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religieux-civil

Le Syllabus éclata comme un coup de foudre en décembre 1864, quelques jours après la divulgation de la convention du 15 septembre, comme une réponse du Vatican à un arrangement qui disposait de lui sans lui. Ce n’était cependant pas, ainsi que l’a écrit le Père Curci, un document bâclé à la hâte ou un coup de tête de Pie IX. Chez le Pape, revenu de ses premières illusions et leur gardant les rancunes d’un esprit déçu et d’un cœur blessé, c’était un projet déjà ancien. Dès 1852, à en croire un historien ecclésiastique, le Souverain Pontife avait fait adresser à quelques évêques un questionnaire latin en vingt-huit chapitres "sur les erreurs du temps", touchant le dogme et spécialement la morale et la politique. Ce projet fut en tout cas repris dix ans plus tard, en 1862, et celte fois les nombreux évêques réunis à Rome pour la canonisation des martyrs japonais furent consultés confidentiellement. Dans l’intervalle, en 1860, Pie IX aurait, nous dit-on, fait prévenir de ses intentions Mgr Pie, évêque de Poitiers, en lui demandant des notes à ce sujet. Mgr Pie, qui dans l’épiscopat français était à la tête du parti favorable à L’Univers, aurait en ses réponses dénoncé au Vatican les maximes de certains catholiques sur les libertés modernes comme contraires aux constitutions antérieures des papes, et, pour couper court à de pareilles tendances, l’évêque de Poitiers aurait instamment demandé une encyclique solennelle qui fixât sur ces points les croyances indécises. La même année, un prélat non moins illustre, celui que Sainte-Beuve appelait un Platon chrétien, Mgr Gerbet, l’ancien collaborateur de La Mennais à L’Avenir, prenant les devants sur la chaire romaine, publiait un mandement (23 juillet 1860), qui était une sorte de préface du Syllabus. Toujours est-il qu’en juin 1862, Pie IX avait fait consulter les évêques, rassemblés à Rome, sur un semblable catalogue d’erreurs ; le mot Syllabus, on le sait, n’a pas d’autre sens. Mgr Dupanloup, qui ne pouvait être soupçonné de redouter de nouveaux combats, avait averti le cardinal Antonelli de l’orage que ne manquerait pas de soulever une pareille publication. Ce premier Syllabus était, paraît-il, emprunté presque mot pour mot au mandement de Mgr Gerbet, ce qui était peu d’accord avec les usages de la curie romaine. Il fut mis de côté ; mais, sous le règne de Pie IX, la Prudence, dont la figure allégorique décore tant de salles du palais apostolique, avait perdu au Vatican une bonne part de son vieil empire. Un nouveau Syllabus, cette fois extrait des actes mêmes du pontificat de Pie IX, parut à l’improviste à la fin de 1864. La publication en fut accueillie avec enthousiasme dans le clan des adversaires des libertés publiques.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 189 à 192

[ historique ]

 

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classe moyenne

Nous avons trouvé assez facilement la maison de Beynost, qui était au fond d'un lotissement de maisons toutes identiques. Dans les HLM il y a les mêmes apparts et là, visiblement, c'était pareil. En plus grand, avec un jardin et avec un garage, dans lequel on a vite rangé la voiture de police. Dans ce genre d'endroit les gens se connaissent et le moindre pet de travers ameute tout le voisinage, le front contre les carreaux de la cuisine. Les yeux torves, les yeux de gestapistes qui ne veulent de mal à personne, non, qui n'espionnent que pour protéger le territoire. J'étais un peu en mode parano, et stressé avec ça, j ai tout de suite senti dans l'air l'odeur de la droite. Des gens avec des revenus confortables, sans plus, sans ISF, pas totalement réactionnaires mais pas vraiment modernes non plus. Les bons Français, voilà, c'est là qu'ils sont, là qu'ils se retrouvent, là qu'ils se reproduisent. J'ai eu le sentiment d'être dans un parc animalier, dans le zoo de Saint-Martin-la-Plaine avec une seule espèce vivante domiciliée : la classe moyenne. Des gens avec une vie tiède, un bon vieux 12 sur 20 et "peut mieux faire", des gens qui ont peur des pauvres et qui sont impressionnés par les riches. Ils ne feraient pas de mal à une mouche mais ils ne balancent pas la pièce au manouche du feu rouge. Ils trouvent que les Balkany ne sont pas si mauvais que ça et que les socialistes sont trop honnêtes pour être honnêtes. Ils aimeraient bien qu'on offre une direction à la France sans se questionner sur le non-sens de leur propre vie. Plutôt inoffensifs, par ailleurs. On est parvenu à leur faire croire que s'ils sont dans la merde, ce n'est pas à cause de ceux qui ont tout le blé, non, c'est à cause de ceux qui n'en ont pas du tout. Dingue ! Ils ont gobé ça tout cru. Ils gobent tout, de toute façon. Y en a jamais aucun qui s'est dit : Tiens, je vais aller péter la gueule à ce député, là, qui me prend pour un jambon depuis cinq mandats. Ou : Tiens, ce chef au bureau, qui me sourit en me demandant comment a été mon week-end, gagne cinq fois mon salaire. Leur ennemi a été désigné, il est sale, il vit dans les banlieues, et il est pauvre. Il se goinfre tellement d'allocs que ça gèle les salaires. C'est à cause de lui... Quoi ?... Les actionnaires ? Ah non, ça c'est pas pareil, ferme ta bouche et bouge de là. T'es pas content ? T'avais qu'à mieux bosser à l'école. Pis c'est pas de notre faute si tu t'es pas retrouvé dans la bonne couille.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin, Pages 135-136, Points, 2018

[ réacs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie

"La propension à considérer la continuité, au sens où je le tiens comme une idée de première importance en philosophie sera nommée synéchisme. Le présent document vise principalement à montrer ce qu'est le synéchisme et à quoi il mène."

Je soutiens que la continuité de l'espace, du temps, de l'apparition des idées, des sentiments et de la perception est délivrée de manière irréductible par la science,  c'est la  conception adéquate de la continuité en tant que domaine scientifique extrêmement important. Ma doctrine "synéchiste", dérive de la préposition grecque qui signifie "(ensemble) avec". Lors d'un symposium de 1887 sur la science et l'immortalité j'ai déclaré que la question de savoir s'il y a immortalité ou "une vie future" éventuelle n'était pas tranchée, mais aussi que la science pouvait faire la lumière sur cette question. Dans un manuscrit de 1893 "L'immortalité à la lumière du synéchisme",  j'applique ma doctrine du synéchisme à la question de l'immortalité de l'âme pour aller plutôt vers l'affirmative. Selon moi le synéchisme nie catégoriquement l'affirmation de Parménide selon laquelle "Etre est, non-être est néant". Je pense plutôt que "l'être est une question d'aptitude, celle d'être plus ou moins capable de se fondre insensiblement dans le néant". Physique et psychique ne sont pas distincts.

Je crois que le point de vue selon lequel "aucune question expérientielle ne peut être résolue avec une certitude absolue" (fallibilisme) implique le point de vue selon lequel "l'objet a une existence imparfaite et qualifiée" ce qui implique qu'il n'existe pas de distinction absolue entre un phénomène et son substrat, entre des personnes diverses ou entre réveil et sommeil ; ainsi celui qui tient un rôle dans le drame de la création se reconnait pour une certaine mesure dans le rôle de l'auteur.

La conscience charnelle, selon cette idée de synéchisme, ne s'arrête pas brusquement à la mort, elle est émanation (petite) de la personne, n'est que pour sa part sociale : l'esprit vit vraiment dans les autres. Il y a aussi la conscience spirituelle, que nous confondons avec d'autres choses, qui nous constitue tel un concept éternel "incarné par l'univers entier" : vérité immortelle "telle une idée archétypique qui ne peut échouer jamais ; et pourrait devenir, dans le monde futur, quelque incarnation spirituelle spécifique."

En conclusion je précise que le synéchisme n'est pas religion, mais la philosophie scientifique, qui tend à unifier science et religion. En 1906, je suis revenu sur des idées du même genre : Si je suis dans une autre vie, ce sera certainement des plus intéressant ; mais je ne peux imaginer comment ce sera d’être moi. En même temps, je n'en sais absolument rien. J'ajoute que la subordination de l'action mentale au cerveau est une hypothèse scientifique justifiée par certains faits, en attendant que des faits contraires soient découverts, mais au point de vue de l'intérêt pratique cette dépendance n'est pas nécessairement établie.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: compilé et traduit de plusieurs sources par Mg

[ panpsychisme ] [ monisme ] [ pragmatisme ] [ solipsisme ] [ monadologie ] [ mentalisme ] [ rationalisme spirituel ]

 

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être humain

Études de l'ADN : la séparation humain-chimpanzé est un peu brouillée
En analysant environ 800 fois plus d'ADN que les études précédentes sur la séparation humain-chimpanzé, les chercheurs du MIT à Harvard ont été capable non seulement de se renseigner quand mais aussi sur la façon dont ces espèces soeurs ont surgi.
"Pour la première fois nous avons pu voir les détails écrits dans l'ADN," dit Eric Lander, directeur fondateur du Broad Institute. Ce que ça indique : au moins que la spéciation humaine - chimpanzé fut très particulière."
Les chercheurs spéculent que les espèces ancestrales de singes se sont séparées en deux populations isolées il y a environ 10 millions d'années, puis sont revenues ensemble plus tard. À ce moment-là les deux groupes, bien que légèrement génétiquement différents, se seraient accouplés pour former une troisième race hybride. Et cette nouvelle population se serait croisée avec une - ou toutes les deux - de ses population parente. Puis, il y a 6.3 millions d'années, deux lignes distinctes ont surgi.
Quelques experts en matière d'évolution humaine sont sceptiques sur ce scénario précis, mais néanmoins impressionnés par cette étude.
"Cette analyse est extrêmement intelligente" dit Daniel Lieberman, professeur d'anthropologie biologique à Harvard." Mon problème est d'imaginer un bipède hominidé voyant un chimpanzé comme compagnons appropriés, ou inversément, pour ne pas le mettre trop crûment."
Les anciennes études qui ont comparé l'ADN humain et chimpanzé pouvaient seulement offrir une évaluation sur quand les deux espèces se sont dédoublées, faisant la moyenne de la quantité de divergence dans leurs gènes. Généralement, ces études fournissent une figure pour il y a d'environ 7 millions d'années.
Mais depuis qu'on a complété le génome du chimpanzé en septembre il est possible de regarder comment les sections spécifiques du code génétique ont évolué. La grande étude du Broad Institute, qui sera éditée dans une future issue du journal, Nature est une de la première à faire cela. "iI y a beaucoup de surprises ici," dit Lander.
D'abord les nouvelles données suggèrent que la séparation humain-chimpanzé est beaucoup plus proche du présent que les 7 millions d'années donnés par les fossiles et les études précédentes - certainement pas plus tôt que 6.3 millions et de plus probablement dans le voisinage de 5.4 millions.
Les données prouvent également que le dédoublement humain-chimpanzé a probablement pris des millions d'années. Ceci parce que dans certaines parties de la séquence ADN la différence génétique entre les humains et les chimpanzés est si grande que ces gènes doivent avoir été isolés les uns des autres il y a 10 millions d'années. Mais dans d'autres endroits les lignes des humain et des chimpanzés sont si proches qu'elles semblent avoir encore échangé du matériel génétique au moins jusqu'il y a à 6.3 millions d'années. Un des secteurs intriguant est celui du chromosome X. "Les gènes qui sont une barrière pour une spéciation tendent à être sur le chromosome X" dit David Reich, auteur principal de l'étude.

Auteur: Internet

Info: Fortean times 17 mai 2006

[ primate ] [ chaînon manquant ]

 

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occultisme

Emmanuel-Marc-Henri Lalande, né à Nancy en 1868, fit à Paris ses études de médecine. Il y fréquenta les milieux littéraires du symbolisme puis les occultistes de la Librairie du Merveilleux, où Papus le prit en amitié comme il fit avec Sédir ; il lui demanda sa collaboration à sa revue L’Initiation et le fit admettre dans plusieurs ordres initiatiques. C’est alors que celuici prit le pseudonyme de Marc Haven – en adoptant le nom de Haven, génie de la Dignité, dans le Nuctémaron d’Appolonus de Tyane. Lorsqu’il eut passé son doctorat, en 1896, Papus lui conseilla de s’installer à Lyon et il lui fit connaître Monsieur Philippe.

Tout en exerçant sa profession de docteur, dans son propre cabinet et dans un service de l’hôpital Saint-Luc, il fréquenta assidûment Monsieur Philippe. Il le seconda dans les séances de guérison données rue Tête-d’Or. Sa présence, et la validation des ordonnances, permirent d’atténuer, sinon d’empêcher, les poursuites engagées contre le thaumaturge pour son exercice illégal de la médecine. Une école de magnétisme avait été créée à Lyon sur l’initiative de Henri Durville. Marc Haven et Papus y firent des exposés sur la physiologie et l’anatomie. Selon Alfred Haehl qui les fréquentait : "Ces cours n’avaient qu’un rapport très relatif avec le magnétisme fluidique tel qu’il est compris et appliqué ordinairement. Ils étaient surtout destinés aux fidèles auditeurs qui désiraient soigner les malades".

En 1897, Marc Haven fit un mariage très heureux avec Jeanne-Victoire Philippe, fille de son maître ; mais il fut très éprouvé par la mort de ces deux êtres chers : elle en 1904 et lui en 1905. Après être resté longtemps désemparé, il se remaria en 1913 avec Marie-Olga Chestakoff, veuve depuis peu, amie très proche des familles Philippe et Lalande et ils allèrent se fixer dans le Var. Pendant la guerre de 1914-1918, il soigna des blessés à l’hôpital de Nice, ville où il ouvrit ensuite un cabinet de radiologie. Il décéda en 1926, dans la banlieue de Paris où il était revenu habiter, après une longue maladie qu’il accepta avec le silencieux respect de son destin.

Marc Haven écrivit plusieurs ouvrages fort savants et il fit rééditer, en les préfaçant, de nombreux livres anciens. Le plus important de ses travaux fut son livre consacré au Maître inconnu Cagliostro, composé en mémoire de Monsieur Philippe, et en réhabilitation de son héros injustement calomnié et condamné ; et afin d’aider à les comprendre l’un par l’autre. "J’ai pris un personnage – Cagliostro – qui lui ressemblait, pour parler de lui. En relisant mon Maître inconnu, vous y trouverez beaucoup de choses de lui".

Marc Haven entreprit aussi la traduction du Tao te King de Lao Tseu, pour laquelle il apprit le chinois, et en l’accompagnant d’une importante étude. Sa traduction, interrompue par sa mort, fut terminée par son fidèle disciple Daniel Nazir.

Enfin son dernier ouvrage, Le corps, le cœur de l’homme et l’esprit est un guide d’élévation spirituelle. Savant connaisseur du corps humain, de l’ésotérisme et de la mystique, il appuie sa démonstration par des faits, des textes de la sagesse universelle et par des paroles de Monsieur Philippe.

Auteur: Allié Georges

Info:

[ biographie ] [ parcours ]

 
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anti-TV

La télévision n’est jamais aussi vulgaire que lorsqu’elle feint de s’intéresser à un objet qu’elle méprise. La télévision méprise l’Art. Il est son ennemi juré‚ il met en évidence‚ sans un mot – il suffit de les confronter –‚ sa petitesse et lui rappelle qu’elle n’est rien de plus qu’un outil. La télévision est un médium – ce n’est pas rien – mais elle souhaite ardemment devenir un spectacle à part entière. Dès lors‚ elle s’appuie sur l’Art‚ entre autres choses‚ pour s’élever au-dessus de sa condition. Elle le vampirise. Elle le réduit à ses propres dimensions ("on ne voit rien") et elle l’oblige à parler le même langage qu’elle.

La télévision se croit essentielle. Elle a raison‚ c’est elle qui fait la pluie et le beau temps. Elle peut rendre célèbre n’importe qui et le faire disparaître en l’oubliant. Elle est le plus grand dénominateur commun : fatalement‚ au nom du populaire‚ elle se laisse aller au populisme et nivelle par le bas. À quand un Ministère de la Communication et (accessoirement) de la Culture ?

Quand la télévision fait sa fête au théâtre‚ elle se soucie moins de l’Art en question – il suffit de regarder les programmes pour constater qu’elle s’en fiche royalement – que de le réduire à son moule‚ s’en servir pour sa propre cause. Et comme le seul but de la télévision‚ actuellement‚ est de remplir le temps qui lui est imparti et de ratisser large‚ ce qu’elle nomme une fête devient un défilé longuet de gens connus du plus grand nombre. C’est mal cuisiné mais il y a beaucoup de plats.

Le problème avec le théâtre‚ c’est qu’il n’y a pas de "vedettes". Une vedette est fabriquée par la télévision‚ y compris celles du cinéma‚ et comme elle n’a que faire du théâtre‚ les organisateurs se retrouvent en manque. Les seules vedettes du théâtre qu’on puisse connaître sont celles du théâtre télévisé‚ tendance Sabbagh ou celles du cinéma‚ revenues à la source ("C’est là qu’est mon seul amour... "). On se retrouve donc‚ pour "honorer" le théâtre‚ avec une cohorte de gens‚ tous respectables au demeurant‚ mais dans bien des cas‚ à des années-lumière de ce qu’est la réalité de ce métier. Le temps de devenir une vedette grâce à la télévision et le train est largement passé.
D’où l’aspect fête de charité‚ amicale des anciens élèves‚ gala de l’Union des artistes ou noces d’or des grands-parents.

Pourtant‚ devant tant de vulgarité‚ un pauvre digne et magnifique fait taire la médiocrité. Terzieff parle. Et la télévision la ferme. Elle ne gouverne plus. Elle est à son service‚ elle doit se rapprocher de lui‚ le cadrer comme un acteur‚ et non comme un présentateur. Il ne la regarde pas‚ il parle au public. Il prend son temps‚ pas de chronomètre dans la poche. Il est un acteur‚ le théâtre sur la scène. Et paradoxalement‚ il fait de la bonne télévision.
Les dames patronnesses en restent un instant bouche bée : le théâtre est grand‚ il se suffit à lui-même‚ il ne rêve pas de "passer à la télé"‚ il ne demande qu’à vivre. Les médailles‚ c’est bon quand on est mort.

Auteur: Lagarce Jean-Luc

Info: Article paru dans 7 à Paris en 1988 à propos de la cérémonie des Molières signé Paul Dasthré (inspiré d’un personnage balzacien‚ cf. Le Roman de Jean-Luc Lagarce de J.-P. Thibaudat) qui est le pseudonyme sous lequel Jean-Luc Lagarce écrivit quelques articles dans la presse.

[ coup de gueule ] [ nivellement par le bas ] [ pouvoir informationnel ] [ média descendant ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

période mythique

Tombouctou, bien que située au Mali, à l’embouchure du Niger, était autrefois considérée comme l’extrémité occidentale du Soudan, frontière symbolique qui pourrait s’expliquer par la fonction de carrefour culturel de ce lieu, point de jonction entre les deux zones qui nous intéressent : le Niger et le Soudan. Tombouctou, la "boucle du Niger", semble en effet avoir recueilli à différents niveaux l’héritage des cités-états antédiluviennes du royaume d’Ophir. C’est Léon l’Africain qui, le premier, fit une description de la "Cité Interdite" du Nord Mali, évoquant ses mosquées où l’on raconte qu’étaient conservés de précieux manuscrits arabes, et "des palais aux toits revêtus d’or". Idéalement située entre l’Afrique saharienne, arabo-berbère, et l’Afrique soudanaise, la ville s’est développé considérablement sous Kanga Moussa qui régna sur l’empire du Mali au XIVe siècle. Ce roi légendaire, qui tirait ses immenses revenus du commerce du sel et de l’or fut à l’origine de la construction de la plus grande mosquée de Tombouctou, celle de Djinguereber. Après avoir été dominée par les Touareg au XIVe siècle, la cité marchande se plaça ensuite sous la protection de l’empire Songhaï et multiplia les échanges avec les grands centres commerciaux, au point de regorger au XVe siècle d’articles de luxe venus de Venise ou d’Orient. Mais c’est surtout en profitant du développement qui a lieu au Soudan au XVe siècle, concomitant à notre Renaissance, que Tombouctou fut communément nommée "la Perle noire du désert". Ainsi, Léopold Ségar Senghor, écrivain sénégalais, affirmait que "ce n’est pas un hasard si le Songhaï, avec Tombouctou, sa principale ville, réalisa à la veille de la Renaissance européenne, la civilisation africaine la plus riche, sinon la plus brillante…". Aux XIVème et XVe siècles, la ville comptait jusqu’à 100 000 habitants, dont 25 000 étudiants. L’une de ses trois mosquées, la mosquée Sankoré, avec sa Madrasa célèbre (école coranique), aurait rayonné sur toute l’Afrique de l’Ouest avant d’être littéralement ensevelie sous les sables (c’est nous qui le soulignons). Jusqu’au XIXe siècle, Tombouctou n’était considérée par les occidentaux que comme une cité légendaire et imprenable, située dans un lieu "insaisissable", perdue au milieu du désert, description qui n’est pas sans nous évoquer les attributs propres à l’Agarttha ou à la Cité légendaire de Shambhala, qui sont toutes les deux des désignations particulières du Centre suprême occulté. Une légende tenace s’est par ailleurs développée à travers les siècles, affirmant que la "Cité interdite" ensevelie sous les sables du désert saharien abritait d’énormes quantités d’or. Si Tombouctou avait acquis ce caractère mythique, c’était principalement du à l’inaccessibilité de la ville ainsi qu’à l’abnégation et au courage que les pèlerins du passé étaient tenus de posséder s’ils désiraient être dignes de l’atteindre. Et parce qu’elle était réputée inaccessible, Tombouctou aurait pu tenir le rôle symbolique d’une Shambhala sub-saharienne dans l’esprit des voyageurs et des caravaniers. Comment aussi ne pas penser à l’Atlantide saharienne et tritonienne de Pierre Benoit ? Au XIXe siècle, Tombouctou n’était donc plus, aux yeux des explorateurs européens, qu’une cité perdue dans les sables jusqu’à ce que René Caillié réussisse à l’atteindre lors de l’une de ses explorations en 1829, où il décrivit un "amas de maisons en terre, mal construites" dans "des plaines immenses de sable mouvant…".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ apogée ] [ islam ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Une fois de plus les forces et les intérêts qui oeuvrent contre le peuple se sont organisés à nouveau contre moi. Ils ne m'accusent pas, ils m'insultent ; ils ne me combattent pas, ils me diffament et ne me donnent pas le droite de me défendre. Ils doivent assourdir ma voix et empêcher mes actions de sorte que je ne continue pas à défendre le peuple comme je l'ai toujours fait, particulièrement les humbles. Je suis mon destin. Après des décennies de domination et de pillage des groupes économiques et financiers internationaux je me suis placé à la tête d'une révolution et ai gagné. J'ai commencé le travail de la libération et j'ai installé un régime de liberté sociale. J'ai une fois dû démissionner mais je suis revenu au gouvernement porté par le peuple. La campagne souterraine des groupes internationaux a rejoint celle des groupes nationaux qui sont contre la politique du plein emploi. La loi contre les bénéfices exceptionnels a été retardée par le congrès. Des attaques ont été lancées contre une juste révision des salaires minima. J'ai souhaité apporter la liberté nationale dans l'utilisation de nos ressources avec Petrobas ; ceci avait à peine commencé à fonctionner quand la vague d'agitation a gonflé. Electrobas a été obstrué au point de désespoir. Ils ne veulent pas que l'ouvrier soit libre. Ils ne veulent pas que les brésiliens soient indépendants.
J'ai assumé le gouvernement au milieu d'une spirale inflationniste qui détruisait les récompenses du travail. Les bénéfices des compagnies étrangères atteignaient parfois 500 pour cent par an. Dans la déclaration des valeurs d'importation, des fraudes de plus de $100 millions par an ont été prouvées. Avec la crise de café la valeur de notre produit principal a monté. Nous avons essayé de protéger son prix et la réponse fut une telle pression violente sur notre économie que nous avons été forcé de céder. J'ai combattu mois après mois, jour après jour, heure après heure, résistant à une pression constante, souffrant tout en silence, m'oubliant afin de défendre le peuple brésiliens. Il n'y a rien que je ne puisse donner de plus excepté mon sang. Si les oiseaux de proie veulent le sang de quelqu'un, s'ils veulent continuer à piller les brésiliens, j'offre ma vie en holocauste. Je choisis ce moyen pour être toujours avec vous. Quand ils vous humilieront, vous entirez mon âme souffrir a votre côté. Quand la faim frappera à votre porte, vous sentirez en votre sein l'énergie pour lutter pour vous-mêmes et vos enfants. Quand vous serez dédaignés, ma mémoire vous donnera la force pour réagir. Mon sacrifice vous maintiendra uni et mon nom sera votre norme de bataille. Chaque goutte de mon sang sera une flamme immortelle dans votre conscience et confirmera la volonté sacrée de résister. À la haine je réponds par le pardon, et à ceux qui pensent qu'ils m'ont défait, je réponds avec ma victoire. J'étais l'esclave des brésiliens, aujourd'hui je me libère dans la vie éternelle. Mais ces personnes dont j'étais l'esclave ne seront plus les esclaves de personne. Mon sacrifice demeurera pour toujours dans leurs âmes et mon sang sera leur rançon. J'ai combattu contre l'exploitation du Brésil. J'ai combattu contre l'exploitation de ses gens. J'ai combattu avec mon coeur entier. La haine, l'infamie et la calomnie n'ont pas conquis mon esprit. Je vous ai donné ma vie. Maintenant je vous offre ma mort. Je ne crains rien. Sereinement je fais mes premiers pas vers l'éternité. Je quitte la vie pour entrer dans l'histoire.

Auteur: Vargas Getúlio Dornelles

Info: Sa lettre pour le peuple brésilien

[ suicide ]

 

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médecine

Des cancers peuvent être induits par des modifications épigénétiques, sans mutations de l’ADN 

Des chercheurs français ont montré chez des drosophiles que des facteurs épigénétiques peuvent provoquer des cancers, sans mutation de l’ADN. Leurs travaux sont publiés dans la revue Nature.

L’épigénétique est l’étude des mécanismes qui permettent à une même séquence d’ADN d’avoir une expression génique différente et de transmettre ces états fonctionnels différentiels aux cellules filles.

" Dans notre laboratoire, nous étudions comment des facteurs épigénétiques interagissent dans le développement et comment ils contribuent à maintenir un organisme en bonne santé ", indique Giacomo Cavalli, directeur de recherche au CNRS, à l’institut de génétique humaine de Montpellier.

Son équipe s’est notamment penchée sur l’étude de cancers chez la drosophile, un modèle animal qui détient la plupart des gènes importants chez l’humain.

Depuis plus de 30 ans, la théorie communément admise suppose que les cancers sont dus à des mutations de l’ADN. Mais ces 15 dernières années, les chercheurs se sont rendus compte qu’il était parfois difficile voire impossible de trouver des mutations à qui la cause du cancer pouvait être attribuée, en particulier pour les métastases. Ils se sont donc intéressés à d’autres causes, notamment aux mutations épigénétiques.

Des facteurs de transcription s’activent, activent la transcription des gènes et cela crée une sorte de spirale qui ne s’arrête plus

Pas besoin de mutation de l’ADN pour induire un cancer

" Nous nous sommes demandés si, en l’absence de mutation de l’ADN, il n’y aurait jamais de tumeurs. Chez l’insecte, nous pouvons induire des mutations et réduire ou augmenter les niveaux d’expression d’un facteur souhaité. Nous l’avons fait avec des protéines connues pour jouer un rôle de suppresseur de tumeurs, comme les protéines appelées " Polycomb ", détaille le chercheur.

Son équipe a réduit pendant 24 heures les niveaux d’expression de ces facteurs à un stade donné de développement et dans un tissu donné, le tissu précurseur de l’œil. " Lorsqu’on retire ces facteurs, même pendant un temps court, on constate déjà que des gènes sont déréglés. Ce sont les mêmes qui sont déréglés dans les tumeurs. Nous avons alors regardé ce qui se passait si on établissait à nouveau les niveaux normaux de protéines Polycomb dans les cellules : beaucoup de gènes déréglés sont revenus à leur état normal, mais une partie est restée surexprimée de manière irréversible, même si les protéines répressives étaient revenues ", développe-t-il.

Cela ouvre des perspectives de traitements, si on peut inhiber les facteurs qu’on aura identifiés comme la cause de ces cancers

Perspectives de traitements

En étudiant de plus près les raisons de ce phénomène, les chercheurs ont observé que ces gènes mettaient en place un circuit d’activation qui s’auto-maintenait. " Des facteurs de transcription s’activent, activent la transcription des gènes et cela crée une sorte de spirale qui ne s’arrête plus ", commente Giacomo Cavalli.

"Nous avons ainsi montré qu’il n’y avait pas besoin de mutation de l’ADN pour induire un cancer ".

Les scientifiques vont désormais poursuivre leurs recherches en menant des expériences similaires avec des cellules de rongeurs ou humaines en culture et en continuant les études chez l’insecte pour observer la naissance de ces cancers épigénétiques.

* Nous pouvons mener des études très fines, en isolant de toutes petites quantités de cellules qui commencent à proliférer. On peut ensuite étudier les gènes qui se surexpriment pour mettre en lumière toute la chaîne des mécanismes moléculaires qui est déréglée. Cela ouvre des perspectives de traitements, si on peut inhiber les facteurs qu’on aura identifiés comme la cause de ces cancers ", espère-t-il.

Auteur: Internet

Info: https://francais.medscape.com/ - Anne-Gaëlle Moulun, 2 mai 2024

[ cause-effet ] [ amorçage ] [ début ] [ déclic ] [ épithéliome ]

 

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décider

La prise de décision perturbée lorsque l'on est pauvre
"Quiconque a dû affronter la pauvreté sait combien il est extrêmement coûteux d'être pauvre" a écrit James Baldwin. Il évoquait le prix élevé des choses mais cette remarque pourrait aussi décrire le point de départ d'une étude de Anuj Shah et ses collègues à savoir que le pauvre se comporte souvent d'une manière qui rend encore plus difficile sa sortie de la pauvreté. Une raison cruciale à cela, montrent les auteurs, est que l'indigence agit sur la manière dont les gens se concentrent et prennent des décisions.
"Quiconque a dû affronter la pauvreté sait combien il est extrêmement coûteux d'être pauvre" a écrit James Baldwin. Il évoquait le prix élevé des choses mais cette remarque pourrait aussi décrire le point de départ d'une étude de Anuj Shah et ses collègues à savoir que le pauvre se comporte souvent d'une manière qui rend encore plus difficile sa sortie de la pauvreté. Une raison cruciale à cela, montrent les auteurs, est que l'indigence agit sur la manière dont les gens se concentrent et prennent des décisions.
Les personnes à faibles revenus jouent souvent à des loteries, n'arrivent pas à être prises en charge par des programmes d'assistance, épargnent trop peu ou empruntent trop. Les spécialistes tendent à expliquer ce comportement par des facteurs environnementaux comme le logement, l'accès à des financements, ou à des traits de caractères des pauvres eux-mêmes. Shah et ses collègues suggèrent aussi une autre raison qui est que le fait d'avoir peu pousser les gens à se focaliser sur leurs problèmes immédiats et à négliger ceux qui sont moins urgents.
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont fait jouer des volontaires à une série de jeux du type de ceux présentés à la télé, ce qui leur procurait de l'argent ou leur apportait des occasions d'emprunter. Les joueurs les plus pauvres faisaient plus attention à leurs choix et y passaient plus de temps mais ce faisant se retrouvaient de plus en plus fatigués mentalement. Ces joueurs empruntaient plus aussi, notamment dans les moments où ils étaient particulièrement impliqués, ce qui était en définitive contreproductif.
Les chercheurs en ont conclu que la personne pauvre épargne ou emprunte souvent pour des dépenses spécifiques, et ils proposent que les politiques et les programmes attirant l'attention des gens sur leurs besoins futurs devraient les aider à épargner. Ils remarquent aussi que leurs résultats pourraient s'appliquer aux personnes qui manquent d'autres ressources, comme du temps libre.
Les personnes à faibles revenus jouent souvent à des loteries, n'arrivent pas à être prises en charge par des programmes d'assistance, épargnent trop peu ou empruntent trop. Les spécialistes tendent à expliquer ce comportement par des facteurs environnementaux comme le logement, l'accès à des financements, ou à des traits de caractères des pauvres eux-mêmes. Shah et ses collègues suggèrent aussi une autre raison qui est que le fait d'avoir peu pousser les gens à se focaliser sur leurs problèmes immédiats et à négliger ceux qui sont moins urgents.
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont fait jouer des volontaires à une série de jeux du type de ceux présentés à la télé, ce qui leur procurait de l'argent ou leur apportait des occasions d'emprunter. Les joueurs les plus pauvres faisaient plus attention à leurs choix et y passaient plus de temps mais ce faisant se retrouvaient de plus en plus fatigués mentalement. Ces joueurs empruntaient plus aussi, notamment dans les moments où ils étaient particulièrement impliqués, ce qui était en définitive contreproductif.
Les chercheurs en ont conclu que la personne pauvre épargne ou emprunte souvent pour des dépenses spécifiques, et ils proposent que les politiques et les programmes attirant l'attention des gens sur leurs besoins futurs devraient les aider à épargner. Ils remarquent aussi que leurs résultats pourraient s'appliquer aux personnes qui manquent d'autres ressources, comme du temps libre.

Auteur: Peterson Zwane Alix

Info: Perspective associé fric

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