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linguistique

Une des choses qui m’ont le plus frappé quand j’étais en Amérique, c’est ma rencontre, tout à fait intentionnelle de ma part, avec Chomsky. J’en ai été à proprement parler soufflé. Je le lui ai dit. Ce qui m’a soufflé est l’idée du langage dont je me suis rendu compte qu’elle était la sienne. Je ne peux pas dire qu’elle soit d’aucune façon réfutable, puisque c’est l’idée la plus commune. Qu’il l’ait à mon oreille affirmée m’a fait aussitôt sentir toute la distance où je suis de lui. Cette idée, idée commune donc, et qui me paraît précaire, part de la considération du corps conçu comme pourvu d’organes. Dans cette conception, l’organe est un outil, outil de prise, d’appréhension, et il n’y a aucune objection de principe à ce que l’outil s’appréhende lui-même comme tel. Ainsi, Chomsky peut bien considérer le langage comme déterminé par un fait génétique. En d’autres termes, a-t-il dit devant moi, le langage est lui-même un organe. 

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ transparence ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Oui ! Nous avons vécu l'âge de nos seize ans
Où le coeur entend mieux ce que la lyre exprime,
Parmi les vers d'amour frappés au coin sublime.

Oui ! Nous avons connu les baisers innocents,
Sur le lac de cristal que la nacelle effleure,
Devant le livre ouvert à la page où l'on pleure.

III
Comme ils coulaient heureux ces beaux jours d'autrefois !
Comme nous nous aimions avec nos âmes blanches !
Dans les sentiers discrets émaillés de pervenches
Qu'épargnaient en passant ses brodequins étroits,

Nous allions écouter l'harmonieuse voix
Des souffles attiédis qui chantaient dans les branches ;
Nous mêlions au murmure infini des grands bois
L'écho de nos serments et de nos gaîtés franches.

Fervents du clair de lune et des soirs étoilés,
Nous allions réveiller les nénufars des plages,
Inclinant sur les flots leurs corps immaculés.

Et nous aimions unir nos riantes images
Aux scintillants reflets des milliers d'astres d'or,
Dans l'immense miroir du Saint-Laurent qui dort.

Auteur: Gill Charles

Info: Recueil : Les étoiles filantes

[ poème ]

 

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portrait

Elle était florissante et saine, d'une beauté qu'on eût dite pétrie par le Créateur dans un moment de hâtive gaieté. Il n'était pas une ligne de son visage qu'on pût considérer comme achevée et parfaite ; ses cheveux sombres, foisonnants, et gonflés au sommet, lui donnaient une allure peuple qu'elle exagérait avec une écharpe jetée sur les épaules ; et son corps lui aussi, haut et plein, quoique bien cambré sur des chevilles nerveuses, était trop prometteur. Ses joues étaient trop amples, son menton trop énergique, sauf quand venait les parfaire un sourire ; et son teint mat de brune besoin de passion ou d'alacrité pour briller. Je ne l'ai pas vue souvent sourire ; mais, si elle ne souriait pas, elle avait fréquemment une expression de curieuse taquinerie, de puéril caprice, d'une grâce égale au sourire. Et ses dents, ses yeux resplendissaient ; son regard était si électrique et si fort, qu'il semblait captiver les yeux même dont il émanait !

Auteur: Borgese Giuseppe Antonio

Info: Les belles

[ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

reconnaissance

Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini.

Plus encore, ils nous ont offerts des pieds pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini.

C’est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.

Un dicton vietnamien dit : "Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n’en a pas".

Alors j’essaie le plus possible de n’acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ gratitude ] [ papa ] [ maman ] [ proverbe ]

 

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évolution

- (ET) […] Devrait se poser la question quiconque parmi vous qui contemple un de ces match [de football] lors d’une de vos grandes concentrations sportives. Il peut y avoir des hominoïdes très divers, issus de cinq continents différents, jouer les uns avec – ou contre – les autres. Poser la question, c’est y répondre. Oui, il y a une unité, un sens à toutes ces morphologies distinctes et identiques à la fois, qui partagent ensemble la même flamme alors qu’il ne s’agit que de propulser une mappemonde de peau cousue, dans un rectangle clos par un vulgaire filet de pêche.

- C’est limite asile psychiatrique ton histoire.

- (ET) Pas du tout.

- Et quelle serait donc la finalité à long terme ?

- (ET) La matière crée l'esprit, qui crée la mémoire et par conséquent le temps. Ce temps émergé est créateur de l’âme. L’âme du bas du corps humain n’est pas assez développée.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Dans "Pensées d'ailleurs", page 20

[ communion ] [ parole d'outre espace. science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tradition chinoise

Qu Yuan (343-277 av.JC) poète et ministre de roi Huai Chu,  fut banni par son prince. Il exprima alors sa douleur dans un poème célèbre le Li Sao, Tristesse de l'éloignement. quand il apprit ensuite que sa patrie avait été anéantie par le royaume de Qin. Il se donna alors la mort en se jetant dans la rivière Miluo, une pierre attachée au cou, le cinquième jour du cinquième mois lunaire. Les riverains de la rivière montèrent sur leur barques pour essayer de repêcher son corps, et jetèrent des zongzi dans l'eau en guise d'offrandes. C'est donc sa mort que sont associés la fête du Double Cinq et son cérémonial.

La fête du Double Cinq, ou fête de Duanwu, est célébré le cinquième jour du cinquième mois de l'année. On organise à cette occasion des jeux nautiques, à bord de barques dragons, et l'on mange des gâteaux de riz glutineux enroulés dans des feuilles de bambou, les zongzi.

Auteur: Chi Li

Info: Tu es une rivière. Note 87 et 20

[ suicide ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ciller

J’avoue cependant que, souvent, tandis que je déambule dans les rues ou dans les couloirs de quelque édifice, l’envie me saisit soudain de faire une photo, pas de paysages ou de ponts comme le fit naguère mon père, mais de paupières insolites que de temps en temps je repère dans la foule. Cette partie du corps, que j’ai vue toute mon enfance, et sans jamais ressentir le moindre dégoût, a fini par me fasciner. Exhibée et cachée par intermittence, elle oblige à rester en état d’alerte si l’on veut découvrir quoi que ce soit qui en vaille vraiment la peine. Le photographe doit éviter de cligner des yeux en même temps que le sujet étudié pour capturer le moment où l’œil se ferme comme une huître joueuse. J’en suis venu à penser que cela nécessite une intuition particulière, proche de celle d’un chasseur d’insectes, et je crois qu’il y a peu de différence entre un battement d’ailes et un battement de cils.

Auteur: Sánchez Nettel Guadalupe

Info: Pétales : Et autres histoires embarrassantes

[ oeil ] [ cligner ]

 

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travail

Peu à peu, Hacine avait pris le rythme, en regardant faire son aîné. II avait remarqué que Jacques obéissait à des rituels, pour souffler, fractionner sa journée. La clope de 8 heures, une autre à 10 heures avec le café. À 11 heures, il montait le son de la radio, parce que c'était l'heure de son émission. Il tâchait de faire le plus gros du taf pendant la matinée, pour être peinard l'après-midi. Même chose, il donnait le maximum en début de semaine. Il existait comme ça toute sorte de ruses pour surmonter le désert, cette étendue uniforme de temps qui vous attendait au saut du lit, et pour de bon, jusqu'à la retraite. Hacine avait compris ça. Son temps ne lui appartenait pas. Mais il était toujours possible de duper l'horloge. En revanche, il ne pouvait rien contre cette évidence : d'autres volontés que la sienne dictaient leurs règles à son corps. Il était devenu un outil, une chose. Il bossait.

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Leurs enfants après eux, Page 311, Actes Sud, 2018.

[ assujettissement ] [ organisation ] [ routine ]

 

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trickster

- filou, tricheur, arnaqueur, escroc, ingénieusement sournois, faussaire, rusé, rétif, qui viole les interdits

- magicien, illusionniste

- farceur, pitre (cut-up), joueur de tours, bouffon

- caractère rusé ou trompeur, fripon divin qui casse les barrières. Presque chaque culture à un conte avec un tel personnage ou un Dieu rusé. Ce mythe véhicule souvent les traits d'un humain hybride, qui se situe constamment dans un espace en transition, personnage entre deux eaux qui menace donc la cohésion de la communauté, il est subversif. Il peut aussi aller jusqu'au spirituel voire au surnaturel. Ainsi retrouve-t'on souvent cet être malicieux dans le folklore de nombreux peuples primitifs ; parfois même caractérisé par des pulsions biologiques prodigieuses et des parties du corps exagérées.

- (slang, dans le désordre) : qui salope ou rate tout, prostituée, personne compliquée, danseur cool et branché (urban dictionnary)

Un site de synonymes anglophones recense 368 termes (similar meanning) pour ce mot.

Auteur: Internet

Info: Compilé par Mg

[ intraduisible ] [ définition ] [ insaisissable ]

 

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partage des biens de la succession

Un des moyens les plus efficaces pour faire disparaître les grandes familles, est le partage égal forcé des biens paternels. Le Code Napoléon qui sur plusieurs points capitaux a perpétué et consolidé la Révolution, nous a maintenu jusqu’à présent sous ce régime de destruction. [...] Bonald s’élève contre un tel régime. "Le philosophe, écrit-il, vous prouvera par de doctes raisonnements qu’il faut que tous les enfants partagent également le bien de la famille ; la nature vous prouvera par de grands malheurs qu’il faut, pour que le corps social subsiste, conserver les familles et consommer les individus." Or le partage égal détruit forcément au bout de peu de temps toute la famille. "Dans les pays, écrit Bonald, où, par l’égalité du partage, la loi force les enfants de vendre tout ce qui pourrait leur rappeler leurs pères, il n’y a jamais de famille ; je dirai plus, il n’y a jamais de société, parce qu’à chaque génération la société finit et recommence. [...]"

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Le réalisme de Bonald", La délégation des siècles, 2021, page 104

[ historique ] [ individualisme ] [ égalité inéquitable ] [ héritage matériel ] [ législation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson