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philosophe-sur-philosophe

C'était dans l'intimité une compagne charmante et pleine d'esprit : elle maniait la plaisanterie sans mauvais goût et l'ironie sans méchanceté. Son érudition extraordinaire et si profondément assimilée qu'on la distinguait à peine de l'expression de sa vie intérieure donnait à sa conversation un attrait inoubliable. Elle avait cependant un grave défaut (ou une rare qualité, suivant le plan où on se place) : c'était de refuser toute concession aux nécessités ou aux convenances de la vie sociale. Elle disait toujours toute sa pensée à tout le monde en toutes circonstances. Cette sincérité, qui procédait avant tout d'un profond respect des âmes, lui valut bien des mésaventures, amusante pour la plupart, mais dont certaines faillirent tourner au tragique à une époque où toute vérité n'était pas bonne à crier sur les toits. 

Il n'est pas question d'établir ici le bilan des sources historiques de sa pensée et des influences qu'elle a pu subir. Indépendamment de l'Evangile dont elle se nourrissait tous les jours, elle avait une profonde vénération pour les grands textes hindous et taoïstes, pour Homère, les tragiques grecs, et surtout Platon qu'elle interprétait dans un sens foncièrement chrétien. Elle haïssait par contre Aristote en qui elle voyait le premier fossoyeur de la grande tradition mystique. Saint Jean de la Croix dans l'ordre religieux, Shakespeare, certains poètes mystiques anglais et Racine dans l'ordre littéraire marquèrent également son esprit. Parmi les contemporains, je ne vois guère que Paul Valéry et Koestler dans le Testament espagnol dont elle m’ait parlé avec une admiration sans mélange. Ses préférences comme ses exclusions, étaient abruptes et sans appel. Elle croyait fermement que la création vraiment géniale exigeait un niveau supérieur de spiritualité et qu'il n'était pas possible d'atteindre à l'expression parfaite sans avoir traversé de sévères purifications intérieures. Ce souci de pureté, d'authenticité intimes la rendait impitoyable pour tous les auteurs en qui elle croyait déceler la moindre recherche de l'effet, le plus léger élément d'insincérité ou de boursouflure : Corneille, Hugo, Nietzsche. Seul comptait pour elle le style parfaitement dépouillé, traduction de la nudité de l'âme.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10

[ description ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

En juin 1941 je recevais d'un ami dominicain le R.P. Perrin résidant alors à Marseille une lettre que je n'ai pas conservée, mais qui contenait en substance ceci : "Je connais ici une jeune fille israélite agrégée de philosophie et militante d'extrême gauche qui, exclue de l'université par les lois raciales, désirerait travailler quelque temps à la campagne comme fille de ferme. Une telle expérience aurait besoin à mon sens d'être contrôlé et je serais heureux que vous puissiez prendre cette jeune fille chez vous." Mon premier réflexe fut plutôt négatif. Puis le désir d'accueillir la proposition d'un ami et de ne pas écarter une âme que le destin plaçait sur ma route, ce halo de sympathies dû aux persécutions dont ils commençaient à être l'objet, qui entourait alors les juifs, et, brochant sur le tout, une certaine curiosité me firent revenir ensuite sur ce premier mouvement.

Quelques jours après, Simone Weil débarquait chez moi. Nos premiers contacts furent cordiaux, mais pénibles. Sur le plan concret, nous n'étions d'accord à peu près sur rien. Elle discutait à l'infini d'une voix inflexible et monotone et je sortais littéralement usé de ces entretiens sans issue. Je m'armai alors, pour la supporter, de patience et de courtoisie. Et puis, grâce au privilège de la vie commune, je constatais peu à peu que ce côté impossible de son caractère, loin d'être l'expression de sa nature profonde, ne traduisait guère que son moi extérieur et social. Les positions respectives de l'être et du paraître étaient retournées chez elles : contrairement à la plupart des hommes, elle gagnait infiniment à être connues dans une atmosphère d'intimité ; elle extériorisait, avec une spontanéité redoutable, le côté déplaisant de sa nature, mais il lui fallait beaucoup de temps, d'affection et de pudeur vaincue pour manifester ce qu'elle avait de meilleur. Elle commençait alors à s'ouvrir de toute son âme au christianisme ; un mysticisme sans bavure émanait d'elle : je n'ai jamais rencontré, dans un être humain, une telle familiarité avec les mystères religieux ; jamais le mot de surnaturel ne m'est apparu plus gonflé de réalité qu'à son contact.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10

[ portrait ] [ description ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Nous savons tous que nous avons de mauvaises pensées et très rarement que nous faisons de mauvaises actions. Nous savons tous que nous faisons de bonnes actions, mais rares sont ceux qui sont capables d'avoir de bonnes pensées. 

Auteur: Pavèse Césare

Info: Le Métier de vivre

[ pulsion ] [ auto-évaluation ] [ psy ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rationalisme

À deux reprises, j’ai mis le mot " scientifique " entre guillemets. Je l’ai fait parce que je crois que, dans l’état actuel des choses, la science est entravée par un trop grand nombre de préjugés. On ne peut croire à l’impartialité d’une discipline, quelle qu’elle soit, qui se propose d’étudier les phénomènes qui nous entourent mais qui évite délibérément de prendre en considération un pourcentage important de ces phénomènes. Je crois fermement à la méthode scientifique quand c’est une approche de l’observation des phénomènes, et non une catégorisation rigide desdits phénomènes. Si elle n’envisage pas tous les phénomènes, la méthode scientifique est irrecevable. 


Auteur: Matheson Richard

Info: Ce que je crois

[ global ] [ interactions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

questions

- Comment aurait-Il pu nous créer sans le savoir ?

- Savons-nous toujours ce que l'on crée ?

 (...)

- Imagine que nous sommes les simples sous-produits d'un effet biologique. Une espèce agit, et une autre voit le jour. L'humanité passe par des stades successifs. L'Horreur africaine se produit et voilà qu'apparaissent de nouvelles espèces de papillons dont nous ne découvrons l'existence que bien plus tard. Si l'Homme peut faire cela, pourquoi pas Dieu ? Et pourquoi devrait-Il s'en rendre compte plus rapidement que nous ?

Auteur: Kress Nancy

Info: Méfiez-vous du chien qui dort

[ Dieu ] [ éternel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

blues

Si le bonheur est une aptitude, la tristesse l’est aussi. Peut-être à cause de la scolarité, ou peut-être au travers d'autres terreurs, on nous apprend à ignorer la tristesse, à la mettre dans nos cartables et à faire comme si elle n'existait pas. Adultes, nous devons apprendre à entendre la clarté de son appel. C'est l'hivernage. C'est l'acceptation active de la tristesse. Savoir la ressentir comme un besoin. C’est le courage de mépriser les pires aspects de notre expérience et de s’engager à les guérir du mieux que nous pouvons. L’hivernage est un moment d’intuition, nos besoins véritables sont perceptibles comme la lame d'un couteau.


Auteur: May Katherine Katie

Info: L'hivernage : le pouvoir du repos et de la retraite dans les moments difficiles

[ mélancolie ] [ innés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

Les filles ont le poids du monde sur les épaules, mais nulle part où le poser. Les pouvoirs et la magie qui naissent de cette lutte ? C'est tellement affolant pour les hommes que nous avons inventé des raisons pour les brûler sur le bûcher, juste pour que nos bites restent dures. 

Auteur: Williams Tia

Info: Seven Days in June

[ femmes-hommes ]

 

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mutismes

Le silence le plus désagréable est celui où beaucoup de gens se taisent.

Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison Grise

[ gêne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

morte saison

Les plantes et les animaux ne combattent pas l'hiver ; aucun ne prétend que cela n'arrive pas et tente de continuer à vivre de la même manière qu'en été. On se prépare. On s'adapte. Certaines extraordinaires métamorphoses s'accomplissent  pour y faire face. L’hiver est une période où l’on se retire du monde, on maximise ses maigres ressources, parfois on adopte des attitudes d'une brutale  efficacité qui nous font disparaitre  du décor ; mais c'est bien là que se produit la transformation. L’hiver n’est pas la mort du cycle de vie, mais son creuset.

Auteur: May Katherine

Info: Wintering: The Power of Rest and Retreat in Difficult Times

[ cycle ] [ régénération ] [ hibernation ] [ nuit réparatrice ]

 

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femmes-par-homme

Aucune femme ne fait un mariage d'intérêt : elles ont toute l'habileté, avant d'épouser un millionnaire, de s'éprendre de lui.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Le Métier de vivre

[ vénales ] [ troubles amoureuses ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel