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philosophe-sur-philosophe

Les défauts de Montaigne sont grands. Mots lascifs ; cela ne veut rien dire, malgré Mlle de Gournay. Crédule, gens sans yeux. Ignorant, quadrature du cercle, Monde plus grand. Ses sentiments sur l’homicide volontaire, sur la mort. Il inspire une nonchalance du salut, sans crainte et sans repentir. Son livre n’était pas fait pour porter à la piété, il n’y était pas obligé : mais on est toujours obligé de n’en point détourner. On peut excuser ses sentiments un peu libres et voluptueux en quelques rencontres de la vie ; mais on ne peut excuser ses sentiments tout païens sur la mort ; car il faut renoncer à toute piété, si on ne veut au moins mourir chrétiennement ; or, il ne pense qu’à mourir lâchement et mollement par tout son livre.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 63-680

[ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

J'ai toujours pensé que la mort arriverait sur une autoroute via quelques horribles instants et qu'alors je n'aurai le temps de faire le tri. Alors avoir des mois et des mois pour y penser, parler aux gens, et écouter ce qu'ils ont à dire, c'est une sorte de bénédiction. C'est certainement une possibilité de grandir... d'y voir un peu plus clair. Le fait d'avoir appris d'un homme morose habillé de blanc que vous serez mort avant quatre mois allume la lumière pour de bon. Ca rend la vie très riche et poignante. Lorsque ce diagnostic est arrivé j'ai entrevu comme un rayon d'éternité "à la William Blake". Maintenant il brille à travers chaque feuille. Je veux dire, la simple marche d'un insecte me met les larmes aux yeux.

Auteur: McKenna Terence

Info:

[ émotion ] [ vie ] [ beauté ]

 

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déclaration d'amour

Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière,
Baise-les longuement, car ils t'auront donné
Tout ce qui peut tenir d'amour passionné
Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.

Sous l'immobile éclat du funèbre flambeau,
Penche vers leur adieu ton triste et beau visage
Pour que s'imprime et dure en eux la seule image
Qu'ils garderont dans le tombeau.

Et que je sente, avant que le cercueil ne se cloue,
Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains,
Et que près de mon front, sur les pales coussins,
Une suprême fois se repose ta joue.

Et qu'après je m'en aille au loin avec mon coeur
Qui te conservera une flamme si forte
Que même à travers la terre compacte et morte
Les autres morts en sentiront l'ardeur.

Auteur: Verhaeren Émile

Info: Lorsque tu fermeras mes yeux....

[ poème ]

 

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cycle

Le soir vient. Une longue patience enveloppe les choses et le sang, plus sûrement que du lierre. C'est le bel instant suspendu au-dessus de l'abîme, c'est l'heure de notre mort qui revient ainsi, chaque soir, comme une feuille baignée d'argent qui se détache d'un arbre, très loin dans la forêt. Ce jour ne reviendra plus. Il était le premier et le dernier en son ordre. Un nouveau monde surgira demain des eaux planantes du sommeil, et tout l'effort de vivre, de voir et de sourire sera à reprendre. La lumière du matin heurtera les yeux. Il faudra à nouveau regagner son corps, aller vers ce qui, dès le réveil, s'approche de nous - femme, songe ou nuée - et dont nous ne savons rien sinon que cela s'avance.

Auteur: Bobin Christian

Info:

[ crépuscule circadien ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-homme

D'ailleurs d'être en face de ce cadavre avait déjà ouvert la vanne à palabres. Ils se déchiraient en conjectures sur la personnalité de la jeune femme, sur les circonstances du meurtre, se demandaient ce qu'il fallait que la société fasse de cette nouvelle race de gamines qui s'accordent tous les risques avec le diable pourvu qu'on leur offre des bibelots, du cosmétiques et même du chou blanc, quelle génération!
(...)
Cette nouvelle génération de filles a quelque chose de véritablement spécial. Des amazones du cru. Jamais froid aux yeux. Capable d'utiliser le dévergondage comme on entre en religion. Rien à voir avec leurs aînées ou leurs mamans qui, mis à part deux ou trois fêlées, ne connaissaient que les contours de leurs cuisines ou l'intérieur de leurs trousses à bijoux.

Auteur: Couao-Zotti Florent

Info: Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire

[ émancipation ] [ prostitution ]

 

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hyper-olfaction

Pour effectuer le passage du milieu salé de l'océan Atlantique à l'eau douce des rivières, en passant par la saumure des embouchures de fleuves, le leptocéphale se métamorphose et devient civelle; il prend la forme tubulaire et serpentiforme de l'anguille. La pibale, son autre nom, dispose alors d'un très grand nez et de petits yeux. L'extraordinaire olfaction de l'animal lui permet de distinguer d'infimes molécules extrêmement diluées - il peut déceler et suivre la trace d'une proie de 25 milligrammes diluée mille de milliards de fois - un argument pour les partisans de l'homéopathie. On imagine que des nanoparticules donnent des informations qui peuvent concerner les métaux contenus dans les cours d'eau ou les phéromones de leurs congénères. Ainsi informées, les civelles trouvent la bonne direction pour remonter les cours d'eau.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 212

[ poisson ] [ perception ] [ anadromes ] [ curiosité ] [ mémoire de l'eau ]

 

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homme-par-homme

Visiblement, ils venaient à peine de se marier, il posait sa main sur la sienne, il la regardait dans les yeux. Comment était-il ? Assez grand, plutôt bien bâti, un peu alourdi, assez intelligent, architecte, chargé de la construction d’un hôtel. Il parlait peu, il prenait un radis – mais comment était-il ? Et comment étaient-ils ensemble, tout seuls, que faisait-il avec elle, elle avec lui, l’un avec l’autre ? … Pouah, trouver ainsi un homme aux côtés de la femme qui vous intéresse, cela n’a rien de plaisant… mais c’est pis encore lorsqu’un tel homme, avec qui vous n’avez rien de commun, devient aussitôt l’objet de votre curiosité (forcée) et que vous devez deviner ses tendances et ses goûts les plus secrets ; il vous faut, malgré votre répugnance, le sentir à travers cette femme.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "Cosmos", trad. Georges Sédir, éd. Denoël, 1966, page 30

[ rivalité ] [ imagination sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

âme

On peut comparer l'esprit d'un homme à un théâtre d'une profondeur indéfinie, dont la rampe est très étroite, mais dont la scène va s'élargissant à partir de la rampe. Devant cette rampe éclairée, il n'y a guère de place que pour un seul acteur... Au delà, sur les divers plans de la scène, sont d'autres groupes d'autant moins distincts qu'ils sont plus loin de la rampe. Au delà de ces groupes, dans les coulisses et l'arrière-fond lointain, se trouve une multitude de formes obscures qu'un appel soudain amène parfois sur la scène ou même jusque sous les feux de la rampe, et des évolutions inconnues s'opèrent incessamment dans cette fourmilière d'acteurs de tous ordres pour fournir les coryphées qui tour à tour, comme en une lanterne magique, viennent défiler devant nos yeux.

Auteur: Hadamard Jacques

Info: Taine, De l'intelligence cité par J.Hadamard dans Essai sur la psychologie de l'invention en mathématique

[ esprit ] [ hiérarchie ] [ introspection ] [ simultanéïté ]

 

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obèse

L'embonpoint monstrueux du prince Arnold Van Ravesteyn donna lieu de lui jouer un tour assez plaisant. Lorsque son devoir de professeur et de doyen était rempli à l'Académie, où il présidait, il en sortait d'ordinaire sur le soir, enveloppé dans un épais manteau. On alla dire au commis des fermes que cet homme, qu'ils voyaient toujours passer aux approches de la nuit, et qu'ils ne connaissaient point, portait sous son manteau de l'eau-de-vie en fraude, mais si maladroitement que son extrême grosseur, produite par les barils qu'il prétendait cacher, devait aisément frapper tous les yeux. Les commis le guettèrent aussitôt, le saisirent et l'emmenèrent dans leur bureau, croyant avoir trouvé leur proie ; mais, au lieu de marchandises de contrebande, ils ne découvrirent qu'un ventre énorme, dont le porteur se serait défait très-volontiers.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Anecdotes des Beaux-Arts

[ farce ]

 

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couple

Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.

Nous resterons à la maison :

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes

Par ce temps d’arrière-saison.



Il pleut. Les taxis vont et viennent.

On voit rouler les autobus

Et les remorqueurs sur la Seine

Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !



C’est merveilleux : il pleut. J’écoute

La pluie dont le crépitement

Heurte la vitre goutte à goutte...

Et tu me souris tendrement.



Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,

Qui sanglote comme un adieu.

Tu vas me quitter tout à l’heure :

On dirait qu’il pleut dans tes yeux.


Auteur: Carco Francis

Info: Il pleut. A Eliane

[ refuge ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste