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parité

Esclaves et ouvriers. - Le fait que nous attachons plus de prix à la satisfaction de notre vanité qu'à tout autre avantage (sécurité, emploi, plaisirs de toute espèce) se montre à un degré ridicule en ceci, que chacun (abstraction faite de raisons politiques) souhaite l'abolition de l'esclavage et repousse avec horreur l'idée de mettre des hommes dans cet état : cependant que chacun doit se dire que les esclaves ont à tous égards une existence plus sûre et plus heureuse que l'ouvrier moderne, que le travail servile est peu de chose par rapport au travail de l'ouvrier. On proteste au nom de la "dignité humaine" : mais c'est, pour parler plus simplement, cette vanité chérie qui regarde comme le sort le plus dur de n'être pas sur un pied d'égalité, dêtre publiquement compté pour inférieur. - Le cynique pense autrement à ce sujet, parce qu'il méprise honneur ; - et c'est ainsi que Diogène fut un temps esclave et domestique.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain

[ . ]

 

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inégalités sociales

Les vacances sont un sujet épineux. Laetitia n’a pas de maison de campagne, ses parents habitent comme elle à Paris ; elle a bien un frère en Picardie mais il ne les invite jamais. Elle se débrouille pour emmener son fils en vacances deux ou trois semaines par an, et depuis peu il profite aussi des maisons de famille de ses copains de promo. Brandon ne se trouve pas à plaindre, mais il a du mal à endurer les questions saisonnières des bourgeois à ce sujet : où pars-tu en février ? à Pâques ? cet été ? à la Toussaint, à Noël ? À chaque fois il se retient de répondre : où trouves-tu l’argent pour partir tous les deux mois ? qu’est-ce qui te fait penser que tout le monde a le même train de vie ? pourquoi m’agiter tes plaisirs à la figure ? Il ne veut pas faire subir son amertume à Margaux, alors il élude ; et elle, plus subtile que ses copains, n’insiste pas.

Auteur: Gault Vanessa

Info:

[ rapports humains ] [ délicatesse ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

frustration

Joyeux libertaires qui me sommez d'être autonome, vous vitupérez l'autorité mais vous ne cessez de vous contraindre, vous célébrez la paresse mais vous avez honte de ne rien faire pour la révolution. Votre haine de la marchandise abrite une haine plus profonde, celle qui vous atteint à vous voir, dans le miroir de la vie absente, de plus en plus semblables à ce que vous combattez. Ce qui vous intéresse dans la lutte finale, c'est d'en finir avec vous-mêmes. Le refus de la société dominante est devenu aussi ennuyeux et contraignant que son acceptation parce que l'une et l'autre attitudes obéissent au même maître. Curés du négatif, héros de la pureté radicale, le vieux monde se perd désormais très bien tout seul. Puisque la marchandise progresse en se niant, elle s'engraisse d'autant mieux de vos critiques qu'elles découlent la plupart du temps de vos propres réflexes économiques: contrainte du paraître, travail de la volonté de puissance, culpabilité du règlement de compte, défoulement du manque à vivre.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Le Livre des Plaisirs

[ consumérisme ]

 

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homosexualité

Ce jeune homme jouait des instruments à vent aussi bien que des instruments à cordes ; il connaissait la musique vocale, la danse, l'escrime ; il était du reste amoureux de tous les plaisirs. Cette vie désordonnée ne l'empêchait pas cependant d'étudier le Chi-king, le Chu-king, les poètes anciens et modernes ; quant à la charité, la justice, l'observation des rites, la sagesse, la sincérité, ce sont là des choses qu'il ignorait absolument. Aussi le voyait-on, tantôt dans la capitale, tantôt dans la banlieue, s'abandonner partout au luxe et à la mollesse. Il avait contracté avec le fils d'un officier supérieur, appelé Wang, une liaison qui aurait pu être préjudiciable à la fortune de celui-ci (car chaque jour amenait pour eux des intrigues et des dépenses nouvelles), si Wang n'eût porté sa plainte au premier magistrat de la capitale. Kao-khieou fut condamné à la bastonnade et au bannissement ; défense fut faite à tous les habitants de la capitale de lui accorder un asile dans leurs maisons.

Auteur: Luo Guan zhong

Info: Au bord de l'eau, tome 2, chapitres 47à 92

[ laisser-aller ]

 

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intensité

Le meilleur moyen de vivre allègrement est peut-être de ne pas prendre la vie trop au sérieux. Il est vrai qu’alors, si on diminue le poids de ses peines, on diminue aussi la densité de ses plaisirs et que la vie, au total, perd en valeur. Cela a été, semble-t-il, la méthode du dix-huitième, jusqu’au moment de l’influence de Jean-Jacques, qui apprit aux hommes de son temps à laisser les sentiments peser de toute leur plénitude sur l’esprit, où ils laissent l’empreinte de leur nature. Rousseau ne sait pas jouer avec la vie. La découverte d’une pervenche dans la haie lui donne des palpitations, parce qu’il mêle aussitôt le souvenir de Mme de Warens et d’une de ses paroles. Mais quand Mme de Warens avait dit, en montant avec lui la côte : "Ah ! voici une pervenche !", elle n’y mettait pas un monde d’intentions. Pour elle c’était une petite fleur attardée. Pour Rousseau, c’est une étoile, un souvenir, le sentiment, la poésie même qu’elle enfonce dans son cœur.

Auteur: Gourmont Rémy de

Info: Les Pas sur le sable . Société Littéraire de France, 1919

[ passion ] [ démesure ] [ romantisme ] [ gravité ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société de surveillance

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. […] Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ! 

Auteur: Tocqueville Alexis de

Info: De la démocratie en Amérique, 1840

[ big brother ] [ dictature technologique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dieu incarné

Les religions préchrétiennes restent au niveau de la "sagesse" ; en mettant l’accent sur l’insuffisance de tout objet fini et temporel, elles prêchent soit la modération dans les plaisirs (il faut éviter tout attachement excessif aux objets finis, puisque le plaisir est éphémère), soit le retrait de la réalité temporelle au profit du Vrai Objet Divin qui seul procure la félicité. Le Christianisme, en revanche, a fait du Christ un individu mortel et temporel : la croyance en l’Événement temporel de l’Incarnation est la seule manière d’atteindre la vérité et le salut éternels. En ce sens-là, le Christianisme est une "religion de l’amour" : en amour, l'objet fini et temporel "vaut plus que tout". Le même paradoxe est également à l’œuvre dans l’idée spécifiquement chrétienne de conversion et de rémission des péchés : la Conversion est un événement temporel qui change l’éternité. [...] Voilà donc la "bonne nouvelle" du Christianisme : la conversion authentique permet à chacun de se "re-créer" soi-même, c’est-à-dire de répéter cet acte et donc de changer (les effets) de l’éternité elle-même.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, page 141

[ radicalité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

romantisme

À ce moment-là, il satisfaisait une curiosité voluptueuse en connaissant les plaisirs des gens qui vivent par l’amour. Il avait cru qu’il pourrait s’en tenir là, qu’il ne serait pas obligé d’en apprendre les douleurs ; comme maintenant le charme d’Odette lui était peu de chose auprès de cette formidable terreur qui le prolongeait comme un trouble halo, cette immense angoisse de ne pas savoir à tous moments ce qu’elle avait fait, de ne pas la posséder partout et toujours ! Hélas, il se rappela l’accent dont elle s’était écriée : "Mais je pourrai toujours vous voir, je suis toujours libre !" elle qui ne l’était plus jamais ! l’intérêt, la curiosité qu’elle avait eu pour sa vie à lui, le désir passionné qu’il lui fît la faveur — redoutée au contraire par lui en ce temps-là comme une cause d’ennuyeux dérangements — de l’y laisser pénétrer ; comme elle avait été obligée de le prier pour qu’il se laissât mener chez les Verdurin ; et, quand il la faisait venir chez lui une fois par mois.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 1, 2ème partie : Du Côté de chez Swann II : Un amour de Swann

[ femmes-hommes ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temporel-éternel

Mais ce monde, la foi de Luther le domine. Elle en use à la façon d’Abraham qui avait femmes, enfants, domestiques, le tout comme s’il n’avait rien ; car il savait, le patriarche, que des richesses spirituelles seules se tire une vraie jouissance. Vivre dans le monde, oui. User des biens qu’il nous offre, librement, honnêtement, en toute tranquillité d’âme : oui encore. Joie des sens et du cœur ; plaisirs et affections de la nature : un verre de vieux vin ensoleillé, les grâces bondissantes et flexibles d’un jeune animal, l’éclat profond d’un regard vivant, le col d’une femme ployée sous un baiser, la tendresse bavarde et spontanée d’un enfant : dans ces trésors qu’un Dieu prodigue met à sa portée, que le chrétien puise à discrétion, sans remords. Qu’il use des dons du Père en toute sérénité. Mais qu’il soit prêt, toujours, à s’en détacher. Qu’au moment de se les approprier, il sache y renoncer intérieurement. Qu’il voie en eux ce qu’ils sont réellement : les accessoires d’un théâtre aménagé par Dieu, spécialement, pour que l’homme puisse y éprouver sa foi.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 110-111

[ non-attachement ] [ spectateur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

Bible

Le Sermon sur la montagne ne peut pas plus être séparé du crucifiement que le jour ne peut être séparé de la nuit. Le jour où Notre-Seigneur enseigna les Béatitudes, Il signa Son propre arrêt de mort. [...]

Dans les Béatitudes, Notre-Seigneur prend ces huit mots clés du monde : sécurité, vengeance, plaisir, popularité, insouciance, sexualité, puissance, confort, et Il les retourne. [...]

Jésus dédaigne la banalité des clichés qui servent de thèmes aux films et aux romans. Il propose de brûler ce qu’ils adorent, de dominer l’aberration des instincts sexuels au lieu de les laisser réduire l’homme en esclavage, de modérer les profits économiques au lieu de faire consister le bonheur dans l’abondance des biens extérieurs à l’âme. Toutes les fausses béatitudes qui font dépendre le bonheur de l’exaltation de soi, de la licence, de la jouissance des plaisirs, de l’application de la formule bien connue : "Buvons et mangeons et amusons-nous, car demain nous mourrons", cela le Christ le méprise, parce que c’est source de désordre dans les esprits, de misère, de déceptions et d’angoisses.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, pages 139-140

[ signification ] [ résumé ] [ discours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson