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patriarcat

En fait, il n'est pas exagéré de comparer la masculinité à une noblesse. Pour en convaincre, il suffit d'observer la logique, bien connue des Kabyles, du double standard, comme disent les Anglo-Saxons, qui instaure une dissymétrie radicale dans l'évaluation des activités masculines et féminines. Outre que l'homme ne peut sans déroger s'abaisser à certaines tâches socialement désignées comme inférieures (entre autres raisons parce qu'il est exclu qu'il puisse les accomplir) les mêmes tâches peuvent être nobles et difficiles, quand elles sont réalisées par des hommes, ou insignifiantes et imperceptibles, faciles et futiles, quand elles sont accomplies par des femmes; comme le rappelle la différence qui sépare le cuisinier de la cuisinière, le couturier de la couturière, il suffit que les hommes s'emparent de tâches réputées féminines et les accomplissent hors de la sphère privée pour qu'elles se trouvent par là même ennoblies et transfigurées (...)

Auteur: Bourdieu Pierre

Info: La Domination masculine

[ professions ]

 

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deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

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portrait

Après avoir esquissé la poésie, il est nécessaire de donner ici le profil du poète. Canalis est un petit homme sec, de tournure aristocratique, brun, doué d'une figure vituline* et d'une tête un peu menue, comme celle des hommes qui ont plus de vanité que d'orgueil. Il aime le luxe, l’éclat, la grandeur. La fortune est un besoin pour lui plus que pour tout autre. Fier de sa noblesse, autant que de son talent, il a tué ses ancêtres par trop de prétentions dans le présent. Après tout, les Canalis ne sont ni les Navarreins, ni les Cadignan, ni les Grandlieu, ni les Nègrepelisse. Et cependant, la nature a bien servi ses prétentions. Il a ces yeux d'un éclat oriental qu'on demande aux poètes, une finesse assez jolie dans les manières, une voix vibrante ; mais un charlatanisme naturel détruit presque ces avantages. Il est comédien de bonne foi.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Modeste Mignon. *qui a l'aspect d'une tête de veau, *désigne une personne intellectuellement et physiquement peu expressive.

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

opinions politiques

Dostoïevski était parmi les sceptiques. Lecteur assidu des auteurs socialistes, il ne s’en montrait pas moins critique à leur égard. Tout en reconnaissant la noblesse de leurs aspirations, il les considérait comme des chimères d’hommes honnêtes. Il insistait surtout sur le peu d’importance qu’avaient ces théories pour nous autres Russes. Ce n’était pas sur les doctrines socialistes occidentales, disait-il, que pourrait se fonder l’évolution de notre société ; les sources devaient en être recherchées dans la vie et les traditions historiques séculaires de notre peuple. Le mir, l’artel, la caution solidaire formaient à ses yeux une base autrement sûre du progrès social à venir que les rêveries de Saint-Simon et de ses adeptes. La vie dans une commune d’Icarie ou dans un phalanstère lui apparaissait comme plus pénible et plus avilissante que n’importe quel bagne. Il va de soi que nos fanatiques du socialisme ne partageaient pas sa manière de voir.

Auteur: Milioukov Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 59

[ déracinement ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égoïsme

Le jour où La Rochefoucauld s'avisa de ramener et réduire aux incitations de l'amour-propre les mouvements de notre coeur, je doute s'il fit tant preuve d'une perspicacité singulière, ou plutôt s'il n'arrêta pas l'effort d'une plus indiscrète investigation. Une fois la formule trouvée, l'on s'y tint et, durant deux siècles et plus, on vécut avec cette explication. Le psychologue parut le plus averti, qui se montrait le plus sceptique et qui, devant les gestes les plus nobles, les plus exténuants, savait le mieux dénoncer le ressort secret de l'égoïsme. Grâce à quoi tout ce qu'il y a de contradictoire dans l'âme humaine lui échappe. Et je ne lui reproche pas de dénoncer "l'amour-propre" ; je lui reproche parfois de s'en tenir là ; je lui reproche de croire qu'il a tout fait quand il a dénoncé l'amour-propre. Je reproche surtout à ceux qui l'ont suivi, de s'en être tenu là.

Auteur: Gide André

Info: Journal 1889-1939, la Pléiade, nrf Gallimard 1951 <p.661>

[ littérature ]

 

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classe moyenne supérieure

La bourgeoisie est cette classe qui a chassé l'aristocratie mais a voulu tout faire comme elle. Il fallait des prestiges à ces nouveaux régnants. Et qu'avaient-ils rencontré, en fait d'objets identifiés comme désirables, sinon des formations imaginaires d'"aristocrates"? Ils aspirent logiquement à ce que l'expérience leur a fait estimer : des jouissances matérielles profuses, une vie d'intenses passions, le gouvernement des corps collectifs - les prérogatives de la noblesse. Les supports concrets d'un rang social. Vivre à hauteur de gouvernant, expérimenter de violentes passions et un destin d'exception, en un mot, "faire de grandes choses", tel est le "telos" imaginaire des bourgeois.

Essentiellement, donc : FaireLeBourgeois, c'est prétendre aux grandes choses par le pouvoir de l'imagination.

Et par lui uniquement: ni les violentes passions ni les destins d'exception n'entreront jamais dans les moyens du bourgeois (médiocre et pleutre) - restent: les grimaces, le cucul, les sentences.

Auteur: Lucbert Sandra

Info: Le ministère des contes publics

[ dénigrement ] [ ironie ] [ couards ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évolution individuelle

La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot toutes les inégalités qui frappent nos regards. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d’autres n’ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d’un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c’est l’iniquité qui gouverne le monde… Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues.

Auteur: Denis Léon

Info: Après la mort, pages 164-166

[ justification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Chez les Romains, par exemple, le mariage des gens qui ont un nom, vraiment un, celui des patriciens, des nobles [...], a un caractère hautement symbolique, qui lui est assuré par des cérémonies d’une nature spéciale [...]. Pour la plèbe existe aussi une sorte de mariage, lequel n’est fondé que sur le contrat mutuel, et constitue ce que techniquement la société romaine appelle le concubinat. Or, l’institution du concubinat est précisément celle qui, à partir d’un certain flottement de la société, se généralise, et, aux derniers temps de l’histoire romaine, on voit même le concubinat s’établir dans les hautes sphères, aux fins de maintenir indépendants les statuts sociaux des partenaires, et tout spécialement les statuts de leurs biens. Autrement dit, c’est à partir du moment où la femme s’émancipe, où elle a comme telle droit de posséder, où elle devient un individu dans la société, que la signification du mariage s’abrase.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 360-361

[ conjugalité ] [ pacte ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religions

J’accuse l’Eglise d’utiliser les hommes comme des instruments, au service de son pouvoir. Je n’en veux a aucun de ces hommes-là, pris un a un. Ils sont captifs d’un système, de l’idéologie la plus meurtrière que l’humanité ait secrétée. Quelles que soient les Eglises, elles se valent toutes : catholique, musulmane, bouddhiste… Machines à broyer.
J’accuse l’Eglise de puiser à la pelle dans ce qu’il y a de plus beau, de plus fragile en nous, et de plus dérisoire : l’idéalisme, notre besoin de noblesse, de droiture, de pureté. Ce qui fait l’homme diffèrent de l’animal.
J’accuse l’Eglise, surtout, de nous avoir privés de ce bien essentiel, indispensable à nos vies et à nos sociétés : Dieu. Pour établir par-dessus lui les murailles de sa domination.
Oui, finalement l’Eglise nous a volé Dieu, à son profit exclusif. Et qui donc, désormais nous le rendra accessible ? Où le trouverons-nous, dans sa fraîcheur et sa nouveauté ?

Auteur: Michel Benoît

Info: Prisonnier de Dieu

[ sectes ] [ pouvoir ]

 

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autodafé

Le 28 février, au lendemain de l’incendie du Reichstag, un décret fut passé pour assurer la "protection du peuple et de l’Etat", suspendant les libertés personnelles consacrées par la constitution de Weimar. Le 23 mars, les partisans de Hitler enfonçaient le clou, lui donnant les pleins pouvoirs en faisant voter la loi d’habilitation. Ensuite, ce furent les lois antijuives adoptées en avril, écartant notamment les juifs de la fonction publique et des carrières juridique et médicale. Le 10 mai, encouragés par les acclamations de quelque quarante mille citoyens, cinq mille étudiants portant la croix gammée brûlèrent plus de deux mille livres, dont les œuvres de Freud que les étudiants jetaient sur le bûcher en vociférant "contre la surestimation de la vie sexuelle, destructrice de l’âme" et "au nom de la noblesse de l’âme humaine, j’offre aux flammes les écrits d’un certain Sigmund Freud." [Ronald W. Clark, Freud : the man and the cause, 1980, p. 489]

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 660

[ psychanalyse ] [ nazisme ]

 

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