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dernières paroles

Mon amie,
Je vous ai élue entre toutes, pour recueillir mes dernières volontés. Je sais en effet que vous m'aimez assez pour les faire respecter de tous. On, vous dira que je suis morte inutilement, bêtement, en exaltée. Ce sera la vérité... historique. Il y en aura une autre. J'ai péri pour attester que l'on peut à la fois aimer follement la vie et consentir à une mort nécessaire.
À vous incombera la tâche d'adoucir la douleur de ma mère. Dites-lui que je suis tombée pour que le ciel de Belgique soit plus pur, pour que ceux qui me suivent, puissent vivre libres comme je l'ai tant voulu moi-même; que je ne regrette rien malgré tout. À l'heure où je vous écris, j'attends calmement les ordres qui me seront donnés. Que seront-ils? Je ne le sais pas et c'est pourquoi je vous écris l'adieu que ma mort doit vous livrer. C'est à des êtres tels que vous qu'elle est tout entière dédiée, à des êtres qui pourront renaître et réédifier. Et je songe à vos enfants qui seront libres demain. Adieu.

Auteur: Bervoets Marguerite

Info: Dans sa une lettre du 13 11 41, à Mme Lucienne Balasse de Guide. A n'ouvrir qu'à l'annonce de ma mort.

[ femmes ] [ résistance ] [ sacrifice ] [ altruisme ] [ don de soi ]

 

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cité imaginaire

Après sept jours de marche à travers les bois, le voyageur dirigé vers Baucis ne voit pas la ville et pourtant il est arrivé. Les échasses élancées qui sortent du sol à une grande distance les unes des autres et se perdent au-dessus des nuages soutiennent la ville. On les escalade avec des échelles. Au sol, les habitants se montrent rarement : ayant déjà tout ce dont ils ont besoin là-haut, ils préfèrent ne pas descendre. Rien de la ville ne touche la terre, sauf ces longues pattes de flamant rose sur lesquelles elle repose et, lorsque les journées sont ensoleillées, une ombre trouée, anguleuse, qui se projette sur les feuillages.

Il y a trois hypothèses concernant les habitants de Baucis : soit ils détestent la terre ; soit ils la respectent tellement qu'ils évitent tout contact ; soit ils l'aiment telle qu'elle était avant leur existence et, lorgnant vers le bas avec des jumelles et des télescopes, ils ne se lassent pas de l'examiner, feuille par feuille, pierre par pierre, fourmi par fourmi, contemplant avec fascination leur propre absence.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ localité suspendue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

star-système

Pourquoi le jazz ne fait-il plus partie de la scène pop ?

- Parce que ce n'est plus la musique qui compte. Les gens ne s'intéressent plus à la musique elle-même mais à ceux qui la font. Ils s'intéressent davantage aux célébrités et à la notoriété de tel ou tel artiste qu'à la musique. Les choses ont changé, il n'y'a plus de lien transcendantal avec la musique et sa qualité vraie puisque les gens sont en demande de glamour. Le jazz ne veut rien de tout ça. Vous savez pourquoi ? Et ce n'est pas une histoire d'humilité, ou d'arrogance, ni une position du genre "on veut pas être célèbres, on est underground". Pas du tout. Le jazz concerne l'âme humaine, pas l'apparence. Le jazz a des valeurs, il nous apprend à vivre le moment présent, à travailler ensemble et surtout à respecter votre voisin. Lorsque des musiciens se réunissent pour jouer, il faut respecter et comprendre ce que l'autre fait. Le jazz en particulier est un langage international, qui représente la liberté, en raison de ses racines dans l'esclavage. Le jazz permet aux gens de se sentir bien dans leur peau.

Auteur: Hancock Herbie

Info: Revista prosa verso e arte

[ vedettariat ] [ starification ] [ fond-forme ] [ désaffection ] [ superficialisation ] [ culture de masse ] [ nivellement par le bas ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

extraterrestres

Il y a des milliers d'années les tribus humaines souffraient de grandes privations dans la lutte pour l'existence. Il était alors important, non seulement de savoir manier une matraque, mais de posséder la capacité de penser intelligemment, de tenir compte du savoir et de l'expérience engrangés par la tribu et de développer les liens qui établiraient les bases d'une coopération avec d'autres tribus. Aujourd'hui la race humaine doit affronter une épreuve analogue. Plusieurs civilisations pourraient exister dans l'espace infini, parmi lesquelles des sociétés qui pourraient être plus sages et plus "performantes" que la nôtre. Je soutiens l'hypothèse cosmologique selon laquelle le développement de l'univers se répète un nombre infini de fois, suivant des caractéristiques essentielles. D'autres civilisations, y compris certaines plus "performantes", sont inscrites un nombre infini de fois sur les pages "suivantes" ou "précédentes" du Livre de l'univers. Néanmoins nous ne devons pas minimiser nos efforts sacrés en ce monde, où comme de faibles lueurs dans l'obscurité, nous avons surgi pour un instant du néant de l'inconscience obscure à l'existence matérielle. Nous devons respecter les exigences de la raison et créer une vie qui soit digne de nous-mêmes et des buts que nous percevons à peine.

Auteur: Sakharov Andreï Dmitrievitch

Info: Fin de son discours de réception du prix Nobel de la paix. Lu par sa femme Elena Bonner

[ humanité ] [ sagesse ]

 

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se délecter

Nous savourons différentes préparations contenant chacune l’équivalent d’une cuillérée de nourriture. Leur présentation respecte des figures géométriques de base et leur poids est négligeable par rapport à celui de l’assiette. La portion la plus légère – du lièvre fumé et de l’oseille d’Åland, sous une forme presque invisible – pèse à peu près autant que la moustache dudit lièvre... Les verres de vin se multiplient devant nous. On nous sert en effet avec chaque plat une goutte du nectar recommandé par la maison pour l’accompagner, mais il est difficile d’en prolonger la dégustation quand on ne fait qu’une bouchée du mets. Et nous avons donc tous les deux devant nous une rangée de verres. Les vins sont loin d’être aussi différents les uns des autres que les descriptions que le serveur en donne. Nous croulons sous une avalanche d’adjectifs imprécis – ulmacé, flamboyant, aimable, souple, charnu, nerveux, herbacé et des dizaines d’autres – et d’informations clairement douteuses sur de petits domaines bios du nord-est de l’Italie. Je suis néanmoins conscient que le but d’un dîner aussi fortement tarifé n’est pas de relever le manque de logique de qui que ce soit ni d’exposer des arnaques, mais de rester assis face à face, et longtemps.

Auteur: Tuomainen Antti

Info: Ce matin, un lapin...  Ici deux couples sont côte à côte sur 2 tables adjacentes, l'un déguste consciencieusement alors que l'autre est absorbé pas les smartphones

[ profiter ] [ gastronomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intolérance

L'Histoire : Arrêtons-nous sur la religion. Vous avez dit être sensible à l'idée d'une religion sans Église. En quoi l'Église est-elle une invention répréhensible ?
Paul Veyne : C'est un parti totalitariste.
L'Histoire : Mais il y a bien des prêtres dans la religion antique ?
Paul Veyne : Oui, mais chaque prêtre dispose de son propre temple, c'est la libre entreprise si vous voulez, on ouvre un temple comme on ouvre une épicerie, les clients suivent ou pas. Les religions antiques ne sont pas totalitaires, les dieux de tout le monde sont vrais, les dieux étrangers sont ou bien les mêmes dieux que les nôtres, sous un autre nom, ou bien d'autres dieux qu'on ne connaissait pas et c'est intéressant, c'est peut-être une bonne recette, comme vous importeriez des plantes utiles, vous respectez les dieux du pays pour vous mettre bien avec les puissances locales.
Rien à voir avec les religions de salut qui veulent faire votre bien malgré vous - et par-dessus le marché, il faudrait les remercier ! Vous me direz que les stoïciens ou les épicuriens étaient persuadés qu'eux seuls avaient raison ; certes, mais l'idée qu'un jour tout le monde pût ou dût être du même avis qu'eux ne leur avait même pas traversé l'esprit.

Auteur: Veyne Paul

Info: Sexe et pouvoir à Rome, Quand Rome dominait le monde

[ dogme ] [ fanatisme ]

 

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métapsychologie

Freud désirait surtout étudier la signification des données psychologiques — leur intentionnalité et leur interprétation (interprétation des rêves, des symptômes, etc.). En d'autres termes, son approche et son territoire étaient presque entièrement mentalo-phénoménologiques, herméneutiques et historiques — l'histoire ne désignant ici que les antécédents et le développement du moi propre de l'individu (fixations, traumas, refoulements, etc., du passé). La conscience psychanalytique est une conscience historique, une reconstruction et une remémoration des antécédents personnels dans l'intention de comprendre l'influence qu'ils exercent à l'heure actuelle. Enfin, la psychanalyse est avant tout un dialogue — elle nécessite un discours intersubjectif : "la cure cathartique".
En outre, — et ce point est capital — la découverte majeure de Freud ne fut pas une théorie, mais une injonction : l'association libre, qui révéla un domaine objectif (donnée) largement ignoré à ce jour (processus primaires inconscients). […] En utilisant cette formule, Freud parvint à réunir des données relatives à ce nouveau domaine objectif, le processus primaire inconscient. L'exactitude de ces données pouvait être vérifiée par quiconque acceptait de respecter les trois phases : (1) suivre l'injonction et procéder à des associations libres; (2) prendre note des perceptions ou données résultantes; et (3) comparer ces données à celles d'une communauté d'individus ayant les qualifications nécessaires.

Auteur: Wilber Ken

Info: Les trois yeux de la connaissance

[ historique ] [ méthode ]

 

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traducteur

Retraité depuis quatre ans, il vit en Dordogne et "tous les jours, il ne fait que ça : traduire !" L'ordinateur et le logiciel Word ont succédé aux cahiers à petits carreaux. La méthode n'a par contre pas changé : "On ne traduit pas que du sens, on traduit quelque chose qui est de l'ordre de l'émotion ", explique F. Michalski, très attaché à respecter l'étrangeté, la rythmique, la musique des auteurs. Même avec une parfaite connaissance de l'anglais, de l'américain, le traducteur est confronté à moult obstacles : l'argot des marines ou des flics, les vocabulaires cajun ou Navajo, sans oublier les jeux de mots, les métaphores. "Il faut trouver des clés, téléphoner aux auteurs parfois mais il n'y a jamais de solution absolue. " Et finalement le traducteur fait ce qu'il veut d'un livre, il se l'approprie... "C'est un bien ou c'est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J'ai été encensé et en même temps complètement descendu ! " Alors finalement, on ne lit pas du Ellroy mais du Michalski ? "Je ne suis pas un auteur. L'idéal c'est bien sûr de lire en version originale. La traduction est un plaisir solitaire et égoïste. " Plaisir de donner une nouvelle peau à un corps. Et peu importe sa couleur, même si Freddy Michalski préfère le... noir.

Auteur: Michalski Freddy

Info:

[ transposeur ]

 

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éducation

Dès votre plus jeune âge, l'école vous prend en charge pour vous socialiser, autant dire pour vous faire renoncer à votre liberté sauvage et vous faire préférer la liberté définie par la loi. Le corps et l'âme sont façonnés, fabriqués. On inculque une façons de voir le monde, d'envisager le réel, de penser les choses. On norme. L'écolier du primaire, le collégien, le lycéen, l'étudiant des classes préparatoires subissent l'impératif de rentabilité scolaire : les points à accumuler, les notes à obtenir, au-dessus de la moyenne de préférence, les coefficients qui décident de ce qui est important ou non pour bien vous intégrer, les livrets qui constituent autant de fiches de police associées à vos mouvements administratifs, les copies à rédiger selon un code très précis, la discipline à respecter dans le moindre détail, l'objectif du passage dans la classe supérieure, le théâtre du conseil de classe qui examine l'étendue de votre docilité, la distinction des sections en fonction des besoins du système, l'obtention des diplômes comme autant de sésames, même si, en soi, ils ne servent à rien : tout vise moins pour vous une compétence (sinon pourquoi n'être pas bilingue après sept années d'apprentissage d'une langue étrangère ?) qu'une mesure de votre aptitude à l'obéissance, à la docilité, à la soumission aux demandes du corps enseignant, des équipes pédagogiques et de direction.

Auteur: Onfray Michel

Info: Antimanuel de philosophie

[ normalisation ] [ militarisation ]

 

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animaux domestiques

Jetez un bâton, et le chien servile souffle, halète et trébuche pour vous le rapporter. Faites la même chose avec un chat, et il vous regardera avec un froid amusement poli et un peu ennuyé. Et tout comme les gens inférieurs préfèrent l'animal inférieur qui se précipite avec excitation parce que quelqu'un d'autre veut quelque chose, les gens supérieurs respectent aussi l'animal supérieur qui vit sa propre vie et sait que le lancer puéril de bipèdes étrangers ne les regarde et ne les intéresse pas. Le chien aboie, supplie et fait des culbutes pour vous amuser lorsque vous faites claquer le fouet. Ça fait plaisir au paysan mélancolique qui apprécie la stimulation de sa propre importance. Le chat, par contre, vous séduit en jouant pour son bénéfice quand il veut s'amuser ; il vous fait courir dans la pièce avec un papier tiré par une ficelle si il a envie de faire de l'exercice, mais refuse toutes vos tentatives pour le faire jouer quand il n'est pas d'humeur. C'est la personnalité, l'individualité et le respect de soi - la maîtrise tranquille d'un être dont la vie est la sienne et non la vôtre - et la personne supérieure le reconnaît et l'apprécie parce qu'elle aussi est une âme libre dont la position est assurée, et dont la seule loi est son propre héritage et sens esthétique.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Delphi Complete Works of H. P. Lovecraft (Illustrated)

[ clebs ] [ comparaison ]

 
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Ajouté à la BD par miguel