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ruines

Après un bref trajet, nous arrivâmes devant un grand portail métallique rouillé, flanqué, de part et d'autre, d'un réseau de fils barbelés, on aurait dit l'entrée d'un camp pénitentiaire soviétique dans un film américain. Ouvrir le barbelé et pénétrer dans la zone ne posait guère de problème. Nous nous enfonçâmes à l'intérieur, toujours plus profond, et je cessai peu à peu de chercher les indices de la catastrophe. Ce qui pouvait la rappeler, c'était, peut-être la luxuriance de l'herbe, des fleurs sauvages et des buissons, mais il était de même pour toute terre abandonnée par les hommes. Tout proliférait. Il n'y avait plus de prairies, plus de champs, plus de jardins, et les villages dans lesquels nous pénétrions étaient repris par la forêt, un peu plus chaque été. Un jour, ces villages auraient disparu, dont les maisons avaient été clouées à la hâte par leurs habitants avant de fuir, et qui sait si des gens n'allaient pas revenir. Les arbres et les vrilles, qui les avaient étreints depuis longtemps, les broyaient lentement. Sur les poteaux électriques faits de souches grossièrement taillés qui amenaient l'énergie produite par les réacteurs dans les villages, les lignes tombaient comme des branches.

Auteur: Büscher Wolfgang

Info: Berlin-Moscou, un voyage à pied, La zone contaminée de Tchernobyl, p 138

[ pollution ] [ atomique ]

 

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spiritualité

Pour créer le monde, un grain de matière a suffi ; car tout ce que nous voyons, cette masse qui nous effraie, n'est rien qu'un grain que l'éternel a créé et mis en oeuvre. Par sa ductilité, par les creux qu'il enferme et l'art de l'ouvrier, il offre, dans les décorations qui en sont sorties, une sorte d'immensité. Tout nous paraît plein, tout est vide, ou, pour mieux dire, tout est creux. Les éléments eux-mêmes sont creux ; Dieu seul est plein. Mais ce grain de matière, où était-il ? Il était dans le sein de Dieu, comme il y est présentement."rien ne se fait de rien", disent-ils ; mais la souveraine puissance de Dieu n'est pas rien ; elle est la source de la matière aussi bien que celle de l'esprit. Le monde est monde par la forme ; par le fond il n'est rien qu'un atome. En retirant son souffle à lui, le créateur pourrait en désenfler le volume et le détruire aisément. L'univers, dans cette hypothèse, n'aurait ni débris ni ruines ; il deviendrait ce qu'il était avant le temps, un grain de métal aplati, un atome dans le vide, bien moins encore, un néant.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ âme ] [ profondeur ]

 

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miroir

Le point de départ : ce visage d'autrui qui me fait face. Hegel s'en inquiétait à juste titre : fragile, dérisoire devant l'écrasante puissance du monde, il n'en est pas moins ce qui excède toute totalité, brise l'unicité du monde, ruine toute prétention au Système. Simple chose en ce monde, il ne serait rien de plus qu'une masse de viande que je pourrais, comme toute chose, posséder, maîtriser, connaître. Mais précisément : regarder autrui, c'est éprouver d'abord qu'il n'est pas seulement cette bouche, ce nez, ces chairs que le temps déjà commence de meurtrir, mais un regard, qui me fait face - et qu'est-il, celui-là, sinon la manifestation de la présence dans mon monde, d'un " autre monde ", qui le dépasse infiniment ? Ces yeux devant moi, ne seront jamais miens, je n'épouserai jamais leur vision, en eux sont des espaces qui toujours m'échapperont, un univers à jamais inviolable, un autre monde, par rapport au mien incommensurable - cette " vie intérieure " qui, seule, fait d'une masse de chair ce visage par lequel un être, échappant à sa forme, se présente à nous dans son identité... .. voir un visage, c'est déjà entendre " tu ne tueras point ".

Auteur: Le Bris Michel

Info: René Guénon

[ univers ] [ rapports humains ] [ physionomie ] [ singularités ]

 

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rationalisme

Où est la théorie incompatible avec l'idée que la danse de la pluie fait pleuvoir? Bien entendu, cette idée va à l'encontre de quelques croyances de base de la plupart des scientifiques, mais, pour autant que je sache, ces croyances n'ont pas encore trouvé d'expression dans des théories spécifiques qui pourraient servir à les exclure. Tout ce que nous avons c'est le sentiment vague, bien que très solide, que, dans le monde, de la science, les danses de la pluie ne peuvent en aucun cas fonctionner. Pas plus qu'il n'existe aucun ensemble d'observations qui contredise l'idée. Et, remarquez le fait d'observer l'échec des danses de la pluie aujourd'hui n'est pas suffisant. Une danse de la pluie doit être menée après une préparation et dans des circonstances adéquates, et ces circonstances incluent les vieilles organisations tribales et les attitudes mentales qui y correspondent. La théorie hopi montre très clairement qu'avec la ruine de ces organisations, l'homme a perdu son pouvoir sur la nature. Donc rejeter l'idée de l'efficacité des danses de la pluie simplement parce qu'elles ne marchent pas dans les conditions présentes, c'est comme rejeter la loi de l'inertie parce qu'aucun objet ne peut vraiment se déplacer en ligne droite et avec une vitesse constante.

Auteur: Feyerabend Paul

Info: Dialogues sur la connaissance

[ fermeture ]

 

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nord-sud

Dans toute l'histoire de la colonisation; l'Algérie est un cas unique. Aucune autre conquête n'a nécessité l'envoi d'une armée aussi nombreuse ni été marquée par des opérations militaires aussi longues et aussi meurtrières. [...] Les hostilités reprennent en mai 1841 et, comme celle de 1954 à 1962, au siècle suivant, la guerre durera sept ans. [...] Saint-Arnaud, placé sous ses ordres, écrit de son côté, en mai 1841 : "Nous avons pris des troupeaux, brûlé tout ce s'est trouvé sous nos pas... Nous resterons jusqu'à la fin juin à nous battre dans la province d'Oran et à y ruiner toutes les villes, toutes les possessions de l'émir.. Partout, il trouvera l'armée française, la flamme à la main." En avril 1842, Saint-Arnaud fait tout brûler entre Miliana et Cherchell. Il écrit : "Nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes." Un peu plus loin : "Le pays des Beni-Menasser est superbe et l'un des plus riches que j'ai vus en Afrique. Les villages et les habitations sont très rapprochés. Nous avons tout brûle, tout détruit. [...] Que de femmes et d'enfants, réfugiés dans les neiges de l'Atlas, y sont morts de froid et de misère."

Auteur: Saint-Arnaud Armand Jacques Achille Leroy de

Info: in Marianne et les colonies : Une introduction à l'histoire coloniale de la France de Gilles Manceron

[ impérialisme ]

 

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culpabilité teutonne

Il y a en effet en Allemagne un nombre non négligeable d'antinazis sincères qui sont plus déçus, plus apatrides et plus vaincus que les sympathisants nazis ne l'ont jamais été. Déçus parce que la libération n'a pas été aussi complète qu'ils se l'étaient imaginé, apatrides parce qu'ils ne veulent se solidariser ni avec le mécontentement allemand – dans la composition duquel ils croient reconnaître un peu trop de nazisme camouflé – ni avec la politique alliée – dont ils contemplent avec consternation l'indulgence envers les anciens nazis – et enfin vaincus parce que, d'un côté, ils se demandent si, en tant qu'Allemands, ils peuvent avoir une part quelconque à la victoire finale des alliés et, de l'autre, ils ne sont pas absolument persuadés qu'en tant qu'antinazis ils n'ont pas une part de responsabilité dans la défaite allemande. Ils se sont condamnés à une passivité totale parce que l'activité impliquait la collaboration avec des individus douteux qu'ils ont appris à haïr pendant douze années d'oppression.

Ces gens-là sont les plus belles ruines de l'Allemagne mais, pour l'instant, elles sont aussi inhabitables que toutes ces maisons démolies entre Hasselbrook et Landwehr qui dégagent une odeur âcre et amère d'incendies éteints dans le crépuscule humide de cet automne.

Auteur: Dagerman Stig

Info: Automne allemand, p. 40

[ après-guerre ] [ ww2 ] [ psycho-sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pessimisme

L’homme a été, il est toujours, trop vain et trop pleutre pour regarder en face la fugacité de tout ce qui vit. Il enveloppe la réalité d’espérances progressistes bleu layette et rose bonbon, l’ensevelit sous les fleurs de la rhétorique et de la littérature, se réfugie en rampant derrière l’abri des idéaux pour essayer de ne rien voir.
(...)
Il n’en demeure pas moins que la fugacité, la naissance et la déchéance, sont la forme intrinsèque de tout ce qui est : depuis les étoiles, dont le destin vertigineux nous dépasse, et jusqu’aux éphémères agrégats formels meublant l’aspect de notre planète. La vie de l’individu – qu’il soit animal, plante ou homme – est périssable au même titre que celle des peuples ou des cultures. Toute création est vouée à la dissolution, et toue pensée, toute découverte, toute action, à l’oubli.
(...)
Ici, là et partout, nous discernons de majestueux courants de l’histoire qui se sont évanouis. Les ruines déchues de de cultures défuntes gisent tout à l’entour de nous. Le présomptueux orgueil de Prométhée, qui osa porter la main aux cieux afin de soumettre les pouvoirs divins à l’homme, contient en lui-même sa condamnation.
(...)
Que valent, dans ces conditions, tous ces verbiages à propos de "conquêtes impérissables" ?

Auteur: Spengler Oswald

Info: L'Homme et la Technique, pp. 49-51

[ à quoi bon ] [ absurde ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

gouvernement

Parmi les causes des désappointements du libéralisme, il en est une toutefois que nous ne saurions nous dispenser de signaler, c’est l’avènement de la démocratie, avènement qui sera le trait le plus saillant de l’histoire du dix-neuvième siècle et auquel le libéralisme a lui-même largement contribué. La démocratie était la seule souveraine dont il pût préparer le règne. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page VI

[ idéologies ] [ incompatibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ragots

[Bobard] C'est le terme venu des armées qui sert aujourd'hui dans la société parisienne – celle de Paris comme celle des provinces – pour désigner des nouvelles à sensation. Inutile d'ajouter, que ces nouvelles ne s’appuient d'aucune garantie officielle. Leur prix et leur saveur consistent, au contraire, dans leur caractère confidentiel et privé. Pourtant, il ne faudrait pas confondre le bobard avec les ersatz de vérité qui l'ont précédé : le racontar, le tuyau, le canard. Le racontar pâtissait toujours de l'humilité, de ses origines, qu'il avait le tort d'avouer. Issu de chez l'épicier ou de chez la crémière, il était généralement rejeté avec méfiance et dérision par les gens de bonne compagnie. Le tuyau présentait la faiblesse opposée. Comme il s'autorisait de documents censément puisés en haut lieu ou fournis par une personnalité en vue, on n'avait qu'à remonter jusqu'à sa source pour le voir crever incontinent. Quant au canard, troublé dans son vol par les hammerless de la censure, s'il parvenait cependant à gagner une gazette, l’étrangeté et l'extravagance de son plumage ne tardaient pas à le dénoncer. Parmi les communiqués et les nouvelles des agences, il détonnait comme le mensonge dans la réalité. Le contraste entraînait aussitôt sa ruine que consacrait dès le lendemain, un démenti du journal même qui lui avait fait accueil…

Auteur: Vanderem Fernand

Info:

[ nuances ] [ champ lexical ] [ historique ] [ potins ] [ salades ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vision kaléidoscopique

La peur est mauvaise conseillère car elle inonde tout et détruit tout, Paquito attend la mort de son père pour rendre à ses amis leurs gentilesses, le petit verre de blanc, l'oisillon grillé, la petite sèche, la passe dans la maison close qui est au-dessus de "La Grappe d'Or", merci beaucoup Don Leoncio, Dieu vous le rendra, lorsque j'hériterai je saurai m'en souvenir, ça arrivera bien un jour, oui, mon garçon, ne te fais pas de souci, les choses finissent toujours par arriver, Paquito est maigre et tousse continuellement, voilà ce que c'est que de se masturber, dit Victoriano Palomo, ce Paquito est un fainéant et un je-m'en-foutiste qui cherche à vivre aux crochets des gens comme il faut, Paquito est entraîné par la foule rue de la Montera devant les ruines roussies de l'église Saint-Louis, des armes, des armes, des armes, les gens crient sans relâche et l'on voit déjà quelques fusils, l'UGT a distribué six ou huit mille fusils à ses militants, la radio diffuse plusieurs décrets, on retire au général de division Don Virgilio Cabanellas Ferrer le commandement de la première division, Don Leoncio a une vis de sa jambe artificielle qui se rouille et Donata la lui répare avec sa lime à ongles et un peu de vaseline, je crois que maintenant ça va, tu peux marcher ?

Auteur: Cela Camilo José

Info: In "San Camilo 1936", éd. Albin Michel, p. 239-240

[ bricolage ] [ dépendance ] [ 2e personne du singulier ] [ guerre civile ] [ courant de conscience ] [ appréciation d'autrui ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama