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défense

Un certain critique me range également dans la catégorie des esprits dissolvants en raison de l’intérêt que je porte à la psychologie comparée des religions. Cette qualification est justifiée dans la mesure où je désigne tous les objets de foi comme psychiques (étant entendu que le caractère transcendantal que peut revêtir leur signification excède ma compétence). J’établis donc un rapport entre la doctrine chrétienne et la psychologie, rapport qui, à mon sens, ne doit pas nécessairement tourner au désavantage du christianisme. Mon critique trahit une confiance bien limitée dans le pouvoir d’assimilation de son système de croyance, lorsqu’il s’effarouche devant le processus de fusion et d’interprétation qui s’esquisse. L’Eglise a pourtant su s’assimiler une pensée aussi étrangère que celle d’Aristote, et que n’a-t-elle pas emprunté à la philosophie païenne, au culte païen et […] au gnosticisme, sans pour cela s’empoisonner ! Si la doctrine chrétienne peut s’assimiler la psychologie à laquelle elle doit fatalement se heurter, cela constitue un signe de vitalité, car la vie est assimilation.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Mysterium conjunctionis", tome 2, page 90

[ accusations ] [ psy-spi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

surmoi maternel

Dans la dualité de l’espace narratif, public, symbolique, "officiel", l’espace symbolique public est régi par la Loi symbolique. La question est alors de savoir quelle instance de loi est à l’œuvre dans le domaine fantastique de son double spectral. La réponse est évidemment le surmoi. Gardons ici en tête l’idée que la tension entre Loi symbolique et Chose réelle ou impossible – dont l’exemple paradigmatique est la Chose maternelle interdite par la Loi paternelle – n’est pas l’horizon ultime de la pensée de Lacan. Au-delà, ou plutôt en dessous, il y a ce fait que, du point de vue lacanien, c’est la Chose elle-même qui "fait la loi" : "Das ding se présente au niveau de l’expérience inconsciente comme ce qui fait déjà la loi. [...] C’est une loi de caprice, d’arbitraire, d’oracle aussi, une loi de signes où le sujet n’est garanti par rien."

Das Ding n’est donc plus conçue comme un sombre au-delà constitué par l’interdit de la Loi. Que la Chose réelle elle-même "fasse la loi", voilà l’horreur dernière. Et dans la mesure où la Chose veut dire jouissance, cette Loi, qui est la Loi de la Chose même, n’est, bien sûr, rien d’autre que celle du surmoi, cette loi dont l’injonction revient à l’impossible commandement : "Jouis !".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 190-191

[ concept psychanalytique ] [ injonction contradictoire ] [ dérégulation dissolvante ] [ psychose ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

choc psychologique

Et ce n'est que maintenant, des jours plus tard, alors que je redonne forme à ces instants, que je retrouve à nouveau ce que ce trip a brièvement abrité ; le souvenir-écran en permanence relié à tout ce qui l'a précédé et du coup interdisant l'accès à tous les autres, les bons, si différents soient-ils, si béats, éclipsés par le semi-remorque accidenté sur l'autoroute, la cabine plantée dans le fossé derrière l'accotement, une fumée grasse qui monte dans la nuit en tourbillons, à peine atténuée par le crachin cinglant, les flammes qui grimpent sous les réservoirs d'essence perforés, dénudent les peintures, calcinent les pneus et noircissent le verre brisé, le pare-brise heurté de l'intérieur, chaque ligne brisée racontant l'histoire d'un coeur brisé qu'aucun gamin de dix ans ne devrait jamais se rappeler et encore moins voir, même en demi-teinte, l'encre, toute l'encre, encore et encore, se rassemblant finalement à la pointe de ses doigts délicats, comme si en suivant l'image imprimée dans le journal il pouvait d'une certaine façon escamoter les détails de la mort, faire disparaître le taxi où l'homme qu'il considérait comme un dieu a agonisé et est mort sans prononcer un seul mot, illisible ou autre, sans le moindre dieu, et en dissolvant ainsi le ciel noir faire revenir celui qui était bleu.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ trauma obscurcissant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

forces dissolvantes

[…] il est trop évident que l’usage principal de la psychanalyse, qui est son application thérapeutique, ne peut être qu’extrêmement dangereux pour ceux qui s’y soumettent, et même pour ceux qui l’exercent, car ces choses sont de celles qu’on ne manie jamais impunément ; il ne serait pas exagéré d’y voir un des moyens spécialement mis en œuvre pour accroître le plus possible le déséquilibre du monde moderne et conduire celui-ci vers la dissolution finale. Ceux qui pratiquent ces méthodes sont, nous n’en doutons pas, bien persuadés au contraire de la bienfaisance de leurs résultats ; mais c’est justement grâce à cette illusion que leur diffusion est rendue possible, et c’est là qu’on peut voir toute la différence qui existe entre les intentions de ces "praticiens" et la volonté qui préside à l’œuvre dont ils ne sont que des collaborateurs aveugles. En réalité, la psychanalyse ne peut avoir pour effet que d’amener à la surface, en le rendant clairement conscient, tout le contenu de ces "bas-fonds" de l’être qui forment ce qu’on appelle proprement le "subconscient" ; cet être, d’ailleurs, est déjà psychiquement faible par hypothèse, puisque, s’il en était autrement, il n’éprouverait aucunement le besoin de recourir à un traitement de cette sorte ; il est donc d’autant moins capable de résister à cette "subversion", et il risque fort de sombrer irrémédiablement dans ce chaos de forces ténébreuses imprudemment déchaînées ; si cependant il parvient malgré tout à y échapper, il en gardera du moins, pendant toute sa vie, une empreinte qui sera en lui comme une "souillure" ineffaçable.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 226

[ méfaits ] [ ombre ] [ négativité ] [ anti-psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

La France de Voltaire et de Bossuet, la France de Pascal et de Rabelais, de Diderot et de Bloy, de Molière et de Maistre, d’Aragon et de Claudel, de Proust et de Céline, aura été ce théâtre unique d’une désunion incessante, ou d’une cohabitation tenace et intenable, dont la dialectique sans arrêt renouvelée aura aussi imprimé sa marque dans les vies individuelles. C’est cette base dissolvante, différenciante et conflictuelle, aussi indispensable et structurante pour un peuple que des parents sexuellement différenciés pour leurs enfants, qui aura empêché quoi qu’on en dise, tous les "absolus" de s’y implanter durablement (c’est aussi là que s’originait la souveraineté, et là qu’existaient les conditions de possibilité de la politique). La France aura été le tombeau de Dieu comme celui des divinités idéologiques de substitution qui ont voulu y prendre racine.

Du moins jusqu’à ce qu’elle se convertisse aux "valeurs du Nord", c’est-à-dire à la rationalité protestante et marchande, par définition incompatible avec les attitudes interrogatives ou critiques, avec la duplicité, la contradiction, le flou, la diversité, les faux-semblants et toute la comédie irresponsable des alentendus jamais résolus. Il n’y a pas d’autre Europe possible que l’Europe du Nord. Bernanos, bien avant la dernière guerre, avait qualifié l’entreprise hiltérienne de "seconde Réforme allemande". La troisième, porteuse de messages hygiéniques autant qu’incritiquables, triomphe en douceur et rien ne l’arrêtera. Le terrible ordre européen ne pouvait se faire qu’au prix de l’effacement de la "latinité" et par la victoire des impératifs archangéliques d’authenticité, de vertu, de positivité et de transparence que la civilisation lutérienne contient en elle et que répercutent désormais à jet continu les sacro-saintes recommandations de Bruxelles.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 236-237

[ éloge ] [ esprit frondeur ] [ normalisation ] [ peuples-religions ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution française

La propriété, en effet, continue à mettre obstacle à la liberté telle que l’a conçue la Révolution. [...]

Certes, il existe bien dans le Code civil une loi de partage forcé entre les descendants, qui tendra à remédier à cet état de choses en émiettant la fortune, en la disséminant entre le plus de mains possibles. Mais ceci est vrai surtout pour ce qui regarde la fortune immobilière. En ce qui la touche, on tendra, en effet, vers l’égalité, dans une même pauvreté.

Mais il n’en est pas de même des biens mobiliers, de l’argent pour prendre un terme générique. L’argent, lui, par sa fluidité, par sa mobilité, par la possibilité d’une facile et rapide acquisition, échappera en partie aux effets dissolvants du Code. Malgré le Code, il pourra se concentrer en grande quantité dans un petit nombre de mains. Du reste, une minorité d’une race étrangère à la nôtre, habituée qu’elle sera depuis des siècles au maniement et au commerce de l’argent, se chargera de travailler à cette concentration, et nous savons qu’elle y réussira merveilleusement. C’est ainsi que la minorité juive deviendra notre aristocratie dirigeante.

Conclurons-nous, Messieurs, par le simple cri d’à bas les Juifs ! Je crois qu’il y a mieux à faire. La puissance des Juifs n’est qu’un résultat. Nous prétendons nous attaquer aux causes.

Les causes, je crois les avoir indiquées : ce sont les principes de la Révolution. C’est au nom de ces principes, en effet, au nom de l’égalité et de la liberté, qu’on a nivelé, désorganisé, dissocié la France. On n’a laissé debout qu’une seule distinction, qu’un seul privilège, la distinction de la fortune, le privilège de l’argent. Dans la France nivelée, ce privilège devrait donc devenir tout puissant. [...] Il était fatal, Messieurs, que la liberté, telle que l’a entendue la Révolution, ait pour résultat notre asservissement à l’argent.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, pages 79-80

[ conséquences ] [ critique ] [ antisémitisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson