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tradition littéraire

Le conte de fées, autre source de sagesse populaire, est en train de se tarir, grâce encore aux idéologues progressistes qui veulent protéger l’enfant de ces histoires réputées terrifiantes. La censure exercée sur les contes de fées, tout comme l’assaut donné à la littérature "inappropriée" au monde moderne, fait partie d’une persécution générale de l’imagination et du fantasme. Au nom du réalisme et d’une "culture appropriée", notre âge psychologique interdit des sublimations pourtant sans danger. Dans Psychologie des contes de fées, Bettelheim a montré que cette formation "réaliste" a pour effet d’accentuer la discontinuité entre les générations (l’enfant ayant l’impression que ses parents habitent un monde tout à fait étranger au sien) et fait douter l’enfant de sa propre expérience. Jadis, la religion, le mythe et le conte de fées conservaient suffisamment d’éléments propres à l’univers enfantin pour offrir aux jeunes une vision convaincue du monde. Or, la science ne peut se substituer à eux. D’où la régression, si commune dans la jeune génération vers un mode de pensée magique des plus primaires, telles la fascination exercée par la sorcellerie et l’occultisme, la croyance dans les perceptions extra-sensorielles, la prolifération des cultes chrétiens primitifs. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 242-243

[ oubli ] [ appauvrissement de l'imaginaire ] [ parents-enfants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre sous-jacent

Dès que David Bohm a commencé à réfléchir à l'hologramme, il a vu que celui-ci offrait également une nouvelle façon de comprendre l'ordre. Comme la goutte d'encre dans son état dispersé, les motifs d'interférence enregistrés sur un morceau de film holographique semblent également désordonnés à l'œil nu. Tous deux possèdent des ordres cachés ou enveloppés, de la même manière que l'ordre d'un plasma est enveloppé dans le comportement apparemment aléatoire de chacun de ses électrons. Mais ce n'est pas le seul aperçu que l'hologramme apportait. Plus Bohm y réfléchissait, plus il était convaincu que l'univers utilise des principes holographiques dans ses opérations, qu'il était lui-même une sorte d'hologramme géant et florissant, et que cette prise de conscience lui permettait de cristalliser toutes ses diverses idées en un ensemble vaste et cohérent. Il publia ses premiers articles sur sa vision holographique de l'univers au début des années 1970, et en 1980, il présenta une synthèse approfondie de ses idées dans un livre intitulé Wholeness and the Implicate Order. Dans cet ouvrage, il ne se contente pas de relier entre elles ses innombrables idées. Il les transfigurait en une nouvelle façon de voir la réalité, aussi époustouflante que radicale.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ champs scalaires ] [ implicite-explicite ] [ fractal cosmos ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

styles

Je pensais au pouvoir trompeur de la musique, à cette sorte de romantisme exacerbé qu'elle pouvait inspirer. Si on écoutait les Stones à un volume très élevé pendant assez longtemps, on finissait invariablement par ressentir une sorte de sympathie pour le diable. Et il suffisait d'entendre ce duo entre Bob Dylan et Johnny Cash pour avoir envie de filer vers le Nord et chercher une fille dans une foire de campagne. La chanson préférée de Tim était apparemment "Get It While You Can" de Janis Joplin, que je commençais à redouter. Le désespoir profond que cet air instillait semblait inégalé dans la musique moderne. [...] Mais souvent, il semble que la passion nous plonge dans l'excès et la musique traduit si fidèlement la passion qu'on ne peut qu'être convaincu et qu'il est impossible de lui résister. Merle Haggard me donnait toujours envie de me saouler à mort. Les Cream ou les Who, ou les Grateful Dead me donnaient envie d'être défoncé, tandis qu'avec Dolly Parton j'avais envie de tomber amoureux. June Carter semblait me faire signe depuis Jackson, Mississippi, et Patsy Cline m'invitait à Nashville. Pas étonnant que la plupart des gens préfèrent une musique insipide et faiblarde.

Auteur: Harrison Jim

Info: Un bon jour pour mourir

[ vingtième siècle ] [ usa ] [ rock ]

 

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femmes-hommes

Entre 18 et 20 ans une femme est comme l'Afrique : à moitié sauvage, naturellement belle et pleine de mystérieux deltas à la fertilité certaine. Entre 21 et 30 ans une femme est comme l'Amérique : développée et ouverte au commerce, spécialement avec ceux qui ont du pognon.
Entre 31 et 35 ans une femme est comme l'Inde : sensuelle, relaxée, épanouie, convaincue de sa beauté. Entre 36 et 40 ans une femme est comme la France : délicieusement mûre, elle reste un agréable territoire à visiter. Entre 41 et 50 ans une femme est comme la Yougoslavie : la guerre est aujourd'hui perdue, les erreurs du passé la hantent. De gros travaux de reconstruction doivent être lancés. Entre 51 et 60 ans une femme est comme la Russie : étendue, aux limites incontrôlées. Le climat froid décourage les visiteurs. Entre 61 et 70 ans une femme est comme la Mongolie : un glorieux passé de conquêtes, mais hélas, aucun futur. Après 70 ans une femme est comme l'Afghanistan : beaucoup savent où ça se trouve, mais personne ne veut plus y aller....
Géographie d'un homme : Entre 15 et 70 ans un homme est comme les Etats Unis: gouverné par un gland.

Auteur: Internet

Info:

[ comparés ] [ humour ] [ continents ]

 

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éthique

Puisque l’homme instrumentalisé est neutre [...], il reste [...] insouciant dans l’acte même de travailler : il s’ "abandonne" à son travail. Il espère que cela "continuera" à tout prix, sans qu’il ait à devenir responsable de ce qu’il fait.

Puisque ses activités ne s’achèvent jamais dans une véritable finalité qui leur aurait d’abord été "extérieure" mais ne prennent fin que pour des raisons qui n’ont jamais qu’un rapport contingent avec ce qu’il fait, il n’entretient pas de véritable rapport avec l’avenir. [...]

Puisqu’il est habitué à exercer une activité qui ne requiert aucune conscience morale – et qu’on ne souhaite d’ailleurs pas qu’il en ait – il n’a pas de conscience morale. Et ce avec la meilleure conscience du monde. [...]

Puisqu’il est également convaincu que tout produit reste "moralement neutre", affirmer qu’il existe un produit absolument immoral, pour la production duquel tout un monde sui generis a même été mis en place, ne peut lui apparaître que comme une sottise.

Bref, tous les éléments de l’existence instrumentalisée convergent pour empêcher l’homme de comprendre ce qu’est vraiment la bombe. C’est ainsi qu’il s’achemine vers sa fin, fébrile et indolent à la fois, sans même comprendre ce que signifie le mot "fin".

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 326-327

[ employés ] [ salariés ] [ déresponsabilisation ] [ mauvaise foi ] [ aveuglement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autojustification

Mais, d'un naturel ombrageux, il eût répugné à s'avouer qu'il était subjugué et que le désir de revoir cette jeune fille et de faire sa connaissance le retenait seul à Milan. Les femmes et les jeunes filles qu'il avait rencontrées chez lui et dans le pays étrangers ne lui étaient alors apparues que comme des dispensatrices de joies éphémères, comme des créatures faites pour l'agrément d'un instant. Or il était bel et bien épris cette fois, mais il ne voulait certes pas le reconnaître. Aussi cherchait-il à se persuader qu'il ne restait pas à Milan pour cette jeune fille : non vraiment, quel ridicule, c'eût été mal le connaître, les filles au demeurant n'était pas ce qui manquait... non, il envisageait depuis longtemps de recouvrer dans cette ville une ancienne dette ; après tant d'années de sommation et de vaine attente il n'allait tout de même pas laisser passer l'occasion de percevoir son argent ; personne ne pouvait exiger de lui qu'il renonçât à une revendication plus que légitime, il n'était pas homme à s'avouer vaincu, et puis le droit devait rester le droit... Et il se répéta tant et si bien ce discours qu'il fut convaincu à la fin que c'était cette affaire et nulle autre qui le retenait en ces lieux.

Auteur: Perutz Leo

Info: Le Judas de Léonard

[ dépendance amoureuse ] [ mauvaise foi ]

 
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égocentrisme

Wordsworth lui-même était resté précocément orphelin, mais avec les moyens de se consacrer uniquement à la littérature - la poésie et parfois la prose. C'était un homme très vaniteux et très dur. Je crois qu'Emerson raconte qu'un jour il lui rendit visite et qu'il fit une remarque. Wordsworth la réfuta aussitôt - c'était son habitude : il suffisait qu'on lui dise une chose pour qu'il soutienne le contraire -, mais au bout de dix minutes ou d'un quart d'heure il émit exactement l'opinion qu'il avait jugée absurde dans la bouche d'Emerson. Celui-ci, avec la plus grand politesse, lui dit : "Eh bien, c'est exactement ce que je disais tout à l'heure." Alors, au comble de l'indignation, Wordsworth s'écria : "Mine, mine, not yours !" "C'est de moi, de moi, pas de vous !" L'autre comprit qu'il n'était pas possible de discuter avec un homme d'un tel caractère. Qui plus est, comme tous les poétes qui professent une théorie et qui en sont convaincus, il en arriva à considérer que toute poésie qui était conforme à sa théorie était acceptable. Voilà pourquoi l'oeuvre de Wordsworth est, comme celle de Milton, une des plus inégales de toute la littérature. On trouve des poèmes dont la mélodie, la passion sincère, la simplicité sont incomparables. Mais aussi de vastes étendues désertiques.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: In "Cours de littérature anglaise", éd. Seuil, p. 174-175

[ jugement littéraire ] [ anecdote ]

 

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juste milieu

Helvétius a dit, avec raison, que le bonheur d’un opulent était une machine où il y avait toujours à refaire. Cela me semble bien plus vrai de nos sociétés. Je ne pense pas, comme Rousseau, qu’il fallût les détruire, quand on le pourrait ; mais je suis convaincu que l’industrie de l’homme est allée beaucoup trop loin, et que si elle se fût arrêtée beaucoup plus tôt et qu’il fût possible de simplifier son ouvrage, nous n’en serions pas plus mal. (…) je crois qu’il y a un terme dans la civilisation, un terme plus conforme à la félicité de l’homme en général, et bien moins éloigné de la condition sauvage qu’on ne l’imagine ; mais comment y revenir, quand on s’en est écarté, comment y rester, quand on y serait ? Je l’ignore. Hélas ! l’état social s’est peut-être acheminé à cette perfection funeste dont nous jouissons, presque aussi nécessairement que les cheveux blancs nous couronnent dans la vieillesse.

Les législateurs anciens n’ont connu que l’état sauvage. Un législateur moderne plus éclairé qu’eux, qui fonderait une colonie dans quelque recoin ignoré de la terre, trouverait peut-être entre l’état sauvage et notre merveilleux état policé un milieu qui retarderait les progrès de l’enfant de Prométhée, qui le garantirait du vautour, et qui fixerait l’homme civilisé entre l’enfance du sauvage et notre décrépitude

Auteur: Diderot Denis

Info: Réfutation suivie de l’ouvrage d’Helvétius intitulé L’Homme, Œuvres, Robert Laffont, Paris, 1994, tome I

[ contentement ] [ savoir s'arrêter ]

 

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absoluité

Il n’y a de puissance que dans la conviction. Un raisonnement n’est fort, un poème n’est divin, une peinture n’est belle, que parce que l’esprit ou l’oeil qui en juge est convaincu d’une certaine vérité cachée dans ce raisonnement, ce poème, ce tableau.

Un petit nombre de soldats, persuadés de l’habileté de leur général, peuvent enfanter des miracles. Trente-cinq mille Grecs suivent Alexandre à la conquête du monde ; Lacédémone se confie en Lycurgue, et Lacédémone devient la plus sage des cités ; Babylone se présume faite pour les grandeurs, et les grandeurs se prostituent à sa foi mondaine ; un oracle donne la terre aux Romains, et les Romains obtiennent la terre ; Colomb, seul de tout un monde, s’obstine à croire à un nouvel univers, et un nouvel univers sort des flots. L’amitié, le patriotisme, l’amour, tous les sentiments nobles, sont aussi une espèce de foi.

C’est parce qu’ils ont cru que les Codrus, les Pylade, les Régulus, les Arrie, ont fait des prodiges. Et voilà pourquoi ces coeurs qui ne croient rien, qui traitent d’illusions les attachements de l’âme, et de folie les belles actions, qui regardent en pitié l’imagination et la tendresse du génie, voilà pourquoi ces coeurs n’achèveront jamais rien de grand, de généreux : ils n’ont de foi que dans la matière et dans la mort, et ils sont déjà insensibles comme l’une, et glacés comme l’autre.

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: Génie du christianisme

[ dépassement ] [ irrationnel ] [ crédo ]

 

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passivité

Contre ce monde insaisissable et fantasmagorique où ce qui est noir aujourd’hui peut être blanc demain et où le temps qu’il faisait la veille peut être modifié par décret, il n’y a à vrai dire que deux remparts. Le premier est qu’on a beau s’acharner à nier la vérité, la vérité n’en continue pas moins d’exister, dans votre dos pour ainsi dire, et qu’il vous est par conséquent impossible de la violer sans nuire à l’efficacité militaire. La seconde, c’est qu’aussi longtemps qu’il demeurera sur cette terre des régions non conquises, la tradition libérale pourra continuer de vivre. Que le fascisme, ou l’association des fascismes divers, conquière le monde entier, et ces deux remparts s’écrouleront. Nous sous-estimons, en Angleterre, ce genre de danger, nos traditions et notre sécurité passée nous ayant inculqué la croyance sentimentale que tout finit toujours par s’arranger et que ce que l’on craint le plus n’arrive jamais pour de bon. Nourris pendant des siècles d’une littérature où le bon droit triomphe invariablement au dernier chapitre, nous sommes presque instinctivement convaincus qu’à long terme le mal va toujours de lui-même à sa perte. Le pacifisme, par exemple, repose largement sur cette idée. Ne résistez pas au mal, il se détruira tout seul, d’une façon ou d’une autre. Mais pourquoi se détruirait-il ? Quelles preuves avons-nous qu’il le fasse jamais ? Et quel exemple y a-t-il d’un État industrialisé moderne qui se soit effondré sans l’intervention armée d’une puissance extérieure ?

Auteur: Orwell George

Info: Dans "Pourquoi j'écris ?", trad. de l'anglais par Marc Chénetier, éditions Gallimard, 2022, pages 27-28

[ croyance réconfortante ] [ zen hypocrite ] [ optimisme ]

 

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