incertus), de mystère et d’impossible, un écart à propos duquel la loi avait, depuis les origines Grecques antiques de la civilisation occidentale, accordé une prévalence au père en consacrant l’autorité paternelle, au sens extensif du concept d’auteur (cf. L’Orestie d’Eschyle et ses conséquences sur le Droit et l’organisation des sociétés...)

Il n’est pas exagéré de dire que vingt-cinq siècles après l’Orestie, la psychanalyse a inventé la fonction paternelle pour réaffirmer juste avant la survenue du nazisme la place prépondérante du père dans les liens fondamentaux et sacrés de l’homme à la parole, et donc la civilisation.

Se passer des noms-du-père réclame au préalable d’avoir su s’en servir.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 10.02.2021 *Ecole de la Cause Freudienne

[ dévoiement du discours analytique ] [ dissolution ] [ théorie du genre ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Dans ce qui va suivre, j'utiliserai la notion de "pédagogie noire" pour désigner cette attitude hautement complexe, le contexte permettant chaque fois de comprendre quel aspect je fais passer au premier plan. Les différents aspects caractéristiques ressortent directement des citations précédentes qui nous enseignent les principes suivants :
1.que les adultes sont les maîtres (et non pas les serviteurs!) de l'enfant encore dépendant ;
2.qu'ils tranchent du bien et du mal comme des dieux ;
3.que leur colère est le produit de leurs propres conflits ;
4.qu'ils en rendent l'enfant responsable ;
5.que les parents ont toujours besoin d'être protégés ;
6.que les sentiments vifs qu'éprouve l'enfant pour son maître constituent un danger ;
7.qu'il faut le plus tôt possible "ôter à l'enfant sa volonté" ;
8.que tout cela doit se faire très tôt de manière à ce que l'enfant "ne s'aperçoivent de rien" et ne puisse pas trahir l'adulte.
***
L'une des méthodes de la "pédagogie noire" consiste également à transmettre dès le départ à l'enfant des informations et des opinions fausses. Ces dernières se transmettent depuis des générations et sont respectueusement reprises à leur compte par les enfants, alors que non seulement leur validité n'est pas prouvée, mais qu'il est prouvé qu'elles sont fausses. Entre autres opinions erronées, on peut citer par exemple les principes selon lesquels ;
1.le sentiment du devoir engendre l'amour ;
2.on peut tuer la haine par des interdits ;
3.les parent méritent a priori le respect en tant que parents ;
4.les enfants ne méritent a priori aucun respect ;
5.l'obéissance rend fort ;
6.un sentiment élevé de sa propre valeur est nuisible ;
7.un faible sentiment de sa propre valeur est nuisible ;
8.les marques de tendresse sont nocives (mièvrerie) ;
9.il ne faut pas céder aux besoins de l'enfant ;
10.la dureté et la froideur sont une bonne préparation à l'existence ;
11.une reconnaissance simulée vaut mieux qu'une sincère absence de reconnaissance ;
12.l'apparence est plus importante que l'être ;
13.les parents ni Dieu ne pourraient supporter la moindre injure ;
14.les corps est quelque chose de sale et de dégoûtant ;
15.la vivacité des sentiments est nuisible ;
16.les parents sont des êtres dénués de pulsions et exempts de toute culpabilité ;
17.les parents ont toujours raison.

Auteur: Miller Alice

Info: C'est pour ton bien, p. 77

[ dressage ]

 

Commentaires: 0