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obsédé

J'étais vieux, j'étais moche. C'était peut-être pour cela que je prenais plaisir à planter mon poireau dans des jeunes filles. J'étais King Kong, elles étaient souples et tendres. Essayais-je en baisant de me frayer un chemin au-delà de la mort ? En allant avec des jeunes filles, espérais-je ne pas vieillir, ne pas me sentir vieux ? Je ne voulais pas vieillir mal, mais simplement quitter la partie, mourir avant que la mort ne me tombe dessus.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Women

[ fuite ]

 

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habituation

A côté d’une seule fossette de la femme convoitée, Rembrandt n’est rien. Confronté à la nuque de celle qui va s’offrir, Mozart s’écrase, se racornit, se ratatine. Rien n’égale la musique du sang qui bat.
Mais le désir retombe. Et la paranoïa du désir se brise. Et la vision totalitaire du monde qui est la vision du désir vole en éclats. Les seins de Sophie baisant étaient la beauté sur la terre. C’est Rembrandt et Mozart qu’on ressuscite. Dans les veines, le sang ne bat plus, il coule. Coulé, le désir.

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" page 118

[ sublimation ] [ fascination amoureuse ] [ délitement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Je voudrais t'emporter dans un monde nouveau
Parmi d'autres maisons et d'autres paysages
Et là, baisant tes mains, contemplant ton visage,
T'enseigner un amour délicieux et nouveau,

Un amour de silence, d'art et de paix profonde:
Notre vie serait lente et pleine de pensées,
Puis, par hasard, nos mains un instant rapprochées
Inclineraient nos coeurs aux caresses profondes,

Et les jours passeraient, aussi beaux que des songes,
Dans la demi-clarté d'une soirée d'automne,
Et nous diront tout bas, car le bonheur étonne:
Les jours d'amour sont doux quand la vie est un songe.

Auteur: Gourmont Rémy de

Info:

[ poème ]

 

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déclaration d'amour

Adriane, mon coeur, baise-moi, je te prie,
Puisque ce doux baiser qui coule lentement
Avec l'air frétillard d'un gentil mouvement
Est le seul appétit qui chatouille ma vie.

Or que moi transporté, orsus que toi ravie,
De mille autres regards faits réciproquement,
Nous puissions désormais nous voir si fermement
Que la force des lynx ait dessus nous envie.

Que tes yeux, Adriane, aient tant de vigueur
Qu'ils puissent contempler les secrets de mon coeur,
Et que je puisse voir au centre de ton âme,

Afin qu'en nous baisant nos yeux voient dedans nous
Mille et mille plaisirs confits au sucre doux,
Qui s'est liquéfié dans l'amoureuse flamme.

Auteur: Virbluneau François Scalion de

Info: Recueil : Les loyalles et pudiques amours

[ poème ]

 

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voyou

La nuit était splendide. Ailleurs que dans cette ruelle, des hommes et des femmes baisaient, mangeaient, prenaient un bain, dormaient, lisaient leur journal, engueulaient leurs gosses ou faisaient d’autres choses normales.
Eclairés par la lune, nous nous mîmes en garde, et c’est alors qu’une pensée me traversa l’esprit : Je préférais mille fois voir deux mecs se foutre sur la gueule plutôt que d’être l’un d’eux.
Pour autant, je n’avais pas peur, j’étais trop soûl pour craindre quoi que ce fût. Je ressentais juste de la lassitude, du genre Merde, je remets ça sans savoir pourquoi. Sans doute, me dis-je, est-ce pour faire quelque chose, comme d’étaler du beurre de cacahouète sur une tranche de pain.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 330

[ sacré-profane ] [ marginal ] [ absurdité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-d’homme

Oui, pensais-je, cette femme était la mort, la mort des danses macabres représentées en fresques dans les églises, mais elle était aussi le néant autour duquel je tournais, depuis si longtemps, et qui finalement se présentait à moi sous sa véritable apparence.
Je grimpai donc sur le lit et me jetai sur ces os avec une relative ardeur.
Au fond, réfléchissais-je tandis qu'elle se pressait contre moi, enserrant mes flancs de ses cuisses, poussant contre mon ventre les os de son bassin, c'était là une sensation neuve et étrange de posséder un squelette en pénétrant dans son sexe tendre et vivant qui y demeurait encastré un peu comme un chaud nid d'oiseau reste pris entre les branches sèches et froides d'un arbre pétrifié par l'hiver.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ baisant ] [ forniquant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

triangle amoureux

Le troisième être était surtout le lapin en peluche, posé sur l’oreiller contre la tête de Solange ; fort pelé et poussiéreux, […] avec une de ses oreilles lui retombant sur le museau, et un de ses yeux remplacé par un bouton de bottine. Souvent Costals le baisait au lieu de Solange, à moins qu’ils n’unissent leurs trois bouches : Costals, qui connaissait son génie, savait bien pourquoi il l’avait priée de s’adjoindre de ce lapin. (D’autres fois, il lui arrivait de faire porter à ses amis, durant les caresses, des têtes de carnaval représentant des têtes d’animaux. Combien alors il les dépassait ! bondissait hors des limites étroites de ce sexe !) Il le mêla si fort à leurs jeux qu’un moment vint où le lapin envahit complètement son imagination, en chassant Solange. Sa volupté prit alors un caractère religieux […].

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les jeunes filles, tome 3 : Le démon du bien

[ fétiche ] [ doudou ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femme idéale

Je vous ai déjà dit que les femmes sont légion sur cette terre, hein ? La plupart sont acceptables. Et les baisables ne se comptent pas. Mais il arrive que la nature accouche, par un coup de baguette magique, d’une femme exceptionnelle, d’une femme après quoi rien n’a plus de valeur. Vous savez bien, une anatomie à couper le souffle. Chez elle, tout n’est que mouvement, tout bouge divinement, du vif argent, un serpent caché sous les fleurs. Elle dévoile une cheville, une épaule, un genou, un sein, et vous voici lié à elle comme par un invisible aimant. Mais elle vous nargue de ses yeux rieurs et sublimes. Sa bouche esquisse une moue diabolique. Qu’importe, vous êtes suspendu à ses lèvres qui sont pourtant prêtes à se moquer de votre impuissance. De surcroît, cette femme s’habille à merveille et ses longs cheveux électrisent l’atmosphère. On se damnerait pour moins.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Pulp", trad. Gérard Guégan, éd. Grasset & Fasquelle, 1995, pages 66-67

[ fascination ] [ description ] [ modèle escort girl ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

prostitution

Moi, j'allais me coucher dans une minuscule alcôve à l'arrière du tripot et je faisais des rêves fantastiques. Des putes splendides s'agenouillaient devant moi en me suppliant avec des sanglots dans la voix de prendre leur argent.
Depuis plusieurs semaines, je baisais une fille très sexy dont le père, un musicien connu, avait un orchestre. Elle avait quinze ans. Elle s'appelait June et m'aimait à la folie. Elle avait l'habitude d'attendre dans la rue que Jimmy soit parti, puis elle venait me rejoindre dans mon lit de camp militaire et restait avec moi jusqu'à sept heures du soir. Elle savait que je devais faire le ménage pour que le tripot puisse ouvrir vers neuf heures.
Un jour, vers midi, je lui posai une question :
- Est que tu m'aimes suffisamment pour faire n'importe quoi pour moi?
- Oui, répondit-elle.
- Même te taper un micheton?
- N'importe quoi, je te dis.

Auteur: Iceberg Slim

Info: Pimp : Mémoires d'un maquereau, p 53

[ proxénète ]

 

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humiliation

Les enfants dans les écoles sont une engeance impitoyable : pris séparément, ce sont des anges du ciel mais ensemble, surtout à l’école, ils sont très souvent impitoyables. Ils le taquinaient donc, un noble esprit s’est éveillé en Ilioucha. Un petit garçon ordinaire, un fils faible se serait résigné, aurait eu honte de son père, mais lui, il s’est dressé seul contre tous pour défendre son père. Son père et la vérité, la justice. Car ce qu’il a enduré alors qu’il baisait la main de votre frère et qu’il criait : "Pardonnez à mon petit papa, pardonnez à mon petit papa", cela Dieu seul le sait, et moi. Et c’est ainsi que nos petits, j’entends les nôtres, pas les vôtres, les petits des miséreux, méprisés mais nobles, c’est ainsi que, dès l’âge de neuf ans, ils apprennent à connaître la vérité sur cette terre. Les riches, comment pourraient-ils l’apprendre, eux ? De toute leur vie, ils n’exploreront jamais une telle profondeur, tandis que mon Iliouchka, au moment même où, sur la place, il lui baisait les mains, a accédé à toute la vérité. Elle est entrée en lui, cette vérité, et l’a marqué à jamais, prononça le capitaine avec passion, l’air de nouveau éperdu et, ce faisant, il frappa de son poing droit la paume de sa main gauche, comme pour montrer comment cette "vérité" avait marqué Ilioucha.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 262

[ réel ] [ cruauté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson