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bonification

[...] le surmoi desserre en général son étau à mesure que l’individu vieillit, selon une règle qui souffre, bien entendu, des exceptions. Les dispositions d’esprit à l’égard du père sont modifiées par la réalisation partielle des objectifs caressés lors de l’enfance. [...] La pression du ça et la tyrannie du surmoi cèdent la place à des attitudes moins extrémistes. La technique de la non-violence a fini par s’imposer dans le domaine de la vie affective.

Ce processus de l’assimilation progressive au père et de l’assouplissement du surmoi est parfois repérable dans l’analyse des cas de névrose. Un grand nombre de névrosés connaissent, à mesure qu’ils avancent en âge, quelque chose qui ressemble à une paix tardive, à une tranquillité dans laquelle tous les conflits et les crises perdent de leur intensité affective. Cette paix n’est pas la conséquence d’une victoire sur les motions pulsionnelles si longuement combattues mais bien le résultat d’une usure psychique. Elle représente un refuge plutôt qu’un foyer pour les sans-patrie de la vie affective. Pourtant il ne faut pas oublier que la cause essentielle de cette acceptation de soi-même et de cette résignation, qui le plus souvent interviennent après que l’alliance du surmoi et des motions implacables issues du ça a amené le moi au bord du désastre, c’est l’affaiblissement progressif des composantes morales du moi qui le vouaient à l’auto-destruction.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, pages 394-395

[ adoucissement ] [ tranquillisation ] [ paradoxal ] [ renoncement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

... un chien, c'est déjà pas finaud mais l'otarie c'est pire... Pardon, mon pote, mais mets-toi deux secondes dans la peau de Darwin. Tu essaies de faire un truc un peu carré. Tu ranges tout bien : Les poissons avec les poissons. Les mammifères avec les mammifères. Les oiseaux avec les oiseaux. T'es claqué et tu bâcles un peu la fin, en faisant un gros tas avec le reste... Les insectes et tous les trucs merdiques. Et puis, quand t'as vraiment fini, juste avant de boire une bière bien méritée, tu te retrouves avec l'otarie sur les bras. Et juste là, tu fonds en larmes devant ce machin mi-thon mi-cochon, impossible à garer... L'otarie, t'avoueras que c'est quand même un peu la honte. C'est les fonds de tiroir de la création, cette bestiole. C'est ni fait ni à faire.
– Oui, mais c'est gentil.
– Gentille, une otarie ? Gentille, mon cul ! Dans l'imaginaire gnangnan, c'est une chouette bestiole, avec une trogne craquante qui joue à la baballe ! Mais, mon vieux, ça pèse trois cents kilos, cette merde ! Et ça a des dents comme des sécateurs ! "Gentil" ? Mais de quoi tu parles ? Ça passe son temps à trucider les bébés manchots pour le fun, à déchiqueter des familles entières de maquereaux... Si tu veux le fond de ma pensée, une otarie, c'est un serial killer déguisé en peluche.

Auteur: Le Guilcher Arnaud

Info: Pile entre deux

[ animal ]

 

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exaltation

Dans "passion" nous ne sentons plus "ce qui souffre" mais "ce qui est passionnant". Et pourtant, la passion d'amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n'ont guère changé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit l'amour-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l'adultère. Et j'entends bien que les amants invoqueront tous les cas d'exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie.
Vivons-nous dans une telle illusion, dans une telle "mystification" que nous ayons vraiment oublié ce malheur ? Ou faut-il croire qu'en secret nous préférons ce qui nous blesse et nous exalte à ce qui semblerait combler notre idéal de vie harmonieuse ?
Serrons de plus près cette contradiction, par un effort qui doit paraître déplaisant, puisqu'il tend à détruire une illusion. Affirmer que l'amour-passion signifie, de fait, l'adultère, c'est insister sur la réalité que notre culte de l'amour masque et transfigure à la fois ; c'est mettre au jour ce que ce culte dissimule, refoule, et refuse de nommer pour nous permettre un abandon ardent à ce que nous n'osons pas revendiquer. La résistance même qu'éprouvera le lecteur à reconnaître que passion et adultère se confondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n'est-ce pas une première preuve de ce fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant que tels ?

Auteur: Rougemont Denis de

Info: L'amour et l'Occident

[ autodestruction ] [ transgression ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

banlieue

Tooner Flats, c'est l'endroit où les membres des gangs dépensent leurs dernières pièces de monnaie pour une bouteille de mauvais vin Thunderbird, l'endroit où les gamins vont en moyenne huit ans à l'école. Tout le monde là-bas touche des allocs.
Tu apprends la vie au contact du type le plus balèze du quartier. Tu fumes ton premier joint dans une ruelle à dix ans ; tu t'envoies ta première dose de carga avant d'avoir couché et tu apprends à laisser ta marque sur un mur avant de savoir écrire. Tes potes savent que tu es un vato loco, un cinglé, et ils t'appellent "ese", "vato" ou mec. Et quand tu as montré que t'assurais, que tu n'es pas du genre à avouer quoi que ce soit même si ça veut dire que tu vas te faire cogner par un autre gang ou bien par les flics, alors tu as le droit de laisser ta marque, tes initiales, ton signe, ton badge, ta placa sur son terrain, accompagnée du nom ou des initiales de ton gang : White Fence, Quatro Flats, Barrio Nuevo, The Jockers, The Bachelors ou ce que tu veux. Tu l'écris gros, bien chiadé en faisant des volutes, avec l'écriture chola. Tu fais des graffitis sur tous les magasins, tous les garages, tous les endroits que tu contrôles et ceux dont tu revendiques la propriété. C'est comme la pisse d'un chien sur un poteau. Et sous ta placa, tu écris toujours C/S, "Con Safos", ce qui veut dire : "Va te faire mettre si ça te plaît pas, ese !

Auteur: Zeta Acosta Oscar

Info: La révolte des cafards

[ zone ]

 

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philosophie

Je l’ai fait précéder de la question de savoir si le penseur gnostique voulait vraiment être Dieu ou si l’assurance de sa volonté n’était pas elle aussi une duperie. Le "Chant nocturne" [de Nietzsche] semble admettre la duperie – le penseur ne veut pas être Dieu, il lui faut l’être pour des raisons rebelles à tout examen. Face à cette seconde assurance, dépassant la première, surgit la question : devons-nous l’accepter ? Devons-nous considérer comme achevé le jeu des duperies ? Je ne le crois pas. Poursuivons le jeu et demandons-nous si le "Chant nocturne" ne serait pas lui aussi un masque. Gardons en mémoire que Nietzsche avoue connaître son exclusion et en souffrir ; retournons son aveu contre lui et posons la question suivante : celui qui perçoit sa situation comme un désordre irrémédiable de l’âme doit-il vraiment faire de nécessité vertu en érigeant cette condition en une image rectrice humaine ? Ses manques justifient-ils qu’il se livre à des danses dionysiaques en portant des masques ? Demandons-nous, avec la brutalité à laquelle l’époque nous contraint, si nous ne voulons pas en être les victimes, s’il n’eût pas plutôt eu l’obligation de se taire ? Et si sa plainte était plus qu’un masque, si elle était sincère, s’il souffrait de son état, ne se tairait-il pas ? Or Nietzsche ne se tait pas du tout ; et son éloquence est la preuve contraignante que sa plainte se situait seulement dans le domaine de sa compréhension empathique mais que, se dressant contre Dieu, il ne la laissait pas toucher au cœur de son existence, la preuve qu’elle n’était pas sincère, qu’elle était un masque. 

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 45-46

[ pose de circonstance ] [ romantisme ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maniaque

<SBR> Victoire!
<Shion-ht> ?
<SBR> J'ai remporté seul un dur combat contre une multinationale, tu devrais être fière de moi!
<Shion-ht> je sais pas pourquoi mais venant de toi, je sens déjà la connerie arriver...
<SBR> Roooh, tout de suite. Bon, j'explique. Y'a quelques temps, j'ai vu une émission sur des gens qui abusaient du service consommateur pour se faire rembourser leurs achats (même s'ils n'avaient trouvé aucun défaut au produit)
<SBR> Un jour, aux toilettes, j'arrivais à la fin du rouleau et là, c'est le drame, il ne restait plus que 3feuilles, hors j'utilise SYSTÉMATIQUEMENT un nombre PAIR de morceaux et sur le paquet, il est écrit "400feuilles".
<SBR> J'ai donc déroulé entièrement chaque rouleau restant et j'ai compté les feuilles une par une et sur les 4rouleaux restant, 2 possédaient un nombre de feuilles inférieur à 400!
<SBR> Je dois avouer que je me suis senti outré, comment une société aussi renommée pouvait oser me voler de la sorte?! J'ai donc écrit une lettre au service consommateur à laquelle j'ai joint les 2 outrageux rouleaux en les somment de recompter le nombre de feuilles.
<SBR> Ce matin, j'ai reçu un colis contenant un paquet de 24rouleaux ainsi qu'une lettre d'excuses de leur part! "Malgré tous les efforts que nous fournissons pour respecter nos engagements, il peut exceptionnellement arriver qu'un défaut se glisse dans l'un de nos produits, nous tenons sincèrement à nous en excuser blablabla"
<SBR> Tu ne peux point imaginer la fierté qui m'a envahi lors de la réception du colis :D
<SBR> Je vais encadrer la lettre et la mettre dans ma vitrine à trophées

Auteur: Internet

Info:

[ économie ] [ dialogue-web ]

 

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femmes-hommes

Ce monstrueux hasard à la base : l’homme qui est forcé de prendre une compagne pour la vie, alors qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit celle-là plutôt qu’une autre, puisque des millions d’autres sont aussi dignes d’être aimées. L’homme qui est forcé par la nature de répéter à dix femmes les mêmes mots d’amour, y compris à celle qui lui est destinée, faux s’il le lui cache, cruel s’il le lui avoue. L’homme qui est forcé par la nature de tromper sa femme, avec tout ce qui s’ensuit de mensonges et de bassesse, malfaisant s’il laisse aller la nature, malheureux s’il la combat. La jeune fille qui devient enfant dans les larmes, et mère dans les gémissements. L’enfant, fait naturel, qui enlaidit et déforme la femme. L’acte soi-disant naturel par excellence, et qui ne peut être fait qu’à certaines époques, dans certaines conditions, avec certaines précautions. La terreur de l’enfant, ou la terreur de la maladie, comme un spectre au-dessus de chaque alcôve. L’acte soi-disant naturel par excellence entouré de toute une pharmacie qui le salit, l’empoisonne et le ridiculise. En vérité, quel homme, à condition qu’il réfléchisse un peu, ne se dira pas, lorsqu’il s’approche d’une femme, qu’il met le doigt dans un engrenage de malheurs, ou tout au moins un engrenage de risques, et qu’il provoque le destin ? Et cependant il le désire, la femme le désire, la société le désire, et la nature, si elle était capable de désirer quelque chose, le désirerait aussi, et tout cela est l’amour, qui est le fil de flammes qui retient le vivant à la terre, et suffirait à justifier la création.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les jeunes filles (I/IV) : Les Jeunes filles

[ reproduction moteur ] [ hommes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

électoralisme

Un auteur de peu postérieur à Périclès (Aristote, l'auteur de la Constitution d'Athènes), et qui dépréciait le modèle Athénien, observe malicieusement qu'Athènes est au premier rang de toute la Grèce pour le nombre de festivités et de jours de fête. Et les fêtes signifient des animaux sacrifiés aux dieux, c'est-à-dire de la viande gratuite pour le peuple. Dans une société archaïque (et notoirement pauvre) cela aussi est une ressource politique essentielle.

En définitive, l'approbation du peuple n'était pas "achetée" mais obtenue par des moyens qui comportaient aussi une évidente utilité sociale. C'est sur ce solide consensus que Périclès a fondé sa suprématie, qu'il faisait confirmer régulièrement en se faisant élire stratège; et cela avec une continuité qui suggérait à Thucydide l'idée de princeps et à ses adversaires l'ombre terrifiante du "tyran". Tout le reste, qui apparaît à Thucydide comme ses qualités essentielles, en découle: sa parole à contre-courant; sa capacité d'affronter une baisse de popularité; "guider, plutôt que se laisser entraîner".

Au siècle suivant, Démosthène, lecteur attentif des livres de Thucydide, a voulu se poser en nouveau Périclès. Il parle à la manière de ce dernier et imite le style pédagogique de son art oratoire, mais il sait que désormais la corruption est appréciée au lieu d'être traînée devant les tribunaux; "Si l'on avoue sans détour que l'on vole, le peuple rit avec complaisance (Démosthène, Troisième philippique, 39). Le politicien corrompu, donc riche et donc puissant, suscite l'admiration et le désir de l'imiter: de faire comme lui et - sait-on jamais? - de devenir comme lui. La parole victorieuse, celle qui emporte l'adhésion de la "multitude", commençait à ne plus être indispensable.

Auteur: Canfora Luciano

Info: La nature du pouvoir, p. 65

[ grèce antique ] [ démagogie ] [ sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès symbolique

Pour comprendre les conséquences psychologiques de l’aveu, nous devons songer qu’il s’agit d’une répétition de l’acte sous sa forme la plus anodine, celle de la parole. Il permet en quelque sorte d’annuler l’acte de façon magique. Toutefois, cette tentative d’annulation rétroactive par les mots et par les gestes n’est pas suffisante si elle ne s’accompagne pas d’une forte réaction émotionnelle. Elle n’en demeure pas moins une tentative pour maîtriser le méfait au niveau de l’intellect. Ce phénomène peut sembler étrange. Peut-être s’éclairera-t-il si nous décrivons ce qui se passe si une telle répétition, au sens magique, n’a pas lieu. Comme celle-ci consiste en la prise de conscience partielle de la genèse et de la signification du crime, elle constitue la condition sine qua non du repentir et de l’expiation. Il ne peut y avoir sentiment conscient de culpabilité et tendance réelle à l’expiation que si le sujet prend pleinement conscience du fait que le crime lui a permis de satisfaire ses pulsions. Pour cela, il est indispensable qu’il se remémore son geste et le traduise en paroles, et qu’en même temps il le revive sur le plan émotionnel. S’il n’éprouve pas à nouveau la satisfaction que son méfait lui a procurée, celui-ci lui devient mystérieux, tout comme les hiéroglyphes enfouis dans la terre d’Égypte. [...]

Si l’auteur d’un méfait ne revit pas son geste et la gratification qui y était attachée, il ne peut pas prendre conscience de sa culpabilité, alors que c’est là la condition indispensable de l’expiation, faute de quoi le terme d’ "expiation" ou de "châtiment" se vide de son sens pour ne garder qu’une valeur purement légale de type formel ou mécanique.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 107

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ détachement pulsionnel ]

 

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question

Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant c'est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c'est facile, on peut tous se mettre à leur place. Même si on n'a pas vécu ça, une amnésie traumatique, la sidération, le silence des victimes, on peut tous imaginer ce que c'est, ou on croit qu'on peut imaginer.

Le bourreau, en revanche, c'est autre chose. Être dans une pièce, seul avec un enfant de sept ans, avoir une érection à l'idée de ce qu'on va lui faire. Prononcer les mots qui vont faire que cet enfant s'approche de vous, mettre son sexe en érection dans la bouche de cet enfant, faire en sorte qu'il ouvre grand la bouche. Ça, c'est vrai que c'est fascinant. C'est au-delà de la compréhension. Et le reste, quand c'est fini, se rhabiller, retourner vivre dans la famille comme si de rien n'était. Et, une fois que cette folie est arrivée, recommencer, et cela pendant des années. N'en jamais parler à personne. Croire qu'on ne va pas vous dénoncer, malgré la gradation dans les abus sexuels. Savoir qu'on ne va pas vous dénoncer. Et quand un jour on vous dénonce, avoir le cran de mentir, ou le cran de dire la vérité, d'avouer carrément. Se croire injustement puni quand on prend des années de prison. Clamer son droit au pardon. Dire que l'on est un homme, pas un monstre. Puis, après la prison, sortir et refaire sa vie.

Même moi, qui ai vu cela de très près, du plus près qu'on puisse le voir et qui me suis interrogée pendant des années sur le sujet, je ne comprends toujours pas.

Auteur: Sinno Neige

Info: Triste tigre

[ incompréhension ] [ pédophilie ] [ homme-par-femme ]

 

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