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mystère

C'est lorsque nous essayons de nous colleter avec la nécessité intime d'un autre humain que nous nous rendons compte combien sont incompréhensibles, vacillants et nébuleux les êtres qui partagent avec nous la vision des étoiles et la chaleur du soleil. Tout se passe comme si la solitude était une condition absolue et pénible de l'existence ; devant la main que l'on tend on voit se dissoudre l'enveloppe de chair et de sang sur laquelle est fixé le regard, et il n'y a plus que l'âme, capricieuse, inconsolable et insaisissable, que nul regard ne peut suivre, qu'aucune main ne peut retenir.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info:

[ évanescence ] [ rapports humains ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pester

C'est le mot qui l'interpelle, un mot qu'il n'a jamais entendu. Le bonheur.
Souvent, pour maudire le sort, la mère, devant une bête morte, une récolte gâtée par le mauvais temps ou trop de factures à la fois, s'écrie: Malheur ! Cela, il connaît. Une patte cassée, malheur. Une charogne tombée dans la réserve d'eau, malheur. Et malheur encore, les fils qui tardent à finir leur ouvrage ou le vent qui couche les clôtures, laissant échapper le bétail. Toute sa vie baigne dans ce mélange de résignation et de poing levé au ciel, s'étrangle de peur devant les éléments déchaînés, de rage face au monde qui n'est ni juste ni beau.

Auteur: Sandrine Collette

Info: Il reste la poussière

[ râler ] [ maudire ]

 

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femmes-hommes

Mademoiselle Collet, l'actrice, piquée des préférences que M. de la Ferté, son directeur, accordait à mademoiselle Lafond, sa bonne amie, alla le trouver, un matin, et lui dit, en laissant échapper quelques larmes : "Je sais, monsieur, que vous avez des bontés pour mademoiselle Lafond, parce qu'elle en a pour vous. Tout le monde dit que vous voulez me nuire, parce que je n'ai pas voulu; mais ce sont de vilains propos. Vous savez bien, monsieur, que cela n'est pas vrai; et, si vous m'aviez fait l'honneur de me demander quelque chose, je suis trop attachée à mes devoirs et trop honnête fille pour avoir osé prendre la liberté de vous refuser.

Auteur: Favart Charles-Simon

Info: Mémoires

[ jalousie ] [ soumise ]

 

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père

Quand je suis devenu pilote de la forêt, mon père a été bouleversé comme je ne l'avais jamais vu. Il n'était pas du genre à me dire ce que je devais ou ne devais pas faire. Il appartenait à la vieille école. Il observait avec attention, mais de loin. Construire un askihkan pour s'abriter durant l'hiver. Couper du bois. Poser un collet pour les lapins. Chaque fois que nous étions dans la forêt, je ne le quittais pas des yeux. Il ne donnait son avis que si je le lui demandais. Les souvenirs que j'ai de nous deux, c'est comme regarder un de ces vieux films muets. Le silence, mais un silence qui m'enveloppait comme d'une couverture.

Auteur: Boyden Joseph

Info: Les saisons de la solitude

[ fils ] [ nature ] [ complicité ]

 

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femme-par-homme

Maintenant qu’il était seul, il se la remémorait, serrée dans sa robe noire, sous son manteau de fourrures dont le collet tiède l’avait caressé, alors qu’il l’embrassait le long du cou ; sans bijoux, mais les oreilles piquées de flammèches bleues par des saphirs, un chapeau loutre et vert sombre sur ses cheveux blonds, un peu fous, ses hauts gants de suède fauves, embaumant ainsi que sa voilette, une odeur bizarre où il semblait rester un peu de cannelle perdue dans des parfums plus forts, une odeur lointaine et douce que ses mains gardaient encore alors qu’il les approchait du nez ; et il revoyait ses yeux confus, leur eau grise et sourde subitement égratignée de lueurs, ses dents mouillées et grignotantes, sa bouche maladive et mordue. - Oh ! Après demain, se dit-il, ce sera vraiment bon de baiser tout cela !

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: Là-bas

[ personnage ] [ désirée ] [ envoûtante ]

 
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femmes-par-homme

Tu me dis que je t’ai envoyé des réflexions curieuses sur les femmes, et qu’elles sont peu libres d’elles (les femmes). Cela est vrai ; on leur apprend tant à mentir, on leur conte tant de mensonges ! Personne ne se trouve jamais à même de leur dire la vérité, et quand on a le malheur d’être sincère, elles s’exaspèrent contre cette étrangeté ! Ce que je leur reproche surtout, c’est leur besoin de poétisation. Un homme aimera sa lingère et il saura qu’elle est bête, qu’il n'en jouira pas moins. Mais si une femme aime un goujat, c’est un génie méconnu, une âme d’élite, etc., si bien que, par cette disposition naturelle à loucher, elles ne voient pas le vrai quand il se rencontre, ni la beauté là ou elle se trouve. Cette infériorité (qui est, au point de vue de l’amour en soi, une supériorité) est la cause des déceptions dont elles se plaignent tant !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Lettre à Louise Collet

[ amoureuses ] [ aveugles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

trier

Un grand lecteur, celui que tout savant devrait être, est une personne qui lit au cours de sa vie quelque dix mille ouvrages au mieux, deux ou trois mille pour les lecteurs "cultivés", ceux qui lisent un livre par semaine pendant cinquante ans. L'édition française produit quarante mille titres par an, deux millions pendant que vous en lirez dix mille : 0,5%. Les Britanniques en publient cent mille par an, les Espagnols cinquante mille. Disons qu'un bon million de titres paraissent chaque année dans le monde. Même si vous réduisez de ce nombre les réimpressions, les rééditions, les plaquettes de moins de 48 pages, vous ne changerez pas le rapport dérisoire de vos lectures au savoir proclamé par vos contemporains. Il faut ajouter un autre million de titres de périodiques aujourd'hui signalés dans le monde.
Le bibliothécaire ne peut pas ignorer cette disproportion. Non seulement il la voit, mais il la vit quotidiennement. Ce flot incessant du savoir publié, il l'affronte avec courage, l'empoigne, se collette avec lui; il l'endigue, il le détourne, il le canalise, il le filtre pour distribuer au lecteur assoiffé un savoir potable.

Auteur: Melot Michel

Info: La sagesse du Bibliothécaire

[ censure ] [ relatif ]

 

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renaissance

C'est difficile à expliquer : jusque-là, il y a son âme, ou son ventre dévoré, qui ressemblent à des terres brûlées. Dedans, il n'y a plus rien. C'est un paysage après l'éruption d'un volcan, le monde après la fin du monde. C'est gris. C'est tout nu, tout lisse, on ne peut pas s'accrocher, cela brûle et on ne peut pas marcher. Et puis les sourires d'en face arrivent, que ce soit pour elle ou non, elle les attrape ; et là aussi, c'est comme le monde après la fin du monde. Mais plus tard. Au moment où les forces reprennent et que la terre renaît de ses cendres, parce que après la fin du monde, il y a le début du monde. Un autre. Le suivant. Au fond de Clémence, quelque chose revient à la vie. Elle perçoit presque physiquement la lumière et la chaleur, elle voit, imprimées sur sa rétine, les grandes herbes et les fleurs qui poussent et s'épanouissent et ondulent, qui font un pansement dedans son ventre, et toutes les douleurs et toutes les brûlures s'apaisent, cela dure un instant, un instant seulement. Pendant cet instant, elle entrevoit le salut.

Auteur: Sandrine Collette

Info: Ces orages-là

[ résurrection ] [ renouveau ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fleurs

– Je te dérange ?
– Tout va bien. Je m’occupais de mes pivoines. Je leur soignais les ailes.
– Les ailes ?
– Et oui. La pivoine, c’est la seule fleur qui aurait pu être un oiseau. Qui aurait dû. "Pivoines", tu ne trouves pas que ça fait nom d’oiseau ? On aurait pu dire : tiens, regarde, un vol de pivoines…
– Jamais remarqué.
– Et puis, quand tu observes une pivoine de près, tu sais, on dirait ces plumes contrariées qu’il y a sur le cou des cygnes, ou le jabot mouillé d’un flamand rose dans le vent. Un bouquet de pivoines, c’est une volée d’oiseaux qui se blottissent les uns contre les autres, qui tremblent de ne pouvoir voler.
(...)
– Et puis, surtout, j’en ai marre des roses. C’est snob les roses. C’est tout droit, tout raide, trop bien peigné. Les roses, ça a un côté petite-bourgeoise endimanchée qui m’agace. Un côté collet monté qui ne veut pas se salir. Un peu trop net pour être vrai. Alors que la pivoine… La pivoine, c’est une fleur décoiffée, une fleur ébouriffée. Tu as déjà vu une pivoine blanche ? On dirait une mariée au petit matin, qui a dansé et bu toute la nuit et dont la robe s’est froissée à force de tournoyer. Un froissement de froufrou et la belle se volatilise…

Auteur: François d'Épenoux

Info: Le réveil du coeur de

[ comparées ]

 

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faire face

V-A : Vous venez de l’évoquer à l’instant : il me semble que la peur est le seul véritable ennemi de l’homme. Ancré dans notre cerveau reptilien pour retentir comme une alarme dès que l’on est confronté à l’inconnu, la peur est donc forcément présente en voyage qui n’est, par principe, fait que d’inconnu. Vous vous êtes colleté à elle bien des fois. Si on ne peut la vaincre définitivement, comment êtes-vous parvenu à la tenir à distance ?

J-P B : Voici une question clé, passionnante. Oui, la peur est le grand ennemi et il m’a fallu faire, avec elle, un vrai et grand travail. De méditation. Mais attention, pas une méditation assis, immobile… En ce qui me concerne, la méditation transcendantale classique était encore une supercherie, une fuite. Quand je parle de méditer, je veux dire être totalement présent à l’instant, à ce qui se passe, être un avec le réel, at-ten-tif. Lorsque l’on n’est plus là à s’échapper en esprit, à se diviser entre ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, ce qu’on redoute, le passé, le futur possible, etc., les lourdes valises de la peur se font moins pesantes et notre nature profonde commence alors à se révéler. J’ai vécu des situations très difficiles dans ma vie. Et lorsque j’étais présent à ce que je vivais, il y a eu des rires, des attitudes, des gestes inspirés qui ont désamorcé le danger, comme par enchantement. Avec la peur, rien n’est jamais acquis, elle demeure tapie dans l’ombre. Néanmoins, avec le temps, un espace s’est ouvert en moi ; je ne suis plus le même : j’aime réellement l’inattendu, la part qu’il prend dans nos vies. Quand on réalise cela, l’intègre, l’incarne, la peur émotionnelle, mentale, bat en retraite. Reste la peur physique que l’on peut chercher à apprivoiser ; un travail que j’effectue avec le vide, personnellement. En toutes choses, l’important est de mettre de l’Attention, de la Conscience et de faire face à ce qui se propose. En tous cas, je n’ai plus peur de la peur ! C’est déjà ça.

Auteur: Brouillaud Jean-Pierre

Info: http://www.voyageons-autrement.com/jean-pierre-brouillaud-l-illusion-du-handicap. Interview de Jerome Bourgine

[ affronter ]

 

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Ajouté à la BD par miguel