Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 21
Temps de recherche: 0.0375s

religion

Mais cette généalogie n'épuise pas, loin s'en faut, le fait religieux : si les religions du Livre ont en effet produit une part des discours totalitaires, elles ont aussi produit quelques-uns des plus beaux discours de rébellion, sans que l'on puisse se satisfaire d'en déduire un simple rapport de cause à effet ! De ces discours de rébellion aux pensées modernes de la révolte, nous devons aussi nous efforcer de tracer des filiations. Autrement dit, encore, l'affrontement de l'ordre et de la rébellion, de l'orthodoxie et de la dissidence, du dogme et de la fiction est d'abord intérieur au fait religieux lui-même. Dire simplement que religion égale superstition, sinon Inquisition, est une sottise. D'autant que ceux qui reprennent généralement ce grief au nom de l'idéal des Lumières, opposé à "l'obscurantisme" de la "croyance", en imaginant qu'ils se débarrassent ainsi à peu de frais des gêneurs qui remettent aujourd'hui en cause la "religions des Lumières" - mais en ignorant que l'Inquisition fut l'oeuvre des Dominicains, introducteurs d'Aristote et d'Averroes, militants actifs d'une "religion rationnelle". En finir avec les guerres de religion, cela ne consiste certainement pas à en finir avec les religions, sous peine de laisser se déployer la religion de la guerre....

Auteur: Le Bris Michel

Info: René Guénon

[ ouverture ] [ éclairée ] [ utile ] [ miroir ] [ polémique ]

 

Commentaires: 0

Usa

J'ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j'ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j'étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J'ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J'ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J'ai aidé au viol d'une demi-douzaine de républiques d'Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J'ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J'ai apporté la lumière en République Dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J'ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. En Chine, en 1927, j'ai aidé à ce que l'entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix. (...) Quand je repense à tout ça, je pourrais donner à Al Capone quelques conseils. Le mieux qu'Al Capone pouvait faire, c'était de racketter trois quartiers. Moi, j'agissais sur trois continents !

Auteur: Butler Smedley

Info:

[ guerre ] [ barbarie ] [ impérialisme ] [ confession ]

 

Commentaires: 0

stipes

Nous habitons une semi-clairière dans un lieu nommé "Les Fougères", je ne vous explique pas le pourquoi du nom de l'endroit. 

J'écris ces mots, installé dans un Club Med de prestige (ma femme à gagné un concours sinon jamais nous nous serions trouvés là), resort de luxe 5 étoiles, qui a coûtè très cher et se situe en pleine jungle, dans une zone protégée, sur une côte sud de la République dominicaine. Bref nous sommes dans les palmiers. 

C'est ainsi que j'ai appris que fougères et palmiers ne sont pas de familles parentes, ce que je croyais. Ce sont simplement des végétaux avec des appendices capteurs de photons aux apparences proches (des feuilles ?.. Je ne sais). C'est ainsi que j'ai appris l'existence des faux-troncs, catégorie de végétaux terrestres où se retrouvent palmiers, yuccas, dragonniers, bananier et...  fougères arborescentes. D'où le titre/catégorie de cette rubrique.

Il y a donc une simple convergence phénétique dans l'apparence de deux plantes que je pensais apparentées de façon cladistique. Reste à savoir si elle est du même ordre que celle qui préside à la forme des ailes de toutes sortes d'animaux terrestres. Comparer les contraintes moteurs qui ont conduit vers des convergences distinctes comme celles-ci pourrait s'avérer intéressant.

Auteur: Mg

Info:

[ classification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

amitié

Jung et [Victor] White formaient un duo invraisemblable. Même diminué par l’âge et la maladie, Jung dominait encore la frêle silhouette du père White. Ils parlaient sans arrêt, en coupant du bois ou en préparant le repas, et White "ressemblait à un papillon voletant autour d’un ours." [Barbara Hannah] Il y avait peu d’invités quand White était là, et les visiteurs se faisaient encore plus rares car ils savaient avec quelle brusquerie Jung les renverrait pour ne perdre aucun instant de ses conversations avec le père. Certes, il n’est jamais possible de connaître toute la vérité sur la relation entre deux êtres, mais la correspondance des deux hommes donne des indications sur leur caractère respectif. Bien des gens ont tenté d’expliquer la complexité de la personnalité du père White. L’homme n’en demeure pas moins très obscur, et son ombre, au sens jungien du terme – le versant négatif de sa personnalité, refoulé, dénié ou clivé – demeure bien cachée. Une photo célèbre montre White à Bollingen avec Jung : on y voit Jung en chemise blanche, la silhouette en pleine lumière, tandis que derrière lui se tient le père White en habit dominicain. Seul son visage est éclairé, le corps reste dans l’ombre. Cette photo est à l’image de leur relation : un jeu d’ombre et de lumière.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 826

[ complémentaires ] [ dissemblables ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

concile Vatican II

Par une soirée brumeuse et glaciale de l’hiver 1962-1963, je me suis rendu à une invitation extraordinaire au Centre communautaire de la Paix à Strasbourg. Les dirigeants juifs recevaient en secret, au sous-sol, un envoyé du pape. A l’issue du chabath, nous nous comptions une dizaine pour accueillir un dominicain de blanc vêtu, le R. P. Yves Congar, chargé par le cardinal Bea, au nom de Jean XXIII, de nous demander au seuil du Concile, ce que nous attendions de l’Église catholique. [...]

Les juifs, tenus depuis près de vingt siècles en marge de la société chrétienne, souvent traités en subalternes, ennemis et déicides, demandaient leur complète réhabilitation. Issus en droite ligne de la souche abrahamique, d’où est sorti le christianisme, ils demandaient à être considérés comme des frères, partenaires d’égale dignité, de l’Église chrétienne. [...]

Le blanc messager – dépouillé de tout symbole ou ornement – s’en revint à Rome porteur d’innombrables requêtes qui confortaient les nôtres. Après de difficiles débats [...], le Concile fit droit à nos vœux. La déclaration Nostra aetate n°4 constitua – le P. Congar et les trois rédacteurs du texte me le confirmèrent – une véritable révolution dans la doctrine de l’Église sur les juifs [...].

Homélies et catéchismes changèrent en peu d’années [...]. Depuis la visite secrète du P. Congar en un lieu caché de la synagogue, par une froide nuit d’hiver, la doctrine de l’Église avait bien connu une totale mutation.

Auteur: Landau Lazare

Info: Tribune juive, n°1001 du 25 au 31 décembre 1987

[ œcuménisme ] [ commission préparatoire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[...] [saint] Thomas [d'Aquin] fut solennellement canonisé le 18 juillet 1323 par Jean XXII, celui qui condamnera Eckhart en 1329, six ans plus tard. Cette canonisation marque-t-elle le triomphe du thomisme ? Directement, non. Il est bien significatif, en effet, que la bulle de canonisation insiste plus sur les miracles du saint que sur les mérites du théologien. A proprement parler, la théologie de Thomas n’est pas canonisée. Elle bénéficie d’une reconnaissance exceptionnelle dans l’Eglise, elle est honorée comme la doctrine du Docteur commun, mais elle n’est pas imposée comme la doctrine officielle, sauf évidemment dans l’ordre dominicain ; encore cette prévalence du docteur Thomas chez les Dominicains n’est-elle l’objet d’aucune décision de l’institution ecclésiale ; c’est un fait, non une obligation. [...]

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et la première du XXe, la situation change considérablement. Deux facteurs y ont contribué. D’une part, l’importance de Kant et de son rayonnement sur ce qu’on appelle le post-kantisme, a suscité chez les théologiens allemands et italiens une réaction efficace. D’autre part, le développement considérable des études historiques, particulièrement en France, pour ce qui est de l’histoire de la philosophie médiévale avec Victor Cousin, par exemple, attire l’attention sur la force et la qualité spéculative de la pensée de Thomas. L’Eglise catholique, d’abord réticente, finit par appuyer ces courants d’origine laïque. Ce qui la conduira à une décision unique dans l’histoire de la pensée chrétienne : la proclamation en 1879 par Léon XIII de l’encyclique Aeterni Patris qui recommande, en matière de sciences philosophiques et théologiques, de suivre S. Thomas.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 196-197

[ réception ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

querelle religieuse

En m’informant après de la doctrine des nouveaux Thomistes : Elle est bizarre, me dit-il. Ils sont d’accord avec les Jésuites d’admettre une grâce suffisante donnée à tous les hommes ; mais ils veulent néanmoins que les hommes n’agissent jamais avec cette seule grâce, et qu’il faille, pour les faire agir, que Dieu leur donne une grâce efficace qui détermine réellement leur volonté à l’action, et laquelle Dieu ne donne pas à tous. De sorte que, suivant cette doctrine, lui dis-je, cette grâce est suffisante sans l’être. Justement, me dit-il : car, si elle suffit, il n’en faut pas davantage pour agir ; et si elle ne suffit pas, elle n’est pas suffisante.

Mais, lui dis-je, quelle différence y a-t-il donc entre eux et les Jansénistes ? Ils diffèrent, me dit-il, en ce qu’au moins les Dominicains ont cela de bon qu’ils ne laissent pas de dire que tous les hommes ont la grâce suffisante. J’entends bien, répondis-je, mais ils le disent sans le penser, puisqu’ils ajoutent qu’il faut nécessairement, pour agir, avoir une grâce efficace, qui n’est pas donnée à tous : ainsi s’ils sont conformes aux Jésuites par un terme qui n’a pas de sens, ils leur sont contraires, et conformes aux Jansénistes dans la substance de la chose. Cela est vrai, dit-il. Comment donc, lui dis-je, les Jésuites sont-ils unis avec eux, et que ne les combattent-ils aussi bien que les Jansénistes, puisqu’ils auront toujours en eux de puissants adversaires, lesquels, soutenant la nécessité de la grâce efficace qui détermine, les empêcheront d’établir celle qu’ils veulent être seule suffisante ?

Les Dominicains sont trop puissants, me dit-il, et la Société des Jésuites est trop politique pour les choquer ouvertement. Elle se contente d’avoir gagné sur eux qu’ils admettent au moins le nom de grâce suffisante, quoiqu’ils l’entendent en un autre sens.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Deuxième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 51-52

[ jansénisme ] [ sophisme ] [ intérêts temporels ] [ calculateurs ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

En juin 1941 je recevais d'un ami dominicain le R.P. Perrin résidant alors à Marseille une lettre que je n'ai pas conservée, mais qui contenait en substance ceci : "Je connais ici une jeune fille israélite agrégée de philosophie et militante d'extrême gauche qui, exclue de l'université par les lois raciales, désirerait travailler quelque temps à la campagne comme fille de ferme. Une telle expérience aurait besoin à mon sens d'être contrôlé et je serais heureux que vous puissiez prendre cette jeune fille chez vous." Mon premier réflexe fut plutôt négatif. Puis le désir d'accueillir la proposition d'un ami et de ne pas écarter une âme que le destin plaçait sur ma route, ce halo de sympathies dû aux persécutions dont ils commençaient à être l'objet, qui entourait alors les juifs, et, brochant sur le tout, une certaine curiosité me firent revenir ensuite sur ce premier mouvement.

Quelques jours après, Simone Weil débarquait chez moi. Nos premiers contacts furent cordiaux, mais pénibles. Sur le plan concret, nous n'étions d'accord à peu près sur rien. Elle discutait à l'infini d'une voix inflexible et monotone et je sortais littéralement usé de ces entretiens sans issue. Je m'armai alors, pour la supporter, de patience et de courtoisie. Et puis, grâce au privilège de la vie commune, je constatais peu à peu que ce côté impossible de son caractère, loin d'être l'expression de sa nature profonde, ne traduisait guère que son moi extérieur et social. Les positions respectives de l'être et du paraître étaient retournées chez elles : contrairement à la plupart des hommes, elle gagnait infiniment à être connues dans une atmosphère d'intimité ; elle extériorisait, avec une spontanéité redoutable, le côté déplaisant de sa nature, mais il lui fallait beaucoup de temps, d'affection et de pudeur vaincue pour manifester ce qu'elle avait de meilleur. Elle commençait alors à s'ouvrir de toute son âme au christianisme ; un mysticisme sans bavure émanait d'elle : je n'ai jamais rencontré, dans un être humain, une telle familiarité avec les mystères religieux ; jamais le mot de surnaturel ne m'est apparu plus gonflé de réalité qu'à son contact.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10

[ portrait ] [ description ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

catharisme

Quoiqu’il en soit à un certain tournant de la vie commune en Europe, la question de ce qui ne va pas dans la Création comme telle s’est posée. Elle s’est posée pour des gens dont vous verrez très suffisamment la notion qu’actuellement il nous est très difficile de savoir ce qu’ils pensaient bien exactement, je veux dire ce qu’a représenté effectivement, dans toutes ses incidences profondes, ce mouvement religieux et mystique qui s’appelle "l’hérésie cathare".

On peut même dire que c’est le seul exemple historique où une puissance temporelle se soit trouvée d’une telle efficace qu’elle a réussi à supprimer presque toutes les traces du procès. Tel est le tour de force qu’a réalisé la Sainte Église Catholique et Romaine. Nous en sommes à trouver dans des coins des documents dont très peu se présentent avec un caractère satisfaisant. Les procès d’inquisition eux-mêmes se sont volatilisés et nous n’avons que quelques témoignages latéraux de ci de là.

Par exemple, un père dominicain nous dit que ces cathares étaient dans tous les cas de très braves gens, foncièrement chrétiens dans leur manière de vivre et particulièrement de mœurs d’une pureté exceptionnelle. Je crois bien que les mœurs étaient d’une pureté exceptionnelle, puisque le fond des choses était qu’il fallait foncièrement et essentiellement se garder de quelque acte qui pût, d’aucune façon, favoriser la perpétuation de ce monde exécrable et mauvais dans son essence.

La pratique de la perfection consistant donc essentiellement à viser à atteindre, dans l’état de détachement le plus avancé, la mort qui était pour eux le signal de la réintégration dans un monde de lumière, dans un monde animique caractérisé par la pureté et la lumière, et qui était le monde du vrai, du bon Créateur originel, celui dont toute la création avait été souillée par l’intervention du mauvais Créateur, du démiurge, lequel y avait introduit cet élément épouvantable qui est celui de la génération, et aussi bien de la putréfaction, c’est-à-dire de la transformation.

C’est dans la perspective aristotélicienne de la transformation de la matière en une autre matière qui s’engendre elle-même, que cette perpétuité de la matière était le lieu où était le mal. La solution, comme vous le voyez, est simple. Elle a une certaine cohérence si elle n’a peut-être pas toute la rigueur désirable.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'éthique, séance du 27 janvier 1960

[ christianisme ] [ résumé ] [ principes ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

biographie

[...] Maître Eckhart – il signait en latin Magister Ekhardus – fut un dominicain, un moine de l’ordre des Prêcheurs. En conférant à ses sermons allemands une force et un éclat qui ont traversé les siècles et qui verdoient encore dans leur surprenante jeunesse, il ne faisait qu’accomplir la tâche essentielle à laquelle le vouait la règle de son ordre. [...] Eckhart n’est aucunement ce marginal à peine connu, héraut de la libre pensée qu’écrase le tribunal de la Sainte Inquisition. C’est au contraire un personnage illustre dans son ordre et dans la chrétienté théologique. Successivement prieur du couvent d’Erfurt, vicaire de la "nation" de Thuringe, prieur provincial de Saxe [...], il se voit en plus confier, en 1307, la province de Bohême. En 1313, il est vicaire général de Maître de l’ordre. Sa carrière théologique n’est pas moins illustre. Après avoir étudié les arts à Paris, il y reçoit, en 1302, le titre de maître en théologie, et, dans l’année universitaire 1302-1303, est chargé par son ordre d’y enseigner la théologie. [...]

Dominicain chargé d’importantes responsabilités, théologien reconnu, instructeur spirituel vénéré à l’égal d’un saint par les moines et les moniales qu’il dirige, Eckhart est le contraire d’un penseur erratique, d’une pièce rapportée étrangère à la pensée de son temps. [...] Eckhart, nourri d’une immense culture, est un expert en philosophie scolastique, marqué par les théologiens rhénans, Albert de Cologne ou Thierry de Freiberg son contemporain, et [...] il entend expressément se situer dans la ligne de la doctrine thomasienne, comme il le déclare à plusieurs reprises, décernant à son auteur les titres de "vénérable frère" et de "docteur éminent". [...] L’œuvre latine fournit les racines et le tronc de l’arbre eckhartien, l’œuvre allemande en est la fleur et le fruit. C’est en elle que ce qui est vérité métaphysique et théologique devient lumière spirituelle et vie. La première fonde la seconde, mais la seconde illumine la première et nous en révèle la vérité la plus radicale. Tout l’effort du Maître, croyons-nous, visait à montrer quelle est l’ultime signification des enseignements de la théologie, et de quelles conséquences ils se révèlent pour l’homme spirituel quand il les prend au sérieux. Ainsi la doctrine eckhartienne n’est ni une simple reprise du thomisme, ni encore moins sa négation, mais elle le prolonge et l’accomplit, au moins à certains égards et selon certaines directions, où le Docteur commun ne l’eût peut-être pas suivi.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 122-123

[ mystique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson