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attitude

On interrogeait un sage: "Pourquoi es-tu le maître de tous tes contemporains?"
Il répondit: "C'est parce que je n'ai jamais rencontré un homme qui, de quelque manière, ne me parut mon supérieur. Lorsqu'il était plus sage que moi, je disais: il sert Dieu mieux que je ne le fasse, sa sagesse l'atteste. Lorsqu'il l'était moins, je pensais : au jour du jugement, les comptes qu'on lui demandera seront moins rigoureux: je prémédite tous mes prêches, lui les commets par inadvertance. Etait-il plus vieux: il m'a précédé en ce monde: ses mérites sont plus nombreux que les mieux. Etait-il plus jeune, je songeais: il a sans doute moins péché que moi. Avait-il me même âge et ma sagesse: son coeur est sans doute plus pur que le mien. Car je sais quel péchés je traîne. Ainsi je les honorais tous et m'humiliais devant eux.

Auteur: Bahya Ibn Paqûda

Info: Les devoirs du coeur Desclée de Brouwer p.407 rad A. Chouraqui

[ islam ]

 

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être humain

La plupart des horreurs commises à mon époque (voilà que je tournais au philosophe) n'étaient pas l'oeuvre d'hommes mauvais déterminés à commettre des actes mauvais. C'étaient plutôt les actes d'hommes comme moi. Des hommes avec des critères moraux et esthétiques d'un ordre supérieur- quand cela les prenait. Des hommes qui savaient distinguer le bien du mal et qui agissaient pour le bien, quand ils étaient dans cet état d'esprit. Mais des hommes qui n'avaient pas d'amarres pour maintenir ces convictions et ces critères en place. Des hommes sujets aux humeurs et aux vents changeants, condamnés à se retourner complètement quand une autre humeur, contradictoire, leur tombait dessus. Ils trouveraient toujours, ces hommes lunatiques, une façon de justifier leurs actions et d'en assumer les conséquences. La terminologie qu'ils utilisaient pour justifier leurs crimes était, pour une large part, le fondement de ce que nous appelons l'Histoire.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ instable ] [ justification ]

 

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autonomination

Lorsque le linguiste Ferdinand de Saussure (1857-1913) écrit : "Est je qui dit je", par delà la définition formelle du sujet grammatical linguistique, il commet une fondamentale erreur ontologique, voire logique – si l’on veut bien admettre un postulat essentiel que je formule, selon lequel la logique n’est pas qu’un pur cadre formel hors sol. Cette erreur (onto)logique, qui voue le sujet à une insularité autoréférentielle tautologique vide de tout contenu, est le témoin d’un assèchement formaliste des structures du langage et d’un déraillement épistémologique et relationnel gravissime. Saussure cristallise ce faisant en cette seule formule l’état général de l’époque dans laquelle il s’inscrit, caractérisée par une morbidité relationnelle, spirituelle et sociale envahissante, morbidité qui trouvera sa pleine expression en 1914, au lendemain de sa mort. Sa destructivité n’a pas fini d’étendre son emprise plus d’un siècle après.

L’énoncé correct est : "Est Je qui a été institué par Tu".

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme

[ solipsisme ] [ sécularisation ] [ individualisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

jésuites

Nous appelons grâce actuelle une inspiration de Dieu par laquelle il nous fait connaître sa volonté, et par laquelle il nous excite à la vouloir accomplir. Et en quoi, lui dis-je, êtes-vous en dispute avec les Jansénistes sur ce sujet ? Cela, me répondit-il, en ce que nous voulons que Dieu donne des grâces actuelles à tous les hommes à chaque tentation, parce que nous soutenons que, si l’on n’avait pas à chaque tentation la grâce actuelle pour n’y point pécher, quelque péché que l’on commît, il ne pourrait jamais être imputé. Et les Jansénistes disent, au contraire, que les péchés commis sans grâce actuelle ne laissent pas d’être imputés. Mais ce sont des rêveurs. […] Nous soutenons donc, comme un principe indubitable, qu’une action ne peut être imputée à péché, si Dieu ne nous donne, avant que de la commettre, la connaissance du mal qui y est, et une inspiration qui nous excite à l’éviter.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Quatrième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 71-72

[ définition ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Il n'est pas vrai que la guerre soit toujours un mal. À de certaines époques de l'espèce humaine, elle est dans la nature de l'homme. Elle favorise alors le développement de ses plus belles et de ses plus grandes facultés. Elle lui ouvre un trésor de précieuses jouissances. Elle le forme à la grandeur d'âme, à l'adresse, au sang-froid, au courage, au mépris de la mort, sans lequel il ne peut jamais se répondre qu'il ne commettra pas toutes les lâchetés et bientôt tous les crimes. La guerre lui enseigne des dévouements héroïques et lui fait contracter des amitiés sublimes. Elle l'unit de liens plus étroits, d'une part, à sa patrie, et de l'autre, à ses compagnons d'armes. Elle fait succéder à de nobles entreprises de nobles loisirs. Mais tous ces avantages de la guerre tiennent à une condition indispensable, c'est qu'elle soit le résultat naturel de la situation et de l'esprit national des peuples.

Auteur: Constant Benjamin

Info: De l'esprit de conquête et de l'usurpation, 1814, GF 456 Flammarion 1986 <p.83>

[ naturelle ] [ utile ]

 

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royalisme

Dans l’état actuel de la France, un seul pouvoir peut donc échapper à cette souveraineté [de l'argent], et c’est le pouvoir qui est basé sur l’hérédité. Avant tout, l’intérêt national exige donc le rétablissement de la monarchie, et tout ce que l’on tentera de réorganisation avant d’avoir rétabli la monarchie est vain, inutile, d’avance voué à l’échec. [...]

Non, Messieurs, nous n’ignorons pas qu’il y eut des fautes commises sous la monarchie. Nous ne prétendons pas, du reste, qu’il existe un gouvernement à l’abri de fautes possibles. Mais nous prétendons qu’il existe un gouvernement, le gouvernement héréditaire d’une famille, dont les intérêts sont étroitement liés aux intérêts du pays, si étroitement liés que tout ce qui arrive de ben ou de mal au pays rejaillit en bien ou en mal sur le gouvernement, si bien que mécaniquement le gouvernement est amené à réparer toute faute qu’il peut commettre, puisqu’il est appelé à en ressentir sur lui-même les funestes effets.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, page 84

[ bienfaits ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapport

Le dossier est devenu parole d'évangile ; il ne peut que dire la vérité. Si vous avez la naïveté de porter cette vérité sur une feuille de papier, sans fioriture ni langue de bois, et si vous arrivez à un total de deux ou trois feuillets, vous commettez une lourde erreur : vous êtes mort.
Les règles sont simples : rédigez dès lors le dossier le plus épais possible. Plus il est gros, moins il y a de chances qu'on vérifie la véracité de ses données. Que l'auteur soit juge et partie n'est que le résultat de l'abdication de l'examinateur du dossier. Gonflez les choses les plus insignifiantes, maniez le jargon administratif, surfez sur les concepts porteurs. Il y a ainsi des mots clés qui doivent revenir régulièrement, presque en mode subliminal. Cela prend du temps ? Prenez-le sur votre enseignement et sur vos recherches. Et vous constaterez que rédiger un dossier relève de deux arts : l'art culinaire et l'art du spectacle.

Auteur: Engel Vincent

Info: Le Soir, La Chronique, 23 janvier 2004, p.2

[ rédaction ] [ études ]

 

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auto-évaluation

Jusqu'à présent, la science a progressé sans être guidée par une théorie rationnelle de la logique, et elle a certainement fait de bons progrès. Elle procède comme un ordinateur qui suit une méthode d'approximation arithmétique. Même si elle commet parfois des erreurs de chiffrement, celles-ci se rectifieront d'elles-mêmes si le processus est bon. Mais elle progresserait beaucoup plus rapidement si elle ne commettait pas ces erreurs ; et à mon avis, le temps est venu de doter la science d'une logique. Ma théorie me satisfait, je n'y vois aucun défaut. Selon cette théorie, l'universalité, la nécessité, l'exactitude, au sens absolu de ces mots, sont inaccessibles pour nous, et n'existent pas dans la nature. Il y a une loi idéale dont la nature se rapproche ; mais pour l'exprimer, il faudrait une série infinie de variations et de remaniements, tout comme les décimales peuvent exprimer l'irrationnel. Ce n'est que pour que la continuité ne soit pas impliquée, qu'une réponse parfaitement exacte peut être obtenue.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Lettre à G. F. Becker, 11 juin 1893. Collection Merrill, Bibliothèque du Congrès. Cité dans Nathan Reingold, Science in Nineteenth-Century America : A Documentary History (1966), 231-2.

[ impatience ] [ insondable ] [ connaissances humaines ] [ limitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie-pratique

L'erreur fondamentale que commet la doctrine des sources épistémologiques ultimes, c'est de ne pas distinguer assez clairement les problèmes d'origine des problèmes de validité. Il se peut que, dans le cas de l'historiographie, les deux types de questions se rejoignent quelquefois. Trouver l'origine de certaines sources est parfois le seul ou le principal moyen que l'on ait de tester la validité d'une assertion historique. Mais, généralement, les deux problèmes ne se recouvrent pas, et nous n'éprouvons pas la validité d'une assertion ou d'une information en en déterminant les sources ou l'origine ; nous testons celles-ci selon une méthode plus directe, l'examen critique du contenu de l'assertion - ou des faits qui en sont l'objet. Par conséquent, les questions que pose l'empiriste, "Comment le savez-vous ? Quelle est la source de votre affirmation ?", sont mal posées. Ce n'est pas qu'elles soient formulées de manière incorrecte ou trop peu rigoureuse, c'est leur principe même qui est à récuser : elles appellent en effet une réponse de nature autoritariste.

Auteur: Popper Karl

Info: Des sources de la connaissance et de l'ignorance, trad. Michèle-Irène et Marc B. de Launay, p.129, Rivages/Poche n°241, 1998, rééd.

[ philosophie ] [ quête ] [ décision ] [ arbitraire ] [ savoirs sourcés ] [ bêtise académique ]

 

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être humain

Mais s'il est vrai que les esprits humains sont eux-mêmes dans une très large mesure des créations de mèmes, alors nous ne pouvons pas maintenir la polarité de la vision envisagée plus tôt ; il ne peut s'agir de "mèmes contre nous", car des infestations antérieures de mèmes ont déjà joué un rôle majeur dans la détermination de qui ou de ce que nous sommes. L'esprit "indépendant" qui lutte pour se protéger des mèmes étrangers et dangereux est un mythe. Il existe une tension persistante entre l'impératif biologique de nos gènes d'une part, et les impératifs culturels de nos mèmes d'autre part, mais nous serions stupides de nous placer du côté de nos gènes ; ce serait commettre l'erreur la plus flagrante de la sociobiologie populaire. D'ailleurs, comme nous l'avons déjà noté, ce qui nous rend spéciaux, c'est que nous sommes les seuls parmi les espèces à pouvoir nous élever au-dessus des impératifs de nos gènes, grâce aux possibilités de levier de nos mèmes.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info: Darwin's Dangerous Idea: Evolution and the Meanings of Life

[ animal particulier ] [ langage ] [ chair-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel