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éléments biographiques

Pauli était le fils d’un grand professeur de chimie de l’université de Vienne dont les nombreuses liaisons avaient poussé son épouse à s’empoisonner. Le jeune homme en avait été très perturbé et il s’était précipité dans le mariage peu de temps après, en épousant une danseuse de cabaret. Très vite, il décida de fuir Vienne et sa femme pour se rendre en Allemagne où il commença à mener de front travail et aventures féminines. Ses travaux finirent par l’emporter, et entre 1923 et 1929, il devint le brillant théoricien qui formula le principe d’exclusion en mécanique quantique. La célébrité lui vint après sa collaboration avec Werner Heisenberg sur la théorie quantique des champs. En 1928, à l’âge de vingt-huit ans, il fut nommé professeur de physique théorique à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

En 1930, il était aussi tristement connu pour ce qu’on appelait alors l’ "effet Pauli" : d’après la rumeur véhiculée par ses collègues, il lui suffisait de mettre les pieds dans un laboratoire pour provoquer toutes sortes d’accidents. Il se mit à accumuler les disputes violentes avec tous les gens qu’il côtoyait à l’université, ce qui compromit quelque peu sa carrière. Mais ce furent surtout ses beuveries dans Zurich qui firent sa réputation : il se soûlait à en tomber ivre mort et se mêlait à toutes les querelles d’ivrogne. […]

La raison principale qui amena Pauli [à consulter Jung] était la série de cauchemars qui perturbait gravement son existence. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 552

[ première partie de vie ]

 

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numérique

Le fait qu’un metteur en scène tel que G. Lucas ait nommé sa société de production "Industrial Light and Magic" montre en effet comment la technologie vient au secours d’un psychisme occidental avide des prodiges qu’il ne trouve plus dans son existence, ternie par l’industrie et la mécanisation. Cette "matérialisation" de l’imaginaire, envisagée comme porte de sortie du monde, vise à concrétiser un désir double : celui de pouvoir "créer" l’être et, disions-nous, celui de remplacer le merveilleux manquant. La complexité croissante des "effets spéciaux", qu’ils recherchent l’horreur ou l’esthétisme, simule en fait le rite magique traditionnel des métamorphoses. Les toutes récentes théories de l’art intermédiaire, conférant à l’image une "quasi-vie", sinon une vitalité autonome, illustrent bien ce que vise ici la culture informatique. L’apparition, également récente, des images virtuelles prouve effectivement que l’un des projets les plus pernicieux qu’ait engendrés l’invention de l’ordinateur consiste en la possibilité d’"entrer", pour ainsi dire, dans l’image afin de pouvoir intervenir de façon interactive, en tant que personnage du film. Il serait donc envisageable de "pénétrer" à l’intérieur de paysages totalement synthétiques et artificiels, d’entretenir des "relations" envers des anthropoïdes tout aussi irréels. "L’existence médiatique" deviendrait par conséquent l’existence véritable. Mais cette consommation d’images fantasmatiques enfermerait l’individu dans une "existence autre que la sienne", qui lui ferait atteindre en quelque sorte le comble de l’illusion. L’ordinateur, comme machine à vision contemporaine, chercherait donc à singer un "au-delà" du monde en essayant de recomposer par l’image les structures vivantes de l’univers.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 83

[ imitation parodique ] [ virtualisation ] [ contre-initiation ] [ réels factices ] [ dématérialisation ]

 
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credo

Le mot taoïsme (…) a toujours exercé sur moi la plus vive séduction, bien que, mis à part le grand poème qui est un peu leur Bible, je connaisse peu les taoïstes et leurs croyances, Mais du jour où mes yeux tombèrent sur le Tao-te king, œuvre d’une grande beauté et d’une merveilleuse précision qui renferme une énigmatique description du grand moteur de l’univers et de son fonctionnement, je m’aperçus que c’était là ce en quoi je croyais – ou choisirais de croire si je découvrais un jour que croire m’était devenu nécessaire.
Mais, attention : que signifie pour moi le verbe "croire" ? Voilà un mot qui ne souffre point qu’on le traite ainsi à la légère, sans au moins essayer d’en saisir le sens exact. A mes yeux, chaque croyance, quelle qu’elle soit, requiert un certain degré de circonspection car elle se fige bien vite en dogme si, de provisoire, elle devient absolue. Par contre, le mot Tao évoque pour moi différentes attitudes (toute vérité étant relative), un état de disponibilité totale et de total abandon, une conscience totale, exhaustive et sans réserve de cet instant où la certitude pointe le nez, tel un poisson au bout de l’hameçon. C’est alors que l’esprit est en parfait accord avec la grande métaphore du monde – celle du Tao.
La réalité, alors souveraine, se libère de l’encombrant appareil conceptuel de la pensée consciente. C’est le point crucial où l’esprit se fond dans la création tout entière. Cette poésie, c’est le Tao.

Auteur: Durrell Lawrence

Info: Le sourire du Tao

[ religion ] [ Asie ]

 

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philosophies indiennes

[…] afin d’éviter le paradoxe [présent dans la doctrine du Sâmkhya] de ce Soi absolument privé de contact avec la Nature et cependant auteur, malgré lui, du drame humain, le bouddhisme a […] supprimé entièrement l’ "âme-esprit", entendue comme unité spirituelle irréductible, et l’a remplacée par les "états de conscience". Le Vedânta, au contraire, afin d’éviter la difficulté concernant les relations entre l’âme et l’univers, nie la réalité de l’univers en le considérant comme mâyâ, illusion. Sâmkhya et Yoga n’ont voulu nier la réalité ontologique ni de l’Esprit ni de la Substance. Aussi, le Sâmkhya a-t-il été attaqué, surtout à cause de cette doctrine, tant par le Vedânta que par le bouddhisme.
Le Vedânta critique également la conception de la pluralité des Soi (purushas), telle que l’ont formulée le Sâmkhya et le Yoga. Il existe, en effet, affirment ces deux dernières darçanas, autant de purushas qu’il y a d’hommes. Et chaque purusha est une monade, il est complètement isolé ; car le Soi ne peut avoir aucun contact ni avec le monde environnant (dérivé de la prakrti) ni avec les autres esprits. Le cosmos est peuplé de ces purushas éternels, libres, immobiles ; monades entre lesquelles aucune communication n’est possible. Selon le Vedânta, cette conception n’est pas fondée et la pluralité des Soi est une illusion. […] néanmoins, le Sâmkhya et le Yoga étaient obligés de postuler la multiplicité des purushas ; car s’il n’y avait eu qu’un seul Esprit, le salut eût été un problème infiniment plus simple, le premier homme délivré aurait entraîné la délivrance de tout le genre humain.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 59-60

[ divergences ] [ spiritualités hindoues ] [ mythologie ]

 
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écrivain-sur-écrivains

- Vous vous appuyez sur Kundera pour dénoncer un autre aveuglement de l’époque, qui croit voir en chaque écrivain un "prophète" des temps futurs. Péguy prophète du règne de l’argent, Bernanos de celui de la technique, etc. C’est un travers que l’on peut retrouver dans PHILITT. Pouvez-vous nous expliquer le raisonnement de Kundera ?  

- Kundera dit ça à propos de Kafka. Il essaye d’expliquer pourquoi il ne faut pas voir en Kafka le prophète du totalitarisme. Même si l’univers de Kafka fait penser à la Tchécoslovaquie des décennies suivantes. Pour Kundera, l’art du romancier consiste à identifier des possibilités de l’existence. Ces possibilités sont inhérentes à la vie quotidienne, relationnelle, individuelle de n’importe qui et sont détachées de la question de l’Histoire. On peut les insérer ou les relier à l’Histoire mais elles ont leur autonomie. Elles sont pour l’écrivain des questions éternelles. Quand Kafka découvre un certain type d’angoisse existentielle, il découvre, selon Kundera, quelque chose qui a toujours existé mais qui n’était pas encore formulé. Le génie de Kafka consiste dans cette découverte. C’est vrai que le totalitarisme, dans sa réalisation historique, active avec une particulière netteté ce domaine de l’existence qu’a découvert Kafka. Mais si cette réalisation totalitaire n’avait pas existé, cela ne changerait rien à la découverte de Kafka qui s’inscrit dans un univers plus autonome et profond. Je ne sais pas si le raisonnement Kundera s’applique à toute la littérature, mais il montre une direction qui permet de nuancer une tendance à laquelle beaucoup cèdent aujourd’hui. C’est tellement facile de voir la littérature comme ça.

Auteur: Vitry Alexandre de

Info: Interview sur PHILITT. par Matthieu Giroux, 11 octobre 2018

[ européens ] [ secondéités ] [ médium ]

 

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bullshit jobs

L’univers de conte de fées, qui remplace peu à peu le vieux réel dont personne ne veut plus, lance aux romanciers d’aujourd’hui un défi sans commune mesure avec ceux d’hier. En sont-ils conscients ? Se rendent-ils compte vraiment de l’ampleur de la tâche ? Qu’est-ce qu’un agent accompagnateur ? Par quel bout ça se prend exactement ? Et un développeur du patrimoine ? Et un coordinateur petite enfance ? Comment décrire avec justesse un coordinateur petite enfance ? Ses pensées ? Ses gestes ? Ses arrière-pensées ? Le surprendre en plein travail, accomplissant sa mission qui consiste, je cite, à "aiguiller les familles vers les structures existantes", sans oublier au passage de "faciliter le décloisonnement entre les différents services d’accueil" ? Ça se peint comment, des choses comme ça ? Des activités de ce genre ? Ça se raconte comment ? Un magistrat du temps de Balzac, un usurier, une femme de chambre, un ancien soldat de l’Empire, on savait plus ou moins ce qu’ils voulaient, ce qu’ils fabriquaient. Leurs histoires, leurs drames, même les plus complexes, sont d’une limpidité, d’un réalisme, d’une palpabilité formidables à côté de ce qu’on peut supposer comme aventures, comme drames, à un agent d’ambiance ou à une adjointe de sécurité. Qu’est-ce que ça peut être, le comportement d’un type en train d’aiguiller des familles ou de faciliter un décloisonnement ? Et qu’est-ce que c’est un faciliteur de décloisonnement qui ne fait pas bien son boulot ? Ça s’attrape par quel bout ? Et un coordinateur petite enfance qui tire au flanc ? Un agent de médiation qui bâcle ? Un accompagnateur de personnes dépendantes placées en institution qui cochonne le travail ? Un développeur du patrimoine qui sabote ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 467-468

[ fonction tertiaire ] [ emploi ] [ virtualisation ] [ professions émergentes ]

 
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humanisme

Car l’ "Humain" est d’emblée l’institution de son double structural : l’Inhumain. Il n’est même que cela, et les progrès de l’Humanité, de la Culture, ne sont que la chaîne des discriminations successives qui frappent les "Autres" d’inhumanité, donc de nullité. [...]

[...] la définition de l’humain s’est, au fil de la culture, inexorablement rétrécie : chaque progrès "objectif" de la civilisation vers l’universel a correspondu à une discrimination plus stricte, au point qu’on peut entrevoir le temps de l’universalité définitive de l’Homme qui coïncidera avec l’excommunication de tous les hommes – seule rayonnant dans le vide la pureté du concept. 

[...]

Michel Foucault a analysé l’extradition des fous à l’aube de la modernité occidentale, mais nous savons aussi ce qu’il en est de l’extradition des enfants, de leur renfermement progressif, au fil même de la Raison, dans leur statut idéalisé d’enfance, dans le ghetto de l’univers infantile, dans l’abjection de l’innocence. Mais aussi les vieillards sont devenus inhumains, rejetés à la périphérie de la normalité. Et tant d’autres "catégories", qui ne sont justement devenues des "catégories" que sous le signe des ségrégations successives qui marquent le développement de la culture. Les pauvres, les sous-développés, les Q.I. inférieurs, les pervers, les transsexuels, les intellectuels, les femmes – folklore de la terreur, folklore de l’excommunication sur la base d’une définition de plus en plus raciste de l’ "humain normal". Quintessence de la normalité : à la limite, toutes les "catégories" seront exclues, ségrégées, proscrites, dans une société enfin universelle, où le normal et l’universel seront enfin confondus sous le signe de l’humain.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 205 à 207

[ cruauté ] [ réification ] [ objectivation ] [ annihilation ]

 
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perroquets sociaux

Non, Winston Churchill n’a pas tenu ces propos sur les arts et la Seconde guerre mondiale "Alors pourquoi nous battons-nous ?" lorsqu'on lui demanda de couper dans le budget des arts pendant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup, dont de célèbres personnalités, ont partagés une citation attribuée à Churchill à l’annonce de certaines mesures suite à la pandémie Covid. Le politique britannique n’a pas tenu ces propos, même s’il exprima des sentiments proches. Churchill appréciait l’art (il peignait et il a reçu le prix Nobel de littérature) et était fameux connu pour son sens de la formule ("du sang de la sueur et des larmes"). Cependant il n’a pas déclaré que son pays se battait pour sauver les arts. 

Ainsi cette citation a beaucoup circulé sur le web : "Lorsqu'on demanda à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre, il aurait répondu : - Alors pourquoi nous battons-nous ? ". 

Cette citation est fausse, a expliqué Richard Langworth, historien et membre du Churchill Projet de l’université d’Hillsdale, aux USA. David Freeman, de l’International Churchill Society, a pareillement nié l'authenticité de la citation auprès de nos confrères américains de Politifact.

Cependant, comme le souligne Richard Langworth, Winston Churchill avait exprimé des sentiments similaires en avril 1938 à la Royal Academy. "Les arts sont essentiels à toute vie nationale complète. L’État se doit de les soutenir et de les encourager. Le pays possède, avec la Royal Academy, une institution de richesse et de pouvoir qui a pour but d’encourager les arts de la peinture et de la sculpture."

Auteur: Internet

Info: Refondu à partir d'un article de Mathilde Cousin sur "20 minutes.fr" le 17/10/20

[ vérification des sources ] [ argument d'autorité ] [ faussaires ]

 

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judaïsme

Les juifs sont-ils vraiment, partout, les promoteurs de la sécularisation ou de la déchristianisation des peuples modernes ? n’est-ce point là une œuvre qui remonte au XVIIIe siècle et à la Révolution, c’est-à-dire à une époque où les juifs n’avaient aucune influence chez nous, où les plus fougueux antisémites n’oseraient parler de prépondérance juive ? Est-ce que le XVIIIe siècle, est-ce que la Révolution ont jamais été imbus de l’esprit juif ? Et puisqu’on se plaît à identifier l’action d’Israël et celle de la franc-maçonnerie, cette assimilation entre l’Alliance israélite universelle et le Grand Orient, entre l’esprit juif et l’esprit maçonnique, est-elle justifiée ? […] Venue d’Angleterre, au commencement du XVIIIe siècle, et d’abord cantonnée dans les couches aristocratiques, la maçonnerie continentale, malgré ses fastueuses maximes de fraternité universelle, est restée longtemps fermée aux juifs. […]

L’obstination des antisémites à identifier les francs-maçons et les juifs, dans ce qu’ils appellent la judéo-maçonnerie, montre seulement leur mauvaise foi ou leur ignorance. Si l’histoire et les faits interdisent de considérer la maçonnerie comme une institution juive, fondée ou dirigée par les juifs, dans un intérêt juif, l’antisémitisme se rabat sur la parenté de l’esprit juif et de l’esprit maçonnique. A l’entendre, les loges, sur le continent au moins, en pays latin surtout, ne seraient plus que de dociles instruments aux mains d’Israël. Lorsque, rompant avec les traditions maçonniques, le Grand Orient rejetait l’autorité du Grand Architecte de l’Univers, les loges françaises auraient obéi aux suggestions de l’esprit juif, comme si la Synagogue avait abjuré son antique monothéisme, et comme si le juif, en révolte contre le Dieu de ses pères, n’aspirait plus qu’à détrôner Jéhovah.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 102-103

[ sociétés occultes ] [ démythification ] [ réfutation ] [ anti-complotisme ]

 

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dualisme

Partant de thèmes tels que "fides quaerens intellectum" (la foi en quête d’intellection), les médiévaux avaient, pour ainsi dire, maîtrisé puis transmis les termes théoriques d’un conflit latent, jusqu’au moment où, l’absolutisme théologique (aussi bien côté catholique qu’au versant protestant) étant sur le point de se défaire, le conflit allait se muer en un duel entre religion et science. L’échéance du conflit fut l’après-Révolution française, ce XIXe siècle à la fois agité par les conséquences politiques de l’idéal des Lumières, et confronté, sur le fond du système de pensée européen, à l’héritage fiduciaire traditionnel – système rendu incertain par l’irruption de nouvelles conceptions de l’Univers à partir du XVIe siècle (mettant en péril l’idée théologienne du Cosmos) et l’esquisse d’un mythe de rechange (la rationalité industrialiste). Pourtant, les montages romano-chrétiens de la culture échafaudée depuis la Révolution grégorienne (XIe siècle et la suite, le Moyen Age classique), en particulier la fonction État en constant renforcement, semblaient devoir demeurer indemnes.

L’annonce d’un séisme fut en 1841 l’écrit retentissant de Ludwig Feuerbach : L’Essence du christianisme (Das Wesen des Christentums). [...] ce livre érudit et précis dans ses aspects théoriques, traversé par un vent de colère rappelant le style de Luther en ses débuts, est le procès ouvert de la notion de dogme, déjà restreinte avant Feuerbach au champ de la théologie, mais étudiée ici pour faire saisir l’aliénation dans la foi en Dieu à travers les doctrines spéculatives enseignées aux fidèles (Trinité, Incarnation, etc.). C’est bien en cet ouvrage que l’on trouve les grands thèmes d’une anti-dogmatique, bientôt vulgarisée en vademecum d’un athéisme-pour-tous, dont tirent profit aujourd’hui encore les propagandes de la casse.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 21-22

[ historique ]

 
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