musique

L’instrument n’est pas précisément maniable. Une contrebasse, c’est plutôt, comment dire, un embarras qu’un instrument. Vous ne pouvez guère la porter, il faut la traîner ; et si vous la faites tomber, elle est cassée. Dans une voiture, elle ne rentre qu’à condition d’enlever le siège avant droit. A ce moment- là, la voiture est pratiquement pleine. Dans un appartement, elle se trouve sans cesse sur votre chemin. Elle est plantée là…avec un air si bête, vous voyez…mais pas comme un piano. Un piano, c’est un meuble. Vous pouvez le fermer et le laisser là où il est. Elle, non. Elle est toujours plantée là…

Auteur: Süskind Patrick

Info: La Contrebasse, Le livre de poche, 2022, page 34

[ description ] [ encombrant ]

humour

Pour vous dire la vérité, dit John, ce que je voudrais par-dessus tout c'est un énorme pied de biche pour m'ouvrir moi-même, sortir la créature qui vit à l'intérieur de moi, la secouer comme un tapis, la rincer dans un lac d'eau froide et limpide, comme ceux d'Oregon, et l'étendre au soleil pour la laisser guérir, sécher, grandir, et puis reprendre une conscience claire et calme.

Auteur: Coupland Douglas

Info: Miss Wyoming

[ thérapeutique ] [ réparateur ]

humour

La nature est le plus grand et le plus merveilleux des temples du Seigneur, surtout par temps sec.

Auteur: Paasilinna Arto

Info: Le Cantique de l'apocalypse joyeuse

[ monothéiste ]

interrogation

John se demanda pourquoi il n’était jamais tombé amoureux. Il était déjà tombé désireux ou tombé affectueux des milliers de fois, mais il n’avait jamais eu la sensation d’appartenir à quelque chose de plus grand.

Auteur: Coupland Douglas

Info: Miss Wyoming

[ vraie rencontre ]

humour

- C’est foutu ! Comment va-t-on faire pour construire notre socle anti-migrants sans migrants ?

Auteur: Messina Nicolas Rouhaud

Info: Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 1

[ frontières fermées ]

apparences

[ quartier huppé, un couple regarde par la fenêtre ]

- Les manifestants s'en sont pris aux signes extérieurs de richesse, ils ont brûlé toutes les autos de luxe du quartier !

- Mais... regarde ! Ma Ferrari est intacte, quelle horreur ! Tu crois qu'elle ne fait pas assez riche ? Que vont penser les voisins en voyant ma Ferrari intacte, que je suis un prolo ?!... On va être la risée du quartier !

- Les Dupont de Moncourt se sont même fait brûler leurs deux autos !

- Quels crâneurs !

- Je savais que tu aurais dû acheter celle avec un aileron, c'est tout de suite plus tape-à-l'oeil !

- Parce que tu crois qu'ils y connaissent quelque chose en Ferrari, les prolétaires ?! Arriérés de gauchistes, ça veut faire la révolution et c'est pas foutu de mettre le feu à une bagnole !

- On ne peut compter sur personne !

Auteur: Messina Nicolas Rouhaud

Info: Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 2, dessins Emmanuel Reuzé, p. 5

[ paradoxe ] [ humour ]

rêve

Lorsqu'ils eurent franchi les portes de la Cité, ils détachèrent du porte-bagages l'énorme rouleau d'asphalte. Le vent s'y engouffra et, devant eux, le ruban noir se déroula peu à peu sur la terre ocre.

Auteur: Rascal

Info: La Route du vent

[ conte ] [ désert ]

crétin

Idiot, ça veut dire unique. Seul de son espèce. En fait, c'est à la portée de n'importe qui de devenir idiot, il suffit de le vouloir. Mais la plupart des gens en ont peur. Ils préfèrent être comme tout le monde - même si, au fond d'eux mêmes, ils savent qu'ils sont idiots. Ce n'est pas facile à admettre. On n'a même pas le droit d'adhérer au club des idiots parce que alors on ne serait plus unique.

Auteur: Huston Nancy

Info: Une adoration

[ imbécile ] [ défini ] [ singularité ] [ paradoxe ]

rapports humains

Nous sommes tous des romans ambulants, foisonnants de personnages principaux et secondaires, ponctués par des ellipses, des moments de suspense et de drame, de longues descriptions ennuyeuses, des apogées et des dénouements. Tu me racontes ton histoire et je te raconte la mienne, ton histoire fait désormais partie de la mienne...

Auteur: Huston Nancy

Info: Une adoration

[ parlêtres ]

orphelin de père

Un garçon demande à sa mère :

- Maman, qui est mon père ?

- Le Père Noël ! répond la maman, hargneuse.

- Comment ça ? s'étonne le gamin.

- Comme ça ! Il est venu la nuit, il m'a fait un cadeau et personne ne l'a plus revu.

Auteur: Gigounova-Komarova Nathalie

Info: Humour russe

[ mère-fils ] [ explication ]