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sexualité

N'en déplaise aux nouveaux beaufs qui s'imaginent être subversifs là où ils ne font qu'apporter leur écot à un marché de dupes, le joug de la censure ne s'est desserré, semble-t-il, que pour céder la place à la loi du marché, dont les tenailles garantissent, bien plus sûrement que la morale n'a su le faire, le maintien d'un certain ordre social, celui d'un sexe normé et formaté. Car le porno n'a de cesse de nous montrer comment (on doit) faire l'amour et s'acharne à nous dire que le sexe n'est que déballage, tripotage de chair plus ou moins fraîche, mais n'est surtout pas affaire de désir, encore moins de liberté. Prenez n'importe quel film X, au hasard, Niqueurs-nés de Fred Coppula, diffusé à la fin de cette soirée. On est dans la mécanique combinatoire des corps interchangeables, où les notions de subjectivité, de goût, de choix, n'ont pas cours. La virilité y est fantasmée, la féminité instrumentalisée, et la métonymie à l'oeuvre - les acteurs se réduisent à leur queue, les actrices à des trous. S'astiquant la nouille avec une touchante énergie, les hommes ont toujours envie et les filles n'offrent jamais de résistance. Le désir ne pose pas de problème, il n'existe plus. La liberté non plus. On pourrait, comme Houellebecq, s'en réjouir, mais il est difficile de ne pas y voir une nouvelle forme de totalitarisme.

Auteur: Dray Nathalie

Info: à propos des Hot d'or sur Ciné Cinémas, Les Inrockuptibles, 16 mai 2000

 

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bien-pensance

Ce qu’il y a de fondant, à Cordicopolis, ce sont toutes ces âmes idylliques qui s’imaginent qu’on pourrait avoir le Bien sans Mal, le tigre sans ses griffes, la langue française sans ses buissons d’épineuses incohérences, le soleil sans la pluie, des voitures sans pollution, une "bonne" télé sans ses pubs, la littérature sans son revers de crime par lequel elle s’immortalise, les loisirs de masse sans le béton, la chimie industrielle sans les pluies acides. Le beurre sans l’argent pour le payer. Midi à quatorze heures comme toujours. Autant rêver Céline sans ses Bagatelles. Un "Céline qui penserait juste", ainsi que je l’ai lu quelque part. La réconciliation des contraires. Le Paradis sans la Chute. Le Trémolo enfin reconnu, établi dans tous ses droits, et sans aucune contrepartie. Voilà l’utopie des bien-pensants, l’idéal de l’Ultra-Doux planétaire, plus de matières grasses, plus de colorants, rien que des objectifs super-light sous les déguisements de la Vertu. Déjà ces saynètes en chambre qu’on appelle "débats politiques" ne sont plus organisées qu’entre représentants de tendances parfaitement interchangeables, entre démocrates-ouverts-antiétatiques-humanistes, par exemple, et républicains-modérés-centralisateurs-humanistes. C’est un régal de les voir discuter, faire semblant de se contredire, alors que ce qu’ils veulent, comme tout le monde, c’est consolider le terrain commun, celui de la confusion générale, la seule garantie de "vérité". À la fin, comme ne le disait pas Staline, c’est toujours le Consensus qui gagne.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "L'empire du bien"

[ déni sociétal ] [ auto-persuasion ] [ naïveté ] [ société édulcorée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Que le président Macron ait choisi la ligne dure de la répression contre la ligne républicaine du maintien de l’ordre est donc avéré. Il a donc à son service la presse maastrichtienne, autrement dit les médias dominants, dont ceux du service public audiovisuel, il a mis à son service la police, l’armée, donc les forces de l’ordre, il a également essayé d’y adjoindre la machine judiciaire. Ce dont témoigne un article du Canard enchaîné (30 janvier 2019) intitulé “Les incroyables consignes du parquet sur les gilets jaunes”, qui rapporte dans le détail comment le ministère dit de la Justice a communiqué par courriel avec les magistrats du parquet de Paris sur la façon de traiter les gilets-jaunes: après une arrestation, même si elle a été effectuée par erreur, il faut tout de même maintenir l’inscription au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), y compris “lorsque les faits ne sont pas constitués”. Le courrier précise également qu’il faut ficher, même si “les faits sont ténus” et même dans le cas avéré “d’une irrégularité de procédure”! Dans ces cas-là, arrestation par erreur, infraction non motivée, irrégularité de procédure, il est conseillé de maintenir les gardes à vue et de ne les lever qu’après les manifestations du samedi afin d’éviter que les citoyens fautivement interpellés puissent exercer leur droit de grève, faut-il le rappeler, un droit garanti par la Constitution? Alinéa 7 du préambule…

