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synesthésie

Maria sait la couleur des gens, la couleur des sons et des odeurs. Les couleurs invisibles sont son secret et son privilège. William, par exemple, est d'un pourpre dense et terreux, Céline d'un gris très doux. Une brillance d'oignon rouge jaillit de Thomas, et de la mère de Maria l'orange d'une fleur de souci. Son père n'avait pas vraiment de couleur, ou alors elle ne s'en souvient plus, n'a pas eu le temps de la percevoir. Alain, lui, vibrait d'un brun de pain brûlé qui se muait parfois en long grésillement. Pour Maria, la frontière est mince qui sépare les odeurs et les sons. Et puis, bien sûr, il y a Marcus. Marcus est d'un vert splendide, celui d'une soupe de cresson saturée de crème, celui de la première peau d'une fève. Ce soir-là, le vert de Marcus est un baume qui, dans la cuisine, l'aide à reprendre pied.

Auteur: Villeneuve Angélique

Info: Maria

[ rapports humains ]

 

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liberté

Au milieu de la perturbation générale, des dangers qui menacent la vie et les biens, l'égoïsme sacrifiera sans dispute la liberté. Car la liberté, si belle soit-elle, n'est dans la vie qu'une simple circonstance : l'ordre est la condition essentielle, intrinsèque, de l'existence; la garantie du travail et du pain. Qui pourra calculer le nombre de libertés que nous sacrifierons à l'ordre, le jour où le désordre, conférant à tous le droit au gouvernement, menacera de nous supprimer le droit au dîner... La Liberté est, comme l'argent, une valeur purement conventionnelle et abstraite, sans autre utilité que de nous permettre de satisfaire un certain nombre d'aspirations. Et si l'on dressait la liste des buts pour lesquels chacun aspire à la liberté, on obtiendrait l'inventaire le plus complet de toutes les vertus et de tous les vices, de toutes les générosités et de toutes les rancoeurs dont l'humanité est capable.

Auteur: Ramalho Ortigão

Info: Les Banderilles

 

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instants

On passe à côté des choses, des êtres. Tout est souffle et frôlement. Si indicible, si peu gravé. Parfois, un parfum, un peu de la farine du pain ou le bleu d'un sourire s'accrochent à notre veste. C'est comme noter une bulle d'idée dans son carnet, au crayon noir. C'est comme une illusion. Et puis le vent en remontant la plage, la pluie soudaine comme la cape du magicien, et puis un rien de soleil qui crépite à nouveau, et voilà que tout se disperse ou s'efface ou se tait. On entre sous la douche plus nu que l'eau et infiniment seul ; et dans ce bruit d'eau, deux mains posées sur le visage, on comprend que tout nous échappe. Et le bruit dure ce qu'il faut, il est joli ; et la vie rêvée, elle était jolie, n'est plus alors que ce bruit qui fuit, lui aussi. Joliment.

Auteur: Dor Jacques

Info: 4 février 2022

[ détails ] [ existence ] [ fugitifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Nous attribuons généralement à nos idées sur l'inconnu la couleur de nos conceptions sur le contenu: si nous appelons la mort un sommeil, c'est qu'elle ressemble, du dehors, à un sommeil; si nous appelons la mort une vie nouvelle, c'est qu'elle paraît être une chose différente de la vie. C'est grâce à ces petits malentendus avec le réel que nous construisons nos croyances, nos espoirs - et nous vivons de croûtes de pain baptisées gâteaux, comme font les enfants pauvres qui jouent à être heureux.

Mais il en va ainsi de la vie entière; tout au moins de ce système de vie particulier qu'on appelle, en général, civilisation. La civilisation consiste à donner à quelque chose un nom qui ne lui convient pas, et à rêver ensuite sur le résultat. Et le nom, qui est faux, et le rêve, qui est vrai, créent réellement une réalité nouvelle.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ signifiant créateur ] [ imaginaire ] [ égarement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

exorcisme

Jésus, étant parti de là, s’en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût ; mais il ne put rester caché. Car une femme, dont la fille était possédée d’un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, syro-phénicienne d’origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit : Laisse d’abord les enfants se rassasier ; car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit : A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. Et quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l’enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Marc, 7, 24-30

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désir

J’avais eu faim, toutes ces Années –
Mon Midi était venu – de manger –
Je m’approchai de la Table en tremblant –
Et touchai le Vin Etrange –

C’est cela que j’avais vu sur les Tables –
Quand rentrant, affamée, à la Maison
Je convoitais dans les Vitrines, la Richesse
Que je ne pouvais espérer – Mienne –

Je ne connaissais pas le Pain ample –
Il ressemblait si peu à la Miette
Qu’avec les Oiseaux, j’avais souvent partagée
Dans la Salle à Manger – de la Nature –

L’Abondance me fit mal – elle était si nouvelle –
Je me sentis malade – et bizarre –
Comme la Baie – d’un Buisson Montagnard –
Transplantée – sur la Route –

Et je n’avais plus faim – ainsi compris-je
Que la Faim – est le mode d’être
De Personnes à l’extérieur des Vitrines –
Entrer – la fait disparaître –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 15, 579, traduction Claire Malroux

[ réalité-imaginaire ] [ manque dynamique ] [ nourriture ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gaïa matrice

Dans le cas du cytochrome C du papillon de nuit, il y a 30 différences et 74 similitudes. Pour la levure de pain et l'homme, il y a environ 45 acides aminés différents et 59 identiques. Pensez à la proximité entre l'homme et cet autre organisme, la levure de bière. Quelle est la probabilité que, dans 59 endroits, le même choix, parmi 20 possibilités, puisse se produire par accident ? Cette possibilité est incroyablement faible. Il y a, il doit y avoir, une explication évolutive à cela. L'explication développementale est que la levure de pain et l'homme ont un ancêtre commun, il y a peut-être deux milliards d'années. Nous constatons ainsi que non seulement tous les hommes sont frères, mais que les hommes et les cellules de levure sont au moins de proches cousins, sans parler des hommes et des gorilles ou des singes rhésus. Il est du devoir des scientifiques de dissiper l'ignorance de ces relations.

Auteur: Pauling Linus Carl

Info: The Social Responsibilities of Scientists and Science", The Science Teacher (1933), 33, 15

[ hémoprotéine ] [ famille terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nourriture

Putain tout à l'heure au taff
Y a une meuf qui vient me voir et qui me demande le burger végétarien
Vous avez ça au Macdo?
Bah non, ou sinon c'est des croque macdo sans jambon, mais je vois pas l'intéret de bouffer un ersatz de fromage entre deux tranches de pain décongelé...
Fin bref
Elle me dit "nan le filet machin là"
Le Filet o fish? Le truc que personne ne prend jamais? o_O
Ouais j'ai pas trop comprit le délire, du coup je lui explique que c'est pas végétarien parce qu'il y a de la viande de poisson dedans
Et là elle me sort que le filet-o-fish c'est un sandwich végétarien parce que "le poisson c'est un FRUIT de mer et que si c'était de la viande on appellerait ça de la VIANDE de mer"
Ha ouais, je savais qu'on pouvait être con mais là o_o"

Auteur: Internet

Info:

[ humour ] [ dialogue-web ]

 

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résumé

Nul artiste pourtant n'a été plus fidèle que lui, plus casanier. Il est né enraciné. Sans la tradition nourricière, sans l'héritage, sans Mozart bien-aimé, sans le siècle tel qu'il l'a pris, accepté et vécu (et vaincu, de cette seule victoire qu'on puisse avoir sur le siècle, tout artiste qu'on est : lui survivre), il eût peut-être été incapable de créer. Il conduit sa vie, et cette plus vivante vie, la fécondité créatrice, jusqu'à l'âge biblique de quatre-vingt-cinq ans. Et en famille. Pourtant il n'est mort ni patriarche ni prophète. Tout prédestinait cette existence à n'être qu'un parcours lisse. Elle a su traverser indemne tant de révolutions en art. Deux guerres mondiales ont quand même fini par la ruiner. La tourmente finale des années quarante l'obligeait à chercher son pain et son toit en exil. Qu'emmenait-il avec lui ? Presque rien, presque tout : ses quatre-vingts ans, sa femme, Pauline, et une capacité intacte de se laisser émouvoir par le monde, et de le dire au moyen de la musique.

Auteur: Tubeuf André

Info: Richard Strauss ou Le voyageur et son ombre

[ trajectoire ] [ compositeur classique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

moi

Au début, les histoires des individus sont presque toujours de nature épique, le tout commençant avec l’épisode théâtral de la naissance. Quoi de plus épique ?
L’épopée du début de la vie part de là. Le sentiment de progrès et de défis victorieux est le pain quotidien du héros quand il est un tout jeune enfant. Le héros marche. Le héros parle. Les applaudissements et les encouragements dont l’inondent ses parents sont suffisants pour que même le plus modeste des jeunes enfants se croie promis à une glorieuse destinée. […]
Quelque part en route, il met en place son propre narrateur, le "Je" du héros, le narrateur qui parle en son nom. La narration de cette histoire choisit presque toujours le genre épique, le seul à même de convenir.
Le "Je" du héros proclame alors : "Je suis" ; "J’aime" ; "Je n’aime pas".
Certaines expressions épiques sont utilisées pour relier des épisodes disparates et créer une intrigue cohérente. Des expressions comme "Et alors, je… " ou "Et après cela, je…"

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ constitution de l'ego ]

 
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Ajouté à la BD par miguel