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shakti

La tuché nous ramène au même point où la philosophie présocratique cherchait à motiver le monde lui-même. Il lui fallait quelque part un clinamen. Démocrite – quand il a tenté de le désigner, se posant déjà comme adversaire d’une pure fonction de négativité pour y introduire la pensée – nous dit – ce n’est pas le meden qui est essentiel, et il ajoute – (…) ce n’est pas un meden*, c’est un den, ce qui, en grec, est un mot forgé. Il n’a pas dit hen pour ne pas parler de l’on, il a dit quoi ? – il a dit, répondant à la question qui était la nôtre aujourd’hui, celle de l’idéalisme. – Rien, peut-être ? non pas – peut-être rien, mais pas rien. 

 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le Séminaire, Livre XI (1963-1964), Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1973, pp. 61-62. *zéro, adjectif numéral  miden (milieu "mi" du cardinal "den"), du grec ancien μηδέν, mêden "rien".

[ orgonomie ] [ imperceptible asymétrie ] [ incarnation refus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

loteries

Juhani avait peut-être misé au poker bien plus qu’il n’en avait les moyens, mais ça ne me regardait pas, sauf en ce qui concernait les difficultés du parc d’aventure. Il était parfaitement possible que mon frère se soit adonné à des jeux de hasard. C’était même probable, au vu de tout le reste. Les gens dotés d’une vision floue et irréaliste des probabilités sont enclins à tenter leur chance même quand ils n’en ont aucune – qu’il s’agisse d’argent ou de relations humaines. C’était aussi pour cela que je ne jouais jamais à rien. À mes yeux, ce genre d’activité revenait à nager dans une piscine à moitié remplie de requins. Même s’ils n’en occupaient que la moitié, elle leur appartenait.

Auteur: Tuomainen Antti

Info: Ce matin, un lapin...

[ joueurs ] [ bookmakers ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dictateur adulé

(S'adressant au portrait de Staline)

Oui, je sais, je n’étais pas le seul à t’aimer. Est-ce que j’étais jaloux ? Ceux qui t’aimaient étaient si nombreux qu’on ne pouvait pas parler de jalousie ; comment, en effet, être jaloux du monde entier ? […]
C’est de toi que vient toute ma force. Avant que je ne fasse ta connaissance, je n’étais rien. Rien pour les autres, rien pour moi-même. Mon amour pour toi me donnait de la force ; près de toi je me sentais fort, intelligent et beau. Presque beau. Ça te fait sourire ?
Je connais bien ton sourire. Si normal en apparence, et pourtant si mystérieux. Le sourire d’une créature qui ne regarde personne, alors que tout le monde la regarde, et qui pourtant ne voit que moi, alors qu’elle ne regarde absolument pas.

Auteur: Mrozek Slawomir

Info: THEATRE. : Volume 1

[ délire idolâtre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

totalitarisme

Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui, ou du moins ce qu’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide soit prétextuel et de mauvaise foi. En effet il combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui ne peut plus faire peur à personne. C’est en sorte un antifascisme de tout confort et de tout repos. Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Dans "Ecrits corsaires"

[ servitude volontaire ] [ contrainte intégrée ] [ consumérisme roi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

supposition d'omniscience

En effet, l’ignorance où l’Autre est tenu à l’endroit d’une quelconque situation est quelque chose d’absolument originel dans le rapport à l’Autre. Vous le savez bien, puisqu’on vous apprend même que l’une des révolutions de l’âme enfantine, c’est le moment où l’enfant, après avoir cru que toutes ses pensées sont connues de ses parents, s’aperçoit qu’il n'en est rien.

Toutes ses pensées, c’est une expression qui doit toujours nous inciter à une grande réserve. Les pensées, c’est nous qui les appelons ainsi – pour ce qui est vécu par les sujets, ces pensées, c’est tout ce qui est. Tout ce qui est, ses moindres mouvements intérieurs, cela est connu de ses parents.

D’où l’importance du moment où il s’aperçoit que l’Autre peut ne pas savoir. Ce ne pas savoir chez l’Autre est corrélé à la constitution même de l’inconscient du sujet, et il est indispensable d’en tenir compte.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 287

[ jardin secret ] [ metanoïa ] [ transformation psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exécutants

Étrangers aux langues anciennes, au mythe Grec, au droit romain, à la Bible et à l’éthique chrétienne, aux moralistes français, à la métaphysique allemande, à la poésie du monde entier.

Nains quant à la vie véritable, Goliaths de la technique — et pour cette raison gigantesques dans la critique, dans la destruction, la mission qui leur est impartie sans qu’ils n’en sachent rien.

D’une clarté, d’une précision peu communes dans tous les rapports mécaniques ; déjetés, dégénérés, déconcertés sitôt qu’il s’agit de beauté et d’amour.

Titans borgnes, esprits des ténèbres, négateurs et ennemis de toutes les forces créatrices — eux qui pourraient additionner leurs efforts pendant des millions d’années sans qu’il en reste une œuvre dont le poids égale celui d’un brin d’herbe, d’un grain de froment, d’une aile de moustique.

Ignorants du poème, du vin, du rêve, des jeux, et désespérément englués dans leurs hérésies de cuistres arrogants.

Mais ils ont leur tâche à remplir.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Dans "La cabane dans la vigne"

[ romantique-pragmatique ] [ insignifiants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

magnificat

Mon âme exalte Dieu, le Seigneur.

Et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur.

Car il m’a regardée, moi, son humble servante, ce pour quoi les enfants des enfants me diront bienheureuse éternellement.

Car lui qui fait toutes choses a fait pour moi de grandes choses, et saint est son nom.

Et sa miséricorde dure d’une génération à l’autre pour tous ceux qui le craignent.

Il agit puissamment par son bras, et détruit tous ceux qui sont orgueilleux dans l’esprit de leur cœur.

Il dépose les grands seigneurs de leur seigneurie et il élève les petits, ceux qui ne sont rien.

Il rassasie les affamés par toutes sortes de biens, et il laisse les riches demeurer les mains vides.

Il accueille son peuple d’Israël qui le sert, après avoir pensé à sa miséricorde.

Comme il l’a promis à nos pères, à Abraham et à ses enfants pour l’éternité.

Auteur: La Bible

Info: Luc 1, 46-55

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nostalgie

Le croira-t-on, nous avons été nourris dans un peuple gai. Dans ce temps-là un chantier était un lieu de la terre où des hommes étaient heureux. Aujourd’hui un chantier est un lieu de la terre où des hommes récriminent, s’en veulent, se battent ; se tuent.

De mon temps tout le monde chantait. (Excepté moi, mais j’étais déjà indigne d’être de ce temps-là.) Dans la plupart des corps de métiers on chantait. Aujourd’hui on renâcle. Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.

Auteur: Péguy Charles

Info: L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008

[ simplicité joyeuse ] [ musique spontanée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

matérialisme

La vérité est qu’il n’existe pas en réalité un "domaine profane", qui s’opposerait d’une certaine façon au "domaine sacré" ; il existe seulement un "point de vue profane", qui n’est proprement rien d’autre que le point de vue de l’ignorance. C’est pourquoi la "science profane", celle des modernes, peut à juste titre, ainsi que nous l’avons déjà dit ailleurs, être regardée comme un "savoir ignorant" : savoir d’ordre inférieur, qui se tient tout entier au niveau de la plus basse réalité, et savoir ignorant de tout ce qui le dépasse, ignorant de toute fin supérieure à lui-même, comme de tout principe qui pourrait lui assurer une place légitime, si humble soit-elle, parmi les divers ordres de la connaissance intégrale ; enfermée irrémédiablement dans le domaine relatif et borné où elle a voulu se proclamer indépendante, ayant ainsi coupé elle-même toute communication avec la vérité transcendante et avec la connaissance suprême, ce n’est plus qu’une science vaine et illusoire, qui, à vrai dire, ne vient de rien et ne conduit à rien.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 98-99

[ aveuglement ] [ limites ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inquiétude diffuse

Mais que veille-t-elle, cette âme inquiète pour ne pas pouvoir s’abandonner au repos ? Quel désir au-delà du désir se rappelle ainsi à elle ? Soudain vous êtes éveillés en pleine nuit, pour rien. Pas envie de lire ni de faire l’amour, et plus vous cherchez la manne réparatrice du sommeil, plus elle semble se détacher de vous. Vous avez peur comme des écoliers d’être épuisés demain alors que vous êtes seulement dans la fatigue de vivre. Peu d’insomnies en temps de guerre ou dans les affres de la passion (des nuits blanches, oui), ni dans l’extrême tristesse d’un deuil ou d’une épreuve, non l’insomnie appartient plutôt à l’entre-vie, ces moments où l’on n’habite pas sa propre existence sans pouvoir pour autant se déprendre du "souci de soi". Est-ce le souvenir d’une terreur ancienne ? Là, seul dans la nuit, je retrouve ce face-à-face dont tout, dans la vie quotidienne, me détourne. […] L’insomnie est faite de cette solitude : c’est notre veille d’être vivant, loin de ces loyautés multiples auxquelles nous obéissons depuis l’enfance.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 151-152

[ lucidité ] [ autres règles ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson