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nostalgie

Les soirées étaient longues. Je pensais à cette chanson que je connaissais par coeur, La Garota de Ipanema de Giberto Gil ou de Jorge Ben ou de Frank Sinatra, qui me faisait pleurer car elles me rappelais les années 1960 quand je travaillais à Rio, au Globo, et nous buvions toute la nuit des bières glacées comme des coups de revolver dans la tempe, au Zeppelin ou au Café Coton, avec le bruit du ciel. Nous étions tellement heureux que nous étions malades et tout le monde disait que Brigitte Bardot était toute nue sur la plage de Paraty et qu'elle buvait du lait de coco, et comment on peut vivre, après ça ?

Auteur: Lapouge Gilles

Info: Nuits tranquilles à Belém

[ jeunesse ] [ plaisir ] [ musique ]

 

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passion

Pour réussir, les gens comme moi doivent se vouer entièrement à leur entreprise, un seul objectif à la fois. En plus, je suis douée pour ça ; la focalisation, la précision, la persévérance, les travaux de longue haleine. Or, les prescriptions non écrites de Liberty House, nos tables de la loi gravées dans l'air et sur le sable, enjoignent exactement l'inverse : papillonner, ne pas s'attacher, ne pas attacher, fuir la constance, l'exclusivité, la relation fusionnelle. Mais justement, ça me fait envie, moi, la fusion. Tant qu'à disparaître, autant que ce soit pour la bonne cause, absorbée par un corps étranger, fondue à lui comme une neige au feu — crépitante, exaltée, heureuse.

Auteur: Bayamack-Tam Emmanuelle

Info: Arcadie, Page 289, P.O.L, 2018.

[ jeunesse ] [ amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Parmi ces jeunes gens, je remarquai un garçon qui devait avoir dix-sept ans, solidement bâti, les cheveux blonds, le visage d’une pâleur maladive. C’était Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, récemment arrivé de Moscou en compagnie de son frère aîné, Michel.

[...] Déjà, Dostoïevski se montrait peu sociable : il se tenait à l’écart des autres et s’abstenait de participer à leurs jeux. Plongé dans un livre, il semblait qu’il recherchât un endroit où s’isoler. Bientôt il le découvrit, et ce devint son séjour de prédilection. C’était un renfoncement dans le mur d’une classe dont la fenêtre donnait sur la Fontanka. Pendant les récréations, on était sûr de l’y trouver, un éternel livre à la main.

Auteur: Grigorovitch Dmitri

Info: Extrait des "Mémoires littéraires" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 17

[ portrait ] [ description ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Herr Huhnemann avait une façon bien à lui de le scruter du regard avant de se détourner comme si on l’avait surpris à enfreindre le règlement. Ses cheveux gris fer se dressaient tout droit sur sa tête comme autant de petits clous. Il avait un visage émacié tout en longueur et des yeux d’un bleu profond. Thomas trouvait son regard déstabilisant, mais il découvrit que le fait de le fixer à son tour et de l’obliger à baisser les yeux lui donnait une étrange sensation de pouvoir. À mesure que le temps passait, il comprit que ces menues rencontres, ces simples échanges de regards, constituaient un élément important de la journée de Herr Huhnemann.


Auteur: Toibin Colm

Info: Le magicien. (Sur la vie de Thomas Mann)

[ jeune-vieux ] [ initiation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nostalgie

Elle observa les phares, qui l'éblouirent un instant. Elle sourit en repensant à cette naïveté très enfantine, quand tout lui semblait beau et inoffensif. Les doigts de maman qui s'enroulaient dans les cheveux de papa. Leurs regards enamourés. Leurs sourires. Une impression de bonheur éternel. Quand chaque instant s'étire et dure. Voilà ce que c'était d'être une petite fille. Elle y avait beaucoup repensé ces derniers temps: au début de l'adolescence, ce désir soudain impérieux d'être adulte, de tout décider par elle-même, de suivre ses propres règles, d'être libre. Alors qu'aujourd'hui elle aurait presque envie de retourner dans la sécurité et l'innocence de cette enfance. Elle ferma les yeux tandis que des images du passé défilaient sur sa rétine.

Auteur: Bjork Samuel Frode

Info: Le hibou

[ jeunesse ]

 

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monde jungle

Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.

Auteur: Mammeri Mouloud

Info: La traversée

[ pouvoir ] [ compromission ] [ ordre ] [ jeunesse naïve ]

 

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tolérance

Dans leurs premières années, les enfants ont un don pour nous pardonner. Sans leur bienveillance, nous ne traverserions pas l'épreuve d'être parents. Ils ignorent nos faiblesses, nous croient sur parole et espèrent en nous, plus que nous-mêmes. Sans lucidité, cette loyauté finit par les asservir, ou bien elle les écrase et dévore toute leur capacité de confiance. Il faudrait dire aux enfants qu'ils ont des attentes démesurées, que les hommes sont trop vulnérables pour se hisser à l'égal d'un dieu. Les prévenir pour qu'ils puissent passer à autre chose et laisser derrière eux les indésirables. Les éparpiller comme des petits poulets en leur criant : je ne suis pas celui que tu vois ! Jeter le grain plus loin que soi. Mais, pour cela, il faudrait s'armer d'un courage immense et renoncer à se sentir merveilleux.

Auteur: Martin Frédérique

Info: Le vase où meurt cette verveine

[ jeunesse ]

 

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femmes-hommes

Bien sûr, c'était drôle d'imaginer une bande de types qui regardent un film ['un peu chaud'], déclenchent une bagarre, puis sautent sur leur vélo pour parcourir un peu plus de trente kilomètres à seule fin de parler à une fille. C'était peut-être drôle, mais triste aussi, parce que les camarades aviateurs de Frankie avaient beau se battre, s'égosiller, pédaler comme des fous et s'abrutir d'alcool, la plupart n'avaient jamais été avec une femme ni avec qui que ce soit. Et si jamais ils l'avaient été, ce n'était tout au plus qu'une passade trop vite oubliée. Aussi, quand ils parlaient 'cul', c'était en réalité pour laisser entendre qu'ils espéraient trouver une occasion. Une occasion d'étreindre. D'étreindre et d'être étreint, longtemps, longtemps, longtemps. C'était sans doute ce qu'on appelait l'amour, présumait Frankie. Ou du moins, une version de l'amour.

Auteur: Treuer David

Info: Et la vie nous emportera, p. 184

[ apprentissage ] [ jeunesse ] [ armée ]

 

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personnage

Les gens s’étonnaient parfois de constater que de si beaux parents avaient eu une fille à la beauté si peu régulière ; ou même totalement dépourvue de beauté, disaient certains. Elle avait une grande bouche, et non un bouton de rose tout juste capable de s’entrouvrir pour laisser passer un "oui", ou un "non" ou un "je vous en prie, monsieur". Mais sa bouche généreuse formait une seule courbe, ses lèvres étaient rouges et pleines ; si sa peau n’avait pas la blancheur idéale, elle était lisse et délicate comme l’ivoire. Bien que Margaret affichât d’ordinaire une mine trop digne et réservée pour son jeune âge, en ces moments où elle parlait à son père son expression était vive comme le matin, tout en fossettes et en regards exprimant une joie enfantine et un espoir illimité en l’avenir.

Auteur: Gaskell Elizabeth

Info: Nord et Sud

[ jeune femme ]

 
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début de cycle

Au premier tournant de la rue, Käthe ouvrait sa fenêtre et regardait la ville. Je saluais Käthe à chaque fois. Je ne lui avais encore jamais parlé, je n’avais rien à lui dire, je ne la saluais que parce qu’elle regardait par sa fenêtre et que le monde, d’aussi bonne heure le matin, n’était pas encore un monde de conventions, mais un monde simple, comme aux premiers jours de son enfance, quelques années après la Création, alors qu’il n’était peuplé que d’une vingtaine d’hommes dont les relations étaient faites d’amitié et de bonté. Plus tard, lorsque je revenais, il était déjà midi, le monde avait vieilli de milliers d’années, et je ne saluais plus personne, parce qu’il était inconvenant, dans un monde parvenu à un stade aussi avancé, de saluer une jeune fille à qui l’on n’avait jamais parlé.

Auteur: Roth Joseph

Info: Le marchand de corail, p.45

[ journée-vie ] [ circadienne existence ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel