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doute

Je sais que cela a l'air idiot. Mais quand, film après film, on vous a prié de vous arrêter, les blessures restent profondes : "Nous faudra-t-il voir encore des films d'Ingmar Bergman ! Si vous entrez dans la salle, bouchez-vous le nez !" Et, à propos de La Nuit des forains, quelqu'un écrivait : "Je refuse de procéder à l'examen oculaire des derniers vomissements de monsieur Bergman." Des phrases telles que celle-là, on les reçoit en pleine figure au cours des années où on est le plus sensible - avant d'être sûr de soi. Souvent, il m'arrivait de penser qu'ils avaient peut-être raison. Et j'éprouvais une profonde angoisse à l'idée que ce que j'étais en train de faire ne valait peut-être rien.

Auteur: Bergman Ingmar

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°203, août 1968 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 241

[ critique cinématographique ] [ citations ] [ dégoût ] [ oeuvre dénigrée ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

rapports humains

Moi aussi j'avais des amis et des camarades sur les collines mais, en huit jours, ils n'ont rien fait. Peut-être qu'ils pensent à nous mais, tu sais, comme les gens bien portants pensent aux tuberculeux. D'ailleurs, je me souviens que moi aussi j'étais comme ça, quand j'étais libre et que j'entendais dire que la repubblica avait pris un partisan; j'y pensais un moment, puis la vie continuait et je ne faisais rien. C'est comme ça, on s'en fait pas tant que ça arrive aux autres. Mais cette fois, c'est à nous que c'est arrivé. Et sais-tu ce que je vais encore te dire? Je parie que les nôtres, en parlant de nous, disent que nous avons été des idiots de nous faire prendre.

Auteur: Fenoglio Beppe

Info: Les vingt-trois jours de la ville d'Albe, Un autre mur

[ oubli ] [ impitoyable ]

 

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rapports humains

Il a attendu parmi les hommes et les femmes, au milieu du bruit des pas et des premiers cris de retrouvailles, qu'une image vienne à lui, qu'elle le submerge, qu'elle soit là, dans l'oeil, dans la tête et tout le corps et tout en lui a été envahi par ces yeux que soudain il a vus : ce sourire, très vite, ces bras autour de son cou comme un collier de chair et d'air. Et alors il n'a plus pensé à rien. Il a rougi, ses yeux ont brillé. Et puis ce soulagement, cette douceur intacte et les larmes dans leurs yeux à tous les deux - Pauline, Tony, avec dans le regard des autres comme si ces deux-là ne s'étaient jamais séparés.

Auteur: Mauvignier Laurent

Info: Seuls

[ reconnection ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

songe

La nuit dernière, j'ai fait ce rêve. Des gens autour de moi conspirent. Ils veulent tuer quelqu'un, un prêtre. Et voilà : je suis devant le prêtre et j'ai un gourdin à la main. Les autres arrivent par derrière, frappent sur la tête du prêtre de toutes leurs forces. Le prêtre se retourne vers eux comme s'il ne sentait rien. Ils sont vaincus. On les appelle coupables. On les trouve. Mais il y a moi aussi, moi qui tenais un gourdin comme eux (et qui ne sais pourquoi : je ne voulais pas m'en servir). Je m'accuse, mais le prêtre n'accepte pas mon accusation : Non, dit-il en souriant, je vous ai vu; vous, vous étiez toujours en face de moi. Vous n'avez rien pu faire contre moi.

Auteur: Bodart Roger

Info: Journal

[ mystère ]

 

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grégaire

Haïssez celui qui n'est pas de votre race
Haïssez celui qui n'a pas votre foi
Haïssez celui qui n'est pas de votre rang social
Haïssez, haïssez, vous serez haï.
De la haine, on passera à la croisade,
Vous tuerez ou vous serez tué
Quoi qu'il en soit, vous serez les victimes de votre haine
La loi est ainsi :
Vous ne pouvez être heureux seul
Si l'autre n'est pas heureux, vous ne le serez pas non plus,
Si l'autre n'a pas d'avenir, vous n'en aurez pas non plus,
Si l'autre vit d'amertume, vous en vivrez aussi,
Si l'autre est sans amour, vous le serez aussi.
Le monde est nous tous, ou rien.
L'abri de votre égoïsme est sans effet dans l'éternité.
Si l'autre n'existe pas, vous n'existez pas non plus.

Auteur: Calaferte Louis

Info:

[ humanisme ] [ rapports humains ]

 

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érotisme

Fabienne se laissait guider par son intuition.Cette présence était féminine. Elle sentait dans sa chair le contact délicat et maternel propre aux femmes. Elle n'avait pas besoin de voir. D'ailleurs, elle ne voyait rien. Les rideaux de la douche s’écartaient lentement et alors commençait l'extase; l’extase de l'inconnu... Il y eu un léger cliquetis; celui des oeillets autour de la barre. Ses yeux embués regardèrent. Comme sous le souffle d'une vie qui s'approche, le rideau s’écarta davantage. Son visage laissa échapper un sourire. Elle sentait, devinait mais ne voyait rien ; pas même la chute de l'eau ne trahissait les contours d'une forme . Pourtant la chose était là, la frôlant déjà avec finesse. Sans l'once d'une appréhension, Fabienne se laissa toucher. D'abord les jambes, puis le haut des cuisses...

Auteur: Flamion Jean-Charles

Info: Annabelle

[ surnaturel ] [ invisible ]

 

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femme-par-homme

- Fais la entrer et avertis Fazio.
Il la vit arriver du fond du couloir.
Catarella la précédait légèrement plié en deux, tandis que de la main il faisait un mouvement étrange comme s'il nettoyait le sol là où elle devait mettre les pieds. Ou peut-être lui déroulait-il un invisible tapis ?
Et au fur et à mesure que la petite s’avançait et qu'on distinguait de mieux en mieux les traits, les yeux, la couleur des cheveux, le commissaire se levait lentement, en se sentant submergé dans une espèce de très heureux rien.

"Tête d'or pâle
Aux yeux d’azur ciel
Qui t'as donné le charme
Pour que je ne sois plus moi ?"

C'était un quatrain de Pessoa qui chantait en lui.
Il fit un effort, émergea du rien pour revenir dans son bureau

Auteur: Camilleri Andrea

Info: Un été ardent, p. 158

[ envoûtante ] [ fascinante ] [ sous le charme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

lâcher-prise

On s'empare des actes qui nous font du mal. On croit, on voudrait, y avoir joué le rôle principal même si ça fait mal, juste pour ne pas être totalement impuissant face à ce qui arrive. Mais toutes ces années lui ont appris que ce qui se passe dans le cœur et la tête de chacun n'appartient qu'à celui dont le souffle anime et ce cœur et cette tête. C'est le cœur de la plante. On n'est maître de rien. On peut juste accepter et mettre tout son art, toute sa vie, à comprendre ce qu'est le fil de l'eau, le sens du bois, le rythme des choses sans nous. Et c'est un travail et c'est une paix que de s'y accorder enfin. La seule vraie liberté.




Auteur: Benameur Jeanne

Info: La patience des traces

[ justifications ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

géométrie

Un cercle, un triangle, deux carrés et sept petits segments prenaient le thé en discutant des affaires du monde.
- C'est remarquable d'être un triangle, et agréable aussi, déclara fièrement le Triangle. Déjà les anciens Grecs étudiaient les triangles et les considéraient comme de la plus haute importance.
- Les carrés sont tout aussi importants, répondit le petit carré. Tous les cahiers de mathématiques sont quadrillés.
- Ainsi que les kilts des Écossais, ajouta le grand carré.
- Les sept segments de droite approuvèrent bruyamment.
- Avec des segments de droite, on peut faire des carrés et des rectangles, annoncèrent-ils. Avec sept segments, on peut faire un carré et un rectangle !
Le cercle ne disait rien. Après tout, il n'était qu'un cercle tout bête, sans importance, une sorte de zéro tout rond.

Auteur: Piret Raud

Info: Le thé des poissons et autres histoires, Le cercle au grand coeur

[ comptine ]

 

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impression de lecture

- Il parle de quoi, là, votre bouquin ? [Pnine, de Nabokov]

- C’est sur la solitude. On pleure.

- Ah bon ?

- Excusez-moi, je ne sais pas raconter une histoire.

- Vous êtes sincère, en tout cas. Dès qu’on est sincère, on a l’air un peu idiot. J’ai connu ça.

- Un émigré russe aux États-Unis. Un vieux professeur à qui il n’arrive que des malheurs. Un homme bon et distrait, terriblement distrait. Presque un savant, on pourrait dire. Mais ce qu’il connaît ne sert à rien. Personne ne l’écoute. Il a une atroce nostalgie de son pays natal. Remarquez, c’est un livre drôle, bourré d’humour, comme tous les romans de Nabokov, mais rien à faire, on pleure. Regardez, mon exemplaire est presque trempé. Touchez, vous allez voir.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: "L'ombre des forêts", éditions L'Atteinte, Metz, 2022, pages 110-111

[ résumé ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson