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imaginaire

La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant  Au loup! Au loup! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons: la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup! Au loup! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important: c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Littératures (1) Austen, Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce

[ création écrite ] [ culture ] [ genèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Il existe peu de miroirs plus puissants de l'étonnante capacité du cerveau humain à se réorganiser pour apprendre une nouvelle fonction intellectuelle que l'acte de lire. L'aptitude du cerveau à apprendre à lire repose sur sa capacité protéiforme à établir de nouvelles connexions entre des structures et des circuits initialement consacrés à d'autres processus cérébraux plus fondamentaux qui ont bénéficié d'une plus longue existence dans l'évolution humaine, tels que la vision et le langage parlé. [...] nous venons au monde programmés avec la capacité de modifier ce qui nous est donné par la nature, afin de pouvoir le dépasser. Il semblerait que nous soyons, dès le départ, génétiquement prêts à faire des percées.

Auteur: Wolf Maryanne

Info: Proust and the Squid : The Story and Science of the Reading Brain

[ plasticité cognitive ] [ abstraction ] [ surpassement ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spontanéité créatrice

Il n’y a pas un savoir à proprement parler car il n’existe pas en dehors des mystérieuses associations de notre mémoire et du tact acquis de notre invention quand elle approche les mots. Le savoir, dans le sens d’une chose qui est toute faite au dehors de nous et qu’on peut apprendre comme dans les Sciences – est nul en art. Au contraire c’est quand les rapports scientifiques entre les mots ont disparu de notre esprit et qu’ils ont pris une vie où les éléments chimiques sont oubliés dans une individualité nouvelle que la technique, le tact qui connaît leurs répugnances, flatte leurs désirs, connaît leur beauté, touche leurs formes, assortit leurs affinités, peut commencer.

Auteur: Proust Marcel

Info: En mars 1900, à Marie Nordlinger se plaignant de son ignorance.

[ anti-dogmatisme ] [ liberté ] [ création ] [ esthétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anecdote

Chez nous on entend toujours citer Joyce à côté de Proust. Je voudrais les séparer définitivement. C'est une tâche assez facile. Dans la vie ils ne se sont rencontrés qu'une seule fois. Une nuit, Proust déjà souffrant, se résolut à sortir de sa maison aux fenêtres scellées des Champs-Elysées, sans doute y était-il contraint par le besoin d'une enquête, pour pouvoir terminer une phrase ou quelque incise empreinte de réalité. Il fit connaissance de Joyce et, tout à ses préoccupations, lui demanda aussitôt : "Connaissez-vous la princesse X". "Non", répondit Joyce. Et Proust : "Connaissez-vous la princesse Y ?". "Non", répondit Joyce, ça ne m'intéresse pas du tout". Ils se séparèrent et ne se revirent jamais.

Auteur: Svevo Italo

Info: Conférence sur James Joyce prononcée le 8 mars 1927 à Milan, in Ulysse est né à Trieste, finitude, 2003, pp. 81-82

[ littérature ]

 

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anecdote

Le peintre et poète anglais Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) eut un geste que Proust qualifia de "sans noblesse mais non dépourvu de grandeur". Il aimait un modèle, LIzzy Siddal, dont on peut encore admirer la plastique dans un tableau de Millais. A sa mort, Rossetti, très affligé, déposa dans son cercueil le manuscrit d'un de ses recueils de poèmes. Ce fut un geste de renoncement à la poésie, une amputation due à la mort de la beauté. Puis, la douleur s'évanouit et le doute subsista : et si le cercueil contenait les restes de deux chefs d'oeuvre ? Cette obsession le poussa au geste qui étonna Proust : au bout de sept ans il fit ouvrir la bière pour récupérer son bien.

Auteur: Luca Erri de

Info: Alzaia, Rivages, traduction Danièle Valin, p.33

[ littérature ] [ regret ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Ah cette nénéref elle m'agace comme les filles qui parlent toujours d'amour et n'ont jamais joui ! qui donnent des cours d'amour ! Enfin c'est un tic, mais toute la littérature en général qui m'horripile. Je vois et lis toujours dans l'horripilant ! Tous ces romans y compris Balzac me semblent toujours autant d'impostures (que dire de Gide et Proust !) Ce sont pour moi des plans de roman, mais tout reste à faire, l'essentiel, le rendu émotif ! Tous ces gens bavachent à 25 kil du nerf, persuadés qu'ils y sont ! Et le nerf c'est la vie. Ils pérorent, rhétorent, moralisent, maximent, mais de musique point l'once. La musique seule est un message direct au système nerveux. Le reste blabla.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettres à la N.R.F., 1931-1961, p 67

[ vacherie ] [ littérature ]

 

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manque amoureux

Il y avait des soirs où en traversant la ville pour aller au restaurant, je regrettais tellement Mme de Guermantes, que j'avais peine à respirer: on aurait dit qu'une partie de ma poitrine avait été sectionnée par un anatomiste habile, enlevée, et remplacée par une partie égale de souffrance immatérielle, par un équivalent de nostalgie et d'amour. Et les points de suture ont beau avoir été bien faits, on vit assez malaisément quand le regret d'un être est substitué aux viscères, il a l'air de tenir plus de place qu'eux, on le sent perpétuellement, et puis, quelle ambiguïté d'être obligé de penser une partie de son corps. Seulement il semble qu'on vaille davantage. A la moindre brise on soupire d'oppression, mais aussi de langueur.

Auteur: Proust Marcel

Info: Le côté de Guermantes

[ séparation ] [ douleur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor d'enfance

Une pendule inlocalisable perdue parmi les ténèbres des armoires laissait s'égoutter des heures étouffées dans un quelconque couloir lointain encombré de malles de bois précieux et conduisant à des chambres raides et humides où le cadavre de Proust flottait encore, éparpillant dans l'air raréfié un relent usé d'enfance. Les tantes s'installaient, avec peine, sur le bord de fauteuils gigantesques décorés de filigranes en crochet, elles servaient le thé dans des théières ouvragées comme des ostensoirs manuélins et complétaient leur jaculatoire en désignant avec la cuiller à sucre des photographies de généraux furibonds décédés avant ma naissance, à la suite de glorieux combats de trictrac et de billard dans des mess mélancoliques comme des salles à manger vides où les " Dernière Cène " étaient remplacées par des gravures de batailles.

Auteur: Lobo Antunes António

Info: Le cul de Judas

 

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Ajouté à la BD par miguel

survie

L'esprit du poète est plein de manifestations des lois mystérieuses et quand ces manifestations apparaissent, se fortifient, se détachent fortement sur le fond de son esprit, elles aspirent à sortir de lui, car tout ce qui doit durer aspire à sortir de tout ce qui est fragile, caduc et qui peut ce soir périr ou ne plus être capable de leur donner le jour. Ainsi l'espèce humaine tend à tous moments, chaque fois qu'elle se sent assez forte et qu’elle a une issue, à s'échapper, dans un sperme complet qui la contient tout entière, de l'homme d'un jour qui peut-être mourra ce soir, qui peut-être ne la contiendra plus si entière, en qui (car elle dépend de lui tant qu'elle en est prisonnière) elle ne sera peut-être plus si forte.

Auteur: Proust Marcel

Info: In "La poésie ou les lois mystérieuses"

[ délivrance ] [ création ] [ éjaculation ] [ conservation compulsive ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Si l'on se place au niveau élémentaire du vocabulaire, une constatation s'impose : le mot, amour, est le terme employé le plus fréquemment par Marcel Proust dans son oeuvre. Les tableaux statistiques établis par Pauline Newman dans son Dictionnaire des Idées (Mouston, 1968) le montrent : premier sur une liste dressée par ordre de fréquence décroissante, le terme amour (113,9 occurrences) est suivi du mot désir (33,3 occurrences), du mot souvenir (31,5), du mot temps (31,1) des mots imagination, mémoire, femme, mort, connaissance, plaisir. A titre comparatif, le même tableau pose en regard du mot amour de Proust, le mot femme chez Simone de Beauvoir, le mot homme chez André Malraux; le terme "amour" ne vient qu'en quatrième position chez Malraux, en cinquième chez Simone de Beauvoir.

Auteur: Pluchart-Simon Bernard

Info: Proust : L'Amour comme vérité humaine et romanesque, p. 7

[ dénombrement ] [ classement ]

 

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