Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 291
Temps de recherche: 0.0508s

microcosme

La cellule vivante est le système le plus complexe de cette dimension connu de l'humanité. Sa multitude de molécules spécialisées, beaucoup ne se trouvant nulle part ailleurs qu'à l'intérieur de la matière vivante, sont déjà extrêmement complexes. Elles exécutent une danse d'une délicatesse exquise, orchestrée via des rythmes à couper le souffle de précision. Bien plus élaborée que le plus compliqué des ballets, la danse de la vie englobe d'innombrables acteurs moléculaires en coordination synergique. Pourtant, c'est une danse sans la moindre indication d'un chorégraphe. Pas de superviseur intelligent, pas de force mystique, aucun contrôle conscient ne fait se mettre en place les molécules au bon moment, désigne les acteurs appropriés, coupe les liens, détache les partenaires, les fait avancer. La danse de la vie est spontanée, autosuffisante et auto-créatrice.

Auteur: Davies Paul

Info: The Fifth Miracle: The Search for the Origin of Life Chapter 1 (p. 29) Simon & Schuster. New York, New York, USA. 1996 Delbrück, Max

[ nanomonde ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

indicateur de bien-être

C'est bien pourquoi on imagine que le psychanalyste devrait être un homme heureux. N'est-ce pas au reste le bonheur qu'on vient lui demander, et comment pourrait-il le donner s'il ne l'avait un peu, dit le bon sens ?

Il est de fait que nous ne nous récusons pas à promettre le bonheur, en une époque où la question de sa mesure s’est compliquée : au premier chef en ceci que le bonheur, comme l’a dit Saint-Just, est devenu un facteur de la politique.

Soyons juste, le progrès humaniste d’Aristote à saint François (de Sales) n’avait pas comblé les apories du bonheur.

On perd son temps, on le sait, à rechercher la chemise d’un homme heureux, et ce qu’on appelle une ombre heureuse est à éviter pour les maux qu’elle propage.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La direction de la cure et les principes de son pouvoir

[ injonction sociétale ] [ impossible ] [ effets délétères ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mécanisme hiérarchique

Il en revient aux cages et à ces formes de mort rationalisée - la mort au service de la seule espèce maudite par sa connaissance de la mort qui l'attend ... " Je vous libérerais bien, si je savais comment. Mais on n'est pas libre ici. Tous les animaux, les plantes, les minéraux, même les autres espèces d'hommes sont chaque jour ici mis en pièces, et assemblés à nouveau, afin de sauver une élite, toujours prête à faire des théories sur la liberté - liberté qu'ils n'ont pas. Je ne peux même pas vous promettre que cela changera un jour, qu'ils sortiront de leur retraite pour oublier la mort, et perdre leur terreur compliquée de la technologie, et qu'ils cesseront d'employer les autres formes de vie impitoyablement pour tenir l'humanité à un niveau d'angoisse convenable - alors, ils seront simplement comme vous, des êtres vivants ..." 

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow

[ conservation du pouvoir ] [ enfumage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

enquête

La clé de voûte de ma profession est le décodage des individus. Il faut pouvoir déchiffrer les gens, pour identifier les menaces, pour comprendre ceux qu'on protège, pour prévoir des difficultés et les éviter. C'est devenu une habitude, un rituel, parfois même un jeu: observer, écouter des bribes de conversation et assembler ces fragments pour en tirer un profil susceptible d'être développé en permanence, en serrant la vérité d'un peu plus près avec chaque nouveau détail. Le problème, c'est qu'au cours de deux décennies j'ai appris que nous sommes des animaux perfides, très forts pour bâtir de fausses façades- souvent hautes, compliquées- en amalgamant les faits et la fiction afin de faire ressortir ce qui est acceptable, et de cacher ce qui ne l'est pas. Notre pratique du décodage consiste à analyser les façades, car en général elles révèlent ce qui se cache derrière.

Auteur: Meyer Deon

Info: A la trace

[ police ] [ camouflage ]

 

Commentaires: 0

insuffisant vocabulaire

Les émotions, d'après mon expérience, ne sont pas recouvertes par de simples mots. Je ne crois pas en la "tristesse", la "joie" ou le "regret". Peut-être la meilleure preuve de la nature patriarcale du langage est le fait qu'il simplifie les sentiments. J'aimerais avoir à ma disposition des émotions hybrides compliquées, des constructions germaniques, comme par exemple "Le bonheur qui accompagne le désastre". Ou : "La déception de coucher avec son fantasme". J'aimerais montrer comment " La conscience de la mort suscitée par des parents vieillissants" est liée à "La haine des miroirs qui commence à l'âge mûr". J'aimerais avoir un mot pour la "tristesse inspirée par les restaurants qui déclinent" ainsi que pour "l'excitation d'avoir une chambre avec un minibar". Je n'ai jamais eu les bons termes pour décrire ma vie, et maintenant que j'ai débuté mon histoire, j'en ai plus que jamais besoin.

Auteur: Eugenides Jeffrey

Info: Middlesex

[ tiercités limitées ] [ émoi ] [ néologismes ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

écriture

Des trois éléments de base nécessaire à toute fiction (intrigue, personnages et cadre spatio-temporel) c'est le cadre qui exige le plus de soin dans l'anticipation et la fantasy.

Là, bien plus qu'ailleurs, l'équilibre est très précaire entre trop d'explication et trop d'implicite, entre ennuyer le lecteur avec trop de détails et le perdre en n'en donnant pas assez.

Au début de mon parcours d’écrivain, trouver cet équilibre s'avéra pour moi très compliqué. J'ai toutefois appris à l'atteindre en m'efforçant de donner le moins d'explications possible, en faisant démarrer l'histoire sur les chapeaux de roue pour ne dévoiler le cadre que petit à petit. Un beau jour, je me suis rendu compte qu'appliquer correctement cette méthode résolvait bien des problèmes: réduire les explications à leur plus simple expression, si l'on exagère pas le procédé, devient un moyen supplémentaire d'éveiller l'intérêt du lecteur.

Auteur: Zelazny Roger

Info: Construire un roman de science-fiction - 1984

[ science-fiction ] [ recette ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

armée

Médecine militaire : Au commencement, nous faisions du zèle et des pansements compliqués selon les formules ultramodernes de nos hôpitaux. Mais bientôt la routine de l'infirmerie et le scepticisme de notre bon major - dont j'ai compris depuis la haute sagesse - nous ramenèrent à l'ipéca, au sulfate de soude et au bain de pied à la moutarde, ainsi qu'à l'ouverture des panaris en cinq secs.
- Vous allez-t-il me faire mal, m'sieur le major ?
- Mais non, mon garçon, assieds-toi là et ferme les yeux.
Crouc, un bon coup de bistouri bien appliqué et ça y était. Le soldat se tordait de douleur sur sa chaise, cependant que, pour le consoler, nous lui tenions les habituels propos : "Eh bien ! tu en verras de plus rudes, à la guerre... Tu es un homme, sacrebleu !" et autres fariboles délurées. Le panaris des autres semble toujours insignifiant.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.257>

[ douleur ]

 

Commentaires: 0

deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

Commentaires: 0

justification

On m'a demandé ce soir pourquoi je refuse d'avoir affaire avec des intellectuels après mes heures de travail. C'est sûr que je ne veux pas. 1. Je ne suis pas un intellectuel. Deux minutes de discussion avec Aldous Huxley, William Glock ou n'importe lequel de ces gars de la politique me démasquerait immédiatement. 2. Je suis trop fatigué après mon travail pour me farcir quelque chose de compliqué. 3. Personnellement, quand mon travail est fini, j'ai envie de manger, de boire, de fumer, et me détendre. 4. Je ne sais pas grand chose, mais ce que je sais que je le sais mieux que quiconque et je ne vais pas argumenter à ce sujet. Je sais ce que je pense d'un acteur ou d'une actrice, et ne suis pas intéressé à ce que quiconque d'autre en pense. Mon esprit n'est pas un lit à faire et à refaire.

Auteur: Agate James Evershed

Info:

[ repos ]

 

Commentaires: 0

illustrations littéraires

Le peintre Léonard Sarluis, que je connais mal, a orné cette grande édition [du Voyage dans la quatrième dimension de Gaston de Pawlowski] de quelques vignettes à prétentions ésotériques et de grandes images symboliques, qui font penser à Robida, moins la bonhomie. Au vrai, je connais peu d’œuvres, fût-ce celles d’Einsein ou d’Henri Poincaré, réclamant moins impérieusement d’être illustrées que ce livre de Pawlowski, à moins que l’artiste n’ait lui-même une conception synthétique de l’univers parallèle à celle de l’auteur. Ce n’est pas le cas. […] Il apporte à ces dessins compliqués la morne fantaisie d’un penseur pour album d’enfants, sans réussir à les faire coïncider avec le texte. Ils jalonnent à la façon de ces poteaux-réputés-indicateurs, dont l’administration forestière orne ses carrefours, pour la meilleure gêne des automobilistes confiants qui en veulent retrouver les indications imaginaires sur leur carte au deux millième. Le mieux qu’on en puisse dire, c’est qu’ils sont inutiles.

Auteur: Bofa Gus

Info: Le Crapouillot, 1er octobre 1923

[ critique ] [ vacherie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson