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humanité

Chez les primates sociaux, la force brute, la ruse, l’intelligence manœuvrière, l’empathie et l’art de nouer des alliances – bref, toute la palette des comportements politiques – sont utilisés communément. Ce qui implique des sociétés régulées par le sexe et/ou par la baffe (voire le meurtre), avec comme limite acceptable aux comportements extrêmes, l’intérêt supérieur du groupe. Des sociétés qui reposent également sur un minimum d’équité où même les plus forts ont intérêt au partage, ne serait-ce que pour maintenir leur position. Ce fait politique (au sens de l’organisation permettant l’exercice du pouvoir) explique pourquoi dans une société aussi violente que celle des chimpanzés, ce sont souvent des vieilles femelles, beaucoup plus faibles physiquement que les jeunes mâles, qui dirigent le groupe. Elles allient une expérience précieuse à la survie de tous à une grande capacité à nouer des alliances, tout en sachant maintenir le dissensus à un niveau acceptable.
Mais s’il n’existe pas de différences comportementales fondamentales entre l’animal et l’homme, nous avons cependant la possibilité de partager des constructions mentales beaucoup plus élaborées. Sans doute sont-elles apparues et finalement sélectionnées par l’évolution pour l’énorme avantage qu’elles représentent (le partage d’un même univers mental sur l’habitus des différentes proies, et sur les actions coordonnées qu’il convient d’appliquer pour aller à leur contact en se servant de l’environnement immédiat).
Cependant, toutes les armes étant à double tranchant, il nous est possible également de créer des univers mentaux éloignés de la réalité, voire totalement déconnectés, comme le démontrent les idéologies mortifères passées ou présentes.
Dans nos sociétés ‘modernes’ immensément complexes et peuplées, il est bien plus facile de tricher (voir d’opter pour un comportement sociopathe), que dans un clan de quelques dizaines d’individus où chacun agit sous le regard de tous. Il semble même, que plus vous êtes riche moins vous êtes moral ! Comme tendraient à le démontrer les expériences du professeur Paul Piff de l’université de Berkeley, qui mettent en évidence une plus grande cupidité et un comportement moins respectueux des règles pour les catégories à hauts revenus.
Et de fait, les classes les plus favorisées (les 0,1% et leurs affidés du 1%) peuvent désormais partager un même univers mental, ainsi que les artefacts qui vont avec (‘marchés’, havres fiscaux, etc). Ce faisant, ils inversent les valeurs ; les bases biologiques de nos comportements comme l’altruisme, la morale ou la simple décence – toutes choses héritées de l’état de nature – ne leur sont plus nécessaires. Pire, ces bases deviennent dans leur univers mental, des faiblesses empêchant une prédation sans limites. Loin des discours de façade, ne sont-ils pas les vrais maîtres du monde ?

Auteur: Boulant Roberto

Info: Blog Jorion, 16 janv. 2017

[ ethnologie ] [ oligarchie ] [ question ] [ éthologie ]

 

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hyperconscience

En fait, il ne semblait y avoir aucune limite à ce que les sujets sous LSD de Grof pouvaient atteindre. Ils semblaient capables de savoir ce que c'était qu'être chaque animal, et même chaque plante, sur l'arbre de l'évolution. Ils pouvaient expérimenter ce que c'était que d'être une cellule sanguine, un atome, un processus thermonucléaire à l'intérieur du soleil, la conscience de la planète entière, et même la conscience du cosmos entier. Plus encore, ils ont montré leur capacité à transcender l'espace et le temps et, parfois, ils ont rapporté des informations précognitives d'une précision étonnante. Dans une veine encore plus étrange, ils rencontraient parfois des intelligences non humaines au cours de leurs voyages cérébraux, des êtres incarnés, des guides spirituels de "plans de conscience supérieurs" et d'autres entités supra-humaines. À l'occasion, les sujets ont également voyagé dans ce qui semblait être d'autres univers et d'autres niveaux de réalité. Lors d'une séance particulièrement troublante, un jeune homme souffrant de dépression s'est retrouvé dans ce qui semblait être une autre dimension. Elle avait une luminescence étrange, et bien qu'il ne pouvait voir personne, il sentait qu'elle était remplie d'êtres désincarnés. Soudain, il a senti une présence très proche de lui et, à sa grande surprise, elle a commencé à communiquer avec lui par télépathie. Elle lui a demandé de contacter un couple qui vivait dans la ville morave de Kromeriz et de leur faire savoir que leur fils Ladislav était bien soigné et qu'il allait bien. Il lui donne ensuite le nom du couple, son adresse et son numéro de téléphone. Ces informations ne signifiaient rien, ni pour Grof ni pour le jeune homme, et semblaient totalement étrangères aux problèmes et au traitement de ce dernier. Pourtant, Grof n'arrive pas à s'en débarrasser. "Après quelques hésitations et avec des sentiments ambigus, j'ai finalement décidé de faire ce qui aurait certainement fait de moi la cible des plaisanteries de mes collègues, s'ils l'avaient appris", raconte Grof. "Je suis allé au téléphone, ai composé le numéro de Kromeriz et j'ai demandé si je pouvais parler à Ladislav. À mon grand étonnement, la femme à l'autre bout du fil s'est mise à pleurer. Quand elle s'est calmée, elle m'a dit d'une voix brisée : 'Notre fils n'est plus avec nous, il est décédé, nous l'avons perdu il y a trois semaines'."

(...)

C'était presque comme si le LSD donnait à la conscience humaine l'accès à une sorte de système de métro infini, un labyrinthe de tunnels et de chemins de traverse qui existait dans les souterrains de l'inconscient, et qui reliait littéralement tout dans l'univers avec tout le reste.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ ouverture ] [ dé filtrage ] [ parapsychologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

Il est pourtant bien facile de voir en quels termes les anciens hermétistes parlent des "souffleurs" et "brûleurs de charbon", en lesquels il faut reconnaître les véritables précurseurs des chimistes actuels, si peu flatteur que ce soit pour ces derniers ; et, même au XVIIIème siècle encore, un alchimiste comme Pernéty ne manque pas de souligner en toute occasion la différence de la "philosophie hermétique" et de la "chymie vulgaire". Ainsi, comme nous l’avons déjà dit bien des fois en montrant le caractère de "résidu" qu’ont les sciences profanes par rapport aux sciences traditionnelles (mais ce sont là des choses tellement étrangères à la mentalité actuelle qu’on ne saurait jamais trop y revenir), ce qui a donné naissance à la chimie moderne, ce n’est point l’alchimie, avec laquelle elle n’a en somme aucun rapport réel (pas plus que n’en a d’ailleurs l’"hyperchimie" imaginée par quelques occultistes contemporains ; c’en est seulement une déformation ou une déviation, issue de l’incompréhension de ceux qui, profanes dépourvus de toute qualification initiatique et incapables de pénétrer dans une mesure quelconque le vrai sens des symboles, prirent tout à la lettre, suivant l’acception la plus extérieure et la plus vulgaire des termes employés, et, croyant par suite qu’il ne s’agissait en tout cela que d’opérations matérielles, se lancèrent dans une expérimentation plus ou moins désordonnée, et en tout cas assez peu digne d’intérêt à plus d’un égard.

Dans le monde arabe également, l’alchimie matérielle a toujours été fort peu considérée, parfois même assimilée à une sorte de sorcellerie, tandis que, par contre, on y tenait fort en honneur l’alchimie "intérieure" et spirituelle, souvent désignée sous le nom de kimyâ el-saâdah ou "alchimie de la félicité".(1)
(...)
Quoi qu’il en soit, ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, et ce qui est à la base même de tout enseignement véritablement initiatique, c’est que toute réalisation digne de ce nom est d’ordre essentiellement intérieur, même si elle est susceptible d’avoir à l’extérieur des répercussions de quelque genre que ce soit. L’homme ne peut en trouver les principes qu’en lui-même, et il le peut parce qu’il porte en lui la correspondance de tout ce qui existe, car il ne faut pas oublier que, suivant une formule de l’ésotérisme islamique, "l’homme est le symbole de l’Existence universelle"(2) ; et, sil parvient à pénétrer jusqu’au centre de son propre être, il atteint par là même la connaissance totale, avec tout ce qu’elle implique par surcroît : "celui qui connaît son Soi connait son Seigneur"(3), et il connaît alors toutes choses dans la suprême unité du Principe même, en lequel est contenue "éminemment" toute réalité.

Auteur: Guénon René

Info: Aperçus sur l'initiation. (1) Il existe notamment un traité d’El-Ghazâli qui porte ce titre. (2) El-insânu ramzul-wujûd. (3) C’est le hadith que nous avons déjà cité précédemment: Man arafa nafsahu faqad arafa Rabbahu. (pp. 263-266)

[ Islam ] [ étymologie ]

 

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au-delà

Platon  a dit que quelle que soit l'approche rationnelle d'une vie après la mort, il y a toujours 2 facteurs très important dont il faut toujours tenir compte

1)  La notion est si obscure qu'elle doit toujours être narrée pour être abordée... D'ailleurs les récits d'ÊMI d'alors sont similaires aux notres. Et même si nous avons un million d'histoire, ça ne nous permet pas de prouver tout ça...

2) Qu'il nous manque une approche conceptuelle nouvelle pour ça. Bref dans le monde moderne la notion de l'après vie ne fait pas partie du monde scientifique, nous avons donc besoin de nouveaux concepts et explorateurs. David Hume l'a formulé ainsi : A la lumière de la raison il semble difficile de prouver la continuité de l'âme et son immortalité, une nouvelle sorte de logique est nécessaire et peut-être aussi quelques nouvelles faculté du mental, qui pourraient nous permettre d'aborder pareille logique. 

Nous en somme là, notre approche actuelle est insuffisante pour aborder la notion de l'après-vie. Notre logique a peut-être trop servi depuis 2300 ans et nous avons quand même l'impression que notre mental fonctionne suffisamment bien pour développer de nouvelles approches. 

Ce n'est pas une impasse, nous pouvons avancer dans cette direction. D'ailleurs si on y réfléchi "logique de choses incompréhensibles" est de fait contradictoire dans les termes. Par contre si nous utilisons les mots comme "après-vie" nous comprenons ce que nous disons. D'ailleurs vie après la mort est une contradiction aussi. Et, aussi attirante que soit cette idée de vie après, elle n'a aucun impact, ni n'a la même logique qui sous-tend notre vie incarnée. Telle est la raison qui me fait m'intéresser toujours plus à la philosophie du langage. Est-ce qu'il peut y avoir une logique de l'intelligible ? Ma réponse est oui, il est possible de raisonner logiquement à propos de choses qui n'ont pas de sens. 

Je suppose que quelqu'un équipé d'une appétence pour l'inintelligible et donc habitué au non-rationnele sera susceptible d'avancer dans cette direction.

Un artiste américain a participé a un séminaire ou j'abordai ceci. Il m'a appelé de longs mois plus tard pour me parler de ses NDE, après de grandes souffrances, gangrène et amputation, énormes fièvres, 60 jours entre la vie est la mort, etc.

Sa voix était faible, du à la maladie, puis j'ai remarqué un changement dans l'énergie lorsqu'il m'a dit, incidemment : - Raymond, quand j'étais en E.M.I, mon esprit est revenu sur ce concept de nonsense dont tu as parlé et j'ai réalisé que tu avais raison. Il faut prendre en compte l'inintelligibilité dont tu parlais.

Auteur: Moody Raymond A

Info: Fin de sa conférence, 4 février 2017, Paris

[ mort imminente ] [ dépassement conceptuel ]

 
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homme-animal

Les oiseaux ont des gène de langage en commun avec les humains
Le processus par lequel les bébé oiseaux apprennent à chanter ressemble par un certain nombre de traits avec celui par lequel les enfants en bas âge apprennent à parler.
Aujourd’hui les chercheurs ont identifié un gène commun aux les oiseaux et aux personnes qui est à la base de ces capacités. Cette découverte marque le début d'un effort pour explorer les sous structures génétiques de l'étude vocale.
L'apprentissage vocal est caractéristique chez certain nombre d'animaux, y compris les humains, dauphins, baleines et oiseaux. Pour sonder comment la génétique guide ce processus, Sebastian Haesler de l'institut Max Planck pour la génétique moléculaire à Berlin et Kazuhiro Wada du centre médical à Duke University et leurs collègues se sont concentré sur un gène connu sous le nom de FoxP2, dont la mutation est associée aux problèmes de langue chez les individus. "Chez les humains affectés, la mutation de Fox cause un dysfonctionnement très spécifique," explique le co-auteur d'étude Erich Jarvis de Duke University. "Ces personnes ont une coordination moteur en grande partie normale, mais présentent une incapacité à prononcer correctement des mots ou de les façonner en des phrases grammaticalement correctes. De plus, elles éprouvent des problèmes comprendre un langage complexe. "L'équipe a analysé l'expression du gène FoxP2 chez un certain nombre d'espèces d'oiseau, certains apprentis de l’aptitude vocale, d’autres non, ainsi qu’ avec des crocodiles, le parent vivant le plus proche des oiseaux.
Chez les humains et les oiseaux le gène est exprimé dans une région du cerveau connue sous le nom de "ganglions fondamentaux", rapportent aujourd'hui les chercheurs dans le Journal of Neuroscience. " Nous avons constaté que les niveaux de FoxP2 semblent augmenter par moment juste avant que l'oiseau ne commence à modifier ses chants," dit Jarvis. " Ainsi ceci confirmerait un rôle de cause à effet, sous-tendu par le gène, qui permettrait aux circuits cérébraux "chanson-étude" de devenir plus plastiques, il permet aussi aux oiseaux d'imiter des bruits.
"En revanche, chez les espèces qui n'ont pas d’apprentissage vocal, l'équipe n'a observé aucun niveau de localisation ou de différentiel de l'activité FoxP2. Les prochains plans à étudier par l'équipe seront de savoir s’il y a de petites différences de FoxP2 entre les oiseaux qui apprennent à chanter et les autres qui ne le font pas, et comment les mutations de ce gène affectent l'étude vocale. D'autres facteurs, tels que des raccordements entre le cerveau et les neurones moteur commandant la voix, contribuent également à l'apprentissage vocal. Mais il est intrigant, note Jarvis, "Qu'un gène antique comme FoxP2 puisse avoir quelque chose faire avec des vocalisations apprises chez l'homme et chez les oiseaux."

Auteur: Internet

Info: Sarah Graham, SCIENCE NEWS 31 Mars 2004

[ musique ] [ génétique ] [ ADN ]

 
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sport

Tennis suisse, 3 jours, trois chroniques (III)

Mes coqs ce matin : FEDERERRRRRRR...... WAWRINKAAAAAA.... FEDERERRRRRRR......

WAWRINKAAAAAA....

Ho ! Ca va la crête ? Le tennis, c'est pas fait pour les quasi dindes...

Faut dire qu'il y a peu nous sommes allés les voir, le duo d'enfer, avec mon fiston, grâce à un camarade qui nous a filé deux billet à l'oeil. Oui oui, nous avons pu matter le double de la coupe Davis à Palexpo. Peuchère mes mémères, c'est pas tous les jours qu'on va contempler le no 1 mondial à la Race (Stan) associé au best ever. Deux CHuisses ! Ho, c'est rare, fils, déguste, tu pourras en parler à tes petits enfants. Hop Schwitz, Forza Swizzerra, Rock & Rolle cocorico... Et pour un preque vieil autochtone intégriste retrouver VaudWrinka associé à celui qui à su Fédérer l'admiration mondiale c'est pas dla daube. Des cimes qu'on reverra pas, ni nos descendants, ni leurs descendants à eux.

Après-midi sympa au-delà de la défaite. Car ils l'ont perdu ce match-là, aussi curieux que cela puisse paraitre. Perte sans dommage puisque nos deux Héros (faites gaffe de ne pas prononcer ces trois mots à la suisse allemande) ont rétabli la chose le lendemain. Au final un week-end tennistique intéressant. Stan un peu déstabilisé par son nouveau statut, Rodge toujours aussi stable, regardant impuissant les Kazaks bombarder son compère affaibli... Et puis nous voilà finalement qualifiés en demi-finale contre l'Italie,

Et là, les remords. Parce que dans ma diatribe précédente j'ai osé mettre en doute le maitre, rayer la statue chromée. Un peu comme si j'avais violé Heidi au Lauberhorn... ou devant les deux chambres réunies. Tous ces regards sévères... réprobateurs. Repentance qui m'a poussé vers l'examen de conscience. Parce que ces gnières, finalement, s'ils ont succès et pognon, ils l'ont mérité. En tout cas plus que d'autres : héritiers, chefs de services bombardés et autres gagnants des multiples loteries de la vie. Ils se sont farcis des vies de chiens. Pensez : 5 heures de tennis, muscu etc. quasi tous les jours durant 20 ans sans débander. Sans parler des voyages incessants, chambres d'hôtels et autres obligations brise-burne routinières sous forme de journalistes fouineurs, admirateurs encombrants, midinettes pleines d'espoir... Un pensum.

Et il y a Stan, un type lambda du gros-de-Vaud qu'on aurait jamais idée d'attaquer, passé par l'école anthroposophe, celle qui vous délivre plutôt des pacifiques. Ce qui est peut-être la cause de son éclosion différée, allez savoir ?

Mais je m'égare... Je voudrai juste qu'ils la ramènent une fois, cette coupe Davis. Dans le futur, j'ai comme l'impression que ce sera plus dur.

Auteur: Mg

Info: avril 2014

[ helvète ]

 

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sensibilité médiévale

Evoquons devant nous les contemporains de François Rabelais, leurs violences et leurs caprices, leur peu de défense contre les impressions du dehors, l’extraordinaire mobilité de leur humeur, cette étonnante promptitude à s’irriter, à s’injurier, à tirer l’épée, puis à s’embrasser et à se cajoler : tout ce qui nous explique tant de querelles pour rien, d’accusations atroces de vol et de plagiat, d’appels à la justice de Dieu et des hommes – à quoi sans intervalles succèdent d’affreux coups d’encensoir, et les plus folles comparaisons avec Homère, Pindare, Virgile et Horace. Produits naturels d’une vie toute en contrastes. Et bien plus marquée que nous ne saurions l’imaginer. Contrastes du jour et de la nuit, ignorés de nous dans nos demeures électrifiées ; contrastes de l’hiver et de l’été, adoucis pour nous, en temps normal, par mille inventions : ils en subissaient eux, la rigueur et la nécessité, à peu près sans atténuation, et pendant des semaines et des mois. Egalisation des conditions de vie, égalisation des humeurs : les deux se suivent et se conditionnent. Mais pareillement nos nerfs se sont blasés. Nous avons trop mangé de fruits – de ces fruits dont nous gardons, comme dit la Bible, "les dents agacées". Eux ? Ce n’étaient point des blasés, Dieu non ; et pour ne retenir que cet exemple, comme ils étaient sans défense contre l’attaque violente et souveraine des sons ! Pensons toujours à ce passage des Contes d’Eutrapel où Noël Du Fail nous décrit l’effet, sur les hommes de son temps, du célèbre chœur descriptif de Clément Janequin, la Bataille de Marignan. Personne qui échappât aux prises de cette musique puissante et puérile avec ses "bruits de bataille" en harmonie imitative, personne qui, exalté par les sons, « ne regardât si son épée tenoit à son fourreau, et ne se haussât sur ses orteils pour se rendre plus bragard et de la riche taille..."

Simples gens, qui se livraient sans contrôle. Mais nous nous refoulons.

[...] Voici qui déjà nous avertit qu’entre les façons de sentir, de penser, de parler des hommes du XVIe siècle et les nôtres – il n’y a pas vraiment de commune mesure. Nous enchaînons : ils laissent flotter. Des générations, depuis le XVIIe siècle et Descartes, ont inventorié pour nous, analysé, organisé l’espace. Elles nous ont dotés d’un monde bien arrêté où chaque chose et chaque être a ses frontières parfaitement délimitées. Des générations, depuis la même époque, ont travaillé à faire du temps, de plus en plus précisément mesuré, le cadre rigide de nos activités. Tout ce grand travail, au XVIe siècle, commençait à peine. Ses résultats n’avaient point encore, par voie de conséquence, engendré en nous le besoin impérieux d’une certaine logique, d’une certaine cohérence, d’une certaine unité.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 99-100

[ état d'esprit ] [ contextualisation ] [ exacerbée ] [ incompréhensibilité moderne ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie

Calvin fait de la prédestination l’une des pierres angulaires, peut-être la doctrine centrale, de l’ensemble de son système. Il en donne une nouvelle interprétation en supposant que Dieu non seulement prédestine certains pour la grâce, mais qu’il décide que les autres sont destinés à la damnation éternelle.
Le salut ou la damnation ne résultent pas des actions bonnes ou mauvaises qu’un homme réalise au cours de sa vie, mais sont prédéterminés par Dieu avant même la naissance de l’homme. La raison qui fait que Dieu choisit un tel et condamne tel autre est un secret que l’homme ne doit pas essayer de percer. Il le fait parce qu’il aime montrer ainsi ses pouvoirs illimités. Le Dieu de Calvin, en dépit de toutes les tentatives pour préserver l’idée d’un Dieu d’amour et de justice, a tous les traits d’un tyran sans aucune qualité d’amour ni même de justice. […]
La signification psychologique de la doctrine de la prédestination est double. Elle exprime et améliore le sentiment de l’impuissance et de l’insignifiance de l’individu. Aucune doctrine ne pouvait exprimer plus fortement que celle-ci l’inutilité de la volonté et des efforts de l’homme. […] L’autre sens de cette doctrine, qui rejoint celle de Luther, consiste à faire taire le doute irrationnel, tout autant présent chez Calvin et ses adeptes que chez Luther. Au premier regard, la doctrine de la prédestination semble renforcer le doute plutôt que le réduire au silence. L’individu ne risque-t-il pas d’être encore davantage déchiré par d’insupportables doutes maintenant qu’il sait qu’il est prédestiné, avant sa naissance, soit à l’éternelle damnation soit au salut ? Comment peut-il vivre sans savoir quel sera son sort ? Même si Calvin n’enseignait pas qu’il existait des preuves pour une telle certitude, lui et ses adeptes avaient vraiment la conviction qu’ils appartenaient aux élus. Ils obtenaient cette conviction par le même mécanisme d’auto-humiliation que nous avons analysé dans la doctrine de Luther. Avec une telle conviction, la doctrine de la prédestination impliquait une certitude extrême ; on ne pouvait rien faire qui puisse mettre en danger l’état de grâce, puisque celui-ci ne dépendait pas de ses propres actions mais était décidé avant même la naissance. […] le doute fondamental donnait lieu à une quête de la certitude absolue ; mais bien que la doctrine de la prédestination apportât une telle certitude, le doute subsistait en arrière-plan et devait être réduit au silence, encore et encore, par une croyance fanatique et envahissante selon laquelle sa communauté religieuse d’appartenance représentait la partie de l’humanité élue par Dieu.
Une des implications de la théorie de la prédestination de Calvin devrait être explicitement mentionnée ici, puisqu’elle a trouvé son plus puissant renouveau dans l’idéologie nazie : le principe de l’inégalité de base des hommes.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 88-89

[ humaine trop humaine ] [ soubassements psychologiques ] [ superstition ] [ protestantisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

classe moyenne

Nous avons trouvé assez facilement la maison de Beynost, qui était au fond d'un lotissement de maisons toutes identiques. Dans les HLM il y a les mêmes apparts et là, visiblement, c'était pareil. En plus grand, avec un jardin et avec un garage, dans lequel on a vite rangé la voiture de police. Dans ce genre d'endroit les gens se connaissent et le moindre pet de travers ameute tout le voisinage, le front contre les carreaux de la cuisine. Les yeux torves, les yeux de gestapistes qui ne veulent de mal à personne, non, qui n'espionnent que pour protéger le territoire. J'étais un peu en mode parano, et stressé avec ça, j ai tout de suite senti dans l'air l'odeur de la droite. Des gens avec des revenus confortables, sans plus, sans ISF, pas totalement réactionnaires mais pas vraiment modernes non plus. Les bons Français, voilà, c'est là qu'ils sont, là qu'ils se retrouvent, là qu'ils se reproduisent. J'ai eu le sentiment d'être dans un parc animalier, dans le zoo de Saint-Martin-la-Plaine avec une seule espèce vivante domiciliée : la classe moyenne. Des gens avec une vie tiède, un bon vieux 12 sur 20 et "peut mieux faire", des gens qui ont peur des pauvres et qui sont impressionnés par les riches. Ils ne feraient pas de mal à une mouche mais ils ne balancent pas la pièce au manouche du feu rouge. Ils trouvent que les Balkany ne sont pas si mauvais que ça et que les socialistes sont trop honnêtes pour être honnêtes. Ils aimeraient bien qu'on offre une direction à la France sans se questionner sur le non-sens de leur propre vie. Plutôt inoffensifs, par ailleurs. On est parvenu à leur faire croire que s'ils sont dans la merde, ce n'est pas à cause de ceux qui ont tout le blé, non, c'est à cause de ceux qui n'en ont pas du tout. Dingue ! Ils ont gobé ça tout cru. Ils gobent tout, de toute façon. Y en a jamais aucun qui s'est dit : Tiens, je vais aller péter la gueule à ce député, là, qui me prend pour un jambon depuis cinq mandats. Ou : Tiens, ce chef au bureau, qui me sourit en me demandant comment a été mon week-end, gagne cinq fois mon salaire. Leur ennemi a été désigné, il est sale, il vit dans les banlieues, et il est pauvre. Il se goinfre tellement d'allocs que ça gèle les salaires. C'est à cause de lui... Quoi ?... Les actionnaires ? Ah non, ça c'est pas pareil, ferme ta bouche et bouge de là. T'es pas content ? T'avais qu'à mieux bosser à l'école. Pis c'est pas de notre faute si tu t'es pas retrouvé dans la bonne couille.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin, Pages 135-136, Points, 2018

[ réacs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

raisonnements

Tous les biais cognitifs simples dans une seule infographie.
Le cerveau humain est capable de choses incroyables, mais il est aussi souvent extrêmement imparfait.
La science a montré que nous avons tendance à faire toutes sortes d'erreurs mentales, appelées "contraintes cognitives", qui peuvent affecter notre pensée et nos actions. Ces biais, comme le souligne Jeff Desjardinsde Visual Capitalist, peuvent nous amener à extrapoler des informations provenant de mauvaises sources, à chercher à confirmer les croyances existantes ou à ne pas nous souvenir d'événements comme ils se sont réellement passés!
Tout ceci fait bien sûr partie de l'être humain, mais ces biais cognitifs peuvent également avoir un effet profond sur nos efforts, nos investissements et notre vie en général. Pour cette raison, cette infographie de DesignHacks.co est particulièrement pratique. Elle montre et regroupe les 188 biais de confirmation connus existants.
QU'EST-CE QU'UN BIAS COGNITIF?
Les humains ont tendance à penser de certaines manières qui peuvent conduire à des écarts systématiques d'une prise de jugement rationnel.
Ces tendances proviennent habituellement de :
- Raccourcis de traitement de l'information
- Capacité de traitement limitée du cerveau
- Motivations émotionnelles et morales
- Distorsions dans le stockage et la récupération des souvenirs
- Influence sociale
Les biais cognitifs ont été étudiés durant des décennies par des universitaires dans les domaines de la science cognitive, de la psychologie sociale et de l'économie comportementale, mais ils sont particulièrement pertinents dans le monde de l'information. Ils influencent la façon dont nous pensons et agissons, et de tels raccourcis mentaux irrationnels peuvent conduire vers toutes sortes de problèmes dans l'entrepreneuriat, l'investissement ou la gestion.
EXEMPLES DE BIAS COGNITIFS
Voici quatre exemples de la façon dont ces types de biais peuvent affecter les gens dans le monde des affaires:
- Biais de familiarité: un investisseur met son argent dans "ce qu'il connait", plutôt que de rechercher les avantages évidents d'une diversification de portefeuille. Juste parce qu'un certain type d'industrie ou de sécurité est familier n'en fait pas une sélection logique.
- Le biais de l'auto-attribution: un entrepreneur attribue excessivement le succès de sa société à lui-même, plutôt qu'à d'autres facteurs (équipe, chance, tendances de l'industrie). Quand les choses ne vont pas, il blâme ces facteurs externes pour avoir stoppé sa progression.
- Ancrage de partialité : un employé lors d'une négociation de salaire dépend trop du premier chiffre mentionné dans les négociations plutôt qu'examiner de façon rationnelle une gamme d'options.
- Le biais de survie: l'esprit d'entreprise semble facile, car il y a tant d'entrepreneurs prospères. C'est pourtant bien un biais cognitif: les entrepreneurs prospères sont les meilleurs, ceux qui ont survécu, alors que les millions qui ont échoué sont parti pour faire d'autres choses.

Auteur: Internet

Info: Zero Hedge, 29 sept 2017

[ réflexion ] [ réfléchir ]

 

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