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lumières

On se souvient du fameux sujet du baccalauréat invitant à commenter l'aphorisme de Goethe : "Avec Voltaire, c'est le monde ancien qui finit, et avec Rousseau, c'est un monde nouveau qui commence."
S'il est indéniable que Rousseau ouvre le chemin de la modernité en déchargeant Dieu de la responsabilité du mal et en la faisant reposer sur les épaules des hommes, privant la notion de "mal physique" de tout sens, il ne faut pas renvoyer pour autant Voltaire chez les Anciens mais le projeter au contraire chez les postmodernes, qui préfèrent regarder la contingence en face plutôt que de s'abandonner aux consolations factices des explications rationalisantes. Voilà pourquoi peut-être l'Amérique, réagissant au tsunami asiatique, fut voltairienne.

Auteur: Dupuy Jean-Pierre

Info: Petite Métaphysique des tsunamis, Seuil 2005, p.49

[ littérature ] [ renaissance ]

 

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Europe

Cette quête de pureté et d'essence, je la retrouve au plus profond de l'âme allemande, dans son dégoût pour la légèreté, son inclination pour l'absolu, dans l'infâme comme dans le beau. Dans sa vision de l'amour aussi, où Goethe et les romantiques allemands ont laissé un héritage indélébile, un amour mystique et prédestiné, unique, torturé et irrationnel, une valeur absolue qui se passe de réciprocité pour exister, quitte à mener au désespoir et à la mort. (...)

Quel contraste avec la "manière d'aimer" à la française, inspirée de l'écriture libertine du XVIIIe siècle puis revisitée par Stendhal, Flaubert et Balzac, où la séduction est érigée en art psychologique et stratégique, où le jeu et la sensualité jouent une part essentielle, où l'on pense avant de ressentir.

Auteur: Schwarz Géraldine

Info: Les amnésiques

[ comparaison ] [ Gaule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tourisme

J'aime le voyage, mais je ne perds pas la tête à la seule apparition de ce mot, un de ces mots qui, sur l'affiche ou l'écran, font frétiller avec excès nos contemporains.

Ils croient voyager encore, mais ils ne font que se déplacer. Autrefois, le voyage était une expérience, une épreuve, au temps de Montaigne ou même de Goethe. Pour voir quelque chose, il fallait mâcher le temps et l'espace, endurer la fatigue et même risquer le danger. Et quand on changeait d'horizon, on changeait d'univers. Après une randonnée à travers l'Europe, on était un homme mieux trempé.

Aujourd'hui, c'est plutôt le contraire, le voyage n'est que mollesse, facilité. Je me méfie d'un homme qui se targue de ses voyages ; c'est sans doute un niais.

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info:

[ mise à disposition du monde ] [ surestimé ] [ vacherie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

Je regarde comme le plus grand mal de notre siècle, qui ne laisse rien mûrir, cette avidité avec laquelle on dévore à l'instant tout ce qui paraît. On mange son blé en herbe. Rien ne peut assouvir cet appétit famélique qui ne met en réserve pour l'avenir. N'avons-nous pas des journaux pour toutes les heures du jour ? Un habile homme en pourrait encore intercaler un ou plusieurs. Par là tout ce que chacun fait, entreprend, compose, même ce qu'il projette, est traîné sous les yeux du public. Personne ne peut éprouver une joie, une peine, qui ne serve au passe-temps des autres. Et ainsi chaque nouvelle court de maison en maison, de ville en ville, de royaume en royaume, et enfin d'une partie du monde à une autre, avec une effrayante rapidité.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, remière partie, trad. Sigismond Sklower, p.7, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ . ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Une telle philosophie de travail permet à l'écrivain de mettre dans son oeuvre non seulement ce qui est en lui, mais aussi ce qui est en dehors de lui, envisagé et pesé par lui. Et cela a été vrai surtout pour ce triumvirat de géants intellectuels - Shakespeare, Goethe, Balzac - Chacun d'eux était lui-même, et à un tel point qu'il n'y a aucun point de comparaison. Chacun a tiré de lui-même sa propre philosophie du travail. Et c'est d'après ces données individuelles qu'ils ont réalisé leur oeuvre. À la naissance, ils devaient être tout à fait semblables aux autres enfants ; mais de toute façon, en prenant pour base le monde et ses traditions, ils ont acquis une qualité inconnue de leurs collègues. Et c'était ni plus ni moins, "quelque chose à dire".

Auteur: London Jack

Info: Profession : écrivain

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Shakespeare

Le style de Shakespeare est riche en figures extraordinaires qui proviennent d'idées abstraites personnifiées. Elles ne nous conviendraient certainement pas ; mais chez lui elles sont tout à fait à leur place, parce que de son temps tous les arts étaient dominés par l'allégorie. Il trouve aussi des comparaisons où nous n'irions pas les chercher. Par exemple il prendra pour terme de comparaison un livre. Quoique la découverte de l'imprimerie remontât déjà à plus d'un siècle, un livre paraissait néanmoins encore une chose sacrée, comme nous le voyons par les reliures du temps ; de même aussi un livre était pour le noble poète un objet digne d'amour et de vénération. Nous, au contraire, nous nous contentons de brocher les livres et nous n'avons plus de respect ni pour la reliure ni pour son contenu.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Deuxième partie, trad. Sigismond Sklower, p.52, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ littérature ]

 

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mégalomanie positive

En de nombreux domaines l'excès d'ambition est critiquable, mais non pas en littérature. La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés, voire impossible à atteindre. [...] la littérature doit relever un grand défi et apprendre à nouer ensemble les divers savoirs, les divers codes, pour élaborer une vision du monde plurielle et complexe.

S'il est un écrivain peu enclin à limiter ses ambitions, c'est bien Goethe : en 1780, il confie à Charlotte von Stein son intention d'écrire "un roman sur l'univers". [...] Vers la même époque, Lichtenberg écrit : "Je crois qu'un poème sur le vide de l'espace pourrait atteindre au sublime." L'univers et le vide : je reviendrai sur ces deux termes, entre lesquels nous voyons osciller le point d'arrivée de la littérature, et qui tendent à se confondre.

Auteur: Calvino Italo

Info: Leçons américaines, "Multiplicité"

[ folle ambition ] [ dépassement ] [ citations s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Les épicuriens sont assimilés au plaisir. Mais il faut voir ce qu’ils entendent par plaisir, ce n’est pas très rigolo. Le plaisir pour eux, c’est la cessation de la douleur. Si les âmes sont malheureuses, c’est parce qu’elles ne savent pas limiter leurs désirs. Eux, ils limitent leurs désirs à ceux qui sont naturels et nécessaires, et éventuellement naturels et non nécessaires. Mais ils se refusent aux plaisirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires. C’est une ascèse assez austère, qui vise à libérer l’homme de ses craintes et de ses contraintes. On pourrait dire avec Goethe et Kant que, dans la vie, il faut tantôt adopter une attitude épicurienne, tantôt stoïcienne, dans la mesure où il est des circonstances où il faut se détendre comme un épicurien, et des circonstances de "tension", malheureusement souvent tragiques, où il faut être fort et actif en faisant consciencieusement son devoir comme un stoïcien.

Auteur: Hadot Pierre

Info:

[ pratique ] [ résumé ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Tout comme son sentimentalisme est profondément bourgeois et plébéien, mais son irrationalisme réactionnaire, sa philosophie morale contient également une contradiction interne : d'une part, elle est saturée de caractéristiques fortement plébéiennes, mais d'autre part, elle contient le germe d'un nouvel aristocratisme. Le concept de "belle âme" présuppose la dissolution complète de la kalokagathia* et implique la spiritualisation parfaite de toutes les valeurs humaines, mais il implique également l'application de critères esthétiques à la morale et est lié à l'idée que les valeurs morales sont un don de la nature. Elle signifie la reconnaissance d'une noblesse d'âme à laquelle chacun a droit par nature, mais dans laquelle les droits de naissance irrationnels sont remplacés par une qualité tout aussi irrationnelle de génie moral. La voie de la "beauté spirituelle" de Rousseau conduit, d'une part, à des personnages comme le Mychkine de Dostoïevski, qui est un saint sous les traits d'un épileptique et d'un idiot, d'autre part, à l'idéal d'une perfection morale individuelle qui ne connaît pas la responsabilité sociale et n'aspire pas à être utile à la société. Goethe, l'Olympien, qui ne pense qu'à sa propre perfection spirituelle, est un disciple de Rousseau au même titre que le jeune libre penseur qui a écrit Werther. 


Auteur: Hauser Arnold

Info: Histoire sociale de l'art, volume 3 : Rococo, classicisme et romantisme *dans la littérature grecque antique, forme abrégée de kalos kai agathos qui signifie littéralement "bel et bon"

[ post-lumières ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

La peinture est le moins exigeant, le plus commode de tous les arts : le moins exigeant, parce qu'en raison des moyens qu'elle emploie et de l'objet qu'elle représente, lors même qu'elle n'est qu'une oeuvre manuelle, et à peine un art, elle se fait encore bien venir et nous plaît ; ensuite, parce qu'une exécution technique, bien que dépourvue de talent, excite l'admiration des hommes d'un esprit cultivé comme des ignorants, de sorte qu'il suffit d'approcher jusqu'à un certain point de l'art pour être bien accueilli dans une sphère supérieure. La vérité dans les couleurs, dans le dessin, dans la perspective, nous fait déjà plaisir ; et comme l'oeil d'ailleurs est habitué à tout voir, il n'est pas blessé par une forme laide ou même par une image hideuse, comme l'oreille est choquée par un son faux. On tolère les plus mauvaises peintures parce qu'on est accoutumé à voir des objets plus difformes encore. Il suffit donc au peintre d'être artiste seulement jusqu'à un certain degré, pour trouver un public plus nombreux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s'associer à d'autres musiciens pour produire quelque effet par l'ensemble.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.12, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ art pictural ]

 

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