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rapports humains

J'ai connu des gens qui ne présentent qu'un seul visage. Ce sont ceux qui me font le plus peur. Un jour ils découvrent qu'ils ne sont pas ce qu'ils croient être. Dans mon Journal volubile, je dis que le monde est une pièce de théâtre où nous avons tous des phrases à dire et un rôle à jouer. Certains acteurs, comprenant qu'ils sont dans une oeuvre, continuent de jouer. D'autres, scandalisés, tentent de quitter le plateau. Ils se trompent. Hors de la scène, il n'y a rien. Rien d'autre à l'affiche. Tout ce qu'on peut faire, c'est continuer à jouer. Mais peut-être avec une nouvelle conscience, une conscience comique...

Auteur: Vila-Matas Enrique

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[ comédie ] [ distanciation ]

 

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culture

Homère, est-ce mieux que Dallas ? La question ne se pose pas, c'est un dogme. La meilleure preuve, vous dira-t-on, c'est qu'Homère a été conservé et lu pendant près de trois mille ans, alors qu'il n'en sera certainement pas de même pour Dallas qui déjà s'essouffle.
L'argument ne vaut rien. Car notre Homère, les deux textes de l'Iliade et de l'Odyssée, sont quelques vers fossiles de l'Homère vivant des anciens Grecs. Ce qui a été conservé et vénéré est un cadavre dans une bibliothèque.
Tant d'autres Homères ont disparu, tant d'épopées en Grèce ou dans d'autres cultures, dont rien ne permet de dire qu'elles méritaient plus l'oubli que l'Iliade ou l'Odyssée.

Auteur: Dupont Florence

Info: Homère et Dallas : Introduction à une critique anthropologique

[ illusion ] [ conservation ] [ historique ]

 

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industrialisation

Le travail ne justifie rien. Le travail justifie le charron dans un village. Incontestablement il voit les services qu'il rend. Il justifie l'artisan, le menuisier, le plombier, l'ébéniste qui voient la tête de leur client. Il ne justifie pas le travailleur de la grande industrie qui produit pour la guerre ou pour les besoins de luxe de la classe privilégiée, qui produit une pièce en ignorant où elle va dans l'ensemble de la machine.
On peut supporter sa vie sans la justifier, mais pas seul. C'est trop pénible. Il faut une mère, une femme, des enfants, être dans des liens, cesser de réfléchir. La solitude sentimentale ne convient qu'à l'homme usé.

Auteur: Navel Georges

Info: Travaux, p.77

 

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enfance

Pour retrouver ma jeunesse, je ferais n'importe quoi sauf prendre de l'exercice, me lever de bonne heure ou devenir respectable. La jeunesse! Rien ne vaut la jeunesse! On parle de son ignorance. C'est absurde. Maintenant, je n'écoute plus avec un certain respect que l'opinion des gens beaucoup plus jeunes que moi. Ils me paraissent en avance sur moi. La vie leur a révélé ses dernières merveilles. Quant aux personnes âgées, je les contredis toujours, par principe. Si vous leur demandez leur avis un événement de la veille, elles vous confient solennellement l'opinion qui avait cours en 1820, lorsqu'on portait des bas, qu'on croyait à tout et qu'on ne savait strictement rien...

Auteur: Wilde Oscar

Info: Le portrait de Dorian Gray, chap 19, trad de Michel Etienne

 

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humour

C'est un Suisse qui rentre chez lui le soir. Sa femme lui dit :
- Tu sais, aujourd'hui y a un type qui est venu.
- Ah oui ? Et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien. Il est entré et il m'a attrapée.
- Et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien. Il m'a enlevé tous mes vêtements.
- Ah oui ? Et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien. Il m'a jetée sur le divan et m'a prise par tous les côtés.
- Et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien. Après, il est reparti
- Et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien du tout.
- Mais alors, on saura jamais pourquoi il est venu !

Auteur: Internet

Info:

[ absurde ] [ sexe ]

 

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paix

Dans la société de consommation, la denrée que l'homme consomme le plus, c'est l'optimisme. Depuis le temps que la planète était bourrée de tout ce qu'il fallait pour la détruire - et avec elle, au besoin, les planètes les plus proches -, on avait fini par dormir tranquille. Chose bizarre, l'excès même des armes terrifiantes et le nombre grandissant des nations qui les détenaient apparaissaient comme un facteur rassurant. De ce qu'aucune, depuis 1945, n'avait encore été utilisée, on augurait qu'on n'oserait et qu'il ne se passerait rien. On avait même trouvé un nom et l'apparence d'une haute stratégie à cette fausse sécurité où nous vivions. On l'appelait "l'équilibre de la terreur".

Auteur: Merle Robert

Info: Malevil

[ bombe atomique ]

 

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définitif

Alors que nous étions assis sur le banc de pierre, je compris brusquement – et de façon désespérante – qu’il vient un moment où l’on ne peut plus rien "réparer". On vit, on rapièce, on rafistole, on construit et quelquefois, on gâche son existence ; puis, avec le temps, on s’aperçoit que cette vie, telle qu’elle s’est constituée de hasards et d’erreurs, est parfaitement inaltérable. Lajos n’y pouvait plus rien. Lorsque quelqu’un surgit du passé pour annoncer, avec des trémolos dans la voix, qu’il veut "tout réparer", on ne peut que le plaindre et rire de ses intentions. Le temps avait déjà tout "réparé" à sa façon particulière, qui est la seule possible.

Auteur: Márai Sándor

Info: L'Héritage d'Esther

[ irrévocable ] [ irrémédiable ]

 

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sciences

L'espace était depuis longtemps, surtout depuis les jours déjà lointains de Kant qui semblait l'avoir mis définitivement à sa place dans notre cerveau, un grand mystère, -peut-être le plus grand de tous,- profondément endormi. On croyait que sur lui tout avait été dit ; et ce tout n'était presque rien. Mais voici qu'un physicien de génie l'ayant touché de sa baguette, il se réveille, se ranime, se multiplie, se peuple de faits et d'événements inattendus, s'agrandit à perte de vue, d'imagination et de raison, acquiert une quatrième dimension : et sous des aspects nouveaux l'Etendue et le Temps, son frère inconnaissable, célèbrent de merveilleuses noces auxquelles sont conviés les hommes de bonne volonté.

Auteur: Maeterlinck Maurice

Info: la vie de l'espace

[ physique ] [ littérature ] [ évolution ]

 

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écriture

A partir d'un certain âge, fatidique (60), la question devient : "Pourquoi avoir écrit?" Quel en est le résultat? Car depuis l'enquête de Soupault on connaît les seules réponses sérieuses : "bon qu'à ça", pour tuer sa propre naissance (si c'est la mort qui fait écrire), pour rendre les autres, stylistiquement, illisibles, ou la meilleure: Parce que.
(...)
Parce que, justement, on aura écrit pour rien. On n'aura rien changé; on sera devenu, au mieux, une figure de plus; on aura écrit, comme vécu, par impossibilité. Demande-t-on : pour quoi on est mort? Et ne devrait-on pas plutôt demander aux autres -. Pourquoi n'écrivez-vous pas?
(...)
j'ai écrit pour ma douleur.

Auteur: Jude Stéfan

Info:

[ motivation ]

 

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éducation

L'enseignement doit être résolument retardataire. Non pas rétrograde, tout au contraire. C'est pour marcher dans le sens direct qu'il prend du recul ; car, si l'on ne se place point dans le moment dépassé, comment le dépasser ? Ce serait une folle entreprise, même pour un homme dans toute la force, de prendre les connaissances en leur état dernier ; il n'aurait point d'élan, ni aucune espérance raisonnable. Ne voyant que l'insuffisance partout, il se trouverait, je le parie, dans l'immobilité pyrrhonienne, c'est-à-dire que, comprenant tout, il n'affirmerait rien. Au contraire celui qui accourt des anciens âges est comme lancé selon le mouvement juste ; il sait vaincre ; cette expérience fait les esprits vigoureux.

Auteur: Alain

Info: Propos II, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <15 août 1924 p.637>

[ pédagogie ]

 

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