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roman des origines

La majorité de nos hommes du 19e siècle ont une affaire de baptême plus ou moins raté dans leurs souvenirs d’enfance. Pas de baptême ; ou baptême truqué ; ou encore baptême compliqué, clandestin. Libre à quiconque, bien entendu, de penser qu’il s’agit là d’un détail insignifiant qui n’aurait à être pris en compte que si on se rangeait sur les positions d’un culte archaïque dépassé. Que si on imaginait qu’il y a eu un crime à la naissance des temps, une affaire de ratage devenu tout de suite sanglant. Une tache sur l’Harmonie. […] Pourtant, si le baptême est bien cette tentative de diviser tout de suite, de démanteler dès la naissance le réseau du moi cohérent et cuirassé par le rappel du péché originel arbitraire, contracté sans faute personnelle, ne serait-il pas normal que, ayant été écartés de cette espèce d’essai de transfert d’une façon ou d’une autre, chacun à sa manière et dans des conditions biographiques diverses […], ils se soient racontés de manière sublimatoire qu’ils étaient nés le plus naturellement du monde dans l’immersion de l’Harmonie qu’ils avaient désormais à retrouver, reconstituer, réchauffer ? Quelle raison auraient-il eu d’imaginer qu’ils écrivaient à partir d’une exclusion dont ils n’étaient pas conscients, alors que tout leur travail consistait à démontrer que l’exclusion originelle (la première Faute biblique, la première exclusion que le baptême entend "absorber" et résorber) n’était qu’une invention, un mythe forgé par un complot de curés fanatiques ? Exclus de l’opération qui tente l’impossible effacement de l’exclusion, comment auraient-ils pu se réveiller ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 135-136

[ sacrement chrétien ] [ rafistolage ] [ onction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

J'ai un ami qui est artiste et qui adopte parfois un point de vue avec lequel je ne suis pas très d'accord. Il désigne une fleur et dit "regarde comme elle est belle", et je suis d'accord. Puis il dit : "Moi, en tant qu'artiste, je peux voir à quel point c'est beau, mais toi, comme tout scientifique, tu démontes tout cela pour en faire une chose terne", je pense que c'est légèrement cinglé. Tout d'abord, la beauté qu'il voit est accessible à d'autres personnes et à moi aussi, je crois. Même si je ne suis pas aussi sensible que lui sur le plan esthétique... je peux apprécier la beauté d'une fleur. En même temps, j'y vois beaucoup plus de choses que lui. Je peux imaginer les cellules qui la composent, les processus compliqués à l'intérieur, qui ont aussi leur beauté. Je veux dire qu'il n'y a pas que la beauté à cette dimension de quelque centimètres ; il y a aussi celle des dimensions plus petites, la structure interne, les mécanismes. Le fait que les couleurs de la fleur aient évolué afin d'attirer les insectes pour la polliniser est intéressant ; ça signifie que les insectes perçoivent la couleur. Ce qui amène cette question : ce sens esthétique existe-t-il aussi dans les formes inférieures ? Pourquoi est-ce esthétique ? Toutes sortes d'interrogations intéressantes amenées par les connaissances scientifiques qui ajoutent une sorte de fascination, du mystère et de l'admiration pour une fleur. Elles ne font qu'ajouter. Je ne comprends pas comment cela pourrait soustraire quelque chose.

Auteur: Feynman Richard Phillips

Info: The Pleasure of Finding Things Out: The Best Short Works of RF

[ décorticage ] [ insatiable curiosité ] [ strates mémorielles ] [ points de vue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

L'homme qui ressemblait à Korczak, Maximilien Kolbe et Gandhi et portait des lunettes susceptibles, par beau temps, de mettre le feu à un champ de blé ou à une grange s'est présenté. Je suis Szymon Kuran. Enchanté, ai-je répondu. Non, c'est moi qui suis enchanté, a-t-il rétorqué, toi, tu as seulement l'impression de l'être. Il devait avoir raison, il était sans doute enchanté, alors que moi je ne faisais qu'exprimer une impression par une formule toute faite. C'est ce qu'on appelle la bonne éducation. Un mélange d'interdits et d'accommodements climatiques. Szymon mangeait son hot-dog, j'ai voulu lui poser une question, mais Boro s'est interposé. Alors, cette histoire de graviers, a-t-il zézayé. Ce n'est pas bien compliqué, ai-je répondu. Il faut que tu fasses comme les poules ou les autruches, elles n'ont pas de dents non plus, et pour bien digérer elles avalent de tous petits cailloux qui broient les aliments à la place des dents. Abasourdi par le raccourci intellectuel et cette histoire sans queue ni tête, Szymon a écouté mon bref exposé gastrologique, a posé l'emballage de son hot-dog sur la table et s'est mis à rire doucement. Boro et moi poursuivions une conversation entamée le mois précédent à propos de l'achat d'un dentier ou d'un petit sac de graviers. Voyant la réaction de Szymon, Boro a conclu sa phrase comme de coutume. À l'anglaise et laconiquement."Fuck you", a-t-il dit, puis il a enfourné le reste de son hot-dog en fanfaronnant. Comme il avait du mal à avaler l'énorme bouchée, il a bu quelques gorgées de flotte rapportée des toilettes dans un gobelet en carton et a répété : "Fuck you".

Auteur: Klimko-Dobrzaniecki Hubert

Info: Berceuse pour un pendu

[ hypocrisie ]

 

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femmes-par-hommes

J'avais aimé Carmen Rubiolo. Il y avait de cela dix ou douze ans, à l'époque où le journalisme en Argentine était une profession si brûlante qu'il était impossible d'aimer qui que ce soit en paix. Carmen faisait partie de ces filles qui semblent nées pour aimer une seule fois pour toutes et dont on croit qu'elles ne veulent que se marier et avoir des mouflets. Mais elle était bien plus complexe que cela: passionnée, romantique, elle était une lectrice insatiable, de ces gens qui au lieu de lire le journal le dépiautent, lunettes au bout du nez et clope au bec. Elle aimait s'habiller à la mode, disserter sur les films français qui passaient dans les cinémas du centre, faire l'amour en silence et très concentrée jusqu'à l'orgasme, comprendre le point de vue des autres pour s'y opposer avec plus de véhémence et reprocher vertement aux hommes toute attitude machiste. Elle était nerveuse mais tendre, affectueuse mais farouche, joueuse et rebelle, solennelle pour des questions dérisoires; elle cuisinait des escalopes milanaises inégalables, aillées et persillées à la perfection, et avouait son plaisir d'être aimée par un journaliste. Elle s'imaginait qu'un journaliste était quelqu'un d'important.
Je l'avais aimée dix ou douze ans plus tôt. Mais probablement huit, depuis la nuit où elle m'avait attendu, en furie, pour me dire: "Je ne te supporte plus, tu es le type le plus égoïste et le plus merdique que j'aie connu dans ma vie. Et elle avait quitté l'appartement d'Acevedo et Güemes avec un claquement de porte qui avait résonné dans tout l'immeuble. Et m'avait fait bien plus mal que la plainte du concierge et du syndic.

Auteur: Giardinelli Mempo

Info: Les morts sont seuls

[ compliquées ]

 

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témoignage

"Il était une fois un oiseau, mon Dieu" (Clarice Lispector)
Je suis le chardonneret jaune qui est venu à sa mangeoire une heure avant qu'elle meure. J'ai été la dernière chose qu'elle a vue : grande était donc ma responsabilité. Pourtant tout ce que j'ai fait a été de manger. Pendant huit longs mois d'hiver, les noires graines huileuses de tournesol étaient restées intactes - pas un seul de mon espèce, ou de toute autre espèce, ne s'était approché. C'était trop trop de travail. Même si nous en avions eu la force - mais nous ne l'avions pas, affamés comme nous l'étions -, nous n'étions pas d'humeur à croquer quoi que ce soit. Le matin du 22 avril, elle les a enlevées et a rempli le tube de la mangeoire avec des coeurs de graines de tournesol - des petits granules lustrés dont la dure coque extérieure avait été ôtée par une lointaine machine compliquée. Elle est rentrée à l'intérieur et a attendu. De ma branche je pouvais la voir faire les choses qu'elle aimait faire : elle a ramassé une serviette au sol, elle a rempli un formulaire de garde du courrier, elle a fait bouillir de l'eau, elle a regardé dans le vide. Elle m'a vu arriver. Son visage a tressailli, peut-être pas exactement de joie, c'était le jaillissement ordinaire de la vie. Il est vrai qu'il y avait une vitre entre nous. Mais je pouvais voir les graines de ses yeux et les coins relevés de sa bouche. J'ai mangé un coeur. J'ai tourné la tête. Elle me regardait comme si j'étais la dernière chose vivante sur la terre. Et comme je l'étais, j'ai continué à manger.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "S'il vous plaît, lisez", in "My Private Property", p. 4 - ma traduction

[ animal ] [ derniers gestes ] [ face-à-face ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

réflexion

"Cogito, ergo sum" ("Je pense, donc je suis" René Descartes, Principes de la philosophie)

Si nous cherchons dans le Larousse une définition du mot "pensée", nous trouvons, entre autres : "Ensemble des processus par lesquels l'être humain au contact de la réalité matérielle et sociale élabore des concepts, les relie entre eux et acquiert de nouvelles connaissances". Je trouve cette définition aux relents d’anthropocentrisme un peu injurieuse pour les animaux car elle sous-entend qu’ils ne pensent pas, la pensée étant l’apanage de l’espèce humaine. Si nous nous tournons maintenant vers le Wiktionnaire, nous trouvons : "Toute opération de l’intelligence" Cette fois, nous tombons dans l’excès inverse : même les ordinateurs et les robots seraient censés penser ! Depuis, entre autres, le développement de l’intelligence artificielle, ils sont en effet capable d'effectuer des opérations intellectuelles compliquées, parfois bien plus compliquée que celles qui peuvent être réalisées par les êtres humains ou les animaux.

Ces exemples illustrent le flou de la notion et la difficulté à la cerner. Quand Descartes écrivait son fameux "Cogito, ergo sum", il ne pensait sans doute pas à l’intelligence artificielle car on ne devait pas encore l’imaginer à son époque. Son aphorisme devait signifier : "Je suis conscient, donc je suis". Et, si c’est le cas, il ne pouvait y utiliser que la première personne du singulier car l’existence dont il serait alors question serait celle de la conscience, cette mystérieuse conscience que nous ne pouvons expérimenter qu’au plus intime de nous-même, sans aucune possibilité pour la partager avec d’autres ou pour expérimenter celle des autres. Curieusement, la vérité de cette existence est absolue : elle subsisterait même si, comme dans l’hypothèse extrême du solipsisme, il n’existait rien d’autre !

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ compréhension ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI

hommes-femmes

Et j'ai l'impression qu'on jugeait à l'emporte-pièce, certains trucs, il y avait des trucs... Le consentement, c'est plus compliqué que ce qu'on a. Je veux dire, on a voulu, on a pensé qu'on allait tout régler avec une formule: quand c'est non, c'est non. Mais c'est plus compliqué que ça, car une fois que tu as dit ça, tu n'as rien dit. Parce qu'en réalité, bien souvent, quand c'est oui c'est non aussi. Enfin je veux dire, si moi j'avais refusé de coucher à chaque fois que je n'avais pas eu envie, je ne serais jamais restée avec un mec plus de trois mois quoi. C'est la réalité, genre on le sait. Les femmes, une fois qu'on est dans une relation, très souvent on baise sans en avoir envie. Alors ça ne posait pas de problème avant parce qu'avant il y avait un échange avec le mec. C'est-à-dire qu'avant, on baisait autant de fois que le mec voulait baiser mais en échange, on avait un confort matériel, il y avait une sécurité, il y avait quelque chose. En plein hiver, il sortait, il allait couper du bois sous la neige, il allait tuer un chevreuil pour nous nourrir et nous faire des robes, et quand il rentrait on lui suçait un peu la bite. Et même si ça sentait un peu le castor, il y avait un win-win. Il y avait quelque chose en fait qui se passait. Mais aujourd'hui, maintenant qu'on est égaux, il n'y a plus d'échange. C'est, tu rentres d'une journée de boulot, tu es crevée, il faut lui sucer la bite s'il a envie d'avoir sa bite qui se fait sucer et après il faut écouter ses problèmes. Non, il y a un malaise là. Il y a un gros malaise.

Auteur: Gardin Blanche

Info: Montreux Comedy, vidéo #balancetonporc

[ faux égalitarisme ] [ avantages réciproques ] [ couple ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie du sexe

Tu vas dire que c’est une obsession chez moi, mais j’ai demandé à l’Allemande ce que les Noirs avaient de plus que les Blancs. C’est vrai, c’est frappant, à force : les femmes blanches préfèrent coucher avec des Africains, les hommes blancs avec des Asiatiques. J’ai besoin de savoir pourquoi, c’est important pour mon travail. — Il y a aussi des Blancs qui apprécient les Noires… observai-je. — C’est moins courant ; le tourisme sexuel est beaucoup moins répandu en Afrique qu’en Asie. Enfin, le tourisme en général, à vrai dire. — Qu’est-ce qu’elle t’a répondu ? — Les trucs classiques : les Noirs sont décontractés, virils, ils ont le sens de la fête ; ils savent s’amuser sans se prendre la tête, on n’a pas de problèmes avec eux. » Cette réponse de la jeune Allemande était certes banale, mais fournissait déjà les linéaments d’une théorie adéquate : en somme les Blancs étaient des Nègres inhibés, qui cherchaient à retrouver une innocence sexuelle perdue. Évidemment, cela n’expliquait rien à l’attraction mystérieuse que semblaient exercer les femmes asiatiques ; ni au prestige sexuel dont jouissaient, selon tous les témoignages, les Blancs en Afrique noire. Je jetai alors les bases d’une théorie plus compliquée et plus douteuse : en résumé, les Blancs voulaient être bronzés et apprendre des danses de nègres ; les Noirs voulaient s’éclaircir la peau et se décrêper les cheveux. L’humanité entière tendait instinctivement vers le métissage, l’indifférenciation généralisée ; et elle le faisait en tout premier lieu à travers ce moyen élémentaire qu’était la sexualité. Le seul, cependant, à avoir poussé le processus jusqu’à son terme était Michael Jackson : il n’était plus ni noir ni blanc, ni jeune ni vieux ; il n’était même plus, dans un sens, ni homme ni femme. Personne ne pouvait véritablement imaginer sa vie intime ; ayant compris les catégories de l’humanité ordinaire, il s’était ingénié à les dépasser.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

 

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Ajouté à la BD par Bandini

généalogie

La propre source, c’est ce que chaque femme et chaque homme au monde reçoit en héritage par sa naissance, avec son nom propre, sans l’avoir en commun avec qui que ce soit d’autre. Qui que vous soyez, vous êtes né quelque part, de parents nés eux aussi quelque part. Ce quelque part n’est pas seulement un lieu géographique ni une histoire familiale : c’est une langue, une provenance spirituelle, une sagesse ascendante. Que vous le sachiez ou pas, qui que vous soyez votre origine est royale. La femme de ménage algérienne la plus démunie a sa propre source royale. L’ouvrier breton le plus harassé aussi. Le petit commerçant chinois endetté aussi. La prostituée albanaise aussi, comme l’Inuit alcoolisé, le Tibétain exilé, le Malais esclavagisé, le mendiant roumain, le Corse anachorète, le Juif haineux de soi…



Accéder à sa propre source n’est pas compliqué en soi. La méthode en est d’autant plus simple qu’elle n’a pas varié depuis des siècles. Commencez par méditer votre histoire familiale. Elle a été refoulée, occultée, envenimée ? Vos propres parents furent des monstres qui cherchèrent à vous détruire parce qu’eux-mêmes aussitôt nés furent écrabouillés ? Remontez plus haut, toujours plus haut, écoutez, parlez, questionnez, lisez surtout, partez à la recherche de  d’où vous venez, ce là qui est moins un lieu qu’un lien, un invisible ombilic tramé de mots, ce là où vos ancêtres vous attendent pour vous rajeunir.



Cela n’est pas compliqué, mais cela n’est pas facile. Ressusciter en pensée ne va pas de soi. Les obstacles se dressent avec autant de pugnacité que les portes dérobées s’ouvrent sans prévenir. Puis, une fois retrouvée votre propre source, rien ne peut vous empêcher de vous pâmer dans l’onde du fleuve jusque vers la mer que chérissent les hommes libres, de vous intéresser à toutes les autres cultures, d’apprendre tous les autres savoirs.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: 17 janvier 2022 https://lundi.am/A-quoi-comparer-cela

[ interrogation ] [ rencontre ] [ singularités ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Chez la femme, le geste écrit est gauche, souvent disgracieux et lâché, ne quittant l'allure insignifiante que pour devenir discordant, désordonné ou exagéré; il a souvent des formes penchées et frêles, ou bien prétentieuses ou compliquées. L'écriture dite du Sacré-Cœur, au tracé triangulaire, est actuellement un précieux indice du sexe féminin, mais il est aléatoire puisqu'il suffirait d'une modification dans l'enseignement des couvents pour qu'il disparaisse. La surélévation des diverses minuscules, principalement des s, r et de la hampe des p, se rencontre très souvent, même habituellement, dans les écritures de femmes, et très rarement dans celles des hommes. Il en est de même des finales longues, soit qu'elles aillent à la dérive, soit qu'elles soient horizontales. Ce qui m'a frappé le plus, c'est de constater combien on exagérait l'importance des signes de la finesse et de la légèreté; ils n'ont pas une grande importance différentielle. Si parfois les écritures de femmes sont plus fines et légères que celles des hommes, par contre on y voit plus fréquemment des traits appuyés, des renflements, — c'est-à-dire que la femme, qui a moins de besoins sexuels que l'homme, serait cependant plus sensuelle. Il est vrai que les renflements disent aussi la gourmandise!

Chez l'homme, la netteté, la fermeté, la sûreté, la simplicité, la sobriété du tracé sont caractéristiques. La simplification, qui est un signe graphologique de culture d'esprit, est bien plus fréquente que chez la femme. Quand l'écriture d'une femme a de la tenue, chose rare, elle n'évite pas la raideur, le mouvement manque de grâce. Chez l'homme, l'aisance du tracé s'allie le plus souvent aux qualités de netteté et de sobriété. Ces différences existent jusque dans l'écriture des gens inférieurs. A égale infériorité, l'écriture de l'homme est plus simple et sobre. On trouve aussi beaucoup moins d'écritures lâchées d'hommes que de femmes.

Auteur: Binet Alfred

Info: "La graphologie et ses révélations sur le sexe, l'âge et l'intelligence", L'Année psychologique, 1903 https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3547

[ hommes-femmes ] [ style ] [ lettre ] [ olographiques ]

 

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