Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 272
Temps de recherche: 0.055s

virtualité

Le présent occupe un lieu : qui dit "centre de mouvement" dit occupation d'un point de l'espace ; c'est-à-dire que le présent est unique. "Notre présent est la matérialité même de notre existence, c'est-à-dire un ensemble de sensations et de mouvements, rien autre chose. Et cet ensemble est déterminé, unique pour chaque moment de durée, justement parce que sensations et mouvements occupent des lieux de l'espace et qu'il ne saurait y avoir, dans le même lieu, plusieurs choses à la fois " (Oeuvres, p. 281) (*). Quand je revis le passé, je me transporte donc hors de l'espace, puisque le présent est adhésion à une place. L' "idéalité" du savoir consiste à ne pas renfermer de référence à l'espace. Les souvenirs, flottants et inextensifs, sont ce creux dans l'être que nous constatons en nous en arrière de la conscience présente.

Auteur: Merleau-Ponty Maurice

Info: In "L'union de l'âme et du corps chez Malebranche, Biran et Bergson", éd. Vrin, p. 100-101 - (*) Bergson

[ philosophie ] [ mémoire ] [ ailleurs ] [ potentialités exclusives ] [ instant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

déconstruction

Il est très difficile de casser une phrase. La grammaire est une sorte de procédure "qui n'a de compte à rendre à aucune réalité", disait Wittgenstein. De ce point de vue, je ne suis pas sûr que - sous les allures d'une plus grande souplesse - le langage ordinaire soit moins formel que le langage mathématique. Mais pour le voir, il convient d'analyser cet autre noeud de langage : le couple (infernal-infernal) sujet/objet. Si l'on parvient un jour à clarifier la question, il se pourrait que la face du monde en soit changée. Pour le moment, la seule chose que je vous demande d'essayer d'avoir présente à l'esprit est que lorsque vous écrivez, lorsque vous coulez vos pensées dans une phrase, il n'y a là rien de naturel. Vous ne faites qu'appliquer aveuglément des règles que vous avez apprises.

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 178

[ philosophie ] [ fins et moyens ] [ verrouillage linguistique ] [ préconception ] [ carcans idiomatiques ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Benslama

cohérence

Le Tiers Livre est peut-être encore plus empreint de stoïcisme chrétien que de cynisme chrétien, bien que ces deux philosophies aient leur place dans cet ouvrage éclectique. Diogène n’est pas déplacé dans un tel livre : depuis longtemps, il était considéré un héros par les stoïciens presque autant que par les cyniques ; il est tout désigné pour figurer en tête d’un livre dont le héros associe la philosophie du Christ à une sagesse fortement inspirée de l’Antiquité. Un respect éclectique pour les Anciens conduisait Érasme à voir en Socrate, Diogène et Épictète non pas les maîtres d’écoles philosophiques rivales mais un groupe de "silènes" qui, d’une certaine manière, préfiguraient le Christ, en qui "il n’y a ne façon ne beauté" (Isaïe, LIII,2), mais dont l’humanité, pendant sa vie terrestre, cachait la sagesse divine, qui fut révélée en sa résurrection.

Auteur: Screech Michael Andrew

Info: Dans "Rabelais", page 285

[ inspiration philosophique ] [ convergence ] [ historique ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

"Le Géographe" se penche sur une carte que blanchit la lumière. Tout comme "L'Astronome", il semble être avant tout un philosophe, un mathématicien. Et l'on songe cette fois à Spinoza, compatriote et exact contemporain de Vermeer. Spinoza le solitaire polisseur de verres d'optique, l'artisan philosophe dont la vision du monde et l'oeuvre qui en émane font écho à celles de Vermeer.
L'un et l'autre sont chercheurs et haleurs de lumière ; l'un la puise dans le jour, dans la splendeur du rayonnement solaire et de ses impalpables vibrations sur l'eau, les nuages, le marbre, le bois laqué, le cuivre, le satin, le velours, la peau des visages des lèvres et des fruits, les nacres ; l'autre la puise dans l'esprit dans la splendeur du raisonnement et de la connaissance dispensatrice de joie - de la plus haute et vaste joie. L'un et l'autre contemplent le réel à la loupe.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Patience et songe de lumière: Vermeer

[ coïncidence ] [ art pictural ] [ philosophie ]

 

Commentaires: 0

hybris

Mais, plus que tout autre, Hegel a omis de se considérer comme contenu dans le Réel (espace et temps) ; il s’est cru en mesure de décréter des lois qui régiraient l’univers. En oubliant qu’on ne juge que du dehors et que nul homme ne peut se dire hors de ce qui est. Par cette branche se sont engouffrés toutes les sciences d’abord, puis tous les systèmes politiques, économiques, sociologiques, ethnologiques, astrophysiques et médicaux qui n’ont pas fini de proliférer. Or, à chaque système correspond une application restreinte, puis universelle. A chaque application une nouvelle restriction de la liberté individuelle, une nouvelle hécatombe, une nouvelle pollution, une nouvelle destruction de biens irrécupérables, dans le renversement du progressisme juif à l’expression contemporaine de la Tyché des Hellénistes : "On n’arrête pas le progrès". Puis, ce temps aussi se retourne, et de nouveaux précis ridicules voient le jour, qu’il reste à étudier.

Auteur: Pichon Jean-Charles

Info: Dans le tome 1 du "Jeu de la réalité, page 130

[ ignorance ] [ prétention ] [ toute-puissance ] [ philosophie ] [ certitude rationaliste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

double codage

Mais le rapport du langage à la peinture est un rapport infini […] Ils sont irréductibles l'un à l'autre : on a beau dire ce qu'on voit, ce qu'on voit ne loge jamais dans ce qu'on dit, et on a beau faire voir, par des images, des métaphores, des comparaisons, ce qu'on est en train de dire, le lieu où elles resplendissent n'est pas celui que déploient les yeux, mais celui que définissent les successions de la syntaxe. Or le nom propre, dans ce jeu, n'est qu'un artifice : il permet de montrer du doigt, c'est-à-dire de passer subrepticement de l'espace où l'on parle à l'espace où l'on regarde, c'est-à-dire de les refermer commodément l'un sur l'autre comme s'ils étaient adéquats […] Peut-être y a-t-il, dans ce tableau de Velázquez, comme la représentation de la représentation classique, et la définition de l'espace qu'elle ouvre.

Auteur: Foucault Michel

Info: Les mots et les choses, introduction

[ philosophie ] [ écriture ] [ peinture ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rationalisation

On peut dire, jusqu’à un certain point, que toute morale qui s’est exprimée jusqu’à présent dans la tradition philosophique a en somme pris pour base ce que l’on pourrait appeler la tradition hédoniste. Celle-ci consiste à établir une sorte d’équivalence entre ces deux termes, le plaisir et l’objet – au sens où l’objet est l’objet naturel de la libido, au sens où il est un bienfait. Il s’agit en fin de compte d’admettre le plaisir an rang des biens cherchés par le sujet, au rang du souverain bien, voire même de s’y refuser, mais avec le même critère.

Quand on est engagé dans le dialogue de l’École, la tradition hédoniste de la morale cesse de surprendre, on ne s’aperçoit plus de ses paradoxes. Pourtant, en fin de compte, quoi de plus contraire à ce que nous appellerons l’expérience de la raison pratique que cette prétendue convergence du plaisir et du bien ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 15

[ philosophie ] [ jouissance ] [ fausse évidence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

déconstruction

[...] il convient de bien garder en tête le point commun entre la critique de l’analogie et l’attaque portée à l’Institution : dans les deux cas, en effet, il s’agit de faire fi de toute médiation. Tout comme l’analogie met en relation le monde sensible et le monde intelligible, les institutions (le droit, l’État et ses administrations, les corps professionnels et les syndicats, l’école et l’université, etc.) sont les intermédiaires entre les individus et la Référence, c’est-à-dire le discours fondateur d’une société donnée. En d’autres termes, les institutions sont à l’architecture anthropologique de la société ce que les analogies sont à la structure métaphysique de la pensée. C’est la raison pour laquelle les déconstructeurs s’en prennent aussi bien aux œuvres et au patrimoine, qui forment la trame de la civilisation, qu’à tous les pôles de stabilité qui forment le cadre de la société. Il s’agit par conséquent [...] d’un mouvement proprement nihiliste.

Auteur: Rappin Baptiste

Info: "Liber" n°7, automne 2021, page 26

[ cible ] [ orientation philosophique ] [ sédition ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

discours analytique

Qui est Socrate ? C’est celui qui inaugure dans la subjectivité humaine ce style d’où est sortie la notion d’un savoir lié à certaines exigences de cohérence, savoir préalable à tout progrès ultérieur de la science comme expérimentale [...]. Eh bien, au moment même où Socrate inaugure ce nouvel être-dans-le-monde que j’appelle ici une subjectivité, il s’aperçoit que le plus précieux, l’arétè, l’excellence de l’être humain, ce n’est pas la science qui pourra transmettre les voies pour y parvenir. Il se produit déjà là un décentrement – c’est à partir de cette vertu qu’un champ est ouvert au savoir, mais cette vertu même, quant à sa transmission, sa tradition, sa formation, reste hors du champ. C’est là quelque chose qui mérite qu’on s’y arrête, plutôt que de se précipiter à penser qu’à la fin tout doit s’arranger, que c’est l’ironie de Socrate, qu’un jour ou l’autre la science arrivera à rattraper ça par une action rétroactive.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 13-14

[ discours scientifique ] [ philosophie antique ] [ enseignement impossible ] [ secondéités singulières ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

butée

Kierkegaard, qui était, comme vous le savez, un humoriste, a bien parlé de la différence du monde païen et du monde de la grâce, que le christianisme introduit. […]
Kierkegaard veut échapper à des problèmes qui sont précisément ceux de son accession à un ordre nouveau, et il rencontre le barrage de ses réminiscences, de ce qu’il croit être et de ce qu’il sait qu’il ne pourra pas devenir. Il essaie alors de faire l’expérience de la répétition. Il retourne à Berlin où, lors de son dernier séjour il a eu un infini plaisir, et il remet ses pas dans ses pas. Vous verrez ce qu’il lui arrive, à chercher son bien dans l’ombre de son plaisir. L’expérience échoue totalement. Mais à la suite de ça, il nous mène sur le chemin de notre problème, à savoir, comment et pourquoi tout ce qui est d’un progrès essentiel pour l’être humain doit passer par la voie d’une répétition obstinée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 110

[ résumé ] [ philosophie ] [ intégration ] [ boucle itérative ] [ question ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson