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interdépendance technologique

Examinons par exemple un mixeur électrique. Il extrait les jus de fruits en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Quelle merveille ! …à première vue. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la prise et le fil pour s’apercevoir qu’on est en face du terminal domestique d’un système national et, en fait, mondial. L’électricité arrive par un réseau de lignes alimenté par les centrales qui dépendent à leur tour de barrages, de plates-formes marines ou de tours de forage installées dans de lointains déserts. L’ensemble de la chaîne ne garantit un approvisionnement adéquat et rapide que si chacun des maillons est encadré par des bataillons d’ingénieurs, de gestionnaires et d’experts financiers, eux-mêmes reliés aux administrations et à des secteurs entiers de l’industrie (quand ce n’est pas à l’armée). Le mixeur électrique, comme l’automobile, l’ordinateur ou le téléviseur, dépend entièrement de l’existence de vastes systèmes d’organisation et de production soudés les uns aux autres. En mettant le mixeur en marche, on n’utilise pas simplement un outil, on se branche sur tout un réseau de systèmes interdépendants.

Auteur: Sachs Wolfgang

Info: Avec Esteva, G. (2003). Des ruines du développement. Paris : Le serpent à plumes, 2003, p. 42-43

[ partie immergée de l'iceberg ] [ invisible ] [ appareil ménager ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

L'histoire de notre ménage se confondait avec l'histoire de nos disputes : nous nous tenions mutuellement rigueur d'une mésentente continue, et chacun portait le deuil d'un amour que nous avions rêvé au lieu de le vivre. En va-t-il ainsi de tous les amoureux dont on jalouse les étreintes en public, et dont l'imperceptible succession vous laisse croire les amours plus durables que le vôtre ? Pourquoi Dieu permet-il la lente désunion de ceux dont il a permis la rencontre et l'intimité ? On assure que le temps, qui étouffe les affections superficielles, ne cesse de ranimer les plus profondes. [...] Et à la manière de certains divorcés qui cohabitent après leur divorce, nous demeurions enlacés par la longue tristesse de ne point réussir à nous entendre.

[...] Il vient dans un ménage une époque où chacun des époux n'a plus la faculté, qu'il voudrait détenir toujours, de réserver à l'autre le meilleur de soi, que l'accoutumance anéantit lentement à votre insu : une richesse affective en vous ne reste disponible qu'au profit de l'étrangère qui l'exhume pour votre effroi.

Auteur: Guillet Christian

Info: Dans "Au nom du père", pages 138-139

[ couple ] [ banalité quotidienne ] [ fantasme-réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Parce que la chair est triste et que sa liseuse est en panne, Michel [Houellebecq] fait tourner une machine de blanc et se met à son nouveau livre : l'histoire de Vincent et Pascal, deux écrivaillons fatigués avec lesquels il s'est lié d'amitié dans un bordel de Bangkok, un soir où ils se sont retrouvés tous les trois par hasard dans la même mineure. [...] Michel veut être "Romain Gary à l'envers" et signer sous son nom des livres qu'il n'a pas écrits. Vincent et Pascal acceptent de rédiger le prochain faux Houellebecq : l'histoire d'un type qui a vendu à Google un système de localisation par satellite du point G de toutes les femmes de la planète. Pendant qu'ils écrivent le livre de Michel, celui-ci écrit l'histoire de Vincent et Pascal écrivant sur lui tout en se faisant sucer convenablement par sa femme de ménage marocaine devant le "13 heures" d'Elise Lucet pour changer de Jean-Pierre Pernaut. Tandis qu'il se branle devant "Questions pour un champion", Michel se fait assassiner par une Femen. Au "Grand Journal", la polémique fait rage.

Auteur: Fioretto Pascal

Info: Concentré de best-sellers. Pastiches, p. 167

[ littérature ] [ parisianisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cynisme politique

.. après quelques bla-bla d'usage sur les bienfaits du numériques, la discussion (avec une personnalité politique française porteuse de plusieurs mandats nationaux) s'est à peu près passée de la façon suivante :

Moi : Toutes les études montrent un affaissement majeur des compétences cognitives de ces jeunes, depuis le langage jusqu'aux capacités attentionnelles en passant par les savoirs culturels et fondamentaux les plus basiques. ...

Lui : On parle d'économie de la connaissance, mais c'est minoritaire. Plus de 90% des emplois de demain seront peu qualifiés, dans l'aide à la personne, les services, le transport, le ménage. Il ne faut pas pour ces emplois des gens trop éduqués.

Moi : Alors pourquoi les emmener tous à Bac+5 si c'est pour qu'ils finissent vendeurs chez Décathlon ?

Lui : Parce ce qu'un étudiant ça coûte moins cher qu'un chômeur et c'est socialement plus acceptable. On connaît tous le niveau de ces diplômes. C'est pour amuser la galerie. Il ne faut pas être naïf; et puis, plus on les garde longtemps à l'Université et plus on économise sur les retraites.

Auteur: Desmurget Michel

Info: La fabrique du crétin digital

[ Gaule ] [ éducation ] [ curseurs sociaux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

candidature

Quand on pense qu'il y a à peine dix jours, j'ai postulé pour un travail de technicien de surface justement. Vous savez ce qu'ils ont osé me demander en dehors de mon CV ? Une lettre de motivation ! Qui connaît une seule personne qui fait le ménage parce que c'est sa passion ou par carriérisme ? La seule motivation quand on postule pour un job comme ça, c'est le besoin de gagner de l'argent, c'est tout. Comment peuvent-ils insulter les gens à ce point ? Imaginez que je réponde : "J'ai toujours rêvé d'astiquer, de faire briller les meubles... de voir des parquets reluisants, de respirer la fragrance de la lavande dans les toilettes des autres et rien n'équivaut pour moi en esthétique aux mouvements rythmés de la serpillière dans son aller-retour." Tout ça, parce qu'un énarque dans le coin, bien intentionné mais dans un coin protégé quand même, aura décidé de valoriser "ces" personnes en leur faisant faire comme tout le monde, un CV et une lettre de motivation... Comme le disait Pascal, "la seule chose qui me donne une idée de l'Infini, c'est la bêtise humaine".

Auteur: Fitzgerald Marie

Info: La vie à tâtons

[ colère ] [ labeur ]

 

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hygiène

Robb Dunn, de l’université de Raleigh, en Caroline du Nord, s’est fait une spécialité de récolter les bactéries qui fourmillent à la surface des pommeaux de douche (des milliards de milliards), la flore des aisselles, les mites du visage et autres sympathiques commensaux de notre corps et de notre domicile. Il en tire des enseignements paradoxaux. Plus l’eau est traitée avec des produits chimiques destinés à tuer les microbes, plus les biofilms des pommeaux de douche contiennent de mycobactéries pathogènes. Plus notre foyer abrite d’espèces, plus notre système immunitaire est efficace. Et plus ces espèces occupent pleinement les niches où elles prolifèrent, mieux notre domicile est protégé contre l’invasion d’espèces pathogènes. Plus curieux encore : le nombre de plantes et de papillons présents dans votre jardin (si vous en avez un) est corrélé à la robustesse de la communauté de microbes qui habitent votre peau. Il est grand temps de considérer notre foyer et notre corps comme d’authentiques écosystèmes, au même titre qu’une lagune ou une forêt. Notre conseil : ne vous lavez pas trop à fond ni trop souvent et faites le ménage avec modération.

Auteur: Postel-Vinay Olivier

Info: "Le Books du jour", 7 janvier 2019

[ écosystème ] [ complémentarité ] [ Gaïa ] [ stabilité ] [ équilibre ] [ bactéries ] [ paradoxe ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Mais le meilleur maître du temps est un homme tout différent de l'Albane, un peu plus jeune que lui, pauvre, inégal, de son vivant fort contesté, en demeurant la figure la plus sympathique de l'école. Ce nouveau venu s'appelait Dominico Zampieri. C'était le fils d'un cordonnier. Il naquit à Bologne en 1581. Il était court et gros. Ses camarades lui donnèrent le diminutif de Meniechino. Il paraissait peu doué; on le baptisa le Bœuf. Ce tâcheron muet, obstiné, gauche, ce candide qui avait l'audace de s'exprimer comme il sentait, qui se cherchait anxieusement et ne se trouvait pas toujours, modeste, replié, humble, en butte à la critique, disgracié en ménage, devait se voir fatalement sacrifié aux faiseurs, aux improvisateurs, à l'effronterie d'un Lanfrane. Même illustre, il resta toujours le "petit Dominique", Dominiquin.

C'était une âme charmante, un original, un rêveur, un homme qui s'est longuement assimilé les maîtres, mais qui sentait aussi vivement la beauté, là où elle se rencontre, à l'improviste, au coin d'une rue, et qui la recueillait toute fraîche, à la volée, dans une note furtive prise sur un calepin, sous son manteau.

Auteur: Gillet Louis

Info: La Peinture en Europe au XVIIe siècle - Manuels d'Histoire de l'Art. Le Dominiquin

[ portrait ] [ peintre baroque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dévoilé

Bareïm se met à rire de sa propre remarque - ce qui fait bouger toute sa carcasse. C'est à ce moment-là qu'on entend la voix électronique de son Curasix monter de sa poche :

"IMC : 39,7...Artère bouchée à 67%. Pression sanguine saturée à + 16. Il vous reste six ans, huit mois et vingt-deux jours à vivre..."

Le géant fouille dans sa parka, un peu honteux, et éteint l'appareil.

"Putain...Il suffit que je rigole ou que je tousse pour que cette saloperie se déclenche..."

Sparak le regarde, un sourire un peu narquois sur ses lèvres. Ainsi donc le gros Baréïm a cédé à la mode de ce petit gadget inutile qui fait fureur. En récoltant quelques données, il annonce fièrement à son possesseur les heures de vie gagnées si celui-ci mange mieux, fait du sport, monte les escaliers à pied. Il n'aurait jamais pensé que Baréïm ait le souci de se ménager et cela le fait rire. Baréïm le voit et dit, comme pour répondre à la phrase que Sparak n'a pas prononcée :

"C'est ma femme..."

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Chien 51

[ embarrassé ] [ justification ] [ découvert ]

 

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hypocrites religieux

"Le désir de vaincre est si naturel que, quand il se couvre du désir de faire triompher la vérité, on prend souvent l’un pour l’autre et on croit rechercher la gloire de Dieu en cherchant en effet la sienne." [Blaise Pascal, Fragment d’une lettre à M. et Mme Périer, printemps 1957] Comment savoir si l’on se battait bien pour la vérité, ou si l’on n’était pas davantage soucieux de sa propre gloire ? La défaite offre au moins ce bénéfice qu’elle permet de lever toute ambiguïté. L’acceptation tranquille de l’échec est le symptôme que l’on ne se battait pas sous ses propres couleurs. Pascal n’abandonne pas la cause de la vérité. Il sait simplement qu’on peut se faire une idole de la vérité. Celui-là même qui s’est désigné comme la Vérité n’a-t-il pas accepté de n’être pas reconnu, et que la cause de la vérité soit ainsi temporairement mise en échec ? Un tel modèle autorise l’irritation de Pascal, qui s’exprime sans ménagement : "Je suis en colère contre ceux qui veulent absolument que l’on croie la vérité lorsqu’ils la démontrent, ce que Jésus-Christ n’a pas fait en son humanité créée." [ibid.]

Auteur: Thirouin Laurent

Info: "Pascal ou le défaut de la méthode", Honoré Champion Editeur, Paris, 2023, page 92

[ motifs ] [ charité ] [ intentions véritables ] [ déprise égotique ]

 

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hommes-par-femme

Et un homme, souvent, ça gratte, ça pique, ça perd ses cheveux et ça laisse trainer ses poils partout, ça sent pas la rose, ça boit de la bière et ça prend de la bedaine, ça sait pas compter fleurette, ça se laisse aller, ça n'aime pas être dérangé, ça n'aime pas discuter mais ça n'aime plus trop bouger non plus, ça se repose sur ses lauriers, ça reste des heures devant l'ordinateur ou les jeux vidéo, ça regarde des films cochons, c'est souvent fatigué et de mauvaise humeur, c'est allergique à la vaisselle et au ménage en général, ça a trop combattu de dragons et ça n'aime plus faire d'efforts, ça a remisé son destrier et son costume pour se mettre au foot en jogging élimé, ça veut avoir raison, ça n'écoute pas et ça ne fait même plus semblant, ça oublie les dates importantes, ça regarde les autres filles, même pas d'authentiques princesses, juste des pouffes siliconées. Mais parfois aussi, ça sait être drôle, ça dédramatise les choses, ça nous fait nous sentir bien, nous sentir belle. Parce qu'un homme, c'est bête, c'est chou, c'est craquant, mais ça n'a plus rien d'un Prince Charmant.

Auteur: Sandner Catherine

Info: Trouver enfin ! l'homme de sa vie On n'est pas des gourdes

[ couple ] [ mal nécessaire ]

 

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