Auteur: Onfray Michel

Info: https://www.les-crises.fr/la-brute-par-michel-onfray

[ conservation ] [ injustice ] [ France ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rendement financier

L'argent travaille lui aussi, comme tout le monde. Et quand il ne travaille plus, converti en biens immobiliers et revenus locatifs, il garantit l'avenir, sans quoi on nage dans l'incertitude comme les parents de Pierre. Et comme eux on sera réduit à la conjurer dans la bouffe, l'alcool, le Xanax et les crédits revolving, merci bien. On parle de Pierre comme s'il était là, c'est parfaitement désobligeant, oui. L'équilibre de Pierre, pour ne pas dire sa félicité, repose sur la prévision. Entre autres petits placements sans risque dans de jeunes entreprises du big data, ils disposent avec Reine de deux studettes dans le arrondissement louées sans risque à des locataires eux-mêmes entretenus par leurs propriétaires de parents. Ajoutés à cela, deux appartements à Saint-Jean-CapFerrat, loi Pinel, assureront des revenus locatifs en cas non pas de licenciement mais de réflexion, envie de liberté, nécessité d'émigration. La France pourrait devenir insupportable, décevante au moins, l'histoire l'a montré. Enfin, un compte est approvisionné dans le cas plus que probable où la mère de Pierre, fantasque retraitée de l'enseignement primaire, témoignerait d'une soudaine perte d'autonomie et voudrait vivre chez son fils. Pierre a évalué le coût de six ans de pension complète en maison de repos. Il a placé le total à taux fixe et depuis il respire. Ils ne partent pas en vacances tous les quatre matins, inutile. Pierre est suffisamment détendu à l'idée que sa mère ne viendra pas tacher le chesterfield.

Auteur: Pourchet Maria

Info: Les impatients, Page 50, Gallimard, 2019

[ obsession ] [ fric ] [ calcul ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hygiénisme

Nous vivons l’âge du sucre sans sucre, des guerres sans guerre, du thé sans thé, des débats où tout le monde est d’accord pour que demain soit mieux qu’hier, et des procès où il faut réveiller les morts, de vrais coupables jugés depuis longtemps, pour avoir une chance de ne pas se tromper.

Si l’époque se révèle difficile à saisir, c’est à cause de tout ce qu’elle a éliminé de réel, sans arrêter de vouloir nous faire croire à la survie de sa réalité en simili. Il ne va plus rester grand-chose, si ça continue à ce train-là. Tout est certifié hypocalorique, la vie, la mort, les supposées idées, les livres, les conflits "propres" dans le Golfe, l’art, les pseudo passions, la prétendue information, les émissions.

On décrète des "journées sans tabac". Pourquoi pas des années sans femmes ? Des femmes garanties sans cholestérol ? Des idéologies sans matières grasses ?
Avec quoi pourrions-nous assouvir le besoin de négatif, en nous, depuis que le négatif a été décrété hors-la-loi, si ce n’est avec les dangers du passé ? Nous sommes bien trop fragiles, désormais, bien trop privés d’immunités pour nous offrir d’autres ennemis qu’à titre vraiment très posthume. Voilà le revers de notre bien-être. Nous ne pouvons plus nous affronter qu’à des événements archivés, peignés de multiples commentaires, rediffusés cinq fois par an, mieux pétrifiés que les voies piétonnes de nos centres-villes tétanisés. Plus de surprises autres qu’organisées. Même nos haines solidement justifiées donnent l’impression d’avoir été trouvées dans des réserves naturelles pour faune et flore en grand péril.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "L'empire du bien"

[ dénégation ] [ penchants obscurs ] [ édulcoré ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

méthode arithmétique

Le premier algorithme à avoir valu à ses créateurs un prix Nobel - formulé à l'origine par deux mathématiciens, David Gale et Lloyd Shapley, en 1962 (Marcus du Sautoy)

(FLP) - Peux-tu m'expliquer simplement l’algorithme de David Gale et Lloyd Shapley  ?

(Reflexity-ai) -  L'algorithme de Gale-Shapley, également connu sous le nom d'algorithme des mariages stables, vise à résoudre le problème d'appariement stable entre deux groupes de taille égale, comme des hommes et des femmes. Voici une explication simplifiée :

1. Chaque personne dans les deux groupes classe tous les membres de l'autre groupe par ordre de préférence.

2. Le processus commence avec tous les membres non appariés.

3. Chaque homme non apparié fait une proposition à la femme qu'il préfère le plus et qui ne l'a pas encore rejeté.

4. Si la femme est libre, elle accepte provisoirement la proposition.

5. Si la femme est déjà engagée, elle compare le nouveau prétendant à son partenaire actuel. Elle reste avec celui qu'elle préfère et rejette l'autre.

6. Le processus se répète jusqu'à ce que tous les hommes soient appariés.L'algorithme garantit que :

- Tous les participants seront appariés.

- Les appariements sont stables, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de paire qui préférerait être ensemble plutôt qu'avec leurs partenaires actuels.

Cet algorithme a des applications bien au-delà des mariages, notamment dans l'attribution des étudiants aux universités, des médecins résidents aux hôpitaux, et dans d'autres systèmes d'appariement. 


Auteur: Internet

Info: 24 juin 2024

[ répartition ] [ outil cybernétique ] [ distribution ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

individu-société

C’est le manque de liberté individuelle qui caractérise l’opposition entre la société médiévale et la société moderne. Au cours de la période antérieure, l’individu était enchaîné à son rôle dans l’échelle sociale. Un homme avait très peu de chance de passer d’une classe sociale à une autre, de même était-il difficilement envisageable de se déplacer géographiquement, de changer de ville ou de pays. […]
Cependant, même si une personne n’était pas libre dans le sens moderne du terme, elle n’était pas non plus seule et isolée. En ayant dès sa naissance une place distincte, incontestable et immuable au sein du monde social, l’homme était enraciné dans un tout structuré, et cette vie avait un sens qui ne laissait aucune place, aucune nécessité, pour le doute. Une personne était définie par son rôle dans la société : c’était un paysan, un artisan, un chevalier, mais en aucun cas un individu qui avait par hasard telle ou telle occupation. […] Il y avait en comparaison peu de compétition. On naissait sous un certain statut économique qui garantissait un gagne-pain déterminé par la tradition, de la même façon qu’une position plus élevée dans l’échelle sociale impliquait des obligations économiques. Toutefois, dans les limites de sa sphère sociale, l’individu avait en réalité une certaine liberté de s’exprimer dans son travail et dans sa vie émotionnelle. Bien qu’il n’y eût pas d’individualisme – au sens moderne du choix sans restriction entre différentes manières de vivre (une liberté de choix qui est largement abstraite) – l’individualisme existait concrètement dans de nombreux domaines de la vie réelle.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 46-47

[ évolution historique ] [ castes sociales ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

involution

[Christopher] Lasch concevait le progrès comme le chas d'aiguille par lequel la rationalité abstraite du capitalisme est venue envahir tous les aspects de notre existence pour nous placer en état de banqueroute émotionnelle. Selon lui, l'idée de progrès se caractérise par deux composantes appartenant indissolublement à la même séquence historique engagée depuis le XVIIIe siècle.

D'un côté, il implique la levée de la condamnation morale de l'insatiabilité des désirs humains en tant que garantie de l'émancipation des liens de dépendance étroits des communautés familiales, claniques, villageoises ou de quartier, qui corsetaient ces désirs.

De l'autre, cette offensive contre toutes les formes d'autorité traditionnelle, qui encourageait, tout au moins au début, l'esprit critique et l'émancipation individuelle, s'est trouvée accompagnée de la création d'un marché universel de marchandises censé garantir le développement d'un progrès technique sans horizon temporel limité et l'accès de tous à un éventail de choix jadis réservé aux privilégiés.

Mais, par une ruse de la raison, loin d'aboutir à un raffinement sans cesse croissant des goûts et des plaisirs, les effets de ce marché universel furent au contraire un rétrécissement de l'imaginaire émancipateur et une homogénéisation des modes de vie dans une société de plus en plus soumise au règne de l'abstraction capitaliste.

En conclusion, le progrès a produit une catastrophe anthropologique en sécrétant un type de personnalité, le Narcisse, un type d'être à la mentalité servile et foncièrement dépendant du marché - nourricier- à la consommation. En somme, c'est sur la pente d'une nouvelle société hétéronome que nous a conduits le progrès.

Auteur: Beauchard Renaud

Info:

[ analyse ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

liberté

La complexité fixe des limites étroites à la raison elle-même, dans la mesure où elle exige que la taille de complexité des conclusions recherchées ne dépasse pas celle des axiomes postulés. Par là, la possibilité de trouver des axiomes évidents, sur lesquels fonder des conclusions complexes, s’amenuise et disparaît en fait. En outre, puisqu'ils n'arrivent pas à traduire en un langage symbolique, donnant prise au nombre et à la mesure, les idées et les concepts qu'ils utilisent sans une perte d'information presque totale, les philosophes ne peuvent jamais évaluer la taille de complexité et des axiomes qu'ils posent et des conclusions auxquelles ils parviennent. Ils tâtonnent dans les ténèbres, puisqu'ils ne sont pas en mesure de déterminer si la déduction qu'ils développent est valide ou non. (...)

Dans ce livre, nous avons montré où se situaient les limites de la raison. Mais est-il possible de montrer que, en dépit de ces limites, la raison reste assez puissante pour garantir aux hommes une autonomie qui lui permette de se déterminer lui-même, sans qu'intervienne la peur, suscitée par l'usage de la force sous toutes ses forme ou incitée par diverses pressions morales ? Peut-être pas, mais une chose est claire. Seul cet usage de la raison, promue au premier rang par la philosophie pendant vingt-cinq siècles en Occident, a jusqu'ici permis et permet encore de prendre conscience du caractère injustifié et injustifiable d'un certain nombre de propositions mises en avant par la religion, par la science et par les grands moyens de communication, qui en sont les relais, pour modifier le comportement de l'être humain.

Auteur: Brisson Luc

Info: Puissance et limites de la raison: Le problème des valeurs

[ mathématiques ] [ indépendance ]

 

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absoluité

Ce qu’il faut avant tout poser en principe pour bien comprendre ce dont il s’agit, c’est que ce qui est proprement infaillible, c’est la doctrine elle-même et elle seule, et non point des individus humains comme tels, quels qu’ils puissent être d’ailleurs ; et, si la doctrine est infaillible, c’est parce qu’elle est une expression de la vérité, qui, en elle-même, est absolument indépendante des individus qui la reçoivent et qui la comprennent. La garantie de la doctrine réside, en définitive, dans son caractère "non humain" ; et l’on peut d’ailleurs dire que toute vérité, de quelque ordre qu’elle soit, si on la considère au point de vue traditionnel, participe de ce caractère, car elle n’est vérité que parce qu’elle se rattache aux principes supérieurs et en dérive à titre de conséquence plus ou moins immédiate, ou d’application à un domaine déterminé. La vérité n’est point faite par l’homme, comme le voudraient les "relativistes" et les "subjectivistes" modernes, mais elle s’impose au contraire à lui, non pas cependant "du dehors" à la façon d’une contrainte "physique", mais en réalité "du dedans", parce que l’homme n’est évidemment obligé de la "reconnaître" comme vérité que si tout d’abord il la "connaît", c’est-à-dire si elle a pénétré en lui et s’il se l’est assimilée réellement. Il ne faut pas oublier, en effet, que toute connaissance vraie est essentiellement, et dans toute la mesure où elle existe réellement, une identification du connaissant et du connu : identification encore imparfaite et comme "par reflet" dans le cas d’une connaissance simplement théorique, et identification parfaite dans le cas d’une connaissance effective.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 282

[ impersonnelle ] [ transcendante ] [ intuition intellectuelle ] [ secondéité assimilante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson