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éternité

Je m’en irai, je me dissoudrai dans l’amour des étoiles et des mondes et je retrouverai mes mortes parentés avant de revivre avec elles dans le pays impérissable.
Je m’en reviendrai avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves à mon tour, je dévorerai l’Inconnu dans une ineffable et éternelle étreinte. Je m’en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples. Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les fleuves.
Donner, se donner, nous sommes tous dans la main du grand Amant et les premiers balbutiements de notre adoration sont les premiers moments de notre dignité.
A Dieu je m’abandonne. Les oiseaux de juin descendent dans le verger.

Auteur: Grall Xavier

Info: Dans "L'inconnu me dévore"

[ adieux ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rites patriarcaux

Le garçon a tressailli lorsque mon oncle a empoigné ses couilles et sa bite comme pour les soupeser. Regarde, a-t-il fait. La peinture cachait presque que la peau était partie, découpée, laissant nu le bout fleuri. Au commencement, nous naissons tous de deux, a-t-il dit. Tu es homme et tu es femme, tout comme une fille est femme et homme. Ce garçon sera un homme, maintenant que le prêtre fétiche a tranché la femme pour la couper de lui.

Le garçon était tétanisé, mais s'efforçait de porter beau. Mon oncle a continué de parler. "Et pour être femme, la fille doit se faire couper l'homme au fond de son neha. Tout comme les premiers êtres étaient de deux". Il a frotté la tête du garçon et l'a renvoyé.

Auteur: Marlon James

Info: Léopard noir, loup rouge

[ excision ] [ circoncision ] [ clitoridectomies ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

Karl n’y connaît rien aux femmes, du moins rien qui soit vrai ou utile. Il sait de quoi elles ont l’air et comment elles parlent, il en sait un peu sur leurs corps et les services qu’elles rendent, mais il ne sait plus rien d’autre. Il ne suffit pas d’être sorti d’elles pour connaître les femmes, pas plus qu’il ne suffit d’entrer dans leur corps. Un homme qui entre dans une femme peut ne jamais la connaître, car pour cela il faut beaucoup de temps et un désir qui ne s’éteigne pas avec le jour.
Chaque femme est une somme de parcelles innombrables, une pour chaque homme passé, pour chaque homme aimé, pour chaque douleur, pour chaque enfant. Certaines parcelles sommeillent jusqu’à ce qu’un effleurement les fasse tressaillir, d’autres brûlent d’un feu autonome, même si rien ne vient le nourrir.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ mystère ]

 

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publication

du seul livre essentiel de notre temps, du seul écrit simplement humain qu'un homme d'un sens droit et d'une saine intelligence eût aujourd'hui quelque intérêt à conserver, il ne me reste exactement parlant que vingt-deux petits fragments brûlés par les bords, que vous ne saisiriez que trop facilement avec l'index et le pouce, et entre lesquels il n'existe pas, comme on vous le disoit tout à l'heure, un foible point de contact moral, une légère analogie philosophique, une vague possibilité d'association oratoire ou de parenté grammaticale, dont le commentateur le plus subtil puisse tirer l'induction la plus fugace pour le bonheur éventuel des sociétés modernes !...
Et toutefois, je ne sais quelle crainte de laisser abandonnés aux interprétations malveillantes de la haine et de l'hypocrisie, ces débris de ma pensée écrite, -
Je ne sais quelle conscience irrésistible d'une vague clarté, d'une raison inaperçue qui les anime encore... -
Je ne sais quel besoin de vous léguer, ô mes amis, sur ces follicules quasi ou "feré"-sibyllines, l'empreinte éparse et décousue de mes derniers sentiments, -
Le besoin surtout de complaire à mon imprimeur en vous offrant ci-contre le "specimen" d'une fonte qui fera tressaillir l'ombre de Sanlecque et celle de Garamond : -
Tout cela me décide à jeter sous vos yeux, dans l'ordre où ils tombent sous ma main, ce peu de mots échappés aux flammes et à la critique, "combusti membra poetae" !...

Auteur: Nodier Charles

Info: Histoire du roi de Bohême de ses sept château, éd. Plasma, p. 93-94 - (une curiosité dont je ne m'étais pas avisé, et qui ferait, je crois, la joie de Nodier : cette page 93, que j'indique, est en fait, sur l'exemplaire que j'ai, numérotée "95" !)

[ vestiges ] [ réticence ] [ finalement ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Les sillons encore frais ressemblaient aux lignes d'une pièce de velours côtelé toute neuve et donnaient à cette vaste étendue un aspect mesquinement utilitaire. Tous les accidents de terrain avaient disparu ; plus la moindre trace d'histoire : ne restait que celle des quelques derniers mois. Et pourtant à chaque motte de terre, à chaque pierre, s'attachaient des souvenirs innombrables - échos des chansons entendues lors des moissons passées, paroles échangées, faits et gestes audacieux. Sur chaque pouce de terrain, combien n'y avait-il pas eu de manifestations d'énergie et de gaieté, de jeux brutaux, de querelles ? Sur chaque mètre carré, des groupes de glaneurs s'étaient courbés au soleil. Les mariages d'amour qui avaient peuplé le hameau voisin s'étaient noués ici, après le dernier coup de faux et avant la rentrée des blés. Sous la haie qui bordait le champ, des filles s'étaient données à des amoureux qui n'avaient même plus tourné la tête pour leur accorder un regard à la moisson suivante ; dans les blés, plus d'un homme avait fait des serments d'amour à une femme : après le mariage, au temps des semailles le printemps suivant, la voix de cette même femme l'avait fait tressaillir par son ton aigre et autoritaire. Mais de tout cela, ni Jude, ni les corbeaux qui l'entouraient, n'avaient cure : ils ne voyaient là qu'un terrain dénudé, bon champ de travail pour l'un, bon grenier de provisions pour les autres.

Auteur: Hardy Thomas

Info: Jude l'obscur

[ campagne - ]

 

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sensualité

[…] Pour ta langue mouvante, J’invente des morsures et des égratignures, pour ta nuque et tes épaules, des caresses exaspérantes, pour tes seins pointés d’une étoile sombre. Sur ton corps entier je me vengerai de mon amour et du supplice qui me torture en ton absence.
Je sais les plus méchantes paroles […] et je te les dirai doucement, tout près, une fois retrouvée la place la plus douce et la plus intime de ton corps, une fois que mes doigts t’auront reprise, pendant la caresse, je te les dirai, et tu souffriras une volupté merveilleuse de mes injures et de ma possession mêlées ensemble dans ta chair, et puis je glisserai le long de toi, je mettrai mes doigts à tes côtes, afin de mieux sentir le frisson que je te donne, et collant ma bouche douloureuse à force de désir à ta bouche odorante et miraculeuse, je commencerai le baiser que tu préfères et te fait le mieux gémir.
Je te creuserai d’abord, et te lécherai en mesure avec ma langue, afin de te prendre très profondément, et quand tu commenceras à tressaillir, alors mes ongles commenceront à griffer tes côtes frémissantes, et du crieras de douleur. Cependant, ne pouvant m’en vouloir, tu te donneras davantage… Alors commencera le vrai plaisir, la vraie jouissance, car je te mordrai, mon amour, comme un enfant qui tète et mord le sein de sa mère. Tu sentiras mes dents dans ta chair secrète, fauve et soumise, ma bouche enfoncée, et chaque fois ma langue te consolera de la morsure, et tu oublieras le mal pour me remercier.
()

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 2, 26.12.19, p. 96-97. Claire Paulhan éditeur. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ sexe ] [ cunnilingus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cunnilingus

J’ai mangé ta chatte comme une pêche,

J’ai avalé le noyau

Le duvet,

Calé entre tes jambes

J’ai sucé mâchouillé léché

Avalé tout ton être,

Ai senti tout ton corps se tendre et tressaillir comme un

Fusil-mitrailleur

J’ai fait de ma langue une flèche

Et le jus a coulé

Et j’ai avalé

Pris de folie

Suçant l’intégralité de tes entrailles –

Ton con tout entier dans ma couche aspiré

J’ai mordu

J’ai mordu

Et avalé

Et toi aussi

Tu as cédé à la folie

Alors je me suis retiré pour recouvrir

De baisers ton nombril

Avant de glisser entre les fleurs blanches de tes jambes



J’ai embrassé croqué

Mordillé,

Encore une fois

Tout du long

Ces merveilleux poils pubiens

Qui m’attiraient m’attiraient toujours plus

J’ai résisté tant que possible

Et puis j’ai bondi sur la chose

Suçant et lapant,

Des poils dans mon âme

Un con dans mon âme

Ton être entier dans mon âme

Dans un lit miraculeux

Avec dehors des cris d’enfants

S’amusant sur leurs vélos

A roulettes aux environs de

5 heures de l’après-midi

Tous les poèmes d’amour étaient écrits :

Ma langue est entrée dans ta chatte et dans ton âme

Le couvre-lit bleu était là

Sans oublier les enfants dans l’allée

Et ça chantait et ça chantait et ça chantait et

Ça chantait.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "chanson d'amour"

[ faim ]

 

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témoignage

"Il était une fois un oiseau, mon Dieu" (Clarice Lispector)
Je suis le chardonneret jaune qui est venu à sa mangeoire une heure avant qu'elle meure. J'ai été la dernière chose qu'elle a vue : grande était donc ma responsabilité. Pourtant tout ce que j'ai fait a été de manger. Pendant huit longs mois d'hiver, les noires graines huileuses de tournesol étaient restées intactes - pas un seul de mon espèce, ou de toute autre espèce, ne s'était approché. C'était trop trop de travail. Même si nous en avions eu la force - mais nous ne l'avions pas, affamés comme nous l'étions -, nous n'étions pas d'humeur à croquer quoi que ce soit. Le matin du 22 avril, elle les a enlevées et a rempli le tube de la mangeoire avec des coeurs de graines de tournesol - des petits granules lustrés dont la dure coque extérieure avait été ôtée par une lointaine machine compliquée. Elle est rentrée à l'intérieur et a attendu. De ma branche je pouvais la voir faire les choses qu'elle aimait faire : elle a ramassé une serviette au sol, elle a rempli un formulaire de garde du courrier, elle a fait bouillir de l'eau, elle a regardé dans le vide. Elle m'a vu arriver. Son visage a tressailli, peut-être pas exactement de joie, c'était le jaillissement ordinaire de la vie. Il est vrai qu'il y avait une vitre entre nous. Mais je pouvais voir les graines de ses yeux et les coins relevés de sa bouche. J'ai mangé un coeur. J'ai tourné la tête. Elle me regardait comme si j'étais la dernière chose vivante sur la terre. Et comme je l'étais, j'ai continué à manger.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "S'il vous plaît, lisez", in "My Private Property", p. 4 - ma traduction

[ animal ] [ derniers gestes ] [ face-à-face ]

 

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philosophe

Un homme, dans l’Europe de ce temps, incarnait puissamment ces tendances [humanistes] ; un homme salué, révéré comme un maître par les Français aussi bien que par les Anglais, par les Allemands, les Flamands, les Polonais, les Espagnols, les Italiens même : l’auteur d’une œuvre latine de langue, universelle d’esprit, savante et pratique à la fois : Érasme.

Un tribun ? un meneur d’hommes ? Il était bien trop fin, trop mesuré et raisonnable pour pouvoir exercer, en dehors des milieux cultivés où l’on savait le prix d’une vaste science et d’une ironie subtile, l’influence d’un chef d’offensive prêt à donner l’assaut. Et d’ailleurs, un assaut du dehors, brutal, direct, violent ? Connaissant les hommes et l’échiquier compliqué d’une Europe en gestation, comment aurait-il cru au succès final d’une semblable aventure ?

Cette Europe, il l’avait parcourue. Il avait séjourné, successivement, dans ses grandes capitales. Il avait eu l’audience non de ses savants seulement, mais de ses maîtres véritables : les grands, les politiques. En particulier, il savait ce qu’était l’Église romaine avec ses ressorts robustes et cachés, ses prises diplomatiques sur les souverains, ses ressources matérielles et morales infinies. Il n’avait garde d’en sous-estimer la puissance. Et il se rendait compte que, pour changer comme il le désirait — mais à sa façon, qui n’était pas celle d’un Luther — les bases traditionnelles de la vie chrétienne ; il sentait avec force que, pour faire triompher cette Philosophie du Christ, cette religion de l’esprit qu’il exposait et prêchait avec une conviction dont il faut se garder de douter, et une ardeur qui n’était point sans péril — la condition préalable, absolument nécessaire, c’était de rester dans le giron de l’Église, de la travailler du dedans avec continuité mais sans brutalité ni fracas — et de ne jamais s’en séparer ou s’en laisser expulser par une rupture violente, qui d’ailleurs répugnait à ses sentiments, autant qu’à son esprit.

Or, lorsque parurent les premiers écrits de Luther, lorsque son nom vola de bouche en bouche à travers toute l’Europe, ce furent les gens d’étude, d’abord, qui se sentirent émus. Les humanistes tressaillirent quand l’Augustin opposa à la doctrine adultérée des prôneurs d’indulgence ses 95 thèses retentissantes ; ils s’arrachèrent les protestations, les exhortations de Luther quand le propre éditeur d’Érasme, Froben, en eut fait à Bâle un recueil qu’il dut rééditer en février, puis en août 1519 ; et sur l’heure, non sans ingénuité, ils firent du moine une sorte de second, d’auxiliaire d’Érasme.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 80-81

[ christianisme ] [ stratégie ] [ affiliation supposée ]

 

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faire un enfant dans le dos

Et leurs rapports anciens recommencèrent. Il les accomplissait comme un devoir qui cependant ne lui déplaisait pas ; elle les subissait comme une nécessité écœurante et pénible, avec la résolution de les arrêter pour toujours dès qu’elle se sentirait enceinte de nouveau.

Mais elle remarqua bientôt que les caresses de son mari semblaient différentes de jadis. Elles étaient plus raffinées peut-être, mais moins complètes. Il la traitait comme un amant discret, et non plus comme un époux tranquille.

Elle s’étonna, observa, et s’aperçut bientôt que toutes ses étreintes s’arrêtaient avant qu’elle pût être fécondée.

Alors une nuit, la bouche sur sa bouche, elle murmura : "Pourquoi ne te donnes-tu plus à moi tout entier comme autrefois ?"

Il se mit à ricaner : "Parbleu, pour ne pas t’engrosser."

Elle tressaillit : "Pourquoi donc ne veux-tu plus d’enfants ?"

Il demeura perclus de surprise : "Hein ? tu dis ? mais tu es folle ? Un autre enfant ? Ah ! mais non, par exemple ! C’est déjà trop d’un pour piailler, occuper tout le monde et coûter de l’argent. Un autre enfant ! merci !"

Elle le saisit dans ses bras, le baisa, l’enveloppa d’amour, et, tout bas : "Oh ! je t’en supplie, rends-moi mère encore une fois."

Mais il se fâcha comme si elle l’eût blessé : "Ça vraiment, tu perds la tête. Fais-moi grâce de tes bêtises, je te prie."

Elle se tut et se promit de le forcer par ruse à lui donner le bonheur qu’elle rêvait.

Alors elle essaya de prolonger ses baisers, jouant la comédie d’une ardeur délirante, le liant à elle de ses deux bras crispés en des transports qu’elle simulait. Elle usa de tous les subterfuges ; mais il resta maître de lui ; et pas une fois il ne s’oublia.

Alors, travaillée de plus en plus par son désir acharné, poussée à bout, prête à tout braver, à tout oser, elle retourna chez l’abbé Picot.

Il achevait son déjeuner ; il était fort rouge, ayant toujours des palpitations après ses repas. Dès qu’il la vit entrer, il s’écria : "Eh bien ?" désireux de savoir le résultat de ses négociations.

Résolue maintenant et sans timidité pudique, elle répondit immédiatement : "Mon mari ne veut plus d’enfants." L’abbé se retourna vers elle, intéressé tout à fait, prêt à fouiller avec une curiosité de prêtre dans ces mystères du lit qui lui rendaient plaisant le confessionnal. Il demanda : "Comment ça ?" Alors, malgré sa détermination, elle se troubla pour expliquer : "Mais il… il… il refuse de me rendre mère."

L’abbé comprit, il connaissait ces choses ; et il se mit à interroger avec des détails précis et minutieux, une gourmandise d’homme qui jeûne.

Puis il réfléchit quelques instants, et, d’une voix tranquille, comme s’il lui eût parlé de la récolte qui venait bien, il lui traça un plan de conduite habile, réglant tous les points : "Vous n’avez qu’un moyen, ma chère enfant, c’est de lui faire accroire que vous êtes grosse. Il ne s’observera plus ; et vous le deviendrez pour de vrai."

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 221 à 223

[ conseil ] [ astuce ] [ coït interrompu ] [ ecclésiaste coquin ]

 

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