Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 2251
Temps de recherche: 0.0572s

musique

La complexe magnificence du contrepoint de Bach, malgré une symétrie parfois trop apparente voire mécanique, m'émeut. Probablement parce qu'il y a ici la perception de notre petitesse, de nos limites au sein de l'extraordinaire intrication des choses de la nature. Et les cathédrales sonores du maître semblent sans frontières, à l'instar du cosmos. En poussant aussi loin l'art de la conjugaison des sons Bach a démontré la puissance et la beauté que peut produire l'intellect humain lorsqu'il fait coïncider passion et discipline de fer, sans crainte ni limitation aucune dans sa quête. Il a créé une sorte de monde intermédiaire, onirique, titanesque diamant scintillant de millions de facettes, facettes aux reflets changeants puisqu'animées par des interprètes de chair. Un monde mathématique soyeux qui préfigure de fait l'espace dodécaphonique qu'apportèrent Schoenberg, Berg et Webern, même si ce système stérile et trop austère est probablement arrivé trop tôt pour des humains pas encore assez éduqués ou raffinés. En captant notre esprit et en le libérant, ce monde intermédiaire de Bach nous fait entrevoir par contraste combien la vie est un combat lourd parce que subordonnée au poids de la chair dans sa lutte souvent trop répétitive et monotone de tous les jours.

Cette élévation spirituelle, en nous présentant quelque chose qui ressemble à l'immuable, révèle simultanément la grandeur de l'homme, et sa petitesse devant l'extraordinaire et raffiné équilibre, sans cesse mouvant, qu'offre la réalité ordonnée par ses sens. L'ordre des hommes est souvent haïssable parce que trop compréhensible. Celui de la nature merveilleux parce qu'infini et au-delà de notre compréhension. L'univers intermédiaire de Bach, développé humblement par un allemand puissant et équilibré qui voulait célébrer la création et surtout le Créateur, nous subjugue, nous bouleverse, et nous aide à vivre.

Auteur: Mg

Info: 22 mai 2016

[ éloge ] [ classique ] [ triade ] [ technique ] [ miroir anthropique ]

 

Commentaires: 0

épitaphe

Joe et moi avions l'habitude de parler du mystère de la vie lors de moments cruciaux que nous avons partagé pendant toutes ces années. Cruciaux comme un soudain changement de vie, une transformation singulière ou la métamorphose vers une aventure inconnue. Pour moi, il n'y a pas de "début" ou de "fin". La nécessité de vivre et de créer constitue, en soi-même, l'immortalité de la vie : l'aventure ultime. La mort est une étape essentielle dans le processus du "vivant" ; servant de guide impartial au cours de nos routes éternelles. Je tiens pour certain que Joe et Maxine Zawinul évoluent pour toujours comme partenaires spirituels. (Comme nous partageons tous pendant ce voyage mystique). Rien de ce qu'ils accomplirent ne sera défait. Les réalisations de Joseph dans cette vie restent comme témoignages, son testament musical. Mais son oeuvre d'homme reste à être chroniquée dans le "Grand Livre" des actes accomplis au nom de l'humanité. Joe m'a parlé de projets initiés par lui et un des présidents Autrichien avec qui il était ami depuis l'enfance, projets lancés dans l'esprit du don et non de l'accaparement. Je sais qu'il faisait allusion aux deux guerres mondiales. Joseph était conscient que le dévouement à l'art et à la musique ne changent pas le monde. Il savait que tant qu'il avançait dans la musique, il en inspirerait d'autres à aller de l'avant dans leurs vies professionnelles et privées vers l'action humanitaire. C'est ainsi que j'en suis venu à voir mon ami, Joseph Zawinul, pas seulement comme un grand artiste pionnier créateur aux importants accomplissements musicaux. Je vois l'existence de Joseph plus clairement, comme si je pouvais discerner le reflet de toute la vie dans un grand miroir; un miroir qui reflète l'éternelle mission de notre existence à tous. Pour l'éternité.

Auteur: Shorter Wayne

Info: lu lors des obsèques de Joe Zawinul

[ jazz ] [ couple ]

 

Commentaires: 0

rumination

Qu'ils aillent se faire foutre...
Eux et la musique déprimante ainsi que les jingles irritants de la radio, la pluie incessante et le vent tiède, les clébards qui aboient toute la nuit et chient toute la journée, les plats mal cuits et le thé tiède, les boutiques pleines d'objets dont tu ne veux pas à des conditions que tu ne peux pas te permettre, les maisons qui sont des prisons et les prisons qui sont des maisons, l'odeur de la peinture qui masque l'odeur de la peur, les trains qui n'arrivent jamais à l'heure dans des endroits qui se ressemblent tous, les bus que tu n'oses pas prendre et ta voiture qu'on abîme toujours, les déchets qui tournoient, poussés par le vent, dans les rues, les films dans le noir et les promenades dans le parc pour tripoter ou baiser, un doigt ou une queue, le goût de la bière qui émousse celui de la peur, la télévision et le gouvernement, Sue Lawley et Maggie Thatcher, les Argies et les Falklands, UDA et LUFC bombés sur les murs de ta mère, la swastika et la corde au-dessus de sa porte, la merde dans sa boîte aux lettres et la brique à travers sa fenêtre, les coups de téléphone anonymes et les coups de téléphone orduriers, la respiration haletante et la tonalité, les sarcasmes des enfants et les injures de leurs parents, les yeux plein de larmes qui ne brûlent pas à cause du froid mais à cause de la frustration, les mensonges qu'ils disent et la souffrance qu'ils apportent, la solitude et la laideur, la stupidité et la brutalité, l'indifférence perpétuelle et fondamentale de tout le monde, à toutes les minutes, à toutes les heures, tous les jours, tous les mois, toutes les années de toutes les vies.

Auteur: Peace David

Info: 1983

[ rancoeur ] [ pessimisme ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0

chanson paillarde

Père Dupanloup dans son berceau, (2ex en écho)

Bandait déjà comme un taureau (2e x en écho)

Pour satisfaire ses caprices,

Il baisait déjà sa nourrice

(refr) Zut, merde, pine et boxon,

         Père Dupanloup est un cochon.


Père Dupanloup dans la cuisine, (x2)

Battait les œufs avec sa pine. (x2)

Nom de Dieu, dit la cuisinière,

Fous-la moi donc dans le derrière.

(refrain)

Père Dupanloup monte en ballon, (x2)

Mais il avait l'système si long, (x2)

Qu'à trois cents mètres dans l'atmosphère

Ses couilles trainaient encore par terre.

(refrain)

Père Dupanloup monte en bateau, (x2)

Mais il avait l'organe si beau, (x2)

Qu'il avait bien cent mille grenouilles

A lui sucer la peau des couilles.

(refrain)

Père Dupanloup dans un wagon (x2)

Se conduisait comme un cochon. (x2)

Passant sa bite par la portière,

Il éborgna le garde-barrière.

(refrain)

Père Dupanloup à l'Institut, (x2)

Ne voulait voir que des culs nus. (x2)

Pour respecter les bonnes manières,

Il enculait tous ses confrères

(refrain)

Au passage d'la Bérésina (x2)

Le Père Dupanloup était là (x2)

Mettant sa bite sur la rivière,

Fit passer l'armée toute entière.

(refrain)

A la prise de la Smalah, (x2)

Dupanloup était encore là (x2)

On le chercha devant, derrière,

Il enculait les dromadaires.

(refrain)

Père Dupanloup dans son cercueil  

Bandait encore comme un chevreuil.

Avec sa pine en arc de cercle

Il voulait faire sauter le couvercle.

(refrain)

Auteur: Internet

Info:

[ musique ] [ tradition salace ] [ art populacier ] [ grossièreté ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

obstination

Ceux qui font carrière dans le spectacle de masse, pratiquent ce principe fondamental de la pédagogie, ils répètent et re répètent les mêmes choses jusqu'à laisser une trace forte dans un inconscient collectif. Un peu comme d'autres enseignent aux groupes. On présente un stimulus, un raisonnement, une musique... et on l'imprime au forceps, en le rabâchant et le ressassant - ce que les marketeurs musicaux américains appellent "heavy rotation".
Pour maximiser l'attention et donc les ventes, on usera aussi d'effets qui ont déjà montrés leur efficacité. Des effets "pas trop rugueux" pour les oreilles, rassurants, avec juste une petite épice en plus pour attirer l'attention. Nous sommes ici au plus près du talent - étymologiquement une monnaie.
Tout ceci à l'opposé absolu du génie, vu ici comme la singularité profonde d'un être, qui serait parvenu à la transmettre au grand nombre via son art - sa discipline.
Sous cet angle, c'est comme si le marché nous disait : L'art de qualité est foncièrement de droite.
A moins que ce ne soit le pognon (la droite) qui abrutisse les masses en les confortant dans la facilité pour des besoins de rendement.
La culture actuelle semble aller dans cette direction, pilotée par les audimats
Tout ceci est à voir, mais une chose est sûre. L'avènement de la technologie et de son efficacité, couplés avec un monde toujours plus encombré et complexe (la Suisse en est l'exemple frappant) nous promettent un avenir où l'humain dans sa singularité et sa complexité sera toujours plus sous contrainte dans une société constamment plus régulée.
Perso ça me fout les boules, surtout à contempler la résignation générale devant ce phénomène. Du coup j'autorise mes mômes - dès désormais et à partir de dorénavant - à me traiter de sale con.
Comment leur conserver un peu d'espace, territorial... mental ?

Auteur: Mg

Info: 22 mars 2014

[ redite ] [ standardisation ] [ création ] [ visionnaire ]

 

Commentaires: 0

décadence

En deux décennies, la culture porno a fait remonter ses codes, ses comportements et banalisé son sadisme dans le grand-public. La totale liberté voulue par les "pouvoirs publics" pour l’industrie porno, conjuguée aux "progrès" technologiques, a aussi permis aux pratiques les plus délirantes de faire désormais partie du paysage mental "normal" des jeunes d’aujourd’hui, au moment où ils construisent leur modèle sexuel. L’âge du premier baiser est ainsi devenu celui de la première fellation, et des psychologues sont maintenant appelés à la rescousse dans des écoles pour des cas de fellations collectives. Les viols d’enfants par d’autres enfants font même leur apparition. Malgré tout, le porno reste "cool" dans nos sociétés occidentales "libérées", et tout politicien qui prétend vouloir en questionner les nuisances est dénoncé comme un puritain coincé ou un dangereux censeur par les medias pornocrates de la gauche libérale dominante. Cette culture porno s’inscrit désormais dans un phénomène d'obscénité généralisée qui touche d’autres supports que le sexe. On peut ainsi parler de pornographie pour la musique lorsqu’elle se résume, comme dans les rave party d’Ibiza ou d’ailleurs, à une simple pulsation dont la seule fonction est de permettre de "jouir en tas", selon la formule de Philippe Muray. De même, cette culture porno fait également écho à la montée en puissance de cette pornographie de la mort à laquelle on assiste dans nos sociétés où les cadavres, les décapitations et autres boucheries de masse sont montrés désormais en boucle sur tous les écrans possibles, ce qui conduit l’auteur de La Cité perverse à noter ingénument qu’il a dû "se passer quelque chose dans le monde", car ce qu’on cachait hier, le sexe et les cadavres, aujourd’hui "on les montre. Cela s’exhibe". On pourrait même conjecturer qu’il existe finalement une forme de continuité entre l’industrie porno, Daesh et ses snuff-movies.

Auteur: Internet

Info: In La frontière, le Système et le porno, sur entrefilets.com, nov.2016

[ web ] [ hardcore ]

 

Commentaires: 0

musique

Samedi, après votre départ, nous errâmes tristes, les yeux pleins de larmes, à travers le salon dans lequel quelques minutes auparavant vous étiez encore parmi nous. Mon père arriva peu après, désolé de n'avoir pu vous faire ses adieux : ma mère pleurait et parlait sans cesse de son fils Frédéric (ainsi qu'elle vous appelait). Et mes frères ! Félix était complètement abattu : quant à Casimir, il s'efforçait de plaisanter pour nous distraire, mais cela ne lui réussissait pas, car lui-même ressemblait à un Pierrot débitant ses farces, la gorge serrée par les sanglots. Mon père se moquait de nous, voulant paraître gai, mais c'était seulement pour ne pas pleurer. A onze heures, notre professeur de chant arriva ; la leçon n'avait pas d'entrain, aucun de nous ne pouvait chanter. Nous nous sommes mis à parler de vous. Félix me pria de jouer votre valse (la dernière oeuvre que vous nous avez laissée) nous étions tous heureux : mes frères de l'écouter et moi de la jouer, car cela nous rappelait le cher absent. J'ai porté cette valse chez le relieur ; il a ouvert de grands yeux à la vue d'un simple feuillet, mais il ne pouvait en deviner l'auteur. A table, personne ne mangea ; tous les yeux se portaient constamment sur votre place, restée vide et ensuite sur le "coin de Fritz". Votre chaise est toujours à la même place ; elle y restera, très probablement aussi longtemps que nous habiterons ici.
Le soir, on nous conduisit chez notre tante, pour échapper à la tristesse de la première soirée passée sans vous. Papa nous rejoignit bientôt, disant qu'il lui était impossible, de rester ce jour-là à la maison. C'était pour nous un véritable soulagement de fuir le lieu qui nous rappelait sans cesse l'ami qui était parti loin de nous.

Auteur: Wodzinska Maria

Info: sa lettre adressée à Chopin après son départ à Paris, ils ne se reverront pas, et qui fait mention de la 9ème valse, la valse de l'Adieu

[ romantisme ] [ séparation ]

 

Commentaires: 0

ventilation

A quoi ressemble la gare routière d'Accra ? A un grand cirque faisant une brève halte. Festival de couleurs et de musique. Les autocars font davantage penser à des roulottes de forains qu'aux luxueux pullmans glissant sur les autoroutes d'Europe et d'Amérique.

Ce sont des espèces de camions avec des ridelles en bois surmontées d'un toit reposant sur des piliers, de sorte qu'une brise agréable nous rafraîchit pendant le trajet. Ici, le courant d'air est une valeur prisée. Si on veut louer un appartement, la première question que l'on pose au propriétaire est : "Y a-t-il des courants d'airs ?" Il ouvre alors en grand les fenêtres et on est aussitôt caressé par un agréable souffle d'air frais : on respire profondément, on est soulagé, on revit.

Au Sahara, les palais des seigneurs sont étudiés avec ingéniosité : quantité d'ouvertures, de fentes, de coudes et de couloirs sont conçus, disposés et structurés de façon à provoquer une circulation d'air optimale. Dans la chaleur de midi, le maître est couché sur une natte à l'endroit où débouche le courant d'air et respire avec délectation ce vent un peu plus frais. Le courant d'air est une chose mesurable financièrement : les maisons les plus chères sont construites là où se trouvent les meilleurs courants d'air. Immobile, l'air ne vaut rien, mais il lui suffit de bouger pour prendre de la valeur.

Les autocars sont bariolés de dessins aux couleurs vives. La cabine du chauffeur et les ridelles sont peinturlurées de crocodiles découvrant des dents acérées, de serpents dressés prêts à l'attaque, de volées de paons caracolant dans les arbres, d'antilopes poursuivies dans la savane par des lions féroces. Partout des oiseaux à profusion, des guirlandes, des bouquets de fleurs. Le kitsch à l'état pur, mais un kitsch débordant d'imagination et de vie.

Auteur: Kapuscinski Ryszard

Info: Ebène - Aventures africaines

[ architecture ] [ adaptation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

coup de foudre

MIRANDA

Je pourrais l’appeler chose divine, car je n’ai jamais rien vu d’aussi noble dans la nature.

FERDINAND

Assurément la déesse à qui cette musique est destinée ! Exaucez ma prière, dites-moi si vous résidez en cette île ; donnez-moi bon conseil sur la façon de m’y comporter, mais d’abord, première requête que j’énonce en dernier, O, vous, merveille, dites-moi, êtes-vous pucelle ?

MIRANDA

Non pas merveille, monsieur,

Mais certainement pucelle.



MIRANDA

I might call him

A thing divine, for nothing natural

I ever saw so noble.

FERDINAND

Most sure, the goddess

On whom these airs attend! Vouchsafe my prayer

May know if you remain upon this island;

And that you will some good instruction give

How I may bear me here: my prime request,

Which I do last pronounce, is, O you wonder!

If you be maid or no?

MIRANDA

No wonder, sir;

But certainly a maid.





Traductions de François-Victor Hugo

MIRANDA : Je pourrais l’appeler — un être divin ; car dans la nature — je n’ai jamais rien vu de si noble. 

PROSPERO, (à part) : La chose marche, je le vois, — suivant l’inspiration de mon cœur. Esprit, bel esprit, je t’affranchirai — dans deux jours pour cela.

FERDINAND  : Bien sûr, voilà la déesse — qu’accompagnent ces chants !… Daignez faire savoir — à ma prière si vous restez sur cette île, — et m’indiquer par quelque charitable instruction — comment je dois vivre ici. Ma requête première, — je vous l’adresse la dernière : Ô merveille, — êtes-vous, ou non, une vierge mortelle ?

MIRANDA : Merveille, non, — mais vierge, oui certes.

Auteur: Shakespeare William

Info: The Tempest, I, 2 où Miranda [merveilleuse en latin] rencontre Ferdinand naufragé, le premier homme qu'elle voit hors de son père magicien, Prospero

[ enchantement ] [ désir ] [ émerveillement ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Plouin

civilisation surestimée

Arrêtons-nous ici également un instant à l’analogie si souvent faite depuis Richard Wagner entre les Juifs et les anglais. Il ne fait en effet pas de doutes que de tous les peuples germaniques ce sont les Anglais qui se rapprocheraient le plus des sémites. Leur orthodoxie, leur stricte observance du sabbat, le montre déjà, la religiosité des Anglais est souvent proche de la fausse dévotion, leur ascétisme de la pruderie, ils n’ont pas plus produit que les femmes dans les domaines de la musique et de la religion, qui sont liés puisque s’il peut y avoir des poètes irréligieux (qui ne seront jamais de très grands artistes), un musicien irréligieux est presque une contradiction dans les termes. De même les Anglais n'ont donnés au monde aucun grand architecte, ni aucun grand philosophe. Berkeley, Swift et Stern sont des Irlandais ; Erigène, Carlyle et Hamilton, comme Burns, des Ecossais. Shakespeare et Shelley les plus grands des anglais, sont encore loin de représenter les sommets de l’humanité et sont incomparables à Michel Ange ou à Beethoven. Et il suffit de prendre les "philosophes" anglais Scot, Hartley, Priestley, Bentham, les deux Mill, Lewes, Huxley et Spencer en passant par Roger Bacon et son homonyme le chancelier Hobbes, lui-même si proche de Spinoza, et le fade Locke, c’est d’eux qu’est toujours venue la réaction contre tout ce qui s’est affirmé de profond dans l’histoire de l’Occident. Dans cette liste sont déjà cités les plus grands noms de la philosophie anglaise, Adam Smith et David Hume étant écossais. N’oublions pas que c’est d’Angleterre que nous est venue la psychologie, sans âme ! L’Anglais en a imposé à l’Allemand par son empirisme rigoureux et son réalisme politique théorique et pratique, mais c’est là toute son importance pour la philosophie. Aucun penseur profond ne s’en tenu à l’empirisme ; aucun penseur anglais n’en est sorti.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.) p.258, éditions l'âge d'homme, 2012.

[ similitudes raciales ] [ médiocrité ] [ absence de virtuosité ] [ absence d'apport ] [ démystifcation ]

 
Commentaires: 1