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financeurs

De tous les personnages publics et bienfaiteurs de l'humanité, personne n'est plus aimé par l'histoire que le mécène littéraire. Napoléon n'est qu'un général de batailles oubliées. à comparer avec la reine qui payait les repas de Shakespeare et sa bière à la taverne. Même l'homme d'État qui en son temps a libéré les esclaves conserve quelques ennemis dans la postérité, alors que le mécène littéraire n'en a aucun. On peut reconnâitre à Gaius Maecenas la même noblesse d'âme que nous attribuons à Virgile ; mais on ne lui reprochera pas l'égoïsme et l'égocentrisme que possédait le poète. Le mécène crée la "littérature par altruisme", ce que même le plus grand génie ne peut faire avec une plume.

Auteur: Payne Roman

Info:

[ sponsors ] [ historique ] [ protecteur ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

écrivaine-sur-écrivaine

Peu disposée à réserver ses récits aux nobles infortunes des dames à crinolines, elle ne croit pas une seconde devoir se soumettre au diktat de choisir des héros hors du commun. Et si elle plaide la cause des gens ordinaires, c'est qu'à ses yeux l'ordinaire n'est jamais simple. Aux communs, aux laids, à ceux qui n'ont pas été désirés, l'existence réserve aussi des joies et des tristesses. La variété des situations humaines est suffisante à assurer leur complexité. Se souvient-elle de la George française ? Celle-ci jugeait également superflu — ainsi, dans Lucrezia Floriani — d'aller chercher au loin l'extraordinaire. Car "la vie est assez fantasque : il y a assez de désordres, de cataclysmes, d'orages, de désastres et d'imprévus".

Auteur: Ozouf Mona

Info: L'autre George : À la rencontre de George Eliot

[ pragmatique ] [ simenonienne ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

pessimisme

Passant éphémère, tiré du néant sans borne qui règne en deçà et au-delà de soi, comme d'un sommeil de plomb auquel on retournera pour toujours, l'on est vite persuadé que, si le monde existe bel et bien, c'est sur un fond insondable d'inexistence, comme un rêve bon ou mauvais surnage et puise sa force suggestive de cette perte de conscience généralisée. Né sous un mauvais signe assurément, celui de l'absence de sens et de la fin absolue de tout, il y a, paraît-il, de la force et de la noblesse, bien vaines à coup sûr, à rester sur le pont coûte que coûte quand tout sombre irrémédiablement autour de soi et que l'on sait qu'il n'y aura pas de main secourable.

Auteur: Voignier Hubert

Info: Le débat solitaire, Cheyne, p. 67

[ vivre ] [ mourir ] [ onirisme ]

 

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anecdote

Le peintre et poète anglais Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) eut un geste que Proust qualifia de "sans noblesse mais non dépourvu de grandeur". Il aimait un modèle, LIzzy Siddal, dont on peut encore admirer la plastique dans un tableau de Millais. A sa mort, Rossetti, très affligé, déposa dans son cercueil le manuscrit d'un de ses recueils de poèmes. Ce fut un geste de renoncement à la poésie, une amputation due à la mort de la beauté. Puis, la douleur s'évanouit et le doute subsista : et si le cercueil contenait les restes de deux chefs d'oeuvre ? Cette obsession le poussa au geste qui étonna Proust : au bout de sept ans il fit ouvrir la bière pour récupérer son bien.

Auteur: Luca Erri de

Info: Alzaia, Rivages, traduction Danièle Valin, p.33

[ littérature ] [ regret ]

 

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ontologie

Une doctrine philosophique d'inspiration cartésienne, l'occasionnalisme, auquel le philosophe Nicolas Malebranche (1638-1715) a donné ses lettres de noblesse, développe une analyse critique de la causalité: comment comprendre les actions réciproques entre l'âme et le corps ou celles entre les corps, s'interrogent les occasionnalistes? Selon eux, l'unique cause efficiente est Dieu: les corps n'agissent pas en propre, le choc n'étant qu'une "occasion" qui détermine l'exercice de l'action physique. Il n'existe donc pas de force dans la nature. Ces réflexions entraînent une vague de scepticisme: et si la mécanique ne pouvait être construite que comme une science des effets? En recourant à Dieu, les occasionnalistes reconnaissent l'impossibilité de comprendre la nature de la cause, impossibilité qui implique de ne s'en tenir qu'aux phénomènes.

Auteur: Crépel Pierre

Info: Les Génies de la Science n°39: D'Alembert, mathématicien des Lumières

[ énergie source ] [ historique ] [ corrélations ]

 

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ville

Il ne me restait plus qu'à longer le boulevard des Italiens pour arriver jusqu'aux abords de l'Opéra, et j'en profitai pour admirer les devantures des grands magasins, dont les merveilles s'offraient à ma convoitise, derrière de grandes vitres de verre coloré. Ce quartier-ci était encombré de passerelles, de passages, d'enseignes et de badauds. Le ciel était noir de circulation: les aéronefs se succédaient sans discontinuer aux stations aériennes, couvertes de dômes vert-de-gris. Les arabesques de fer forgé le disputaient à la rigueur de la pierre et du marbre, matériaux nobles mais dépourvus de fantaisie. Des automates de réclame aux yeux nacrés vantaient d'un débit monotone les agréments de tel ou tel magasin, et les passants les regardaient la tête haute, comme s'ils craignaient quelque chose.

Auteur: Gaborit Matthieu

Info: Confessions d'un automate mangeur d'opium

[ littérature ] [ science-fiction ]

 

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homme-animal

Peut-être partageons-nous beaucoup de traits communs avec ces hybrides. Nous avons la chance d'avoir en nous non pas un mais deux singes ; ensemble, ils nous permettent de construire une image de nous-mêmes infiniment plus complexe que celle que nous renvoie la biologie depuis un quart de siècle. Il est temps de réviser le portrait qu'elle trace de nous, individus purement égoïstes et mesquins, à la morale illusoire. Si nous sommes essentiellement des singes, comme je l'affirmerais, ou en tout cas descendons des singes, comme le soutiendrait tout biologiste, nous naissons avec une large gamme de tendances, allant des plus viles aux plus nobles. Loin d'être une création de l'imagination, notre morale découle du processus de sélection qui a façonné notre côté compétitif et agressif.

Auteur: Waal Frans de

Info: Le singe en nous

[ primate ] [ éthique ] [ consumérisme ] [ rivalité ] [ homme primate ]

 

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racisme

Je connaissais alors un certain nombre de Juifs, de Vienne évidemment. Je n’éprouvais aucune haine pour eux, et cela précisément parce qu'en ce temps-la l’antisémitisme positif de la noblesse et des milieux ou je fréquentais était devenu une mode chez les concierges, les petits bourgeois, les ramoneurs, les tapissiers. Changement absolument analogue a celui des modes, qui avait pour effet d'amener la fille du concierge d’hôtel de ville a planter sur son chapeau des dimanches la même pleureuse qu'une Trautmannsdorf ou une Szechenyi y arborait trois ans auparavant. Or, de même qu'une Szechenyi ne pouvait plus porter aujourd'hui la pleureuse dont la fille garnissait son chapeau, de même la bonne société dont je faisais partie ne pouvait plus mépriser un juif, pour la simple raison que mon portier s'en chargeait.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ sociologie ] [ vulgarisation ]

 

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religion

Le Pogge* n'aimait pas les moines. Il connaissait pourtant des frères remarquables, des hommes érudits et d'une grande rectitude morale, mais de manière générale, il les trouvait superstitieux, ignorants et d'une paresse désespérante. Pour lui, les monastères étaient des repaires d'individus inaptes à la vie dans le monde. Les nobles y envoyaient les fils qu'ils jugeaient inadaptés, trop frêles ou bons à rien ; les marchands y envoyaient leurs enfants attardés ou paralytiques ; et les paysans, des bouches impossibles à nourrir. Les plus robustes avaient au moins l'avantage de pouvoir exploiter les jardins ou les champs adjacents, mais pour la plupart, pensait le Pogge, c'était un ramassis de fainéants. Derrière les murs épais des cloîtres, ils marmonnaient leurs prières et vivaient des revenus de ceux qui exploitaient les vastes terres de leur monastère.

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento, *érudit, humaniste et politique italien de la Renaissance

[ méfiance ] [ rebuts humains ]

 

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adieu

Je ne vais pas, je ne peux pas, parler de la mort de Jeanne. C'est affaire entre elle et moi. Il y a pourtant deux moments dont il faut bien fixer le souvenir, parce qu'ils sont comme le sceau de tout ce qui précéda et que leur noblesse donne son sens à l'ensemble. C'est d'abord ce regard que nous avons échangé le dernier soir. Un regard d'une tendresse si parfaite et si pure qu'elle était déjà presque désincarnée - un regard que l'intensité rendait poignant, mais où ne se sentait aucune anxiété. Et il y eut en dernier ce sourire plein de jubilation - comme si lui était apparue, à peine croyable, la récompense de tant de peines. Le sens de ce sourire ? Je ne sais pas. Je l'ai vu ; et, depuis, je vis de ce souvenir.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Jeanne, qui était sa mère

[ maman ] [ mort ] [ libération ] [ mère-fille ]

 

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