Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1827
Temps de recherche: 0.0423s

homme-machine

Les conférences Macy élaborent ainsi le projet d’une collaboration interdisciplinaire de diverses expertises, mathématiques, anthropologie, psychologie, psychanalyse non freudiennne, économie, logique…, en vue d’édifier une "science générale du fonctionnement de l’esprit". Les mathématiques et la logique sont bien entendu les références majeures de ces conférences. On y retrouve l’ancêtre auto-régulateur à boules de James Watt dans le concept principal qui nourrit leurs réflexions, et qui reste la part privilégiée de Wiener : "Feedback Mechanisms and Circular Causal Systems in Biological and Social Systems". La causalité circulaire, appréhendée dans le phénomène de feedback ou "rétroaction", est définie comme "processus dans lequel un effet intervient aussi comme agent causal sur sa propre origine, la séquence des expressions de la cause principale et des effets successifs formant une boucle dite boucle de rétroaction". Une autre formulation, par Heinz von Foerster à partir des années cinquante, est celle de "mécanismes qui produisent eux-mêmes leur unité (self-integrating mechanisms)". C’est là, pendant ces conférences Macy que se formalise et se conceptualise l’idée littéralement folle d’un auto-entrepreneuriat de l’homme par l’homme.

La 5e conférence, en 1948, qui porte le même intitulé que la 1re et la 4e : Circular Causal and Feedback Mechanisms in Biological and Social Systems, est consacrée à la structure du langageRoman Jakobson y participe. C’est la même année que McCulloch déclare que "du point de vue de l’analyse qu’on peut en faire, ‘‘il n’y a pas de différence entre le système nerveux et une machine informatique’’".

À partir de 1949, le terme "Cybernétique" est officiellement appliqué à la série des conférences, comme condensé de l’intitulé initial : Cybernetics : Circular Causal and Feedback Mechanisms in Biological and Social Systems. Comme d’habitude, le style de ces grands délirants les trahit d’avantage que toutes leurs équations. Deux participants à la 7e conférence en 1950, Pitts et Stroud, évoquent "l’immense perte d’information" entre les organes des sens et notre "computer" mental. C’est la dernière conférence à laquelle assistent Wiener et Von Neumann, qui passent la main au mathématicien Claude Shannon, père de la "théorie de l’information". Psychiatres et psychologues, spécialistes de l’hypnose et Gestalt thérapistes accompagnent depuis le début cette aventure qui ressemble à s’y méprendre à l’Académie d’exaltés dingos de Lagado décrite par Swift dans ses Voyages de Gulliver.

Voici par exemple comment Willard Rappleye, le président de la fondation Macy, résume en 1955 leurs découvertes : "Les conflits sociaux sont en réalité les symptômes de causes sous-jacentes : la psychiatrie nous enseigne la nature de ces causes. Par conséquent, les Insights et les méthodes de la psychiatrie, de la psychologie et de l’anthropologie culturelle élucident les perturbations émotionnelles du monde."

Une société qui va mal n’est donc pas une société où le riche exploite le pauvre, comme on l’imagine depuis la plus haute Antiquité jusqu’aux Gilets Jaunes. C’est une société "émotionnellement perturbée" dont la Psychiatrie est à même de résoudre tous les symptômes.

Freud y est banni d’emblée. Lors de la conférence de 1946, toujours sous l’égide du même intitulé : "Mécanismes de rétroaction et Systèmes causaux circulaires dans les Systèmes biologiques et sociaux", Norbert Wiener remet en cause le concept freudien de Libido, sous prétexte que "l’information est un concept de base plus approprié pour décrire des évènements psychologiques.".

Pourquoi ? Comment ? Bien malin qui le dira.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: https://lundi.am/La-Cybernetique-a-l-assaut-de-l-Homme?

[ historique ] [ dépolitisation ] [ révisionnisme freudien ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

réforme religieuse

Kant nous paraît un bon luthérien lorsqu'il décrit une "religion dans les limites de la simple raison" (et non de la raison critique). En faisant servir la raison au travail théologique, saint Thomas la soumet à la foi et la surnaturalise. En excluant la raison du seul domaine de la foi, Luther lui donne la liberté de régner en maîtresse dans tout le reste et, en particulier, dans tout ce qui, de la religion, ne relève pas de la foi purement subjective. C'est pourquoi l'oecuménisme ne consiste pas en un effort de rencontre entre deux religions soeurs, entre deux formes du christianisme de même "pression religieuse" (comme on parle de pression atmosphérique), mais entre deux formes du catholicisme, l'une de forte pression, l'autre de basse pression. Et la météorologie nous apprend en quel sens souffle le vent. Ainsi la balance n'est pas égale, le déséquilibre est évident, cela, quelles que soient la bonne volonté et la prudence des intervenants, en vertu de la seule nature des choses. Congédions toute prévention et tout ressentiment, et posons les termes de la rencontre oecuménique de la façon la plus neutre, la plus "indifférente".

Qu'est-ce que la religion protestante doit abandonner d'elle-même pour rencontrer le catholicisme ?

Rien. Il faudrait au contraire qu'elle s'accroisse d'une multitude d'éléments, de croyance et de pratique. Seul celui qui a plus peut abandonner ce plus pour rencontrer celui qui a moins.

On soutiendra peut-être que ce moins, en soi, vaut plus. Admettons-le, cela ne change rien à la chose. Seul le catholicisme peut devenir le protestantisme, parce que le protestantisme est, en fait, un catholicisme transformé et réduit.

Comment la communication oecuménique pourrait elle fonctionner en sens inverse ? A-t-on jamais vu un fleuve remonter sa pente ?

Mais il nous faut maintenant précisément nous interroger sur la nature du principe interne et constitutif du luthéranisme : la justification par la foi. Nous voudrions simplement rappeler que ce principe ne représente pas seulement une hérésie au regard de la théologie, mais encore de la simple philosophie. Le cinq-centième anniversaire de la naissance du Réformateur a d'ailleurs donné lieu à de curieuses manifestations, visant à le transformer en une sorte de Père de l'Église.

Certains le considèrent même comme le plus grand génie du christianisme, comme celui qui a le plus génialement "repensé" la totalité de la religion chrétienne selon sa vérité unifiante la plus authentique. La "révélation" que Luther a eue du Christ constitue, selon eux, la découverte (ou la redécouverte) de la "vraie foi chrétienne".

Les catholiques n'ont que deux choses à faire : demander pardon pour l'inqualifiable conduite d'une Église dont ils sont hélas ! les héritiers, en se débarrassant des "carcans confessionnels" ; et se mettre enfin à l'écoute de ce moine en qui retentit la Parole authentique. Ces procédés, sans effet sur un théologien compétent, sont tout-puissants sur le peuple catholique de bonne volonté, et même sur de nombreux prêtres enclins à ignorer l'importance du savoir doctrinal au nom de la charité. C'est pourquoi nous devons préciser ce qui fait le fond de la théologie luthérienne, savoir, la justification par la foi, apprécier la solidité de son fondement scripturaire*, énoncer les conséquences qui en résultent.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel *Prophète dont les paroles, mises par écrit, appartiennent au canon biblique

[ historique ] [ différences ] [ libéralisme ] [ sentimentalisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

gouvernement

Dans une perspective libérale, la liberté devient un objet très différent de la liberté classique. Tout d’abord, elle ne peut pas avoir pour fondement des enracinements politiques particuliers, puisque ceux-ci sont niés. Ceux qui font remonter le libéralisme moderne à l’idéal grec commettent donc un contre-sens majeur. La liberté moderne devient au contraire quelque chose d’essentiellement juridique, à savoir des "droits" supposés valoir indépendamment de toute appartenance, c’est-à-dire de manière universelle. D’où la thématique des "droits de l’homme", dont chacun serait titulaire sans considération pour son origine ou son lieu dans le monde social. [...]

L’universalité proclamée des droits et leur naturelle essentiellement juridique signifie que les libertés qui en découlent sont abstraites, là où les libertés classiques étaient toujours concrètes. Par exemple, on peut proclamer que tout homme a droit à la vie, ou au bonheur, ou au respect de ses croyances, sans que cela ne change absolument rien de la vie pratique des titulaires de ces droits. La proclamation des droits s’apparente à un pur acte de langage qui n’a aucune raison de s’incarner dans une réalité vivante. [...]

Le caractère abstrait de la liberté des libéraux a deux autres conséquences. Premièrement, là où les libertés classiques étaient incréées, produits historiques de la vie en communauté, les libertés universelles doivent être déclarées. [...] Ce caractère déclaratif des droits est hautement problématique du point de vue des libertés concrètes : si les libertés apparaissent d’un trait de plume via une déclaration, au nom de quoi ne disparaîtraient-elles pas également d’un autre trait de plume ? [...]

Deuxièmement, l’abstraction des droits proclamés universels, coupés de tout contexte socio-historique, peut être source d’un conflit des droits. Là où les libertés classiques étaient la propriété de corps politiques clairement définis, des droits abstraits peuvent désormais être revendiqués par n’importe quel groupe, et il n’y a absolument aucune raison pour que ces droits soient compatibles les uns avec les autres. [...] Dans d’autres cas, la proclamation d’un droit reste tellement abstraite qu’elle nécessite en permanence des interprétations particulières, fondées sur des cas concrets, de sorte que l’universalité proclamée ex ante devient impraticable ex post. [...]

L’abandon d’une conception relationnelle de la liberté pour une conception individualiste a une dernière conséquence : les droits sont proclamés comme une propriété inaliénable des individus, et sont donc sans contreparties, assortis d’aucun devoir. [...] Enfin, nul concept de bien commun permet de penser des limites à la liberté de l’individu, dès lors qu’ont été créées les conditions institutionnelles minimales qui permettent à chacun de rechercher son meilleur avantage personnel.

Cette relative absence de devoirs comme contrepartie aux droits peut laisser croire que la liberté des libéraux est beaucoup plus étendue que la liberté classique. C’est néanmoins là un leurre, ainsi que nous allons le montrer. Cette illusion moderne d’une liberté presque infinie tient précisément à la nature abstraite des libertés proclamées. Dans l’abstrait, il est aisé de proclamer une très grande liberté. Mais la pensée libérale abstraite s’accompagne d’un impensé considérable, à savoir les conditions pratiques dans lesquelles cette liberté peut être mise en œuvre. Or, plus les libertés proclamées sont larges, plus elles nécessitent pour trouver une traduction concrète un appareillage juridique, des contrôles formels, et une superstructure procédurière de surveillance.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 41 à 47

[ anciens-modernes ] [ hors sol ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

décryptage

Revenons maintenant au petit miracle dont nous parlent Dolto et Lacan.

J'ai finalement trouvé un autre témoignage de l'éclair de compréhension, cette fois chez un adulte, qui nous apporte lui aussi quelques clés pour comprendre ce qui peut bien se passer en nous au moment où nous apprenons à lire.

Il s'agit du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion. Nous sommes au XVIIIe siècle, tous les savants européens sont alors à la recherche de la clé qui permettrait non plus de continuer à déchiffrer hiéroglyphe par hiéroglyphe ce qui est gravé ou peint sur les pyramides, mais de sortir du B-A-BA hiéroglyphique pour passer à une véritable lecture.

Tous ces savants ont beaucoup avancé. A Londres, à Berlin, à Munich, à Paris, à Rome, on sait déjà beaucoup de choses sur l'écriture et la culture égyptiennes.

Mais ce milieu reste prisonnier d'une conception qui veut que les hiéroglyphes soient des images. C'est précisément cette conception du hiéroglyphe comme image qui bloque l'avancée. Certains ont émis l'hypothèse que peut-être ces images pouvaient de temps en temps être autre chose que des images, mais quoi ? (...)

Depuis son enfance, Champollion est passionné par l'Egypte ancienne.

C'est un jeune homme assez bizarre, incapable de suivre un cursus scolaire et qui a des évanouissements à répétition. (...) En étudiant un cartouche sur lequel bien des savants se sont déjà penchés, Champollion a une idée concernant le sens d'un hiéroglyphe qui se trouve au milieu du cartouche. Il s'agit d'un rond, qui signifie "ra" et tout le monde pense qu'il désigne le dieu Ra. Et puis il y a un signe qui se lit "ms", et une espèce de trident. Personne ne sait lire ce cartouche (...)

Et voilà que le jeune Champollion, tout à coup, comprend que "ra" pourrait aussi représenter le son "ra", et pas seulement le dieu du Soleil.

"Ra" est une syllabe. En appliquant le même raisonnement aux deux autres syllabes, il peut lire le nom qui est inscrit dans le cartouche : "Ramsès".

En un éclair, comme dans la description de Françoise Dolto, il a trouvé la clé que tout le monde cherchait. (...) Puis il commence à déchiffrer, comme un fou, les hiéroglyphes.

(...) il n'est pas sans importance de rappeler qu'avant même de maîtriser le sens de ce qu'il lisait là, Champollion s'était révélé capable de lire la langue égyptienne quel que soit le mode graphique sous lequel elle se présentait. (...)

Loin de moi pourtant l'idée qu'il ne faille exercer aucune contrainte.  Mais il faut s'entendre. Pour revenir à l'exemple de Champollion, pourquoi est-ce lui qui trouve, et pourquoi pas les autres ?

Certes, il a du génie et il a une passion. 

Mais il y a aussi que dès son plus jeune âge, il a appris l'hébreu, il a appris l'araméen, il a appris l'assyrien, il a appris le chaldéen, le grec, le latin... 

Il sait déchiffrer un texte dans plusieurs écritures, comme pour la pierre de Rosette, et il est un savant bibliste. Tout cela, il a bien fallu l'acquérir. 

Tout ne peut pas être mis au compte du seul génie.

Auteur: Winter Jean-Pierre

Info: Transmettre (ou pas)

[ historique ] [ décodage ] [ déclic ] [ signes figuratifs ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

stratège

Alcibiade, c’est une sorte de pré-Alexandre. Ses aventures de politique sont sans aucun doute toutes marquées du site du défi, de l’extraordinaire, du tour de force, de l’incapacité de se situer, ni de s’arrêter, nulle part – partout où il passe, renversant la situation, faisant passer la victoire d’un camp à l’autre partout où il se promène, mais partout pourchassé, exilé, et il faut bien le dire, en raison de ses méfaits.

Il semble que si Athènes a perdu la guerre du Péloponnèse, c’est pour autant qu’elle a éprouvé le besoin de rappeler Alcibiade en plein cours des hostilités pour lui faire rendre compte d’une obscure histoire, celle dite de la mutilation des Hermès […] qui comportait sûrement dans son fond un caractère de profanation, et, à proprement parler, d’injure aux dieux. […]

Après cette requête du peuple athénien, il passe ni plus ni moins à l’ennemi, à Sparte, à cette Sparte dont il n’est pas pour rien dans le fait qu’elle soit l’ennemie d’Athènes, puisqu’il a préalablement tout fait pour que les négociations de concorde échouent.

Voilà qu’il passe donc à Sparte, et tout de suite, il ne trouve rien de mieux, de plus digne de sa mémoire, que de faire un enfant à la reine, au vu et au su de tous. Il se trouve que l’on sait fort bien que le roi Agis ne couche pas depuis dix mois avec sa femme, pour des raisons que je vous épargne. La reine a donc un enfant de lui. Ce n’est pas par plaisir que j’ai fait ça, dit-il à Oreste, c’est parce qu’il m’a semblé digne de moi d’assurer un trône à ma descendance, et d’honorer par là le trône de Sparte de quelqu’un de ma race.

[…] Alcibiade, après avoir apporté ce présent et quelques idées ingénieuses à la conduite des hostilités, va porter ses quartiers ailleurs, et ne manque pas de le faire dans le troisième camp, celui des Perses. Il se rend auprès de celui qui représente le pouvoir du roi de Perse en Asie Mineure, à savoir Tissapherne, qui, nous dit Plutarque, n’aime guère les Grecs, les déteste à proprement parler, mais par Alcibiade il est séduit.

C’est à partir de là qu’Alcibiade va s’employer à redresser la fortune d’Athènes. Il le fait à travers des conditions dont l’histoire est également fort surprenante, puisqu’il semble que ce soit au milieu d’un réseau d’agents doubles et d’une trahison permanente. Tout ce qu’il donne comme avertissements aux Athéniens est immédiatement, à travers un circuit, rapporté à Sparte, et aux Perses eux-mêmes, qui le font savoir à celui de la flotte athénienne qui a passé le renseignement, de sorte qu’Alcibiade se trouve à son tour être informé que l’on sait parfaitement en haut lieu qu’il a trahi.

Enfin, ces personnages se débrouillent chacun comme ils peuvent. Ce qui est certain, c’est qu’au milieu de tout cela, Alcibiade redresse la fortune d’Athènes. Et en conséquence, sans que nous puissions être absolument sûrs des détails, qui varient selon la façon dont les historiens antiques le rapportent, il ne faut pas s’étonner si Alcibiade revient à Athènes avec les marques d’un triomphe hors de tous les usages qui, malgré la joie du peuple athénien, sera le commencement d’un retour de l’opinion.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 32-33

[ Grèce antique ] [ aventures ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

narratif covidiste

Le 11 janvier 2020, un laboratoire de Shanghai publie le génome du nouveau coronavirus. Laboratoire aussitôt fermé par le gouvernement chinois pour "rectification", avant réouverture le lendemain. Mystère. Le 3 février, Shi Zhengli et une trentaine de collègues publient dans Nature le papier fondateur du récit officiel : le SARS-CoV-2 présente une forte similitude (96,2%) avec un virus porté par les chauves-souris du Yunnan, nommé RaTG13. La chaîne de contamination se dessine, depuis les chauves-souris et sans doute via un animal intermédiaire facilitant l’adaptation du virus aux hommes – animal vendu sur le marché de Wuhan. Un pangolin, tiens, ça lui apprendra. Même s’il ne s’en vend pas à Wuhan, sait-on ce que trafiquent les braconniers.

Pour l’heure, cet intermédiaire n’a toujours pas été identifié, et le pangolin ne semble plus si coupable. Le gouvernement chinois a reconnu en mai 2020 que nul cas de Covid-19 n’avait été détecté parmi les animaux vendus sur le marché de Wuhan. On sait en outre que des malades ont contracté le virus sans avoir fréquenté ce marché, bien avant l’alerte officielle. [...]

RaTG13 est donc ce virus de chauve-souris tellement adapté aux hommes. Voyez comme le hasard fait bien les choses. Shi avait isolé cette souche parmi d’autres, dès 2013, dans les échantillons du Yunnan, mais complètement débordée, elle avait oublié de publier son génome. Sans doute désoeuvrée en ce mois de janvier 2020, elle le retrouve dans son tiroir et bingo ! c’est le bon. [...]

Bidon ? C’est ainsi que parlent les scientifiques en dehors des prestigieuses revues.

Traduction : de plus en plus de chercheurs doutent de l’existence de ce RaTG13, tombé à pic pour expliquer l’épidémie. [...]

Les auteurs pointent des énormités. Shi Zhengli n’a mentionné e RaTG13 dans aucun de ses papiers sur les liens entre coronavirus et chauve-souris depuis 2013, alors que cette souche semble particulièrement risquée pour l’homme. "Bizarre", disent-ils. La chercheuse chinoise n’a jamais communiqué les informations usuelles concernant l’identification et l’isolement du RaTG13 [...]. Nul échantillon du virus n’est disponible, et nulle étude n’a été réalisée sur des cellules humaines ou des modèles animaux. Bref, on ne connaît rien de ce RaTG13 à part ce que Shi Zhengli veut bien en dire : un génome écrit dans une base de données. On vous fait grâce des biais de méthodes, des données manquantes, des incohérences dans les dates des expériences. De toute façon, on n’y connaît rien, et vous non plus. [...]

Pour un autre scientifique américain, aussi anonyme que notre comité scientifique – et qui pointe les mêmes incohérences biologiques, créer de toutes pèces le séquençage du génome de RaTG13 serait facile, surtout s’il est similaire à 96% à celui de notre Covid-19. Ce mauvais esprit conclut que ce "fake virus" existe dans Nature, mais non dans la nature.

Pour finir, le feuilleton se corse au printemps 2021 avec la publication de plusieurs thèses réalisées à Wuhan depuis 2014. Publication due à un enquêteur anonyme, The Seeker, peut-être en lien avec un ou des lanceurs d’alerte chinois. De ces thèses, en chinois et en code génétique, donc indéchiffrables pour nous, il ressort que les chercheurs de Wuhan ont dissimulé nombre d’informations, concernant notamment d’autres coronavirus étudiés dans leur labo depuis des années, capables de déclencher une épidémie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, pages 146 à 149

[ falsification ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mesure du temps

Souvent, on se contentait encore de l’évaluer à la paysanne, le jour à l’estime, d’après le soleil ; la nuit, ou plutôt à la fin de la nuit, en écoutant le chant du coq. [...]

Au total, les habitudes d’une société de paysans, qui acceptent de ne savoir jamais l’heure exacte, sinon quand la cloche sonne (à la supposer bien réglée) et qui pour le reste s’en rapportent aux plantes, aux bêtes, au vol de tel oiseau ou au chant de tel autre. "Environ soleil levant", ou bien "environ soleil couché" : notations les plus fréquentes de Gilles de Gouberville, gentilhomme normand, dans son Journal. Quelquefois, il se réfère assez curieusement aux habitudes d’un oiseau qu’il nomme le vitecoq et qui devait être une espèce de bécasse : "il était vol de vittecocz, dira-t-il, quand j’arrivai céans" (28 novembre 1554), ou encore il notera que le 5 janvier 1557-58 après vêpres les compagnons de la paroisse se mirent à "chouler" contre les hommes mariés ; ils y furent "jusques à vol de vittecoqs". Et cependant Gouberville a une horloge, grande rareté, qu’il envoie "racoutrer" en janvier 1563 chez un armurier de Digoville. Et il note les heures avec complaisance – mais toujours en les faisant précéder d’un modeste et prudent "viron" : ils revinrent "viron une heure avant le jour" ou bien : "vismes faire des verres, viron demi-heure" - ce qui est d’une précision tout à fait anormale.

Ainsi, partout : fantaisie, imprécision, inexactitude. Le fait d’hommes qui ne savent même pas leur âge exactement : on ne compte pas les personnages historiques de ce temps qui nous laissent le choix entre trois ou quatre dates de naissance, parfois éloignées de plusieurs années. Quand naquit Erasme ? Il ne le savait pas, mais seulement que l’événement s’était produit la veille de la Saint-Simon et Saint-Jude. – Quelle année naquit Lefèvre d’Etaples ? On essaie de le déduire d’indications fort vagues. Quelle année, Rabelais ? Il l’ignorait. Quelle année, Luther ? on hésite. [...] le mois, on le connaît généralement. La famille, les parents se souviennent : le petit est venu au monde au temps des foins, des blés, ou des vendanges ; il y avait de la neige, ou bien c’était le mois de l’épi, "quand les blés commencent à jeter, ... que déjà le tuyau commence à s’élever" ; précisions géorgiques, elles sont de Jean Calvin. Alors la tradition familiale se fixe ; François est né le 27 novembre et Jeanne le 12 janvier : faisait-il froid quand on le porta sur les fonts ! [...] Pour avoir des actes de naissance en règle, il faut s’adresser aux grands de ce monde – ou aux fils de médecins et de savantes gens, à ceux dont on tire l’horoscope et qui dès lors naissent entourés d’étonnantes précisions : ne savent-ils pas (ou plutôt leurs astrologues ne précisent-ils pas à leur intention) l’année, le jour, l’heure, et la minute non seulement de leur naissance, mais de leur conception ? C’est Brantôme, familier de Marguerite de Navarre par sa mère et sa grand-mère, qui nous en avertit : la princesse naquit "sous le 10e degré d’Aquarius, que Saturne se séparait de Vénus par quaterne aspect, le 10 d’avril 1492 à 10 heures du soir au château d’Angoulême – et fut conçue l’an 1491, à 10 heures avant midi et 17 minutes, le 11 de juillet." Voilà qui est précis !

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 365-368

[ renaissance ] [ historique ] [ approximations ] [ chronologique ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

La scène : un poulet est au bord d'une route ; il la traverse. Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route❓

René DESCARTES : Pour aller de l'autre côté.

PLATON : Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.

ARISTOTE : C'est la nature du poulet que de traverser les routes.

KARL MARX : C'était historiquement et socialement inévitable.

HIPPOCRATE : c’est en raison d'un excès de sécrétion de son pancréas.

MARTIN LUTHER KING JR. : J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.

MOISE : Et Dieu descendit du paradis et Il dit au poulet : " Tu dois traverser la route". Et le poulet traversa la route et Dieu vit que cela était bon.

TRUMP : Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet n'a JAMAIS traversé la route.

SIGMUND FREUD : Le fait que vous vous préoccupiez du fait que le poulet ait traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.

BILL GATES : Nous venons justement de mettre au point le nouveau Poulet Office 2020", qui ne se contentera pas seulement de faire traverser les routes à vos poulets, mais couvera aussi leurs oeufs, les classera par taille, etc...

GALILEE : Et pourtant, il traverse.

ERIC CANTONA : Le poulet, il est libre le poulet. Les routes, quand il veut, il les traverse.

L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE : La raison pour laquelle le poulet traverse est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant la modique somme de 1000 € par séance, une analyse psychologique vous permettra de la découvrir.

EINSTEIN : Le fait que ce soit le poulet qui traverse la route ou que ce soit la route qui se meuve sous le poulet dépend uniquement du référentiel dans lequel vous vous placez.

ZEN : Le poulet peut traverser la route, seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.

NELSON MONTFORT : J'ai à côté de moi l'extraordinaire poulet qui a réussi le formidable exploit de traverser cette superbe route: " Why did you cross the road ? " " Cot cot !" eh bien il dit qu'il est extrêmement fier d'avoir réussi ce challenge, ce défi, cet exploit. C'était une traversée très dure, mais il s'est accroché, et..."

RICHARD VIRENQUE : C'était pas un lapin ?

JEAN-CLAUDE VANDAMME : Le poulet la road il la traverse parce qu'il sait qu'il la traverse, tu vois la route c'est sa vie et sa mort, la route c'est Dieu c'est tout le potentiel de sa vie, et moi Jean Claude Super Star quand le truck arrive sur moi, je pense à la poule et à Dieu et je fusionne avec tout le potentiel de la life de la road ! Et ça c'est beau !

FOREST GUMP : Cours poulet cours !!!

STALINE : le poulet devra être fusillé sur le champ, ainsi que tous les témoins de la scène et 10 autres personnes prises au hasard, pour n'avoir pas empêché cet acte subversif"

EMMANUEL MACRON : "C’est parce que le poulet a trouvé du travail". 

 

Auteur: Internet

Info: Transmis par un aimable correspondant en 2020

[ relativités ] [ formacja humaine ] [ points de vue ] [ facettes ] [ déclinaisons ] [ justifications ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

vingt-et-unième siècle

Le XXIe siècle invente une nouvelle territorialité : le camp de réfugiés,
Qui peut croire que les flux migratoires vont se réduire dans les prochaines décennies ? Et nous, que ferions-nous si nous résidions dans un espace social et économique sans issue, dévoyé par la violence, comme en Syrie, en Irak, en Érythrée, en Libye, en Palestine, en Afghanistan, au Soudan, en République Centrafricaine, en Somalie, en République Démocratique du Congo, au Pakistan, au Nigeria, au Yemen, en Colombie... ?
Pour répondre à ce défi, le XXIe siècle est en train d'inventer une nouvelle territorialité : le camp de réfugiés. Les camps "officiels", répartis à travers le monde, sont mis en place, financés et gérés par le HCR (Haut commissariat pour les réfugiés), émanation des Nations-Unies siégeant à Genève. 17 millions d'hommes, de femmes et d'enfants y sont nourris, "logés" et souvent enfermés, comme dans beaucoup de pays où les autorités locales interdisent aux populations "accueillies" d'en sortir. Ces camps, dont certains abritent jusqu'à 400.000 personnes, n'apparaissent sur aucune carte, bien qu'ils soient parfois pérennisés par nécessité durant des décennies. On y constate aussi la disparition d'autres droits fondamentaux, comme celui de travailler pour sa subsistance.
La journaliste Anne Poiret, dans son documentaire sur le sujet, établit à 17 années la durée moyenne de résidence dans un camp. On a le temps d'y naître et d'y grandir, ou d'y vieillir et d'y mourir, sans droit, sans liberté, sans "chez-soi".
Mais l'innovation n'y est pas en reste : on teste des formes d'auto-organisation entre les réfugiés, la distribution des aides alimentaires en argent et non en nature, l'installation de campements "verts" (éoliennes, panneaux solaires, financés par des ONG dédiées), et même l'accès à son compte en banque par un distributeur de billets mobile à reconnaissance digitale et rétinienne (il va de soi que tout le monde est fiché). C'est un mode de vie en développement, et comme toute courbe qui monte, il est porteur d'opportunités, sujet à ce "progrès" qui fait tellement défaut dans les pays riches. Les camps de réfugiés font objectivement partie de l'avenir.
Notons que la notion de camp de réfugiés peut être appliquée sans abus de langage aux bidonvilles qui grossissent continûment les villes, impasses sociales et humanitaires qui aspirent les "migrants" de tous ordres, les expropriés des campagnes, les sans-terre, sans-eau, sans-récoltes ou sans-emploi, ceux qui décident que l'insécurité de l'inconnu est au moins porteuse d'une possibilité de numéro gagnant, même à un cent contre un. C'est à ce niveau qu'ils mettent en jeu leur existence. Les migrants sont des "espérants".
Les Occidentaux et les riches des centre-villes leur brandissent des statistiques : scientifiquement, votre espoir est fou, votre espoir est vain. Ne venez pas. Les migrants sourient d'un air gêné, comme tous les humains qui ont une faveur à obtenir. Ils préfèrent un asservissement qu'ils croient provisoire à l'enfermement par le dénuement ou la violence dans leur communauté d'origine. C'est un raisonnement qui ne vaut pas de l'autre côté de la grille : le rapprochement physique des riches et des pauvres est malsain, souvent dangereux. "Incertain", comme dirait la bourse. La présence de ces foules compactes et déracinées dans des contrées plus pacifiées fait tache. L'abordage désordonné des pauvres dans les quartiers riches n'est pas convenable.
Ça, tous les Européens le disent, maintenant, de "gauche" comme de droite : Ça fait des Brexit, après.
Vous savez, le Brexit : cet "événement historique" dont on a tant parlé.

Auteur: Gaufrès Stéphane

Info:

[ guerre ] [ surpopulation ] [ nord-sud ]

 

Commentaires: 0

étiquetage

Le référencement, c'est à dire le fait de créditer l'auteur d'une phrase/idée, présente, si on se met dans l'optique FLP, plus d'inconvénients que d'avantages. Déjà parce nous sommes dans un monde sémantique à fond anthropocentrique - voire androcentrique - dont il va falloir rapidement se distancier puisque ces deux instanciations fondatrices ont suffisamment montré leurs limites au vu de la situation globale des humains en 2022.

En réalité une quête de pureté onomasiologique devrait pouvoir s'en abstraire, si on veut bien réaliser qu'une immense partie des référencements furent motivés et articulés sur des bases douteuses, dues probablement - si on veut être optimiste - à une espèce humaine extrêmement jeune en terme de développement, espèce principalement soumise à son avidité et à des pulsions primitives, défauts trop souvent concentrés et démultipliés par des dirigeants désireux de maintenir/consolider leurs pouvoirs. Grand manque de conscience et de sagesse donc. 

Pour argumenter un peu plus en détails en ce sens on citera, entre autres, les diverses "vérités des vainqueurs", "damnatio memoriae"... et autres inerties de "savoirs établis" bien en peine de reconnaitre la fugacité de leurs vérités... Sans parler des arguments d'autorité qui vous assèneront que tel extrait de Shakespeare ou Einstein est plus vrai/pertinent que la parole d'un individu lambda ayant vraiment expérimenté une situation. 

Pour faire très court, on dira que pouvoir et linguistique forment dès le départ un curieux ménage puisque les mots furent et sont encore bel et bien orientés et décidés "d'en haut" via les règlements nationaux, dogmes politico/religieux, etc. 

Imprégnation sémantique devenue plus géopolitique actuellement à voir combien les médias, loisirs, systèmes comptables, universités et hautes écoles... sont noyautés par la pensée US post ww2.

Bien sûr la culture d'en-bas, celle de la masse, réseaux sociaux et des démographies... génère d'autres biais, pensons aux deux "biens" que sont l'Etat Providence et la culture de l'émotion, avec tous les excès qu'ils portent en  eux.

FLP penche cependant vers cette seconde catégorie... n'est que par envie de compensation historique. Pour notre système le sens des mots et des phrases devraient donc plutôt être discutés, mis en question et continuellement définis... "par tous", surtout via la fonction "chaines" qu'on pourra éventuellement apparenter à une forme de lemmatisation dans l'avenir.

Et puis il y a l'accélération des choses, l'informatique y aura bien aidé... Mais aussi les bienfaits des inerties, paliers historiques, stases dans l'évolution... Les bénéfices de ces arrêts... de la prise du temps de réflexion, du temps long... de la pondérations des équilibres. Timing des actions synchronisées... Diachronies discontinues... Uchronies créatrices.... Toutes idées au regard desquelles le langage apparait comme bien dérisoire. Mais stop.

Il faudrait donc avoir bien des trucs en tête lorsqu'on s'amuse à insérer un extrait sur FLP.... Se situer quelque part en-deça de soi-même dans l'idéal... et ne s'appuyer que sur le SENS de "l'agencement des mots". En faisant aussi bien gaffe à être le plus précis et pointilleux pour ce qui concerne le paramétrage des auteurs et des infos concernant le texte inséré. 

Alors, la classification enchevêtrée du système FLP et la souple puissance de son moteur de recherche, alliées aux outils étymologiques et lexicologiques d'Internet, ainsi qu'aux interventions des participants et de la modération, devraient permettre d'ordonner, contextualiser, intriquer, verticaliser... telle pensée ou extrait... le moins mal possible... Et faire avancer ce grand jeu pré-mémétique de la pensée humaine.

Auteur: Mg

Info: 15 juin 2022

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ indexation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel