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continuité de sens

Nous ne sommes pas nés avec le seul besoin d’être rassasiés, mais avec le "besoin second" de pourvoir à ce rassasiement. Il ne nous est pas seulement insupportable de vivre sans nourriture ; il nous est également insupportable de vivre sans travailler à nous la procurer. [...] notre vie à tous est doublement aliénée : elle n’est pas seulement faite de travail sans fruit mais aussi de fruits obtenus sans travail. [...]

Cette seconde aliénation du travail par rapport à ses "fruits" est la véritable souffrance que nous inflige notre pays de cocagne. Il n’est donc pas étonnant qu’y surgisse la soif de l’effort, le besoin de savourer ne serait-ce qu’une fois un fruit que l’on a soi-même cultivé, celui d’atteindre un but vers lequel on a soi-même marché, celui d’utiliser une table que l’on a soi-même construite, la soif d’une résistance et de l’effort physique nécessaire à la vaincre.

C’est cette soif qui apaise l’homme contemporain. Et il le fait d’une manière artificielle : en effet, afin de surmonter des résistances et de pouvoir jouir de les avoir surmontées, il produit volontairement des résistances, ou plutôt les fait produire pour lui. Les résistances sont aujourd’hui devenues des produits.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 228-229

[ nature laborieuse ] [ absurdité ] [ dépossession ] [ frustration ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Il y a un mot qui fut mis en honneur à la Renaissance, et qui résumait par avance tout le programme de la civilisation moderne : ce mot est celui d’"humanisme". Il s’agissait en effet de tout réduire à des proportions purement humaines, de faire abstraction de tout principe d’ordre supérieur, et, pourrait-on dire symboliquement, de se détourner du ciel sous prétexte de conquérir la terre ; les Grecs, dont on prétendait suivre l’exemple, n’avaient jamais été aussi loin en ce sens, même au temps de leur plus grande décadence intellectuelle, et du moins les préoccupations utilitaires n’étaient-elles jamais passées chez eux au premier plan, ainsi que cela devait bientôt se produire chez les modernes. L’"humanisme", c’était déjà une première forme de ce qui est devenu le "laïcisme" contemporain ; et, en voulant tout ramener à la mesure de l’homme, pris pour une fin en lui-même, on a fini par descendre, d’étape en étape, au niveau de ce qu’il y a en celui-ci de plus inférieur, et par ne plus guère chercher que la satisfaction des besoins inhérents au côté matériel de sa nature, recherche bien illusoire, du reste, car elle crée toujours plus de besoins artificiels qu’elle n’en peut satisfaire.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 37-38

[ période historique ] [ réductionnisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analogie

Si on compare musique et écriture, les axes moteurs sont clairement la dominante pour la première et le verbe pour la seconde.

Si vous stoppez un mouvement harmonique musical sur l'accord de dominante, sans le résoudre, c'est à peu près comme si vous stoppez une phrase comme : "hier j'ai pris..." sans la préciser plus avant. Où comme si en maths on annonçait : bonjour, je vais vous dire mon âge, il est de de 10 X...   Dans les trois cas on reste comme suspendus dans le vide. 

Tels sont certaines des appréciations apportées par nos éducations communautaires. Programmations des habitudes. L'être a besoin de "reconnaître" des schémas dans les langages, de se rassurer, de les partager avec ses semblables. 

Rapidement certains s'ennuient, recherchent du piments, des saillances... contrastes, dépaysements... Voilà peut-être bien une des motivations dans notre quête enfantine d'extraterrestres.

D'un autre côté, structurés par ces éducations-vies-cultures qui codent "objectivement" la majeure partie des imprégnations multiples qui couches après couches nous ont constitués dès l'origine, nous voilà incapables de les voir, de les discriminer du reste...

Seulement capables de discerner ce que nous avons appris à voir, à écouter... et à utiliser.

Auteur: MG

Info: 8 mars 2015

[ limitation ] [ syntagmes ] [ langage ] [ mobile ] [ immobile ] [ fonction motrice ] [ cultures oeillères ] [ tension résolution repos ]

 

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maman-enfant

On ne peut pas dire que, pour augmenter l’attachement du petit, il suffit de satisfaire ses besoins. Au contraire même, c’est l’apaisement d’une souffrance qui augmente l’attachement et non pas la satisfaction d’un plaisir. Ce qui revient à dire que, pour éprouver le bonheur d’aimer, il faut auparavant avoir souffert d’une perte affective. ...Un être vivant qui ne souffrirait ne de douleur physique ni du chagrin d’un manque n’aurait aucune raison de s’attacher ! ...Par bonheur, un bébé humain souffre dès sa naissance. Quand il quitte l’eau du milieu amniotique qui était chauffé à 37° C, il a froid, il sèche, il est brutalisé par la nouvelle sensorialité qui l’entoure. La lumière l’éblouit, les sons ne sont plus filtrés, on le cogne en le prenant puisqu’il ne baigne plus dans la suspension hydrostatique utérine, et il souffre dans sa poitrine lorsque ses poumons se déplissent pour respirer. C’est alors que surgit une énorme enveloppe sensorielle qu’on appelle ‘mère‘. Elle le réchauffe, l’entoure d’odeurs, de touchers et de sonorités qu’il reconnaît puisqu’il les avait déjà perçues avant sa naissance. Sauvé ! Désormais, chaque fois qu’il devra endurer un petit malheur, le bébé sait que le même objet sensoriel surviendra, lui permettant ainsi d’apprendre à espérer.

Auteur: Cyrulnik Boris

Info: De chair et d'âme

[ nouveau-né ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néant créateur

Il y a ce terme "éther", qui était jadis celui du 5e élément (le plus subtil), et qui représente aussi le vide cosmique, l'espace interstellaire, etc. 

Il y a les recherches des physiciens, expérimentateurs/théoriciens qui ont besoin de machines toujours plus grandes aussi bien en taille qu'en énergie afin de faire émerger du rien de minuscules et éphémères phénomènes qui permettent parait-il de voir/comprendre plus loin ou plus profond dans la structure intime de la matière (particules élémentaires, quarks, gluon, mésons... récemment le boson de Higgs). Quête scientifique, exploration grégaire méthodique, qui fait émerger des mondes parallèles difficilement saisissables puisqu'à de plus hautes énergies, vitesses, fréquences... univers (simple ou multiples ?) que la puissante abstraction des mathématiciens réussit à faire apparaitre et modéliser.

Il y a aussi le monde astral, grand fouillis qui émerge des récits de mystiques et autres ésotéristes de tous poils. Ici sont sans cesse évoqués divers et infinis niveaux vibratoires, le nôtre, celui du monde incarné où nous vivons, se situant semble-t'il plutôt en bas de l'échelle.

Voilà la bonne nouvelle, tous ces déserts apparents sont d'une immense fécondité. Fonçons les explorer, et conservons ce leitmotiv : ce que nous savons nous aveugle. 

Auteur: Mg

Info: 1 novembre 2020

[ prolifique vacuité ] [ tour d'horizon ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

éducation

L'instruction apprise ne prouve rien, ne rime à rien, est complètement inutile, pour ne pas dire malfaisante, et ne fera jamais d'un imbécile un homme intelligent, d'un cerveau obtus un cerveau actif, et d'un être sans compréhension un être capable de jugement personnel. La seule instruction qui compte, et qui donne des fruits, c'est celle qu'on se donne soi-même car seule elle prouve chez un individu le désir de savoir et l'aptitude au savoir. Elle a de plus cet avantage qu'on s'instruit selon le sens de son esprit, en conformité avec lui, d'une manière appropriée à la nature de son être, à ses tendances et à ses goûts, ce qui ajoute encore à l'efficacité de cette instruction. En réalité, l'enseignement pédagogique est fait pour les paresseux, pour les esprits sans curiosité, pour les individus qui resteraient complètement ignares si on ne leur apprenait pas quelque chose de force, pour ainsi dire. Il n'y a que l'élite qui compte, et l'élite ne se constitue pas avec des diplômes. Elle tient à la nature même de certains individus, supérieurs aux autres de naissance, et qui développent cette supériorité par eux-mêmes, sans avoir besoin de l'aide d'aucuns pédagogues, gens, le plus souvent, fort bornés et fort nuisibles.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Passe-temps, Oeuvres, Mercure de France 1988 <p.268-269>

 

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autosatisfaction

Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l'eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s'admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n'avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix-neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l'ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s'intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ ego ] [ image ]

 

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pandémie

Durant le weekend, c’est l’effervescence. Toutes sortes de nouvelles nous mettent dans un état d’hébétude. Comment faire pour bien faire ? Nous ne sommes pas en vacances! Ne pas se mettre en danger. Réunion des enseignant.es lundi. Ne venez pas si vous toussez. Attention aux ainé.es. Dimanche soir, j’envoie un courriel à la direction et je reçois dans les cinq minutes un appel qui m’autorise à me mettre en auto-confinement volontaire. Je ne viendrai en classe qu’en cas de besoin, en soirée. Je me sens rassurée. Le lundi, mes collègues déposent un contenu éducatif sur la plateforme Pronote. On l’utilisait jusque-là uniquement pour les absences. Depuis la maison avec mon ordinateur très vieillot, je rame. Mais pas grave, le travail sera mis en ligne aussi en mon nom par mes collègues. Merci à elles. Comme je vis seule, très vite, je me sens vraiment mise à l’écart. J’ai créé un groupe WhatsApp et déjà mis un petit mot aux parents. Tous les matins, je fais ma petite émission radio pour mes élèves, une minute trente au maximum pour le moment. Objectif : faire le travail seul·e. Très rapidement, j’ai des retours, des messages, des photos, de petits enregistrements, c’est super, touchant, très encourageant.

Auteur: Barraud-Gaillard Anne

Info: https://www.le-ser.ch - L’école à la maison, mars 2020. Vendredi 13, ça ne s’invente pas, le Conseil fédéral annonce la fermeture des écoles pour les raisons sanitaires que l’on connait. Malheureusement, les enfants sont tous déjà à la maison, ils ne viennent pas cet après-midi-là et ils n’ont pas pris leurs affaires.

[ scolaire ] [ co-vid ] [ liens sociaux ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

langage

- Trois mois qu'il s'enferme dans sa putain de véranda, dit-il, tout son vocabulaire doit y passer plusieurs fois par jour.

- Dis que ton père est analphabète...

- Mon père est un Américain de base, tu as oublié ce que c'était. Un type qui parle pour se faire comprendre, pas pour faire des phrases. Un homme qui n'a pas besoin de dire vous quand il sait dire tu. Un type qui est, qui a, qui dit et qui fait, il n'a pas besoin d'autres verbes. Un type qui ne dîne, ne déjeune et ne soupe jamais : il mange. Pour lui, le passé est ce qui arrivé avant le présent, et le futur ce qui arrivera après, à quoi bon compliquer ? As-tu déjà listé le nombre de choses que ton père est capable d'exprimer rien qu'avec le mot "fuck" ?

- Pas de cochonneries, s'il te plait.

- C'est bien autre chose que des cochonneries. "Fuck" dans sa bouche peut vouloir dire : "Mon Dieu, dans quelle panade me suis-je fourré !", ou encore : "Ce gars-là va me le payer cher un jour", mais aussi "J'adore ce film". Pourquoi un type comme lui aurait besoin d'écrire.

Auteur: Benacquista Tonino

Info: Malavita (discussion entre les deux ados de la famille)

[ simplicité ] [ contextualisé ] [ clarté ] [ routines ] [ tics polyvalents ] [ pulsions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Le grave est qu’avec les auteurs d’aujourd’hui, la séquence des effets analytiques semble prise à l’envers. L’interprétation ne serait, à suivre leurs propos qu’un ânonnement par rapport à l’ouverture d’une relation plus large où enfin l’on se comprend ("par le dedans" sans doute).

L’interprétation devient ici une exigence de la faiblesse à laquelle il nous faut venir en aide. […]

Mais c’est là seulement l’effet des passions de l’analyste : sa crainte qui n’est pas de l’erreur, mais de l’ignorance, son goût qui n’est pas de satisfaire, mais de ne pas décevoir, son besoin qui n’est pas de gouverner, mais de garder le dessus. Il ne s’agit nullement du contre-transfert chez tel ou tel ; il s’agit des conséquences de la relation duelle, si le thérapeute ne la surmonte pas, et comment la surmonterait-il s’il en fait l’idéal de son action ?

Primum vivere sans doute : il faut éviter la rupture. Que l’on classe sous le nom de technique la civilité puérile et honnête à enseigner à cette fin, passe encore. Mais que l’on confonde cette nécessité physique, de la présence du patient au rendez-vous, avec la relation analytique, on se trompe et on fourvoie le novice pour longtemps.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La direction de la cure et les principes de son pouvoir

[ satisfaction des besoins ] [ clientélisme ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson