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transcendance

Je crois que tout ce qui est dans un film est ce qu'on n'y a pas mis. Il faut arriver à mettre des choses sans les mettre, c'est-à-dire qu'il faut que tout ce qui est important n'y soit pas au départ et y soit à l'arrivée. Alors, ce que vous venez d'appeler mysticisme doit venir de ce que, moi, je sens dans une prison, c'est-à-dire, comme le second titre Le Vent souffle où il veut l'indique, ces courants extraordinaires, la présence de quelque chose ou de quelqu'un, appelez cela comme vous voudrez, qui fait qu'il y a une main qui dirige tout. Les prisonniers sont très sensibles à cette atmosphère curieuse, qui n'est d'ailleurs pas du tout une atmosphère dramatique : cela se passe à un niveau plus haut. Il n'y a pas de drame dans une prison : on entend fusiller les gens, mais on ne fait pas de grimaces pour cela : c'est normal, cela fait partie de la vie de la prison. Tout le drame est à l'intérieur.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, oct. 1957 (à propos de "Un condamné à mort s'est échappé") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 752

[ cinéma ] [ paradoxe ] [ confinement ] [ pénitencier ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

théologien

[...] la doctrine de [saint] Thomas [d'Aquin] est, en profondeur, beaucoup plus platonicienne que ne le laisse apparaître sa présentation aristotélicienne. Et ce ne sont pas seulement les notions de création et d’immortalité de l’âme qui inclinent en ce sens. C’est aussi la doctrine des Idées-Archétypes que S. Thomas fait sienne, qu’il a reprise de S. Augustin et que, à son exemple, il réfère au Verbe divin, lieu de tous les possibles, c’est-à-dire de tous les modèles divins des créatures. Et c’est en outre la doctrine de la participation des créatures à leurs modèles incréés, doctrine reçue d’Augustin mais aussi de Denys l’Aréopagite, l’auteur le plus cité dans l’œuvre de Thomas. Or, la notion de participation est expressément rejetée par Aristote qui n’y voit qu’une métaphore poétique. Il s’ensuit donc que si Thomas est pleinement aristotélicien pour tout ce qui concerne la description et l’analyse de l’ordre naturel, il est non moins substantiellement platonicien pour tout ce qui relève du fondement métaphysique de cet ordre naturel et de son fonctionnement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 194

[ références ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

élément perturbateur

[…] Socrate, lui aussi, choisit de servir Eros pour s’en servir, en s’en servant. Cela l’a conduit très loin, remarquez-le – à un très loin que l’on s’efforce de camoufler en en faisant un pur et simple accident de ce que j’appelais tout à l’heure le fond grouillant de l’infection sociale. Mais n’est-ce pas lui faire injustice, ne pas lui rendre raison, que de le croire ? De croire qu’il ne savait pas parfaitement qu’il allait proprement à contre-courant de tout cet ordre social au milieu duquel il inscrivait sa pratique quotidienne ? Son comportement n’était-il pas véritablement insensé, et scandaleux, de quelque mérite que la dévotion de ses disciples ait entendu ensuite le revêtir en en mettant en valeur les faces héroïques ? Il est clair qu’ils n’ont pas pu faire que de ne pas enregistrer ce qui est une caractéristique majeure chez Socrate, et que Platon lui-même a qualifié d’un mot resté célèbre auprès de ceux qui se sont approchés du problème de Socrate – son atopia dans l’ordre de la cité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 18-19

[ court-circuitage ] [ daïmon ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

racisme

Ma profession c'est terroriste et ma vie elle se termine comme ça. Par une coupure dans les journaux :

"UN TERRORISTE RECONNU COUPABLE DE LA MORT DE DOUZE PERSONNES DANS UN ATTENTAT À LA BOMBE À PARIS.

Un jeune intégriste, sans doute d'origine algérienne, fortement soupçonné d'appartenir au réseau Al-Qaïda et à l'entourage proche d'Ousama Ben Laden, a été jeudi reconnu coupable d'avoir participé à un attentat à la bombe dans le XVIe arrondissement de Paris. […] Il a été condamné à la prison à perpétuité."

On n'apprend pas assez aux enfants ce que c'est qu'un terroriste, je trouve. Du coup tout le monde croit que c'est qu'un enculé, en général un Rebeu qui fait que buter des gens. Peut-être que c'est vrai mais comme dit le dico je trouve que c'est un peu réducteur. Le dico il dit aussi qu'un terroriste c'est quelqu'un qui sème la terreur partout où il passe. Comme le Petit Poucet avec ses cailloux qu'il balance par terre, quoi. Je suis exactement comme ça moi. Un putain de Poucet.

Auteur: Amellal Karim

Info: Cités à comparaître, Chapitre I, incipit

[ banlieues ] [ musulman ]

 
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aptitudes naturelles

Tout être humain a sa vocation, sa vocation à lui, personnelle, individuelle. Si lui-même et, avant lui, tous ceux à qui il peut incomber de s'occuper de lui pour l'amener à sa perfection, savent découvrir cette vocation, s'ils savent y correspondre, s'ils la font aboutir selon qu'il convient, la perfection de chaque être humain en particulier, et, par suite, la perfection de tous les êtres humains dans leur ensemble sera idéale, aussi complète qu'il est possible d'y aspirer. Au contraire, si l'on se trompe sur la vocation d'un être humain, si on l'engage sur une voie qui n'est point la sienne, — outre que sa vie à lui sera une vie tronquée, heurtée, troublée, malheureuse à des degrés divers, selon la nature et l'étendue de Terreur, la vie même des autres, de tous dans le genre humain, par une répercussion plus ou moins lointaine ou profonde, s'en ressentira; et c'est par là qu'il faudra expliquer ensuite tant de malaises, de misères, de désordres, de ruines de toutes sortes, dans les familles et dans les cités.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 284

[ potentialités ] [ éducation ] [ errance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

judaïsme

La question de l'origine des Lévites constitue l'une des plus grandes énigmes de la préhistoire des Juifs. On les fait descendre de l'une des douze tribus d'Israël, la tribu de Lévi, mais aucune tradition n'a osé préciser d'où était venue cette tribu ni quelle région du pays conquis de Canaan lui avait été attribuée. Ils occupaient dans le clergé les postes les plus importants tout en se distinguant des prêtres. Un Lévite n'est pas nécessairement un prêtre ; ce n'est pas le nom d'une caste. Notre hypothèse concernant Moïse nous suggère une explication. Il est impossible qu'un aussi grand personnage que l'Égyptien Moïse se soit présenté sans escorte devant un peuple étranger. Il était certainement accompagné d'une suite : proches partisans, scribes, domestiques. Tous ceux-ci furent les premiers Lévites. Quand la tradition fait de Moïse un lévite, c'est là une évidente déformation des faits. Les Lévites étaient les gens de Moïse. Le fait suivant, déjà cité plus haut, confirme cette thèse : dans les temps qui suivront, ce n'est que parmi les Lévites qu'on trouvera des noms égyptiens.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 52-53

[ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

régénération

Le conscient se laisse repeupler en s’ouvrant aux contenus numineux de l’inconscient qui convergent "vers l’archétype de la totalité transcendante, le Soi"*. Et s’ils apparaissent avec autant de puissance, c’est parce que "l’émotion est la source principale de toute prise de conscience"*. Elle est le feu alchimique qui "consume tout ce qui est superflu"*, la principale source de la "transformation d‘obscurité en lumière et d’inertie en mouvement"* La libido ne peut réinvestir le conscient, que le traumatisme a transformé en champ de bataille déserté, sans aller puiser des formes et des représentations symboliques sources de vie aux sources de l’inconscient. L’apparition numineuse, marquée du sceau flamboyant de l’amour, permettrait à la libido de retourner progressivement vers le conscient où son retour se fera dans la gloire. L’énergie psychique est une divinité pour le conscient et lorsqu’elle le féconde à nouveau après le traumatisme, elle l’emplit d’amour, lui indique que la vie reflue, que l’énergie psychique a cheminé de l’inconscient au conscient sous l’égide du Soi. La réorganisation psychique s’achemine plus fermement vers les plus hauts paliers d’organisation.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de Mort Imminente, pp 64 et 65. *Extraits de JUNG C. G., Métamorphose de l’âme et ses symboles, opus cité

[ mystique ] [ psy ] [ émoi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cité imaginaire

Après sept jours de marche à travers les bois, le voyageur dirigé vers Baucis ne voit pas la ville et pourtant il est arrivé. Les échasses élancées qui sortent du sol à une grande distance les unes des autres et se perdent au-dessus des nuages soutiennent la ville. On les escalade avec des échelles. Au sol, les habitants se montrent rarement : ayant déjà tout ce dont ils ont besoin là-haut, ils préfèrent ne pas descendre. Rien de la ville ne touche la terre, sauf ces longues pattes de flamant rose sur lesquelles elle repose et, lorsque les journées sont ensoleillées, une ombre trouée, anguleuse, qui se projette sur les feuillages.

Il y a trois hypothèses concernant les habitants de Baucis : soit ils détestent la terre ; soit ils la respectent tellement qu'ils évitent tout contact ; soit ils l'aiment telle qu'elle était avant leur existence et, lorgnant vers le bas avec des jumelles et des télescopes, ils ne se lassent pas de l'examiner, feuille par feuille, pierre par pierre, fourmi par fourmi, contemplant avec fascination leur propre absence.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ localité suspendue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

christianisme médiéval

Tout en insistant sur l’abstraction et en ayant peu d’estime pour la poésie, l’âge de la scolastique a également connu une floraison extraordinaire d’images, et d’un nouveau système d’images, dans l’art religieux. On a parfois fait des commentaires étonnés de cet état de choses. On a cherché une explication de cette anomalie apparente dans les ouvrages de saint Thomas d’Aquin et on a cité le passage où il justifie l’utilisation de la métaphore et des images dans les Ecritures. […] les Ecritures parlent de choses spirituelles en recourant à la ressemblance qu’elles entretiennent avec les choses corporelles, "parce qu’il est naturel à l’homme d’atteindre les intelligibilia à travers les sensibilia, parce que toute notre connaissance a son origine dans les sens". C’est un argument du même ordre que celui qui justifie l’utilisation des images dans la mémoire artificielle. Il est extrêmement curieux que ceux qui ont cherché comment la scolastique justifiait l’utilisation des images dans l’art religieux aient pu ignorer les analyses approfondies qu’ont faites Albert le Grand et saint Thomas des raisons pour lesquelles nous pouvons utiliser des images dans la mémoire.

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, pages 122-123

[ paradoxe ] [ explication ] [ religion ]

 

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repère chronologique

On dit généralement que le Banquet ne peut être antérieur à 385. Aristophane y explique en effet que Zeus nous a dissociés d’avec nous-mêmes, comme les Arcadiens l’ont été par les Lacédémoniens. Or, le terme dont se sert ici Platon a une signification précise : il s’applique au châtiment qui était parfois infligé par un état suzerain à une cité vassale : pour la punir d’une infidélité ou d’une révolte, on en dispersait les habitants par groupes isolés ; on en brisait l’unité sociale. C’était un diœcisme. Or, d’après Xénophon, dans ses Helléniques, un tel traitement aurait été infligé par les Spartiates à une cité arcadienne, Mantinée, pour la punir de ses trahisons pendant la guerre du Péloponnèse : elle dut abattre ses murs, raser ses maisons, et ses habitants furent répartis en quatre villages (ou plutôt cinq). Le fait se place en 385, trente et un an après celui qui est l’occasion du banquet raconté dans notre dialogue. Cet anachronisme, dit-on, serait inexplicable si le souvenir n’était pas encore tout frais d’un événement qui avait fortement frappé les esprits. Le Banquet aurait donc été écrit peu après 385.

Auteur: Robin Léon

Info: Dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, Notice pages XIII-IX

[ datation ] [ littérature ] [ grecque antique ]

 

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