Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 232
Temps de recherche: 0.0403s

manipulation

Vous avez peut-être remarqué que le pouvoir fait un travail considérable sur les mots. Je ne sais pas si cela vous a frappés. Il y a des mots qui disparaissent et il y a des mots qui apparaissent. Vous avez lu George Orwell, "1984"? Il y en a peut-être parmi vous qui ont lu ça? Le ministère qui fait la guerre, on l'appelle "le ministère de la paix", celui qui gère la pénurie s'appelle "le ministère de l'abondance", etc. Chez nous, par exemple, vous aviez un ministère "du travail" qui défendait le droit du travail, puis c'est devenu un ministère "du travail et de l'emploi", avec deux directions dont une défendait le droit du travail et l'autre l'attaquait (au nom de l'emploi, de n'importe quel emploi), et aujourd'hui vous n'avez plus qu'un ministère "de l'emploi et de la solidarité" dont le but est de démolir le droit du travail au nom de la "cohésion sociale".

Auteur: Lepage Franck

Info: Incultures : Tome 1, L'éducation populaire, Monsieur, ils n'en ont pas voulu... ou Une autre histoire de la culture

[ terminologie ] [ subversion ] [ damnatio memoriae ] [ narration officielle ] [ orientation sémantique ]

 

Commentaires: 0

dynamique de l'être

Berkeley est bien un philosophe "chinois" pour Joyce, parce qu'il défend les mêmes thèses que Fenollosa, revu par Ezra Pound. Pour Fenollosa, une lecture appropriée des idéogrammes chinois permet de comprendre comment nos écritures occidentales nous amènent à ne plus comprendre la nature, que nous faussons lorsque nous voulons la réduire à des syllogismes, et à la structure logique sujet-verbe-prédicat. Fenollosa, puis Pound, le répètent, et Joyce l'avait noté dans ses carnets : dans la nature, il n'y a pas de "noms", mais seulement des verbes, des actions ou des passions. "L'herbe est verte" devrait se dire "il verdoie, il herboie".
Or c'est précisément ce qu'affirme à son tour Berkeley : le péché du substantialisme, c'est de croire à la grammaire (pour reprendre la formule de Nietzsche). Descartes est mystifié par la grammaire scolastique de la "res extensa", de la substance pensante du moi. En réalité, comme le langage courant l'exprime, on n'a affaire qu'à des interactions.

Auteur: Rabaté Jean-Michel

Info: "Berkeley entre Joyce et Beckett", article paru dans "Études Irlandaises", n.11, 1986 - disponible en ligne sur Persée

[ modernisme ] [ critique ] [ mots-choses ] [ sémiose ] [ sémantiques comparées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

langage

- Il devient de plus en plus urgent de se libérer de l'extraordinaire conformisme des gens qui parviennent à faire croire aux autres que les mots sont indexés au réel... et ainsi à les piloter... - Comment ça? les mots ne renvoient pas au réel selon vous? - Oui, mais indexés au une réalité telle que la désire celui qui la crée. En disant "les mots" ici il s'agit bien sûr des idées. Si je vous dis "un arbre", nous serons d'accord, en tout cas pour ce qui est de des aspects généraux de l'appellation. Pour le reste le réel "mis en mots" est généralement formulé dans l'idée de convaincre le lecteurs, surtout crédule - je ne fais pas autre chose ici. En clair, le bon sens de l'instinct lui est infiniment supérieur.. Hélas ce bon sens holistique est, grâce à l'efficacité de l'ingénierie sociale, toujours plus masqué, pour ne pas dire interdit.

Auteur: Mg

Info: Dialogue sur FB, 4 fév. 2020

[ pouvoir sémantique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Je m'appelle François Feldman, comme l'aut' con. Mais je suis pas chanteur. Et je suis pas juif. Depuis toujours quand je dis mon nom on me demande : "Comme le chanteur?" Quand je suis énervé je réponds : "Pis ta mère, tapette ?" Et quand je suis calme je dis que oui, c'est mon oncle. Là, les gens ne savent plus quoi dire et ils sourient bêtement. Ils sont écrasés par le poids de la célébrité et ils me regardent autrement. Sinon, on me demande souvent si je suis juif. "Feldman, Feldman... c'est juif, non ?" Quand je suis énervé je réponds : "Pis ta mère, tapette ?".  Et quand je suis calme je dis que oui, je suis feuj. Gros silence. Les gens n'ont rien contre les juifs mais ils n'aiment pas être avec eux, ils ignorent ce qu'il faut dire ou ne surtout pas dire, ils sont comme des cons et c'est ça qu'ils n'aiment pas : être comme des cons.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin

[ ludiques ] [ identité ] [ assignation sémantique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

big pharma

L'ontologie dominante actuelle nie toute possibilité de causalité sociale de la maladie mentale. La chimico-biologisation de la maladie mentale est bien sûr strictement proportionnelle à sa dépolitisation. Considérer la maladie mentale comme un problème chimico-biologique individuel présente d'énormes avantages pour le capitalisme. Premièrement, cela renforce l'élan du Capital vers l'individualisation atomistique (vous êtes malade à cause de la chimie de votre cerveau). Deuxièmement, cela fournit un marché extrêmement lucratif dans lequel les multinationales pharmaceutiques peuvent colporter leurs produits (nous pouvons vous guérir avec nos SSRI). Il va sans dire que toutes les maladies mentales sont instanciées sur le plan neurologique, mais cela ne dit rien de leur causalité. S'il est vrai, par exemple, que la dépression est constituée par un faible taux de sérotonine, il reste à expliquer pourquoi certains individus ont un faible taux de sérotonine. Cela nécessite une explication sociale et politique ; et la tâche de repolitiser la maladie mentale est urgente si la gauche veut remettre en question le réalisme capitaliste.

Auteur: Fisher Mark

Info: Capitalist Realism: Is There No Alternative? *Selective serotonin reuptake inhibitors ; antidépresseurs les plus couramment prescrits

[ pouvoir sémantique ] [ instanciation idiomatique ] [ psychiatrie ] [ troubles mentaux ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

limitation

Afin que la survie biologique soit possible, l'esprit libre doit être canalisé par la valve réductrice du cerveau et du système nerveux. Ce qui en ressort à l'autre extrémité est un minuscule filet du type de conscience qui nous aidera à rester en vie à la surface de cette planète particulière. Pour formuler et exprimer le contenu de cette conscience réduite, l'homme a inventé et élaboré à l'infini des systèmes de symboles et des philosophies implicites que nous appelons les langues. Chaque individu est à la fois bénéficiaire et victime du système linguistique dans lequel il est né - bénéficiaire dans la mesure où la langue lui donne accès aux archives accumulées via l'expérience des autres, victime dans la mesure où elle le conforte dans la croyance que cette conscience réduite est la seule conscience et, d'une certaine manière, elle altère son sens de la réalité, de sorte qu'il n'est que trop apte à prendre ses concepts pour des données, ses mots pour des choses réelles. 

Auteur: Huxley Aldous

Info: The Doors of Perception & Heaven and Hell

[ linguistique ] [ raison restrictive ] [ pensée délimitée ] [ symboles ] [ sémiotique ] [ sémantique ] [ illusion ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

spiritualités

Qu'est-ce qui vous fait penser que les êtres humains sont sensibles et conscients ? Il n'y a aucune preuve. Les êtres humains ne pensent jamais par eux-mêmes, ils trouvent cela trop inconfortable. Pour la plupart, les membres de notre espèce se contentent de répéter ce qu'on leur dit et se fâchent s'ils sont exposés à un point de vue différent. Le trait caractéristique de l'homme n'est pas la prise de conscience mais le conformisme, et la conséquence caractéristique en est la guerre de religion. D'autres animaux se battent pour un territoire ou de la nourriture, mais, fait unique dans le règne animal, les êtres humains se battent pour leurs "croyances". La raison en est que les croyances guident le comportement, lequel a une importance évolutive chez les êtres humains. Mais à une époque où notre comportement pourrait bien nous conduire à l'extinction, je ne vois aucune raison de supposer que nous avons une quelconque conscience. Nous sommes des conformistes têtus et autodestructeurs. Toute autre vision de notre espèce n'est qu'un délire d'autosatisfaction.

Auteur: Crichton Michael

Info: The lost world

[ pouvoir sémantique ] [ animal particulier ] [ autodestruction ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

culture de la dénonciation

Les questions directes sont les pires.  Les flics doivent le savoir : quand quelqu'un vous pose une question, c'est vraiment, vraiment difficile de ne pas y répondre. C'est encore plus difficile lorsque les gens déterrent d'anciens tweets et les mettent côte à côte avec les nouveaux et que vous ne pouvez pas vraiment expliquer la divergence. Et puis d'autres personnes voient la divergence et ils commencent à liker, retweeter et reformuler. Et ils constatent aussi votre silence... qui ressemble à une réponse. C'est une tactique d'interrogatoire extrêmement efficace, du coup la plupart des gens s'excusent en pleurant ou contre-attaquent avec rage.

C'est pourquoi les interventions (callouts) sur Twitter tendent à si mal se terminer. Les excuses ne suffisent jamais (ce qui devrait probablement être le cas), et on en arrive à vous demander de renoncer volontairement à votre pouvoir sans objectif précis. Même les meilleurs le font en fait. Cependant, les vrais connards passent à l'offensive, ce qui amène leurs communautés à s'auto injecter des récits de victimisation, directement dans les veines.

Auteur: Green Hank WIlliam Henry

Info: A Beautifully Foolish Endeavor

[ cancel culture ] [ censure woke ] [ réseaux sociaux ] [ mécanisme ] [ minorités agissantes ] [ politiquement correct ] [ sémantiquement convenu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

humour

"On me renvoya d'abord mon exemplaire avec une note : "Veuillez appeler dès que possible concernant la représentation des Cosaques comme des monstres primitifs." Il s'avérait que mon exemplaire manquait de sensibilité culturelle à l'égard des Cosaques. J'ai tenté d'expliquer que, loin de traiter les Cosaques de monstres primitifs, suggérant simplement que d'autres avaient considéré les Cosaques comme tels. Le coordinateur me répondit que c'était là mon erreur : les autres ne considéraient pas les Cosaques comme des monstres primitifs ; en fait, "les Cosaques ont une image plutôt romantique."

J'ai alors envisagé de lui citer l'entrée Cosaques dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert : "Mangent de la chandelle" ; mais alors la charge de la preuve m'incomberait à nouveau afin de démontrer que les chandelles sont une forme primitive d'alimentation. Au lieu de cela, j'ai adopté la ligne selon laquelle la probabilité qu'un cosaque assiste à l'exposition était très faible. Mais le rédacteur en chef rétorqua que ce n'était pas la question, "et de toute façon on ne sait jamais en Californie".

Auteur: Batuman Elif

Info: The Possessed: Adventures With Russian Books and the People Who Read Them

[ embrouillaminis sémantiques ] [ représentations prisons ] [ politiquement correct ] [ kafkaïennes verbalisations ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

langage populaire

Non l'argot ne se fait pas avec un glossaire, mais avec des images nées de la haine, c'est la haine qui fait l'argot. L'argot est fait pour exprimer les sentiments vrais de la misère. Lisez L'Humanité, vous n'y verrez que le charabia d'une doctrine. L'argot est fait pour permettre à l'ouvrier de dire à son patron qu'il déteste : tu vis bien et moi mal, tu m'exploites et roules dans une grosse voiture, je vais te crever.

Mais l'argot d'aujourd'hui n'est plus sincère, il ne résiste pas dans le cabinet du juge d'instruction.

J'attends toujours le truand qui fera fuir le juge avec son argot. Dans les prisons d'aujourd'hui, on file doux :

Oui Monsieur, bien Monsieur. On y est bien sage et on n'y parle pas l'argot, j'en ai fait l'expérience. Le temps est loin où Mandrin risquait chaque jour la Grève.

Il n'y a plus aujourd'hui que l'argot des bars à l'usage des demi-sels pour épater la midinette, et l'argot prononcé avec l'accent anglais à l'usage du XVIe.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ court-circuitage ] [ déstabilisation ] [ violence ] [ pulsion verbales ] [ rage ] [ sémantique primaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson