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bêtise

Quand ils sont tout neufs

Qu'ils sortent de l'oeuf

Du cocon

Tous les jeunes blancs-becs

Prennent les vieux mecs

Pour des cons

Quand ils sont d'venus

Des têtes chenues

Des grisons

Tous les vieux fourneaux

Prennent les jeunots

Pour des cons

Moi, qui balance entre deux âges

J'leur adresse à tous un message



Le temps ne fait rien à l'affaire

Quand on est con, on est con

Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père

Quand on est con, on est con

Entre vous, plus de controverses

Cons caducs ou cons débutants

Petits cons d'la dernière averse

Vieux cons des neiges d'antan.

Auteur: Brassens Georges

Info: Les Chansons d'abord : Toutes ses chansons

[ loi d'invariance ] [ réconciliation intergénérationnelle ]

 
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audition

A chaque nouvelle voix que j'entendais, j'avais envie d'ouvrir les yeux pour voir à qui elle appartenait. Ce désir était presque irrésistible. Dès qu'on entend quelqu'un parler, on s'en imagine l'apparence. On absorbe en quelques secondes toutes sortes d'informations caractéristiques : le sexe, l'âge approximatif, la classe sociale, le lieu d'origine et jusqu'à la couleur de la peau. Quand on dispose de la vue, on a le réflexe naturel de jeter un coup d'oeil pour comparer cette image mentale avec la réalité. Le plus souvent, elles correspondent assez bien, mais on peut aussi se tromper de façon étonnante : professeurs d'université qui s'expriment comme des chauffeurs de poids lourds, petites filles qui se révèlent être de vieilles femmes, Noirs qui sont, en fait, blancs.

Auteur: Auster Paul

Info: Moon Palace, Actes Sud 1990, p. 168

[ écouter ] [ erreur d'appréciation ] [ adéquation corps parole ]

 

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mise en abyme

Un murmure du vent dans le creux de l'oreille. Puis tout s'est précipité. Il faisait jour à Paris. Un écrivain qui m'a rappelé Álvaro Mutis marchait rue du Bac en compagnie d'une femme et s'arrêtait devant le numéro 120. Un immeuble élégant. Au-dessus de la grande porte cochère, une plaque rappelait que René Chateaubriand y était mort en 1848.

"Le vicomte a passé ici les années de sa vieillesse", disait d'un air pénétré l'homme qui ressemblait à Álvaro Mutis. "Chaque fois que je me promène dans Paris, je m'arrête devant ces fenêtres et j'imagine Chateaubriand vieux, presque oublié, pauvre. Il marchait dans ce quartier avec ses cheveux blancs en bataille, son visage de personnage romantique, comme s'il sortait de ses propres romans".

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Docteur Pasavento

[ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Vous croyez tout savoir sur les Aborigènes, parce que vous les avez vus conduire des camions ou des tracteurs, que leurs enfants vont à l'école et que leurs femmes suivent des cours de couture. Vous les avez peut-être vus boire des milk-shakes dans les cafés, en ville, ou même lire des journaux et des livres, ou aller au cinéma.
Vous les avez sans doute considérés comme des crétins qui manquent de force de caractère et étaient infiniment en dessous de votre superbe intelligence de Blancs.
Ça ne vous fera pas plaisir si je vous dis que l'Aborigène sauvage, dans son propre pays sans clôtures et sans fermes, vous considère comme de petits canetons naïfs et bavards qui ne demandent qu'à se faire tordre le cou.

Auteur: Upfield Arthur

Info: L'Homme des deux tribus

[ Australie ]

 

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racisme

Que tout Blanc avait le droit de se saisir de toute votre personne pour un oui ou pour un non. Pas seulement pour vous faire travailler, vous tuer ou vous mutiler, mais pour vous salir. Vous salir si gravement qu'il vous serait à jamais impossible de vous aimer. Vous salir si profondément que vous en oubliiez qui vous étiez et ne pouviez même plus vous en souvenir. Et qu'alors même qu'elle, Sethe, et d'autres étaient passés par là et y avaient survécu, jamais elle n'aurait pu permettre que cela arrive aux siens. Le meilleur d'elle, c'étaient ses enfants. Les Blancs pouvaient bien la salir, elle, mais pas ce qu'elle avait de meilleur, ce qu'elle avait de beau, de magique -la partie d'elle qui était propre.

Auteur: Morrison Toni

Info: Beloved

[ oppression ]

 

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beaux-arts

Tout est dit lorsque le visiteur se trouve nez à nez avec la Papesse. "C'est une grande prêtresse du pouvoir féminin, de l'intuition, nous dit Niki de Saint-Phalle. Cette intuition féminine qui est une des clés de la sagesse. Elle représente l'irrationnel inconscient." L'eau, qui jaillit de sa bouche grande ouverte, dévale un long escalier évasé, recouvert de céramiques, et se jette dans un bassion aux rebords marquetés de faïences bleues. Le long des marches ondule un gigantesque serpent incrusté de carreaux bleus et blancs. Pas une ligne droite, pas d'angles droits, des courbes, des arrondis qui épurent ces figures de monstres de toute leur agressivité. Leur confèrent même une sorte de bonhomie. Le serpent, son emblème, et l'eau, élément féminin, accueillent dès l'entrée le spectateur.

Auteur: Reynaud Elisabeth

Info: Niki de Saint Phalle

[ femmes-par-femmes ]

 

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oralité

Dans l'onde sonore de la parole, un mot se fond dans le suivant sans discontinuité ; il n'y a pas de petits silences entre les mots parlés, comme il y a des espaces blancs entre les mots écrits. Nous hallucinons simplement les limites des mots lorsque nous atteignons la fin d'un segment sonore qui correspond à une entrée de notre dictionnaire mental. Cela devient évident lorsque nous écoutons un discours dans une langue étrangère : il est impossible de dire où se termine un mot et où commence le suivant. La fluidité de la parole est également visible dans les "homophones" (oronyms), chaînes de sons qui peuvent être transformées en mots de deux manières différentes : "The good can decay many ways / The good candy came anyways."

Auteur: Pinker Steven

Info: The Language Instinct : How the Mind Creates Language. chapitre 6, p 155

[ malentendu ] [ linguistique ] [ routine ] [ musicalité idiomatique ] [ divalence interprétative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

héros anonymes

Avec amertume il se dit que le monde se souvenait de dictateurs, de joueurs de foot brésilien et d’artiste peignant des carrés blancs sur fond blanc, mais que personne ne pouvait donner le nom d’un seul de ces hommes qui avaient sauvé l’Europe d’un cataclysme nucléaire sans précédent. Qui connaissait Alexeï Ananeko, Valeri Bespalov et Boris Baranov ? Qui savait qu’ils s’étaient portés volontaires pour plonger dans le bassin inondé sous le réacteur 4, pour activer les pompes et le vider de son eau avant que le cœur en fusion ne l’atteigne ? Qui savait que si le magma d’uranium et de graphite s’était déversé dans le bassin, il se serait produit une explosion de plusieurs mégatonnes qui aurait rendu inhabitable une bonne partie de l’Europe ?

Qui le savait ?

Auteur: Audic Morgan

Info: De bonnes raisons de mourir

 

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Ajouté à la BD par miguel

désillusion

Mandela a fait opérer sa magie de génie. Pendant un moment, on a connu l'euphorie, et les gens qui se tapaient dans les mains, les gens qui se mélangeaient et dansaient. Et l'argent n'était plus dans la poche des Blancs seulement. Et il n'y avait plus de limites imposées à l'ascension de qui que ce soit. Plus de lois pour vous entraver si vous étiez Noir ou "coloured"*. Mais, en dépit de sa magie, les fantômes du passé n'ont pas disparu comme par enchantement. Et, pour beaucoup de gens des bidonvilles, liberté n'est qu'un mot, aussi flou que le mot ironie. Pour ces gens, rien n'a changé. A part la couleur de leur chef. Elle perce là, l'ironie. (*expression issue de l'apartheid pour désigner les étrangers ou les métis).

Auteur: Blacklaws Troy

Info: Un monde beau fou et cruel

[ libération ] [ ségrégation ] [ Afrique du sud ]

 

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être humain

Un bombyx du mûrier, papillon blanc, petit bout de soie aérienne, fit son apparition. On fabriquait la soie à partir de chenilles, d'énormes troupeaux de vers rampants. On les faisaient cuire et on leur enlevait leur enveloppe. On tondait bien les moutons. Tant que c'était blanc, tant que c'était chaud, on ne se souciait pas de savoir si l'on portait à même la peau du jus de vers ou de la laine de mouton. Tous voulaient être blancs comme des moutons, et en même temps, ils ne le supportaient pas : ils teignaient la laine et puaient. Leur nudité demeurait cependant. C'était ça, le secret, le secret à l'état brut. Les hommes sont nus face aux choses, livrés aux choses, trahis par les choses alors même qu'ils les trahissent eux-mêmes.

Auteur: Swann Leonie

Info: Qui a tué Glenn ?

[ perdu ] [ déguisement ] [ habillement ] [ apparence ]

 

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