Une façon efficace pour faire croire des mensonges aux gens est la répétition fréquente, car la familiarisation n'est pas facile à distinguer de la vérité. Les institutions autoritaires et les spécialistes du marketing l'ont toujours su.

Une "loi générale du moindre effort" s'applique aussi bien à l'effort cognitif que physique. La loi affirme que s'il existe plusieurs façons d'atteindre les objectifs, les gens finiront par s'orienter vers le parcours le moins demandant le moins d'action. L'effort est un coût et l'acquisition d'une compétence déterminée par l'équilibre des avantages et des coûts. La paresse est profondément ancrée dans notre nature.

Le principe de jugement indépendant (et d’erreurs décorrélées) a des applications immédiates pour la conduite des réunions, une activité à laquelle les dirigeants des organisations consacrent une grande partie de leur journée de travail. Une règle simple peut aider : avant qu’un sujet ne soit discuté, tous les membres du comité doivent être invités à rédiger un très bref résumé de leur position. Cette procédure permet de tirer parti de la valeur de la diversité des connaissances et des opinions au sein du groupe. La pratique courante de la discussion ouverte donne trop de poids aux opinions de ceux qui parlent tôt et avec assurance, ce qui incite les autres à se ranger derrière eux. 

" Décorréler l’erreur ! " Pour comprendre comment fonctionne ce principe, imaginez qu’on montre à un grand nombre d’observateurs des bocaux en verre contenant des pièces de monnaie et qu’on leur demande d’estimer le nombre de pièces de monnaie dans chaque bocal. Comme l’explique James Surowiecki dans son best-seller La Sagesse des foules, c’est le genre de tâche dans laquelle les individus s’en sortent très mal, mais où les groupes de jugements individuels s’en sortent remarquablement bien. Certains individus surestiment grandement le nombre réel, d’autres le sous-estiment, mais lorsque de nombreux jugements sont moyennés, la moyenne a tendance à être assez précise. Le mécanisme est simple : tous les individus regardent le même bocal, et tous leurs jugements ont une base commune. D’un autre côté, les erreurs que font les individus sont indépendantes des erreurs faites par les autres, et (en l’absence de biais systématique) elles ont tendance à se ramener à zéro. Cependant, la magie de la réduction des erreurs ne fonctionne bien que lorsque les observations sont indépendantes et leurs erreurs décorrélées. Si les observateurs partagent un biais, l’agrégation des jugements ne le réduira pas. " Permettre aux observateurs de s’influencer mutuellement réduit efficacement la taille de l’échantillon, et avec elle la précision de l’estimation du groupe. "