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économie

On laisse trois grains de riz dans la boite à repas froid ; si des millions de personnes laissent chaque jour trois grains, combien de sacs de riz sont ainsi gaspillés ? Ou bien : si dix millions de personnes économisent un mouchoir de papier par jour, combien de pâte à papier gagnera-t-on ? Je me sentais intimidé chaque fois que je laissais un grain de riz ou chaque fois que je me mouchais. Je souffrais de voir, en imagination, une montagne de riz, une montagne de pâte à papier gaspillées. J'avais obscurément l'impression de commettre une faute grave.

Auteur: Dazai Osamu

Info: La déchéance d'un homme

[ maniaque ] [ nourriture ]

 

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animal domestique

Malgré ses pattes robustes et capables de parcourir dix lieues en une journée sans fatigue, et malgré ses crocs acérés, d'une blancheur éclatante, qui lui permettraient de résister victorieusement à un lion, le chien, sans hésiter, laisse chez lui lâcheté naturelle, paresse et perversité prendre le dessus ; au mépris de tout amour-propre il se soumet aux hommes sans leur opposer de résistance, regarde ses congénères d'un oeil hostile et, quand il se trouve face à eux, leur aboie dessus et les mord, ne cessant de multiplier les efforts pour se concilier les bonnes grâces des humains.

Auteur: Dazai Osamu

Info: Cent vues du Mont Fuji, "Le chien"

[ servile ]

 

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résignation

Ce soir-là, je l'avais bien compris : je n'étais pas fait pour réussir dans le monde. Autant y renoncer. Autant faire son deuil de ce rêve d'un "retour triomphal". Je devais rester serein, et bien me dire, sans me laisser déborder par l'émotion : "Chacun doit garder la place que le sort lui assigne : cultiver son jardin." Toute ma vie, peut-être, je serais un musicien des rues. Eh bien, que ma petite musique toute bête, que je m'obstinais à jouer, profitât à qui voulait l'entendre ! L'art n'a pas à exercer d'autorité. Quand l'art acquiert une quelconque autorité, il meurt.

Auteur: Dazai Osamu

Info: Cent vues du Mont Fuji. "Il y a tout de même une Providence..."

[ renoncement ] [ acceptation ] [ sérénité ] [ sagesse ] [ modestie ]

 

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femme-par-homme

Je trouve étrange, extraordinaire, que pas une seule fois elle n'ait dit : "Je me sens seule sur terre...". Ces mots auraient certainement éveillé en moi de la compassion, mieux qu'un déluge de lamentations sur la destinée des femmes. Cependant, bien que ces mots de solitude ne soient jamais sortis de ses lèvres, tout son corps était enveloppé des effluves d'un isolement affreux; à son contact mon propre corps s'enveloppait des effluves de la mélancolie plus ou moins cuisante que je portais en moi; toutes ces émanations se mêlaient. Comme "la feuille morte qui descend au fond de l'eau pour se poser sur le rocher", j'étais prêt à m'éloigner, par crainte et par angoisse.

Auteur: Dazai Osamu

Info: La déchéance d'un homme

[ triste ] [ contagieuse ] [ empathie ]

 

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femme-par-homme

Je trouve étrange, extraordinaire, que pas une seule fois elle n'ait dit : "Je me sens seule sur terre...". Ces mots auraient certainement éveillé en moi de la compassion, mieux qu'un déluge de lamentations sur la destinée des femmes. Cependant, bien que ces mots de solitude ne soient jamais sortis de ses lèvres, tout son corps était enveloppé des effluves d'un isolement affreux; à son contact mon propre corps s'enveloppait des effluves de la mélancolie plus ou moins cuisante que je portais en moi; toutes ces émanations se mêlaient. Comme "la feuille morte qui descend au fond de l'eau pour se poser sur le rocher", j'étais prêt à m'éloigner, par crainte et par angoisse.

Auteur: Dazai Osamu

Info: La déchéance d'un homme

[ rebutante ]

 

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homme-animal

J'ai finalement décidé, toutes les fois que je croisais un chien, d'arborer un grand sourire, pour bien lui signifier que je n'avais nulle intention de lui faire du mal. Et le soir, comme mon sourire ne se voyait peut-être pas, je fredonnais innocemment des berceuses, pour montrer que j'étais un humain tout à fait bienveillant. J'ai l'impression que cette stratégie a plus ou moins porté ses fruits. Aucun chien ne m'a encore sauté dessus.... 

ma propre lâcheté me dégoûte....

Dans mon impuissance à analyser la psychologie canine, et préoccupé comme je l'étais de me concilier les bonnes grâces de tous les chiens que je croisais sur mon chemin - sans penser aux conséquences de mes actes -, je suis arrivé à un résultat qui m'a surpris : ils se sont mis à m'aimer

Auteur: Dazai Osamu

Info: Cent vues du Mont Fuji

[ peur ] [ respect ]

 

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pensée-de-femme

Notre enfant aura quatre ans l'an prochain. Sous-alimentation, alcoolisme du père ou je ne sais quelle maladie : toujours est-il qu'il n'est guère plus grand qu'un bébé de deux ans. La faiblesse de ses jambes ne lui permet pas de marcher et ses lèvres ne s'ouvrent que pour un vague bredouillement. J'en viens à me demander si ce n'est pas un retardé mental. Un jour que je l'avais amené aux bains publics et que je le tenais nu dans mes bras, j'ai été tellement peinée de le voir si petit, si malingre, que je me suis laissée aller à pleurer devant tout le monde. Le pauvre a le ventre fragile et fait souvent de la fièvre mais mon mari n'en a cure et reste rarement au calme à la maison. Si je lui dis que l'enfant est fiévreux, il me répond d'un air évasif : "Mène-le donc au médecin." Et, sans plus, prend son macfarlane et va je ne sais où. C'est bien joli de dire : "Mène-le donc au médecin" ! Encore faut-il en avoir les moyens. Tout ce que je peux, c'est me coucher à ses côtés et lui caresser la tête en silence.

Auteur: Dazai Osamu

Info: La Femme de Villon

[ maman ] [ impuissante ]

 

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femme-par-homme

Tous les jours, passé midi, alors que livré à moi-même je poursuivais ma besogne, j'entendais un choeur de jeunes femmes. Je posais ma plume et tendais l'oreille. Séparée de la pension par une petite rue, il y avait une soierie. C'étaient les ouvrières qui chantaient en travaillant. Parmi toutes ces voix, il y en avait une qui se distinguait ; elle guidait l'ensemble : le chant d'un rossignol au milieu des caquètements d'une basse-cour ! Quelle voix remarquable ! pensais-je alors. Que ne pouvais-je escalader le mur entourant l'usine pour jeter un coup d'oeil à l'intérieur et voir celle à qui pouvait bien appartenir cette voix ! Il y a ici un homme, un pauvre homme, que votre voix, chaque jour, oui, chaque jour, aide à vivre ─ à quel point ? Vous ne l'imaginez pas ! Vous n'en avez pas idée. Vous ne savez pas quelle vaillance vous m'avez insufflée, et comme vous avez su me soutenir dans mon travail ! Je veux, de tout mon coeur, vous dire ma gratitude ! Voilà ce que j'aurais aimé écrire à cette femme, sur un petit papier que je lui aurais jeté par le trou que faisait la fenêtre de l'usine.

Mais si je mettais ce projet à exécution, la surprise qu'elle pourrait en éprouver risquerait de lui couper la voix ! Et de cela, il n'était pas question ! Que l'expression de ma gratitude pût, comme par un choc en retour, troubler cette voix qui faisait le bien sans le savoir ! Ce serait un crime. J'étais seul : seul avec mes scrupules, qui me torturaient.

Etais-je tombé amoureux ? Peut-être.


Auteur: Dazai Osamu

Info: Cent vues du Mont Fuji. In "I can speak"

[ chanteuse ] [ magique ]

 

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