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question

Qu'en est-il si le sens-de-la-vie n'a rien à voir avec la création et l'expansion d'un territoire sous contrôle ? Que se passe-t-il si le but n'est pas de tenir à distance tous ces gens, objets, êtres et émotions que nous craignons si inutilement ? Quoi alors si le but est de ne plus se soucier de ce contrôle ? Qu'en est-il si le sens de la vie, la principale raison de l'existence, est de se coucher nu avec le partenaire de son choix dans un jardin ombragé d'arbres ? Le but n'est-il pas de goûter mutuellement notre sueur et de sentir la délicate pression d'un doigt sur la poitrine, la cuisse sur la cuisse, la lèvre sur la joue? Que se passe-t-il si le but est de s'arrêter, et alors, avec de lents mouvements mutuels, de pouvoir écouter le chant des oiseaux, de regarder les libellules planer, de contempler le visage de l'autre, et ensuite les faces inférieures des feuilles agitées par la brise? Qu'en est-il si le sens est d'inviter les autres dans son mouvement, d'amener les arbres, le vent, l'herbe, les libellules dans sa famille et de ce fait d'abandonner toute tentative de contrôle ? Quoi alors si, dès l'origine, le sens n'est que de s'entendre, d'échanger, d'expérimenter les choses telles qu'elles sont ? De ressentir de la joie quand on est joyeux, de l'amour quand on aime, de la colère lorsqu'on est fâché, d'être pensif lorsqu'on est plein d'idées ? Le point de départ n'est-il pas de simplement d'être ?

Auteur: Jensen Derrick

Info: A Language Older Than Words

[ lâcher-prise ]

 

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rencontre

Elle le forçait de son mépris, le baiser qu'elle me donnait, la courbure dure de ses lèvres, la moquerie de ses yeux, jusqu'à ce que je sois comme un homme fait de bois et qu'il n'y ait plus d'autre sentiment en moi que la terreur et la crainte d'elle, le sentiment que sa beauté était trop grande, qu'elle était tellement plus belle que moi, plus profondément enracinée que moi. Elle m'a rendu étranger à moi-même, elle était toutes ces nuits calmes et ces grands eucalyptus, les étoiles du désert, cette terre et ce ciel, ce brouillard au dehors, et j'étais venu là sans autre but que d'être un simple écrivain, de gagner de l'argent, de me faire un nom et toutes ces sornettes. Elle était tellement plus fine que moi, tellement plus honnête, que j'étais malade de moi-même et ne pouvais pas regarder ses yeux chauds, je réprimais le frisson provoqué par ses bras bruns autour de mon cou et ses longs doigts dans mes cheveux. Je ne l'ai pas embrassée. Elle m'a embrassé, moi, l'auteur du Petit chien qui rit. Puis elle a pris mon poignet à deux mains. Elle a pressé ses lèvres dans la paume de ma main. Elle a posé ma main sur sa poitrine, entre ses seins. Elle tourna ses lèvres vers mon visage et attendit. Et Arturo Bandini, le grand auteur plongea au plus profond de son imagination colorée, Arturo Bandini le romantique, plein de phrases intelligentes, et il dit, faiblement, comme un chaton, 'Bonjour'.

Auteur: Fante John

Info: ask the dust

[ homme effarouché ] [ femme intimidante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Sean, dans son épicerie, pouvait renifler de loin les clients merdiques.
Trois latinos en costume de lin, moustaches fines, bien taillées, entrèrent par ordre de taille décroissant et remplirent, dans le même ordre, trois gobelets à la fontaine de soda. RAS.
Le signal Danger clignota. Le mec de la pompe 4 qui venait d'entrer atteignait 5,9 sur l'échelle des débiles graves.
- Qu'est-ce que t'as foutu tout ce temps, connard ! On le fait pas attendre, le Steve !
- Ca fait 19 $.
Le mec sort un billet de 20 de sa poche.
- Eh, tu me rends ma monnaie, espèce de NEGRE !!
Le plus grand des latinos se trouvait juste derrière Steve dans la file.
- Hé, toi ! Excuse-toi !
- Va te faire foutre, Julio ! Retourne voir les guenons que vous appelez les mères de vos gosses !
Steve ne vit rien venir. Un second latino arriva par derrière avec à la main une bouteille de sauce barbecue grosse comme une balle de bowling. Qui écrabouilla le nez du Steve.
Sean fut alors le témoin d'une catégorie de violence assez inédite. Le plus grand des latinos prit dans chaque main deux broches à hotdogs de la rôtisserie et enfonça les pointes dans le torse de Steve comme on plante des banderilles. L'une transperça le poumon droit, l'autre lui éclata un ventricule.
Steve se tortilla et se mit à râler, deux hotdogs ratatinés et tremblotants dépassaient de sa poitrine comme des oreilles de lapin.
Le grand latino enjamba le corps et s'approcha de Sean.
- On vous doit trois Coca et deux hotdogs.

Auteur: Dorsey Tim

Info: Florida Roadkill

[ violence ] [ contraste ]

 

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poème

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t'aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris
je t'écris
tu me penses.

Auteur: Luca Ghérasim

Info: Prendre corps, extraits de La fin du Monde

[ couple ]

 

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femmes-hommes

Dans le même temps, les mains peuvent vagabonder sur la poitrine, douce ou velue, vers les petits renflements des mamelons qu'elles peuvent faire doucement rouler entre les doigts, vers le ventre, vers les cuisses, vers les fesses, vers les épaules. Everywhere. Toucher caresser se frotter sucer embrasser mordiller lécher se vautrer passer repasser se rouler se pourlécher.
Elle bascule. Le visage plonge dans les draps.
Pendant que la surface de la langue s'exerce à enrober le gland, les doigts peuvent courir le long de la verge, la soumettant à des pressions variées. Frôlements avec le plat des dernières phalanges ou solide empoignade. Dans le même temps, on s'abandonne à la danse des reins qui frémissent d'impatience. Pendant que la bouche et les mains s'affairent le suc se répand entre les cuisses et les cuisses se frottent l'une l'autre dans la délectation du plaisir donné et promis les hanches se déhanchent le dos louvoie et les seins se glissent dans l'entrejambe. Le corps tourne autour du pivot. Bel axe en vérité.
Elle a les yeux brillants, c'est sûr.
- Et l'assurance de faire mouche à chaque volte de la langue ! On est intimement certaine, dans cette sorte de création, du plaisir donné.
La voix se fait plus rapide.
- Je passe ainsi et ici mes lèvres sur le gland, sans y penser, c'est-à-dire sans le calculer, et le gémissement de l'embouché arrive à mes oreilles ravies. Et la moindre caresse appelle le gémissement et chaque caresse redouble le plaisir donné et chaque fois la bouche embouche sans la moindre hésitation et sans le plus petit calcul, avec la perfection des gestes semi-conscients.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ] [ sensualité ]

 

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scène de séparation

Devant la paisible résistance d’Ulrich, son premier sentiment fut d’avoir vieilli. Elle eut honte de sa situation piteuse et obscène, à demi nue sur ce divan, en butte à tous les outrages. Sans plus hésiter, elle se redressa et saisit ses vêtements. Mais le bruissement froufroutant des calices dans lesquels elle se glissait n’induisit pas Ulrich au repentir. Bonadea sentit sur ses yeux le picotement douloureux de l’impuissance. "C’est un rustre, il m’a offensée exprès !" se redisait-elle. Puis, comme une constatation : "Il ne fait pas un pas !" Et à chaque cordon qu’elle nouait, à chaque crochet qu’elle fermait, elle s’enfonçait plus avant dans le profond puits noir d’une souffrance depuis longtemps oubliée, celle de l’enfant qui se sent abandonné. L’obscurité paraissait alentour. Le visage d’Ulrich s’offrait comme dans une lumière définitive, il se détachait avec rudesse et dureté sur l’ombre du chagrin. "Comment ai-je bien pu aimer ce visage ?" se demanda Bonadea ; mais au même instant, elle sentit toute sa poitrine se crisper sur ces mots : "Perdu pour toujours !" 

Ulrich, qui devinait confusément la résolution qu’elle avait prise de ne plus revenir, ne fit rien pour l’en empêcher. Alors Bonadea, plantée evant le miroir, lissa ses cheveux d’un geste violent, mit son chapeau et attacha sa voilette. Maintenant que la voilette lui cachait le visage, tout était consommé ; le moment était solennel comme une condamnation à mort, ou comme quand la serrure d’une malle se ferme bruyamment. Il ne l’embrasserait plus, il ne devinerait pas qu’il perdait ainsi la dernière occasion de le faire !

Aussi, prise de pitié, était-elle tout près de lui sauter au cou, et d’y pleurer toutes ses larmes.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 199

[ pensées contradictoires ] [ humiliation ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incipit

Les murs de la cellule étaient nus, peints à la chaux. Une fenêtre étroite et grillée, percée très haut de façon qu'on ne pût pas y atteindre, éclairait cette petite pièce claire et sinistre; et le fou, assis sur une chaise de paille, nous regardait d'un oeil fixe, vague et hanté. Il était fort maigre avec des joues creuses et des cheveux presque blancs qu'on devinait blanchis en quelques mois. Ses vêtements semblaient trop larges pour ses membres secs, pour sa poitrine rétrécie, pour son ventre creux. On sentait cet homme ravagé, rongé par sa pensée, par une Pensée, comme un fruit par un ver. Sa Folie, son idée était là, dans cette tête, obstinée, harcelante, dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l'Invisible, l'Impalpable, l'Insaisissable, l'Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, éteignait la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine, peur et pitié, ce Possédé ! Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ?
Le médecin me dit: "Il a de terribles accès de fureur, c'est un des déments les plus singuliers que j'ai vus. Il est atteint de folie érotique et macabre. C'est une sorte de nécrophile. Il a d'ailleurs écrit son journal qui nous montre le plus clairement du monde la maladie de son esprit. Sa folie y est pour ainsi dire palpable. Si cela vous intéresse vous pouvez parcourir ce document." Je suivis le docteur dans son cabinet, et il me remit le journal de ce misérable homme. "Lisez, dit-il, et vous me direz votre avis."
Voici ce que contenait ce cahier:

Auteur: Maupassant Guy de

Info: La chevelure

[ début ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

fable

Il était une fois deux hommes qui étaient partis cueillir des lichens dans la montagne. Une nuit, ils étaient couchés tous les deux dans leur tentes. L'un dormait, l'autre veillait. Celui qui veillait vit alors que celui qui dormait sortait en rampant. Il sortit également et le suivit, mais il parvint à peine à courir assez vite pour ne pas être distancé. L'homme se dirigeait vers le glacier, en haut. L'autre vit une grande géante assise sur un pic du glacier. Elle se comportait de telle sorte qu'elle tendait alternativement les bras pour les ramener sur sa poitrine, et c'est ainsi qu'elle envoûtait l'homme pour l'attirer vers elle. L'homme lui courut droit dans les bras et elle s'enfuit en courant avec lui.
L'année suivante, les gens étaient en train de cueillir des lichens au même endroit. L'homme qui avait été enlevé vint alors à eux, il était silencieux et tourmenté, si bien qu'on tira à peine un mot de lui. Les gens lui demandèrent en qui il croyait et il dit qu'il croyait en Dieu. L'année d'après, il revint voir les mêmes gens. Il avait alors tellement l'air d'un troll qu'ils en furent épouvantés. On lui demanda tout de même en qui il croyait, mais il ne répondit pas. Cette fois-là, il resta moins longtemps qu'avant. La troisième année, il vint encore trouver ces gens. Il était devenu tout à fait troll, et horrible. Quelqu'un eut quand même le courage de lui demander en qui il croyait, et il dit croire à "Trunt, Trunt et les trolls de la montagne". Puis il disparut. Après cela, on ne le revit jamais et d'ailleurs, on n'osa plus aller cueillir des lichens en cet endroit pendant plusieurs années ensuite.

Auteur: Boyer Régis

Info: Contes Populaires d'Islande

[ gobelin ]

 

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allaiter

Bois, mon petit, à ma poitrine qui coule,
Je suis ta source – Bois ! – ta tiède fontaine,
Bois ce doux lait qui coule en ta gorge pleine
Avec un bruit de colombe qui roucoule.

Pose ta joue à la place la plus tendre
De ma chair. Mords-moi de ta petite bouche.
Du bout de mon sein mol je tente, je touche
Ta lèvre qui se trompe autour… Viens le prendre !

Bois, mon petit avide, emplis ta faiblesse
De moi qui me penche et qui te suis versée.
Capte ce lait chaud de m’avoir traversée
Au bourgeon de la mamelle… Ah ! tu me blesses !

Le savais-je la douceur d’être blessée,
Ouverte et saignant comme une orange vive
Qui fond en miel et n’est plus sous la gencive,
Plus rien qu’une joie à la gorge laissée ?

Adam ! Adam ! la douceur d’être mangée,
Qui la savait ? Qui savait le cher supplice
D’être la gorgée émouvante qui glisse
Et m’entraîne toute en mon petit changée ?

La douceur de mourir, la tendre aventure
De me perdre sans yeux ni route, en allée
Dans le noir de toi qui m’attendais, mêlée
Aux chemins naissants de ta force future !

Mourir… m’évader de cette solitude,
De ce moi qui tient ma richesse captive
Pour te rejoindre, ô soif qui cherche, l’eau vive,
Et calmer à ton besoin ma plénitude…

Bois. Jusqu’à tes os je ruisselle et j’écoute
Quand le lait heureux chemine en toi, cher être,
Un peu de moi dans tes veines disparaître,
Un peu de moi qui devient toi goutte à goutte.

J’écoute. J’entends dans ma gorge profonde
Que la clarté du lait qui sourd illumine,
Ne parle pas, Adam ! Adam ! je devine
Où passait la joie en s’en venant au monde.

Auteur: Noël Marie Rouget

Info: ÈVE

[ pensée-de-femme ] [ poème ]

 

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parabole

Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: "Chacun sa chimère" du recueil Petits poëmes en prose

[ inconscient ] [ servitude ] [ fatalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson