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nœud borroméen

Il y a la personne réelle qui est devant vous en tant qu’elle tient de la place – il y a cela dans la présence d’un être humain, ça tient de la place, à la rigueur vous pouvez vous mettre à dix dans votre bureau, mais pas à cent cinquante – il y a ce que vous voyez, qui manifestement vous captive et qui est capable de vous faire brusquement vous jeter à son cou, acte inconsidéré qui est de l’ordre imaginaire, et puis il y a l’Autre dont nous parlions, qui est aussi bien le sujet mais qui n’est pas le reflet de ce que vous voyez en face de vous, et pas simplement ce qui se produit en tant que vous vous voyez vous voir.

Si ce que je dis n’est pas vrai, Freud n’a jamais rien dit de vrai, car l’inconscient veut dire cela.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 93-94

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ autre ] [ défini ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mort vivant

Cet automne-là, j'ai appris que l'homme peut franchir le trait qui le sépare de la mort alors que son corps est encore vivant. Il y a en vous, quelque part, du sang qui coule mais, physiologiquement, vous êtes déjà passé par la préparation qui précède la mort. Et vous avez déjà vécu la mort elle-même. Tout ce que vous voyez autour de vous, vous le voyez déjà comme depuis la tombe, sans passion, et vous avez beau ne pas vous mettre au nombre des chrétiens, et même parfois vous situer à l'opposé, voilà que vous apercevez tout à coup que vous avez bel et bien pardonné à ceux qui vous ont offensé et que vous n'avez plus de haine pour ceux qui vous ont persécuté. Tout vous est devenu égal, voilà tout;il n'y a plus en vous d'élan pour réparer quoique ce soit; vous n'avez aucun regret.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Pavillon des cancéreux

[ détachement ultime ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gêne

- Le roi du baby-foot, dit Beatriz Gonzalez en appuyant son petit doigt sur la toile cirée. Qu'est-ce qu'on vous sert ?
Mario demeura le regard rivé sur ses yeux et pendant une demi-minute il tenta d'obtenir de son cerveau qu'il lui donne les informations minimales pour survivre au choc qui l'anéantissait : qui suis-je, où suis-je, comment fait-on pour respirer, comment fait-on pour parler ?
La fille eut beau répéter : "Qu'est-ce qu'on vous sert ?" en tambourinant sur la table toute la gamme de ses doigts fragiles, Mario Jimenez ne parvint qu'à s'enfoncer dans son silence. Alors Beatriz Gonzalez dirigea son regard impérieux vers son compagnon et formula, d'une voix modulée par cette langue qui fulgurait entre les dents généreuses, une question que Neruda eût considérée comme de routine en d'autres circonstances :
- Et pour vous, qu'est-ce que ça sera ?
- La même chose que lui, répondit le barde.

Auteur: Skármeta Antonio

Info: Une ardente patience

[ humour ] [ dialogue ]

 

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femmes-hommes

Vous, les hommes, vous vous croyez si forts, alors que vous êtes si fragiles. Non, mon chéri... Attends! C'est différent. Ça n'a rien à voir. Vous avez été éduqués à posséder le pouvoir, mais à résister. Vous êtes comme des princes à qui on a préparé une place toute chaude sur le trône. C'est pour ça que vous perdez tous vos moyens au moindre séisme. Nous, les femmes, subissons deux jougs et nous battons sur deux fronts à la fois. Nous sortons nos griffes dès que le danger montre son nez et nous passons à l'attaque parce que nous avons appris à affûter nos armes. Et quand je dis attaque, je veux dire défense, naturellement. Attaquer, c'est se défendre contre l'envahissement de la folie. Cette folie que vous avez fabriquée avec votre orgueil mal placé, votre fierté exhibitionniste. Vous manipulez la morale et la religion comme des illettrés manipuleraient de l'uranium.

Auteur: Fellag Mohand Said

Info: C'est à Alger

[ hommes-par-femmes ]

 

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spiritualité

Je vous donnerai une image. Il fait beau, le soleil brille… Mais voilà que des nuages commencent à apparaître, ils cachent le soleil, le ciel s’obscurcit et vous avez froid. Vous êtes à la merci des nuages. Alors que faire ? Vous pouvez attendre et, en attendant, vous plaindre en disant : “Le soleil m’a abandonné”. C’est une erreur, le soleil n’abandonne jamais personne, c’est seulement que vous êtes au-dessous des nuages. Alors, il faut s’élever au-dessus : plus rien ne pourra s’interposer entre le soleil et vous, il est là, il brille, il ne vous a pas abandonné. Quand vous vous croyez abandonné, cela prouve tout simplement que vous êtes descendu trop bas sous les nuages. Pour celui qui a dépassé intérieurement la région des nuages, le soleil brille sans arrêt, il se sent pénétré par sa lumière et sa chaleur, il n’y a plus d’écran entre le soleil et lui.

Auteur: Aïvanhov Omraam Mikhaël

Info: Vous êtes des dieux, p 25

[ image réconfort ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

modèles spirituels

- Vous ne croyez pas au ciel, vous, une religieuse ?
- Si vous n'y croyez pas, pourquoi devrais-je y croire ?
- Si vous y croyiez, peut-être y croirais-je.
- Si j'y croyais, vous n'auriez pas à y croire.
- Tout le vieux fatras d'autrefois, dis-je. La foi, la religion, la vie éternelle. La bonne vieille crédulité humaine. Êtes-vous en train de me dire que vous ne les prenez pas sérieusement ? Que votre vocation n'est que simulation ?
- Notre simulation est une vocation. Quelqu'un doit faire semblant de croire. Nos vies sont aussi chargées de sérieux que si nous professions une véritable foi, de solides croyances. Comme la foi diminue de par le monde, les gens trouvent de plus en plus nécessaire que quelqu'un croie. Des ermites aux yeux fous dans des grottes. Des religieuses habillées de noir. Des moines obéissant à la règle du silence. Tous ceux-là sont là pour croire.

Auteur: Delillo Don

Info: Bruit de fond

[ exemples ] [ émulateurs ] [ influenceurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épistole

Je me suis mis à vous écrire,

je ne sais ni comment, ni pourquoi.

D'abord, je n'en ai plus le droit;

et puis, qu'ai-je à vous dire ?

Rien du tout. - Que je me souviens

de vous, toujours ? - Cela, que diable -

vous ne le savez que trop bien,

et depuis des temps fort anciens.

Pourtant, la chose est incapable

de vous intéresser beaucoup.

Pareillement, vous n'êtes guère

curieuse de savoir où

je suis ou que je puis faire ?

Nos deux âmes sont étrangères

l'une à l'autre. - En est-il, d'ailleurs,

est-il des âmes d'autre sorte ?

[....]

Je deviens sombre et méfiant

dans mes rapports avec les hommes.

J'oubliai tout, frasque de fou,

poésie, amour; oui, mais vous !...

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Lettre à une connaissance, à qui il décrit la bataille de Valérik, tout en pensant que dans son confort moscovite elle s'en fiche.

 

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Ajouté à la BD par miguel

inversion des valeurs

Rien ni personne n’est plus à la place où il devrait être normalement ; les hommes ne reconnaissent plus aucune autorité effective dans l’ordre spirituel, aucun pouvoir légitime dans l’ordre temporel ; les "profanes" se permettent de discuter des choses sacrées, d’en contester le caractère et jusqu’à l’existence même ; c’est l’inférieur qui juge le supérieur, l’ignorance qui impose des bornes à la sagesse, l’erreur qui prend le pas sur la vérité, l’humain qui se substitue au divin, la terre qui l’emporte sur le ciel, l’individu qui se fait la mesure de toutes choses et prétend dicter à l’univers des lois tirées tout entières de sa propre raison relative et faillible. "Malheur à vous, guides aveugles", est-il dit dans l’Évangile ; aujourd’hui, on ne voit en effet partout que des aveugles qui conduisent d’autres aveugles, et qui, s’ils ne sont arrêtés à temps, les mèneront fatalement à l’abîme où ils périront avec eux.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne", p 122

[ contre-initiation ] [ décadence ] [ pouvoir spirituel ] [ conservation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropocentrisme

Implicitement, l’homme moderne pense que tout ce qui s’est passé dans l’univers depuis l’origine est fait pour converger vers cette chose qui pense, création de la vie, être précieux, unique, sommet des créatures, qui est lui-même, dans lequel il y a ce point privilégié qui s’appelle la conscience.
Cette perspective conduit à un anthropomorphisme si délirant qu’il faut commencer à s’en dessiller les yeux, pour s’apercevoir de quelle espèce d’illusion on est victime. C’est nouveau dans l’humanité, cette niaiserie de l’athéisme scientiste. Comme on se défend à l’intérieur de la science contre tout ce qui peut rappeler un recours à l’Etre suprême, pris de vertige, on se précipite ailleurs – pour faire la même chose, se prosterner. Là, il n’y a plus rien à comprendre, tout est expliqué – il faut que la conscience apparaisse, le monde, l’histoire convergent vers cette merveille qu’est l’homme contemporain, vous, moi, qui courons à travers les rues.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 63-64

[ centre du monde ] [ fantasmes ] [ pensée religieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égalité

Le prêtre lui aussi sembla un peu embarrassé, comme s'il n'arrivait pas à débrouiller ses propres pensées. Il réfléchit un instant, les sourcils froncés et reprit brusquement.

— Il est si facile d'être compris de travers. Tous les hommes ont de l'importance ; vous, moi, tous. C'est le fait théologique le plus dur à avaler.

L'inspecteur ébahi le regarda sans comprendre, mais le Père Brown poursuivit :

— Nous sommes tous chers à Dieu. Dieu seul sait pourquoi. Mais c'est la seule justification possible de l'existence des policiers.

L'inspecteur ne parut pas frappé par cette justification cosmique de sa propre existence.

— Ne voyez-vous pas que la loi à sa manière a raison ? Si tous les hommes ont leur importance, tous les assassinats ont la leur. L'oeuvre si mystérieuse créée par Dieu, nous ne pouvons pas permettre qu'elle soit mystérieusement détruite.


Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Le scandale du Père Brown

[ singularités ] [ humanisme ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel