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femmes-par-femmes

Depuis vendredi où j'ai souffert de la voir avec ce Maigret insupportable, je ne pense qu' à elle, m'obstinant au charme têtu et délicat de son visage, à ses yeux couleur de crépuscule, à ses longs cils soyeux qui caressent une joue enfantine, à son petit nez aux narines palpitantes, et à la bouche enfin, ravissante, entrouverte sur un sourire couleur de perle qu'elle offre à tous, la tête renversée, avec un battement de cil voluptueux, une irrévérence de petite fille coquette qui fend le coeur, car elle est si menue, si petite, avec des chevilles si fragiles que l'on a tout le temps peur qu'elle n'ait de la peine ou du mal. On voudrait la protéger, l'aimer, la défendre. Cependant, dès qu'elle abandonne son exquise politesse et sa puérilité, dès qu'elle parle de choses qu'elle croit plus sérieuses, c'est elle qui domine au contraire et qui combat. Sa voix très agréable et douce se durcit d'autorité, d'indifférence. On sent qu'elle pense : "je peux commander, dire ce que je veux, je suis riche et n'ai besoin de personne, car mon notaire me défend."
La façon également dont elle donne sa main à baiser prouve toute son assurance, son égoïsme, sa vanité. Il y a de la dureté en elle, toute une armure sous de la soie, une armure camouflée d'enfantillage, car elle redevient si petite par instants, si petite qu'on a envie simplement de l'embrasser et de l'appeler ma petite fille chérie.
Ne pas oublier cependant qu'elle a un intérieur de démon, rouge, or et noir, de tout petits divans durs à sa taille où elle s'étend comme une petite reine, trop douce pour ne pas être infernale et s'abandonner à toutes les voluptés, et qu'il faut se méfier d'elle, de sa grâce trop mièvre, de son changeant sourire, de son autorité suppliante et de sa douceur tyrannique.[...]

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 1918-1919, Dimanche 26 janvier 1919

[ personnage ]

 

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pêche au gros

Bruce a poussé un juron. Il m'a tendu une ligne en maugréant : "Requin". Coupant le moteur, il s'est engouffré dans la cabine. J'ai dû me battre pour ne pas laisser filer. Le fil, agité de soubresauts incontrôlables, me déchirait les mains. Je sentais le nylon pénétrer la chair de mes paumes. Derrière moi, Billy faisait disparaître les noeuds, ils auraient pu m'arracher un doigt si le poisson décollait. Cette fois, le suspense a duré moins longtemps. L'animal est monté tout de suite au combat. Un requin-marteau de grande taille, qui décrivait des cercles de plus en plus réduits à la verticale du bateau. Un guerrier. Il n'avait pas peur, dans son élément il ne craignait personne. Heureusement pour moi, ça devait faire des heures qu'il avait mordu à l'appât. Pourtant, il m'arrachait les bras à chaque battement de queue. Il évoluait en surface à présent, à un mètre cinquante de mes mains. Ses yeux inexpressifs semblaient fixés sur moi, son échine tressaillait comme celle d'un taureau dans l'ultime tercio. Pourquoi me laissait-on ainsi jouer avec la bête ? Quelqu'un allait-il couper cette maudite ligne ? Bruce a jailli de la cabine en braillant : " Putain, sors-lui la tête ! " En me retournant, j'ai failli tout lâcher. Bruce pointait sur moi un fusil de chasse Winchester à canons sciés. Les orifices de sinistre présage passaient et repassaient devant mon ventre au gré des mouvements de la houle. De toutes mes forces, j'ai soulevé la gueule du requin. Bruce a tiré à bout portant. Déflagration ahurissante. Le requin est retombé sur le dos, secoué d'effroyables spasmes. Pris de fureur, Bruce lui a balancé une seconde décharge. " Enculé d'requin ! " Il n'avait plus la force de résister, mais il n'était pas mort. Un oeil pendait sur le côté, arraché à l'orbite. Du revers de la main, j'ai essuyé les lambeaux de cervelle, les éclats de cartilage qui me criblaient le visage. Curt et Billy ont crocheté les ouïes du requin, qui vomissaient des torrents de sang. J'aurais dû les aider, mais le vacarme des détonations, l'odeur de la poudre m'avaient tétanisé. Rien ne m'avait préparé à cela.

Auteur: Fauquemberg David

Info: Nullarbor

[ océan ] [ littérature ]

 

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gaule

Comment le PCF, avec son organisation structurée en parti de classe, a-t-il perdu ce contrôle dans les banlieues ?
- Par l'immigration justement. Le PCF vivait de son encadrement et de sa défense historique de la classe ouvrière, anciennement majoritaire en banlieue. Le but du regroupement familial a donc été clairement, entre autres, de casser ce pouvoir en important massivement dans les banlieues, des Africains issus de la paysannerie pauvre du tiers monde et du bled, sans culture ouvrière, syndicale. Ainsi, on a cassé une organisation et une conscience de classe, comme on a cassé à la même période les forteresses ouvrières et syndicales, type Billancourt. Aujourd'hui, les gosses qui brûlent des bagnoles ne sont pas des enfants d'ouvriers qui se battent pour préserver des acquis de classe, mais des paumés violents, issus le plus souvent de familles sans pères et forcément nihilistes, puisque n'ayant aucune culture solide, aucun exemple valorisant auquel se raccrocher. Ces jeunes ne sont pas des opprimés en lutte, ce sont des névrosés sociaux.
- Des névrosés sociaux ? C'est-à-dire...
- Quand on naît en France de parents étrangers venu d'un pays moins développé qui a été exploité puis ennemi de la France. Quand on a vu son père bosser 30 ans pour le SMIC et raser les murs. Quand notre intelligentsia cosmopolite leur a appris en sus, la haine du Français de souche via les éducateurs trotsko-gauchistes. Quand on a détruit en une génération le patriarcat traditionnel dont ils sont issus pour les soumettre au néo-matriarcat marchand dont, en plus, ils ne touchent pas les dividendes ni concrets ni symboliques. On crée alors objectivement une génération d'adolescents complètement perturbés, déstructurés. Des gosses qui ne sont pas dans la misère au sens traditionnel du terme, puisqu'en banlieue chacun mange à sa faim, peut s'habiller, avoir un téléphone portable et le tout sans bosser, on le voit bien sur les images. Une situation parasitaire qui ne les empêche pas d'être dans un profond mal-être, un sentiment confus, peu verbalisé d'envie et d'impuissance que vient encore redoubler l'énergie de la jeunesse.
- Ça c'est l'analyse psycho-sociologique. Mais politiquement qui sont ces jeunes ?
- Ils correspondent à ce que Marx appelle le sous-prolétariat, d'autres les classes dangereuses.

Auteur: Soral Alain

Info: 16 janvier 2006, dans : L'intégration politique ne se quémande pas elle se conquiert, interview à Poivre rouge

[ banlieues ]

 

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tumulte urbain

Je ne veux plus du splendide soleil silencieux,

Je ne veux plus, Nature, de tes bois ni la lisière paisible de tes bois,

Je ne veux plus du trèfle dans tes champs, de la fléole dans tes prés, de tes maïs ni tes vergers,

Je ne veux plus de ton épeautre épanoui où butinent en essaim les abeilles du neuvième Mois,

Je veux les visages et les rues – je veux l’incessante cohue de ces fantômes sur leurs kilomètres de trottoir !

Je veux interminablement les yeux – je veux les femmes – je veux les camarades les amants par milliers !

Je veux qu’il en vienne de nouveaux tous les jours – je veux tenir des mains différentes dans ma main tous les jours !

Je veux tous les spectacles – je veux les rues de Manhattan !

Je veux Broadway, les soldats qui défilent – je veux le chant de la trompette, le tambour !

(Par compagnies par régiments les soldats – il y a ceux qui partent, les intrépides, ils claquent le feu,

Il y a ceux qui, service fini, rentrent, ils sont jeunes et cependant très vieux, usés, rangs décimés ils marchent regard absent.)

Je veux les rives les quais franges encombrées de coques de navires noirs !

Je les veux toutes ! Je veux une vie intense, pleine à satiété mais multiple !

La vie théâtrale, les salons du bar, les grands hôtels, oui, je veux ça !

La salle des alcools à bord du vapeur, la sortie en mer à plusieurs, la procession aux flambeaux, oui oui !

La brigade en partance pour le front, chariots militaires provisions en piles l’accompagnant ;

Les gens, cela ne finira jamais, ils vont en foule, ils ont des voix fortes, leurs passions, leurs parades,

Les rues de Manhattan comme des artères qui battent, on y entend à l’instant le tambour,

Le chœur, le concert des bruits, cela n’en finit pas, le cliquetis du maniement des mousquets (je n’oublie pas le spectacle des blessés),

Ah ! les foules manhattaniennes, ah ! leur turbulence musicale tous ensemble !

Les visages, les yeux des Manhattaniens, je les veux pour toujours !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Je demande le splendide soleil silencieux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 425-426

[ réjouissant ] [ ville ] [ citadin ] [ animation ]

 

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exploitation

Qui a dit que le capitalisme de plateforme ne créait pas de travail ? Il en crée… à la pelle même. Ou plutôt, il externalise des travailleurs : il les recrute, fixe les prix, les déconnecte quand il n’en veut plus. Car, bien sûr, les petites mains de l’ubérisation et des plateformes n’ont pas de statut salarié, elles sont autoentrepreneuses… Et leur patron, c’est une application sur leur smartphone. On avait déjà des chauffeurs Uber et des livreurs à vélo. À ce jeu-là, un nouveau job est apparu : il a l’étrange nom de "juicer" (juice en argot anglais signifie électricité). Entre eux, ils s’appellent aussi "chargeurs" ou "hunters" (pour chasseurs) de trottinettes électriques. Depuis un an, ces véhicules en libre-service ont débarqué dans les villes françaises. Souvent, négligemment abandonnés sur un bout de trottoir.

Les chargeurs sortent à la tombée de la nuit récupérer les engins dont l’emplacement est indiqué sur leur smartphone, les ramènent chez eux pour recharger les batteries et les replacent à l’aube, entre 5 et 7 heures du matin, bien alignés. À Paris, ils sont neuf opérateurs : Lime, Bird, VOI, Bolt, Wind… L’entreprise californienne Lime revendique 30 000 locations par jour. On ne sait pas exactement combien sont les juicers, les plateformes sont moins bavardes sur cet aspect du business.

Quand on en parle avec Pierre, on sent que c’est un convaincu. "On n’a rien sans rien, il faut travailler dur", répète-t-il. Il a 21 ans et a créé sa microentreprise en janvier. Il est boulanger à Lyon à plein temps pour 1 600 euros brut. "En étant juicer, je me fais 600 euros supplémentaires par mois. Ça me paie des loisirs, un week-end, un resto." Il a beau dire, "ça ne me prend pas beaucoup de temps", quand on fait le décompte, ça commence à chiffrer… "Je me fixe l’objectif de 5 trottinettes par sortie." Chacune est payée 5 à 6 euros selon l’opérateur. "J’y passe une à deux heures, le soir, après le boulot, et un peu plus le week-end", plus une heure le matin pour redéposer son butin à 5 h 30. Au total donc, un deuxième travail à près de 20 heures par semaine, payés 7 euros de l’heure quand le Smic est à 10,03… Et tout ça, sans mutuelle, chômage ni congés payés, indemnités en cas de maladie ou d’accident du travail . "Mais je suis libre, je m’organise comme je veux."

Auteur: Internet

Info: L'Humanité, https://www.humanite.fr/les-jobs-pourris-du-nouveau-monde-670705?

[ surmenage ] [ autoentrepreneur-salarié ] [ esclavage moderne ] [ loi de la jungle ] [ Jobs à la con ] [ illusion ]

 
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musique

Suis reparti ce matin dans une réflexion ancienne. Celle qui assume le fait que le septénaire régule le monde.
Depuis longtemps mon petit moi immatériel, en difficulté dès qu'il faut se situer ailleurs qu'au centre des choses, essaye d'avoir prise, (ou illusion de prise), sur ce concept. Une quête initiée, ou rallumée, par la lecture des "Dialogues avec l'ange" de Gittaz Malasz dans les années nonantes.
J'ai pu me mesurer avec ce septénaire de manière plus frontale lors de mes activités de musicien compositeur. Ainsi cet angle d'attaque devint plus concret et passionnant en début des années deux mille lorsque j'entrepris de développer et orchestrer une courte phrase musicale, un motif mélodique percussif en 7/8, sorti d'une rêverie à la maison...
Il m'obséda de mille manières les sept années suivantes, durant desquelles je me suis amusé à superposer, dans une composition qui s'appelle "Dro drôle d'histoire", plusieurs métriques en sept : 7/2, 7/4, 7/8, 7/16, etc. A dire vrai j'aurai aimé pouvoir y empiler sept couches mais ç'aurait été probablement lourd et très mauvais au final. En réalité les deux motifs de la basse en 7/4 superposée à la courte mélodie en 7/8 se complètent naturellement dans une sorte de carrousel rythmique à deux niveaux et vitesses, à l'image de notre réalité humaine bipolaire.
Mais sept ne se divise pas en deux...
Ces travaux m'ont fait comprendre de près combien une mesure à sept implique binaire et ternaire mélangés. Ce qui au niveau de la sensation rythmique peut générer plusieurs sentiments (sept ?) qui, ensemble, donnent l'impression d'une génialitude mélangée au désordre. D'ailleurs quelques-uns des batteurs qui ont collaborés avec moi pour cette pièce ne parurent convaincus ni par le pattern rythmique, ni par la démarche...
Bref, je ne suis pas très fier de cette compo, sauf à prendre en compte le temps consacré, et la dernière partie - instrumentale - qui est peut-être le machin le plus abouti de cette singularité en quête musicalo mystique : mézig . Ça demeure un machin musical insaisissable, avec un "time"* qui file tout droit, imperturbable, laissant rythmes, notes et accords s'agiter autour de lui. Si vous voulez vous amuser, essayez d'en battre la mesure de manière instinctive... ou de danser dessus. (Au passage j'ai pondu d'autres machins en sept, plus simples, que je revendique mieux, dont cette compo.)

Auteur: MG

Info: 2005-2015 *déroulement du temps métronomique ou vitesse

[ création ] [ symbole ] [ septénaire ]

 
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musique

(L'auteur se retrouve dans un salon, curieux de rencontrer Richard Wagner)
Après les salutations d'usage, je pris place à mon tour au milieu de quelques fidèles qui m'avaient précédés. - La conversation reprit son cours, que ma venue avait évidemment interrompu ; parmi les visiteurs se trouvait un jeune Italien très bavard, et dont la spécialité me sembla être, comme on dit vulgairement, de faire des gaffes. - Dans le but probablement louable, de m'instruire, il demanda au Maître ce qu'il pensait de la Danse macabre, de Saint-Saëns.
Wagner allant parler, j'étais toutes oreilles.
"La Danse macabre, fit-il avec son disgracieux accent allemand, la Danse macabre ! Ma chère Cosima, n'est-ce pas cette machine où des os se battent ? Qu'il nous a fait entendre à Bade ? Oui, très gentil, très gentil !"
L'Italien, voyant qu'il avait fait fausse route, ne se découragea pas :
- "Et Rossini ? Notre grand Rossini ? Quelle est celle de ces oeuvres que vous préférez ?"
- "Oh ! Rossini, il avait certainement l'étoffe d'un musicien ; et je me souviens qu'étant à Paris, un jour que j'allais le voir, il voulut bien reconnaître devant moi son insuffisante éducation musicale, et avec une franchise qui lui fait honneur, il me dit : Cher maître, si au lieu d'être né italien, j'avais eu le bonheur de naître votre compatriote, je crois que j'aurais fait quelque chose. - Il faut pourtant avouer qu'il a fait trois mesures bonnes dans sa vie."
Et donnant l'exemple à l'appui, il ébaucha trois mesures du Barbier sur le piano. Après cette courte et bienveillante appréciation sur l'auteur de Guillaume Tell, il y eut un moment de silence, après quoi, toujours à l'instigation du jeune Italien, le maître exécuta une série d'autres musiciens, que dans ma naïveté je croyais gens de valeur ; et comme conclusion :
"Non, voyez-vous, à notre époque il n'y en a qu'un : c'est Offenbach."
Je me sentais étouffer dans cette atmosphère haineuse, et j'avais hâte de revoir le soleil, de contempler la nature, si radieuse dans ce beau pays de Naples. Je regrettais presque d'avoir approché et pu juger cet homme, si dieu par son génie, si piètrement humain par sa vanité. Ce fut la seule fois que j'eus l'honneur d'être admis dans l'intimité de Wagner, et plus que jamais j'ai été à même d'apprécier cette véridique parole : il ne faut pas voir les grands hommes de trop près.

Auteur: Godebski Cyprien

Info: Mémoires d'un artiste, texte violemment attaqué comme étant un faux par Willy

[ polémique ] [ critique ] [ vacherie ]

 

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sciences

Dans le milieu musical mondial, l'accordage du La à 440 Hertz est une convention qui fut établie aux environs du milieu du vingtième siècle.
Il y a eu auparavant toutes sortes de hauteurs "fixes", en fonction des endroits, des musiciens, voire même des styles. Je vous passe les détails et anecdotes sur le sujet, il y en a des centaines. Par exemple de nos jours on accorde encore volontiers à 415 Hertz pour la musique baroque.
On pourrait aussi parler de l'"oreille absolue" n'est que c'est une connerie aussi "absolue". Puisque cette fréquence du LA a sans cesse été relative. L'oreille absolue s'obtient par le travail et surtout via une "conscience" des notes. Je m'en expliquerai un jour dans un autre papier.
Mais je voudrai évoquer certaines recherches qui sont faites sur les rapports entre les végétaux et la musique. Pour en arriver à cette rumeur qui court sur le web, assurant que le LA devrait se situer à 432 hertz car il s'agirait de la résonnance naturelle universelle ! Une théorie propagée par des gars comme John Stuart Reid, un ingénieur acousticien qui a poursuivi des recherches sur la chambre du roi de la grande pyramide ! Des gnières comme ça on en trouve des paquets sur le web. Et souvent ils affirment des trucs du genre : si on accorde un La à 432 les autres notes correspondent alors à des chiffres de fréquences ronds, qui concordent eux-mêmes avec un état physique précis, genre :
Le La à 432 Hz correspond à la fréquence de résonance de l'eau et des ondes Alpha, il est donc idéal pour une fonction cérébrale harmonieuse
Le Ré à 288 Hz correspond à la précession de notre planète Terre et au battement idéal du coeur humain au repos (?)
Le Sol à 384 Hz serait la fréquence de résonance de l'oxygène
Etc.
Ce qui fait rire dans ces histoires c'est que toutes les unités de mesures ont été définies par l'homme. Plus ou moins arbitrairement. Ainsi, si on parle de Hertz, on parle de seconde.
Mais la valeur de la seconde n'a pas été unifiée avant 1967, où fut décrétéee cette définition : "La seconde de temps est la durée de 9 192 631 770 périodes d'un rayonnement particulier émis par le césium 133". La mesure d'une telle fréquence étant à l'époque parmi les plus précises possibles.
Un chiffre rond vous dites !
Bref, si on accorde le LA à 445 Hz, on obtient un MI à 666 Hz. Le chiffre de "la bête".
Espérons qu'un musicien de death métal lira ces lignes.

Auteur: Mg

Info: 14 mars 2013

[ musique ] [ illusion ]

 

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dernières paroles

Ici nous sommes cinq mille
Dans cette petite partie de la ville.
Nous sommes cinq mille.
Je me demande combien nous sommes en tout
Dans les villes et dans le pays entier ?
Rien qu'ici
Il y a dix mille mains qui sèment les graines
Et font tourner les usines
Combien d'humanité
Exposée à la faim, au froid, à la panique, la douleur,
pression morale, terreur et folie
Six d'entre nous ont été perdus
Comme dans un espace étoilé.
Un mort, autre battu comme je n'ai jamais imaginé
qu'un être humain puisse être battu.
Les autres quatre ont que leur terreur finisse
En bondissant dans le néant,
Un autre tapait sa tête contre un mur,
Mais tous avec le regard fixe de la mort.
Quelle horreur crée le visage du fascisme !
Ils effectuent leurs plans avec la précision du couteau.
Rien ne compte pour eux.
Pour eux le sang égale les médailles,
Le massacre est acte d'héroïsme.
Oh Dieu, est-ce le monde que tu as créé,
Pendant tes sept jours d'étonnement et le travail ?
Entre ces quatre murs seulement un nombre existe
qui ne progresse pas,
qui lentement exigera toujours plus la mort.
Mais soudainement ma conscience se réveille
Et je vois que cette marée n'a aucun battement de coeur,
Seulement l'impulsion de machines
Et les militaires montrant des visages de sages-femmes
pleins de douceur.
Laissez le Mexique, Cuba et le monde
Crier contre cette atrocité!
Nous sommes dix mille mains
Qui ne peuvent rien produire.
Combien d'entre nous dans tout le pays ?
Le sang de notre Président, notre compagnon
Frappera avec plus de force que des bombes et des mitrailleuses!
Ainsi notre poing mènera la grève à nouveau!
Comme il est dur de chanter
Quand il faut chanter d'horreur.
Horreur que je vis,
Horreur dont je meurs.
Me voir parmi tant et
tant de moments d'infini
dans lequel silence et cris
sont la fin de ma chanson.
Ce que je vois, je n'ai jamais vu
Ce que j'ai ressenti et ce que je sens
Donneront naissance au moment...

Il ne peut achever car rapidement on le sépare des autres prisonniers. Mais il peut à le transmettre à un prisonnier qui parvient à le dissimuler dans sa chaussure. Plusieurs témoignages rapportent qu'il fut ensuite battu, qu'on lui coupa les doigts à la hache et qu'ensuite ses tortionnaires lui proposèrent ironiquement de jouer de la guitare et de chanter. C'est alors qu'il aurait entonné "Venceremos" l'hymne de campagne de Salvador Allende... dont voici le premier couplet et le refrain.

Desde el hondo crisol de la patria
se levanta el clamor popular,
ya se anuncia la nueva alborada,
todo Chile comienza a cantar.

Venceremos, venceremos,
mil cadenas habrá que romper,
venceremos, venceremos,
la miseria al fascismo sabremos vencer.

Auteur: Jara Victor

Info: battu à nouveau il est ensuite abattu à la mitraillette

[ exécutions ]

 

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sauveur

Soleil fanfaron tes tiédeurs m’indifférent – bonjour, à plus tard !



Tu n’éclaires qu’en surface : moi, surface comme abîme je les transperce !



Dis-moi Terre ! On dirait que tu attends quelque chose de mes mains,

Dis-moi, vieille toque, qu’escomptes-tu ?

 

Vous, femmes et hommes, j’aimerais tellement vous dire mon amour et c’est impossible !

Tellement vous dire cette chose en moi et en vous, et c’est impossible !

Tellement vous faire sentir cette fièvre en moi, ce battement de mes nuits et mes jours !



Sachez-le, je ne dispense ni leçons ni charité médiocre,

Quand je donne c’est moi-même que je donne, sans hésiter.



Toi l’impotent, qui branle des rotules,

Enlève-moi ce foulard autour des joues que je t’injecte du remontant dans le gosier,

Ouvre grand les paumes, relève le rabat de tes poches,

Allez pas de chichis, j’ai dit, j’ai des réserves inépuisables,

Tout ce qui est à moi j’en fait cadeau.



Peu m’importe qui tu es, pour moi là n’est pas l’essentiel,

Ce que tu feras ou seras viendra seulement de ce que je t’inculquerai.



 Sur l’esclave des champs de coton, le nettoyeur de toilettes, je me penche,

Leur applique un baiser familial sur la joue droite.

Passe serment au fond de mon cœur de ne jamais les renier.



 Les femmes mûres pour la grossesse je leur fais des enfants deux fois plus forts, deux fois plus vifs

(A l’heure qu’il est j’éjacule le sperme de républiques mille fois plus arrogantes).



Y a-t-il un moribond, vite je me hâte, vite je tourne la poignée de la porte,

Repousse les draps au bout du lit,

Renvoie chez eux prêtre et médecin.



Je passe mes bras autour de l’affaibli, avec ma volonté de fer je le redresse,

Tiens, prend mon cou, désespéré,

Je jure que tu ne sombreras pas ! suspends tout ton poids à mes épaules !



 Mon souffle conquérant te dilate, flotte ! Je suis ta bouée,

D’une force en armes j’investis la moindre de tes chambres,

Ils sont mes amants, mes négateurs de tombes.



Tu peux dormir – nous monterons la garde toute la nuit eux et moi,

Doute ni décès ne s’essaieront à t’atteindre,

Tu es dans mon étreinte, remis en ma possession,

Et lorsque à l’aube tu renaîtras tu verras de tes propres yeux ce que je dis.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de moi-même, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 121-122

[ surhomme ] [ vitalité conquérante ]

 

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