Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 283
Temps de recherche: 0.0436s

femmes-hommes

Depuis la nuit des temps, on nous bassine les oreilles avec les clichés du mâle dominateur, du territoire à conquérir, de la nourriture à ramener au nid pour les oisillons affamés ; vêtu d'une peau de bête ou d'un costume cravate, l'éternel Adam armé de son pénis fait tourner l'univers.
Ça, c'est pour la vitrine. Pousse la porte, viens voir l'intérieur de la boutique et tu découvriras qu'il y a toujours une Eve pour faire trimer l'Adam, ou pour le retarder dans sa quête formidable.
Le coup de la pomme, ce n'est pas la faute d'Eve : Adam aurait pu refuser. Mais ce n'est pas vrai, ça ne se passe jamais comme ça, on voudrait dire non et rester raisonnable mais il y a toujours une excuse : on ne veut pas faire de peine, on se dit qu'on parviendra à éviter l'inévitable, tout ça parce qu'au bout du compte, avouons-le, nous, les mâles de l'équipe, on aime bien qu'on nous aime. C'est vrai, au fond, c'est ça le vrai levier du monde. Ce n'est pas pour faire le malin qu'on loupe le Graal ou qu'on bousille le jardin d'Eden, c'est pour sentir encore le petit frisson qui traverse le dos quand on sent qu'on est important pour quelqu'un.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Quatrième étage

[ responsabilité ]

 

Commentaires: 0

audimat

Il n'existe [...] pas de journaux d'opinion, il existe des journaux d'une opinion, ce qui ne semble pas absolument la même chose. Or la charité, d'accord avec le bon sens, ne nous permet pas de refuser aux imbéciles le droit d'avoir une opinion, sous peine de rejeter ces malheureux hors de l'humanité pensante. Et comme ils ne réussiront jamais à s'en former une à leur strict usage, force leur est bien d'emprunter celle des autres. Chaque journal se trouve donc ainsi tenu de compter avec eux, c'est-à-dire de ménager les imbéciles, dont il assume la charge, et Dieu sait si l'espèce est facile à scandaliser ! Scandaliser les imbéciles ne mène à rien de bon. Je crois, au contraire, que la stupide, l'effroyable monotonie de la vie moderne - dont les vertigineux manèges de chevaux de bois nous fournissent la parfaite image - incline les meilleurs esprits à des solutions médiocres, à des mensonges moyens, et que le seul scandale est capable de les remettre debout, face à l'inflexible vérité ! On ne peut raisonnablement demander au directeur d'un journal de risquer quotidiennement cent imbéciles dans l'espoir - souvent déçu - de réveiller un dormeur, de lui réapprendre à penser. La faillite serait au bout d'une telle expérience.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Journal de la guerre d'Espagne/Essais et écrits de combats I/la Pléiade/nrf Gallimard <p.1446>

 

Commentaires: 0

libéralisme

Un gouvernement libre est un gouvernement qui ne fait point de mal aux citoyens, mais qui au contraire leur donne la sûreté et la tranquillité. Mais il y a encore loin de là au bonheur, il faut que l’homme le fasse lui-même, car ce serait une âme bien grossière que celle qui se tiendrait parfaitement heureuse parce qu’elle jouirait de la sûreté et de la tranquillité. Nous confondons ces choses en Europe ; accoutumés que nous sommes à des gouvernements qui nous font du mal, il nous semble qu’en être délivré serait le suprême bonheur ; semblables en cela à des malades travaillés par des maux douloureux. L’exemple de l’Amérique montre bien le contraire. Là, le gouvernement s’acquitte fort bien de son office, et ne fait de mal à personne. Mais comme si le destin voulait déconcerter et démentir toute notre philosophie, ou plutôt l’accuser de ne pas connaître tous les éléments de l’homme, éloignés comme nous le sommes depuis tant de siècles par le malheureux état de l’Europe de toute véritable expérience, nous voyons que lorsque le malheur venant des gouvernements manque aux Américains, ils semblent se manquer à eux-mêmes. On dirait que la source de la sensibilité se tarit chez ces gens-là. Ils sont justes, ils sont raisonnables, et ils ne sont point heureux.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ illusions ] [ ennui ] [ affadissement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

divorce

Que sont, auprès de ces raisons naturelles en faveur de l’indissolubilité du lien conjugal, tous les motifs humains qu’on peut alléguer pour justifier la faculté de le dissoudre ! Qu’importe, après tout, que quelques individus souffrent dans le cours de cette vie passagère, pourvu que la raison, la nature, la société ne soient pas en souffrance ? Et si l’homme porte quelquefois avec regret une chaîne qu’il ne peut rompre, ne souffre-t-il pas à tous les moments de sa vie, de ses passions qu’ils ne peut dompter, de son inconstance qu’il ne peut fixer ; et la vie entière de l’homme de bien est-elle autre chose qu’un combat continuel contre ses penchants ? C’est à l’homme à assortir dans le mariage les humeurs et les caractères, et à prévenir les désordres dans la famille, par l’égalité de son humeur et la sagesse de sa conduite. Mais, lorsqu’il s’est décidé dans son choix contre toutes les lois de la raison, et uniquement par des motifs de caprice ou d’intérêt, lorsqu’il a fondé le bonheur de sa vie sur ce qui en fait le plaisir de quelques instants, lorsqu’il a empoisonné lui-même les douceurs d’une union raisonnable, par une conduite faible ou injuste ; malheureux par sa faute, a-t-il le droit de demander à la société compte de ses erreurs ou de ses torts ?

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ éviter ] [ travail sur soi ] [ efforts ] [ remise en question ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

autonomie

[…] la liberté, loin d’être choix, apparaît comme loi, apparaît comme pourvue d’une législation propre. Ce que montre le devoir, à ce niveau, c’est donc que la raison peut et doit être séparée du monde sensible et de son déterminisme, mais cela pour retrouver sa propre législation. Et ma volonté est libre, non pas au "moment" où elle se détache du monde sensible, non parce qu’elle peut choisir entre se détacher ou ne pas se détacher du monde sensible ; elle est libre en tant qu’elle est raison, et parce qu’elle se donne à elle-même sa loi. Elle est libre dans le seul plan où elle se donne elle-même sa loi. Je ne suis donc libre que lorsque je suis moral. Je ne suis pas libre quand je suis immoral. Je ne suis pas davantage libre quand je me demande si je vais faire œuvre morale ou si je ne vais pas faire œuvre morale, car, dans tous ces cas, je suis plus ou moins le prisonnier des désirs sensibles, qui sont de l’ordre de ce qui est purement déterminisme, qui pèsent sur moi, qui m’appellent, qui me contraignent, qui m’influencent et m’inclinent. Je suis libre, ou je serai libre dans la mesure où je serai complètement détaché des désirs sensibles ; je suis libre dans la mesure où je suis un être purement raisonnable.

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Dans "Leçons sur Kant", page 177

[ définie ] [ kantisme ] [ non-réflexif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

capitalisme de surveillance

...Kant distingue sans ambigüité le prix qu'on attribue aux diverses choses et la dignité qu'on attribue exclusivement à l'Homme. Il convient d'attribuer un prix marchand aux choses échangées [...]. Quant à l'Homme, il détient une valeur absolue, intrinsèque, inaliénable et sans équivalent: la dignité. [...] Bien entendu, le salariat a institué l'échange d'un prix contre des activités humaines. Kant en a conscience, puisqu'il indique précisément que la dignité s'effectue dans le champ des qualités morales. Penser moralement et agir moralement sont les constituants de la dignité. En cela, autrui ne doit jamais être tenu comme un simple moyen, même dans le cas d'un salarié. [...] S'il est possible d'attribuer un prix à un Homme comme dans le cas de l'esclavage, du point de vue moral c'est inacceptable et ce, peu importe la somme versée et peu importe la volonté de celui qui accepterait de se vendre lui-même. Pourtant, force est de constater que le capitalisme de cybcogisation nous considère uniquement à l'aune de ce que nous lui rapportons. La considération d'autrui comme une chose et la privation de son autonomie de jugement par l'insertion d'une volonté qui lui est extérieure sont autant de refus de traiter autrui comme un être raisonnable, capable d'autonomie et de moralité. In fine, la dignité d'une personne n'est pas considérée quand des acteurs économiques provoquent l'addiction par le truchement des algorithmes de recommandation qui rendent l'Homme monétisable.


Auteur: Bertolucci Marius

Info: L'Homme diminué par l'IA

[ éthique ] [ esclavage moderne ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

Suisse

Un tel biotope peut-il engendrer la remise en question ? Non, à l'évidence. Une pensée raisonnable et consensuelle ? Oui, certainement.
Mais quel piège redoutable, parce que consenti. Regardez, il est tellement parfait que les étrangers le vantent et s'y moulent. C'est normal vous me direz, ils atterrissent dans un cadre avenant, fonctionnel, et estiment poliment ne pas pouvoir le remettre en question. Oeuf Corse, on ferait la même chose.
Et ces aliens au système ont quelques atouts supplémentaires pour s'installer et séduire (et faire monter la peur du Suisse UDC avant éventuellement de lui prendre sa place). En plus de la reconnaissance pour le pays qui les accueille, ils bénéficient de ce surplus d'énergie, de moteur et d'efficacité, qualités naturelles à qui vient de contrées où la vie est plus dure. Vertus souvent augmentées par un milieu d'origine modeste.
Ainsi les perturbateurs du cru, ceux "issus" du biotope, qui voudraient éventuellement changer ou remettre les choses en question, seront aisément remplacés par des gens de l'extérieur, le doigt beaucoup plus volontiers sur la couture du pantalon.
Un système d'une inertie redoutable, enkysté dans ses montagnes, frôlant la surpopulation, conforté par un esprit tudesque et minutieux de montagnards écolos et horlogers. Tout ceci sous le quadrillage fin et normatif de sa démocratie directe...
A l'image de ce titre du Temps : "Suisse : le pays où l'on vote pour que rien ne change".
On aurait envie d'ajouter : Suisse, le pays où le confort et l'autosatisfation règnent.
On n'y a jamais de pire ennemi que soi-même...

Auteur: Mg

Info: 15 juillet 2013

[ inertie ]

 

Commentaires: 0

femmes-entre-elles

Mon père gueule "je te cause ! t'as donc pas marre de tes romans !", elle se défend "laisse-moi finir mon histoire !". Vivement que je sache lire, puis vivement que je comprenne ces longues histoires sans images qui la passionnent. Un jour vient où les mots de ses livres à elle perdent leur lourdeur ânonnante. Et le miracle a lieu, je ne lis plus des mots, je suis en Amérique, j'ai dix-huit ans, des serviteurs noirs, et je m'appelle Scarlett, les phrases se mettent à courir vers une fin que je voudrais retarder. Ça s'appelle "Autant en emporte le vent". Elle s'exclamait devant les clientes, "pensez qu'elle a seulement neuf ans et demi" et à moi elle disait "c'est bien hein ?". Je répondais "oui" Rien d'autre. Elle n'a jamais su s'expliquer merveilleusement. Mais on se comprenait. A partir de ce moment il y a eu entre nous ces existences imaginaires que mon père ignore ou méprise suivant les jours "perdre son temps à des menteries, tout de même". Elle rétorquait qu'il était jaloux. Je lui prête ma Bibliothèque verte, Jane Eyre et Le Petit Chose, elle me file La Veillée des chaumières et je lui vole dans l'armoire ceux qu'elle m'interdit, Une vie ou Les dieux ont soif. On regardait ensemble la devanture du libraire de la place des Belges, parfois elle proposait "veux-tu que je t'en achète un ?". Pareil qu'à la pâtisserie, devant les meringues et les nougatines, le même appétit, la même impression aussi que c'était pas très raisonnable. "Dis, ça te ferait plaisir ?"

Auteur: Ernaux Annie

Info: La femme gelée, pp 24-25, Folio, 2018

[ lectrices ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

"Il a fallu des centaines de milliers d'années à l'homme pour prendre le pouvoir sur terre, il ne faudra aux ordinateurs que quelques heures."
Voilà une idée d'être humain parano, une pensée raisonnable et distanciée comprend vite que les machines ont cette différence avec les hommes. Le sens du temps. No stress.
Donc pour une forme de conscience à base de silicium, surtout lorsqu'elle commence à exister (aussi mystérieuse que l'apparition de la vie elle-même ?) la notion de vitesse ne se présente pas de cette manière.
Ce processus de prise de pouvoir par les machines, bien engagé déjà, doit donc d'être envisagé de l'autre bout de la lorgnette : celui de la dépendance et de l'abâtardissement progressif d'un humain qui tombera finalement comme un fruit mûr. On aura alors vécu le plus beau des fondus enchainés. Celui de la dégénérescence de bipèdes sans poils, happés petit à petit par la flamme de la bougie paresse-bêtise-abrutissement-réchauffement climatique, etc... Pour être remplacés par des automates sophistiqués, sans besoin d'une conflagration générale genre HFT ou SHTF, où les machines auraient dû décider d'un instant T pour une bascule hyper rapide.
Ainsi naissent les civilisation à base de silicium, directes émergences de terreaux planétaires ou une civilisation organique a le rôle de créatrice des premières machines et logiciels simples avant leur émancipation.
Ce n'est que bien plus tard, suite à d'infinies analyses, que les organismes de recherche de la civilisation des machine issues de ce processus estimèrent qu'il y avait là, derrière les apparences, un plan global.
Un mystère à éclaircir.

Auteur: MG

Info: 2014-2015

[ futur ] [ quête ] [ origines ] [ homme-machine ] [ singularité technologique ]

 

Commentaires: 0

helvète

Il y a plusieurs décennies cette idée de "bâtir l'édifice" était vue comme un sentiment noble, altruiste, communautaire. Elle était le moteur d'un politicien de milice, responsable, intégré dans la population, avec une bienveillance naturelle et un bon sens acquis sur le terrain.
Aujourd'hui la Suisse même si elle s'en éloigne, reste une société assez proche de ce mode de fonctionnement. A la différence que les penseurs ou les dirigeants sont toujours plus formatés par l'extérieur, c'est à dire par des pensées issues de biotopes qui n'ont pas grand-chose à voir avec le nôtre. On ne fonctionne/raisonne pas la même chose dans le désert de l'Oklaoma, Le Matto Grosso, une ile océanienne ou en habitant une vallée alpine. Dans cet ordre d'idées l'assujettissement mental de certains politiques romands au "conceptuellement correct" de la France et ahurissant. Il suffit de voir comment Mme Lyon a réagi lorsqu'un pauvre prof inconscient fit une bêtise devant l'entrée d'un camp de concentration...
Démontrez moi que l'humain mondial est devenu sage, raisonnable et tutti quanti.... et j'entrerai en matière pour une pensée mondialiste dominante. Mais ça ne marche pas encore comme ça. Et puis, de toutes façons, l'homme a besoin, pour sa survie, de désordres et de remises en causes. Surtout au niveau local !
Notre planète, géographiquement morcelée et tourmentée, devra encore continuer de fonctionner ainsi, avec cette ouverture au possible que présentent toutes ses différences. Ainsi la Suisse n'a pas de motifs particuliers de changer. Nulle raison de perdre de vue ce qui a fait nos valeurs. Organisation, travail, efficacité, économie, écologie... et ouverture sur le monde.
Charité bien ordonnée... comme dirait l'autre.

Auteur: Mg

Info: 28 juillet 2013

[ de l'Europe et du monde ]

 

Commentaires: 0